jeudi 16 octobre 2014

Lavage de cerveau et pis-aller

Je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’on dit, je ne suis pas du tout d’accord avec le côté péjoratif du lavage de cerveau. Ok on pense toujours à la télé ou aux goulags ou genre aux scientifiques fous qui te triturent mais c’est faux c’est du bourrage de crâne ça ou au contraire de l’éviscération, alors que le lavage de cerveau, le lavage ça peut pas être ça, je veux dire :

c’est un mot si beau.

Moi je peux pas imaginer le monde sans ce mot. JE VEUX ÊTRE PURE. Je peux pas me dire le lavage, ça n’existe pas. J’ai besoin du lavage. Et c’est compliqué le cerveau il y a souvent des merdes qui trainent, c’est pas propre. J’AIMERAI LAVER MON CERVEAU COMME ON FAIT UNE CURE DE RAISINS. Pour vider les intestins, vous savez, ou faire comme un lavage d’estomac, mais pas de ceux qu’on fait aux suicidés ou aux alcoolos ratés, je dis ratés parce que Deleuze dit qu’un vrai alcoolique ne fera pas de coma éthylique, il risquerait de ne pas se relever pour boire un dernier verre, l’alcoolique c’est le règne du dernier verre jusqu’au prochain dernier, c’est la métaphore du temps, l’alcoolo c’est la poursuite de la mort du temps, JE VEUX ÊTRE PURE, mais comme les lavages intestinaux qu’on fait aux bobos new-yorkais. Personnellement je préfère la cure de raisins mais bon. JE VEUX ÊTRE PURE. Une cure pour le cerveau, c’est ce que je cherche. J’ai tenté avec de la GLACE et de la menthe forte parce que ça fait des frissons partout jusqu’aux racines des cheveux mais ça fait mal au crâne après, et rien de ce qui est dégueu ne part. Ça anesthésie seulement, pas longtemps. J’ai lu un article comme quoi justement il y a un liquide qui lave le cerveau, vire les déchets des neurones, mais je comprends pas pourquoi il laisse tant de merde sur son passage. À moins que mes merdes soit trop grosses. Je dois avoir de trop grosses merdes dans mon cerveau. JE VEUX ÊTRE PURE. Oui, c’est ça, c’est les encombrants qu’il faudrait appeler. Mais la voirie là-haut c’est pire que tout. Jamais personne au téléphone.

Du coup c’est pis-aller quoi. Je fais avec ce que j’ai. Je fais les alcoolos, je fais la musique en boucle, je fais l’amour avec des cris et je coupe mon souffle et je fais l’apnée sous l’eau dans la baignoire je fais le bain je fais le chauffage à fond je fais le sport la course dans la rue je fais fuck off enculé à ceux qui me sifflent je fais les cheveux détachés je fais la pluie je fais les jupes je fais le téléphone à la famille j’ai plus rien à dire j’ai plus rien à dire JE VEUX ÊTRE PURE je fais les courses et je les fais bien j’écris les lettres de motivation j’essaie de faire bien j’essaie de sortir de nettoyer je fais le ménage je fais tous les jours la vaisselle le ménage je fais l’expédient de tout ça je fais à fond JE VEUX je cuisine j’écoute le crépitement je monte le crépitement de la cuisine au maximum je fais le brûler je fais déborder je nettoie je pourrie la cuisinière je casse les objets je fais les réparations je fais la couture je n’écoute plus je ne veux plus écouter je mets la série en boucle je n’arrête plus la série la série est éternelle et moi je perds JE VEUX PAS PERDRE je fais le pis-aller je cherche le lavage je cherche les draps propres dans ma tête je cherche à me rouler dedans la tête sur le côté je fais la tête penchée sur le côté comme un chiot un chaton un oisounet je perds je fais le lavage intérieur je perds les idées je suis heureuse je fonds je ne suis plus JE NE SUIS PAS IMPURE ouf c’est déjà ça ouf JE NE SUIS PLUS je ne suis plus

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