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samedi 23 septembre 2017

Mantra






A ce moment-là, il m’a dit : 
...tu sais c'est facile : tu roules tu rampes tu fraies tu tailles tu construis tu déconstruis et tu défais, et tu refais. Eveille-toi. Fais. Tu fabriques tu empiles tu désempiles, tu agglomères tu conglomères, tu colles tu copies, oui, tu copies tu imites tu t'inspires tu écho-ises tu doubles, tu souffles, tu vibres, tu sculptes des palimpsestes, tu corps-à-corps, contre les cops, tu visses, tu crisses, tu polisses, tu moules, tu modèles, tu donnes forme à l'argile brut sur la pierre tournante, tu siffles le début d'un air qui se construit à petit pas incertain, sans hésitation, halte au barrage c'est tout, indice, exposés, livré debout les choses dehors, réveille ton derviche tourneur, fume, soufi, des mantras fourmillent…
 Approche la flamme du shilom et aspire. A fond.  
Tue les tourneurs, tu sais c’est facile, tue les mantras et ton réveil, tu es incertain et ça, là, tu écho-ises les modèles à tout-va sur des copies en aggloméré, palimpsestes spirales, tu imites, tu moules, les corps, tout, vu d'un tu, tu imites les mantras qui vissent sans hésitation. Ça tue, ça éveille. Tu les contres les choses qui sifflent au-dessus des barrages d'un ciel sans étoile –  tue ça & colle incertain, tu visses, c'est tu empiles, tu construis l'argile, tu fabriques, tu déconstruis, tu doubles, tu crisses la tournante, tu imites, tu fourmilles, tu refais les barrages, tu les détruits, tu fais, défais et refais tout, sans cesse…
Tu ne dois pas t’apitoyer sur toi-même. Inspire.
Tu dois te laisser aller maaaannnn
Finis le shilom, refais t’en un autre, tu t’en fous. Tu sais c’est facile : fais contre et conglomères un nouveau monde, réveille-toi, tu souffles, tu haltes, tu peux former et aggloméré, tourneur, tu roules, sculptes, tu te déconstruis on air. TU devient en indice, sans craies ni moules, tournant dans les spirales. Je te jure – Gaté, Gaté. Respire les étoiles – Paragaté. Fabrique, polisse, souffle, corps-à-corps, siffle la pierre brute çà et là, tes pas vont vibrer sur les palimpsestes. Parasamgaté Bodhi Svaha. Souffle, roule l'argile tourneur, et refais sans hésitation, ton être fourmille de mantras, ton être de taille exposée construit l’univers. Tu peux refaire, rouler, dé-modeler, exploser les barrages du déjà-vu. Tu aspires les échos soufis, tu dehors, copies vu souffles, à la facile tu moules, inspire,  surtout inspire, tu contre-indices, tu sculptes, c'est toi, c'est : tu modèles & ton modèle qui
T r o u v e   t a   l o n g u e u r
Un truc naturel
Qui pousse
Tout seul


mardi 4 mars 2014

Slint - Spiderland



Attendre 2014 pour découvrir un album de 1991 au gré d’une suggestion google est un plaisir de maître. On passe à table. J’enlève ma peau. Je met la nappe. Je passe à la trappe. J’avais emporté un livre avec moi. Le festin nu. Tout le monde (sauf les cadavres) s’accorde à dire que ce livre relève du génie. Je dis OK. Tout le monde prétend (toi aussi) avoir un avis sur le titre. Je dis NON. Cela doit bien faire 10 ans que je cherche le sens de ce titre. Je n’ai jamais voulu chercher une définition sur Google (je fais semblant d’avoir un avis en société) et pourtant à chaque fois que je jette un coup d’oeil à ma bibliothèque il y a la tranche de ce livre qui me regarde. William S. Burroughs se marre avec sa voix caverneuse - wah wah wah wah - planqué entre deux pages - rire filtré pédale wah wah bloquée - le fusil en main et vise entre mes deux yeux. Son cri perçant ricoche dans mon crâne : LE FESTIN NU. Nu ? oui mais dépiauté, desossé, decharné, en douceur, en silence, en délicatesssssse. On met ma peau sur la table ? Oui mais la douce chaleur d’une drogue interlope coule dans mes veines. Chaque nerf est offert en corde de guitare à des invités aux pas feutrés. Ils ont mis ma peau sur la table mais ils ne veulent pas me faire souffrir. Ils veulent me faire pleurer mais sans goûter mes larmes. Ils ne me regardent pas tout cherchant la lueur derrière le masque. Ils n’ont pas de visage. Ce sont des souvenirs que j’avais caché bien loin sous le tapis. Piqué nexus après nexus sur ma peau la réunion d’une nouvelle configuration polymorphique de mon système nerveux forme un écrin de câbles tendus aux extrêmes. Mon coeur se glisse dans la boîte. Ils parlent à la troisième personne du pluriel. Ils partent sans laisser le moindre indice de leur passage. Je reste seul avec ma faim.