mardi 31 mai 2011

L'audioguide psychogéographique

L'audioguide psychogéographique (A-P) est un support audio (mp3, etc.) donnant des indications pour se déplacer dans un espace donné. Il est parfois accompagné d'un petit livret illustré, selon les moyens et les souhaits du concepteur.
L'A-P promet à ses utilisateurs de vivre une expérience particulière si l'on suit son parcours, ses instructions, avec le plus souvent un système de type "chasse au trésor" (devinettes, énigmes, indices...).

Il consiste en des informations et instructions précises, et une expérience auditive (avec, par exemple, des pièges, une chorale lettriste, des publicités, des chuchotements, des cris, un tourbillon stéréo, des encouragements et insultes...). A noter qu'il peut amener son auditeur à mener des actions ou gestes paraissant totalement absurdes vis-à-vis du monde extérieur.
Un des types d'A-P les plus classiques est le guide dit décalé. Il donne des instructions de déplacement (droite, gauche, tout droit) au sein d'une ville donnée, alors qu'en fait les instructions correspondent à une autre ville.

"un parcours de serial killer"
L'audioguide psychogéographique peut également adopter une forme plus commerciale : l'audioguide altertouristique.
Il propose des parcours audio-guidés au sein des mondes de la pègre, du crime, du sexe, de la drogue, etc. (au choix).
Etant donné les goûts de l'époque, les audioguides les plus courus seront sans doute les parcours de serial-killers.
Ainsi, au sein des audioguides du Paris du Crime, du Sexe et de la Drogue, triomphera en fleuron de collection "La route des serial-killers, sur les pas de vos tueurs en série préférés" (il y a de quoi faire une saga, par exemple : "Dans les pas de Thierry Paulin, tueur de vieilles dames _ musique de Jean-Louis Murat").

"audioguide Action Directe" (audioguides illégaux)
Enfin, l'audioguide psychogéographique peut prendre une forme qui risque d'être déclarée illégale en de nombreux pays : l'audioguide programmatique (ou audioguide programmatique opérationnel, A-P.o).
Si l'utilisateur suit les instructions de ce type d'audioguide, il pourra être amené à effectuer une action terroriste, une action artistique, une action criminelle (braquage de banque, etc.), et cela sans le savoir précisément à l'avance.

L'audioguide altertouristique et l'audioguide programmatique sont des sous-ensembles de l'audioguide psychogéographique, car ils peuvent s'y trouver par surprise, sans prévenir. Ainsi un altertouriste débonnaire pourra se faire diriger sans s'en rendre compte pour tenter d'assassiner un chef d'état, détruire la Tour Eiffel, ou faire irruption sur un direct télé en proférant des incantations perturbantes.

Il est conseillé au concepteur de l'audio-guide d'indiquer discrètement sur son support un déni légal de toute responsabilité quant à ce qui pourrait arriver aux utilisateurs de ses oeuvres, et quant aux conséquences des actes de ces utilisateurs (qui pourraient mal interpréter l'essence purement artistique et fictionnelle de l'oeuvre appelée audioguide psychogéographique).

lundi 30 mai 2011

Mots timbrés sur boucle (MTB)

Cet agencement hybride, constitué d'une lecture en voix timbrée sur fond musical répétitif, vient d'un intérêt simultané et non hiérarchisé pour les mots et les sons, la poésie et la musique.
Et de l'incomplétude parfois ressentie lors de lectures de littérature "à voix sèche" (que cela soit en tant qu'auditeur ou lecteur).

Il s'agit d'exprimer, poser des mots parlés-chantés [chantés, clamés, vocalisés, plutôt que simplement dits] sur une boucle sonore répétitive, une séquence composé d'un ou plusieurs sons.
A la différence du rap, le MTB ne s'impose pas (sans se l'interdire non plus) une phrasé basé sur la rythmique, la saccade.
Le MTB vient du sentiment d'insuffisance, voire d'ennui, de certaines lectures de poésie « dite ». Il s'agit de rendre le sorti des mots plus complet et satisfaisant, plus physique et plus spirituel.
Entre la lecture et la chanson, le mot est clamé, chanté, timbré, plutôt que dit. Le MTB ne reprend cependant pas spécialement le format de la chanson, même si il porte des ritournelles.

Voici quelques exemples issus du projet musical et poétique R3PLYc4N.
Les « morceaux » ont été conçus avec une seule pattern dans le célèbre logiciel audio Fruity Loops. Ce minimalisme volontaire est une base, un dispositif, pour faire sortir les mots (leur jus).
« Maman Hiroshima » http://r3plyc4n.bandcamp.com/track/maman-hiroshima
« T'es au bord » http://r3plyc4n.bandcamp.com/track/tes-au-bord
« Chaque nuit » https://r3plyc4n.bandcamp.com/track/chaque-nuit
« Destruction de la nation » https://youtu.be/30dOsVyq7CA

Le tableau mouvant

Aujourd'hui les tableaux bougent.
Pendant longtemps, la peinture a voulu suggérer, faire ressentir le mouvement.
Elle peut maintenant franchir le pas et être réellement stase mouvante, image-mouvement, miroitement caressé par le vent.

Boucle d'autoportraits morphés
« 100 autoportraits », par Franck H Perrot : http://youtu.be/SX-H5iODehE
Cent autoportraits sont reliés par un logiciel de morphose [= transformation progressive d’une image en une autre], puis le tout est mis en boucle. L'ordre des images est de préférence aléatoire et changeant, afin que le résultat reste captivant après plusieurs boucles.

Tableau d'écrans mouvants
Tableau constitué de dizaines d'écrans connectés à des webcaméras permanentes (souvent de surveillance) en direct du monde entier.
Le fabuleux site Earthcam [http://www.earthcam.com/] recense ainsi des milliers de caméras en direct sur le Web (avec par exemple Tokyo Cam, Statue of Liberty Cam, Rio de Janeiro Cam, etc.). Ce site est ainsi particulièrement utile pour composer un tableau mouvant.
L'idéal est d'avoir dans un seul tableau toutes les régions du monde en même temps, ville, campagne, forêt, mer, désert, montagne, jour, nuit, etc. On peut organiser les tableaux mouvants par couleurs, contrastes, thèmes, aléatoirement, etc.
Au final, le tableau vivant miroite des flux en direct des cams du monde entier, saphir scintillant, diamant chatoyant d'écrans reliés aux quatre coins du monde.

Le voyage mutantiste

Se déplacer tous les jours dans une nouvelle ville (ou village) en allant à chaque fois chez une personne (prévenue) que l'on ne connaît que virtuellement (via Internet, courrier...).

Le voyage transforme le virtuel en réel avec les joies et les risques que cela comporte.
Conséquences : augmentation du taux d'alcoolémie ; échange approfondi d'informations ; intensification du réel ; dans le meilleur des cas, émergence d'alliances entre singularités.

Le rythme (changer de ville et d'interlocuteur toutes les 24h environ) impose une forte plasticité relationnelle au voyageur (plasticité dont la fatigue, dans le meilleur des cas, se résout en intensité).

"Donner corps au virtuel pour ne pas vivre cloîtré dans les pièges du leurre."

samedi 21 mai 2011

Nous ne sommes que vivants.

vendredi 20 mai 2011

jeudi 19 mai 2011

Sur "Dogville" de Lars von Trier


Et pourtant nous parlons de ce qui nous fait mal. Au fond de nous, nous voulons en mourir parce que, pour une fois, cela ne regarde que nous. Vient l'heure de se cacher.

Alors, pendant qu'il est temps, nous fondons sur ce qui nous vient tant, et si bien, que plus d'une fois chacun s'affole. Il s'affole d'avoir eu à parler, alors qu'il pouvait se tenir dans sa vie, et la finir sans que rien ne vienne la troubler.

Quand rien n'est plu à être sans nom. La vie s'est arrêtée de tourner dans cette ville centrale. L'univers tue, chacun se protège. Elle vient et ronge le sang de chacun, ce sang si bien conservé ; quand il est à vif, il se révèle être le monde. L'histoire recule. L'homme veut remonter vers son histoire, c'est la seule chose qui doit être bousculée dans sa vie. L'histoire, alors, rejaillit comme une fontaine sur chacun. Chacun a ses raisons de recevoir ce vieux jus sali, ce sang si bien conservé, et perd contrôle. L'univers tue, chacun se protège. Le lien casse.

samedi 14 mai 2011

Szurrogdazil

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http://awkwardist-unreader.blogspot.com

lundi 9 mai 2011

Tu dois être ce genre de fou
que je suis avec les syllabes en moins
la verve en plus
Sans parler, tu te déplaces dans les murs
cloisonnant des paysages.
Mais les paysages sont tracés rapidement,
ne les prends pas à la légère, pourtant ils
valdinguent tu dis.
Comment se placer dedans ? Des châteaux
de cartes vivants tombent
Ramassis de terre et de ciels vifs
Moi, à plusieurs, nous créons le monde
et souhaitons le monde
car il n'existe pas.

samedi 7 mai 2011

graff video, by LWO

Qu’est-ce que le graff vidéo :
J’appelle graff vidéo toute forme graphique réalisée avec une caméra vidéo avec pour medium la lumière (et ses différents paramètres : intensité, couleur, brillance), et pour support l'enregistrement (film vidéo). La trace de la lumière sur l’enregistrement donne le graff vidéo.
La caméra vidéo est manipulée comme une bombe de peinture dans le graff "classique". La caméra peut être agitée de manière lisse et continue de façon à réaliser un tag ou une trace nette qui se détache du reste de l’image, ou bien elle peut être agitée de manière saccadée pour faire des effets de matières ou d’ambiances lumineuses. La caméra peut aussi rester fixe, appuyée sur un point lumineux, ou faire face à des sources lumineuses en mouvement



Le graff vidéo, une nouvelle forme et pratique du graff :
Il s’apparente à plusieurs titres au graff "classique". Le "tag vidéo" (une des formes du graff vidéo) est une extension du tag classique, à la fois du tag en tant que dessin spontané, mais aussi en tant que symbole (avec par exemple ma série de "tags vidéos" sur des lustres, symbole de luxe et d’académisme). On retrouve aussi la notion de recouvrement (lorsque j'utilise un sujet ou une situation pour l'enrober dans une séquence de graff vidéo). Et aussi, pour les connaisseurs, le bruit de la caméra qu’on agite fait penser au bruit de la bombe de peinture qu’on secoue :)
Toutefois, le graff vidéo se distingue par le fait qu’il est généré avec de la lumière au lieu de la peinture, et qu’il est d’une certaine manière virtuel : il peut être vu de partout par les outils de diffusion numérique sans avoir de trace dans l’espace physique. Il offre un autre regard sur la réalité, à la fois dans la composition et dans la scénarisation volontaire ou improvisée. Au-delà du medium et du support, une des grandes différences se situe dans le fait qu’il s’agit d’un film et non d’une image fixe, avec une création en flux continu dont la séquence peut être revue autant de fois que l’on veut.
En fait, le graff vidéo se positionne comme une variante du graff "classique". A l’instar du "light graff" (graff avec appareils photo) ou du "projection bombing" (graff projetés sur des immeubles), il permet d’explorer de nouveaux territoires d’images et de sensations, à la fois pour les spectateurs et celui qui le pratique.



http://graff.video.free.fr/

drone writings (ESM-like)

the drone writings experiment, 2006 :



« je n'ai pas quitté la pièce, ou ses abords, depuis cinq jours. ils m'apportent à manger, je dors sur le sol, en chien de fusil, quelques minutes à chaque fois. j'ai demandé à Bastard de dépendre les toiles. elles ne me dérangeaient pas, mais j'étais parvenu au terme de leur contemplation. je ne les voyais dès lors plus que comme les moignons du monde, des membres dotés de terminaisons préhensiles que le peintre aurait tranchés afin de préserver le spectateur
l'être humain
de l'emprise dont il est d'habitude l'objet – derrière le tableau. mettre à nu ainsi, éviscérer les arcanes coercitives de l'extérieur
de sa tête – une autre pièce dont le crâne est les murs »


se défaire des éléments et des cadres. s’éloigner des murs de la pièce.la pièce, cellule de la ville, terminaison des nerfs, des couloirs, des artères. au centre, s’éloigner et se défaire des lignes et des démarcations, des arêtes et des tuyaux. au centre les murs s’estompent, la membrane protège, délimite l’espace de la dé-délimitation, le crépuscule de l’objet, des repères du décor. la perception immédiate affranchie de ces contraintes matérielles et autres contingences normatives ambiantes, c’est un champ libre, vierge de contenants, qui s’offre. y déverser dès lors son contenu mental, y épancher la pression témoignante de celui-ci, ses propensions poétiques, dans ces conditions de l’avant-formulation, là où aucun réceptacle ne s’offre à ses pensées. dans cet espace avant les murs, avant l’objet, avant le langage, où pourtant l’intériorité s’extériorise, s’efforcer de dire, de retranscrire, d’une autre manière, plus fidèlement, sa vision.

plus fidèlement, comme une enveloppe fine, un autre cytoplasme, épouserait les contours fluides et fuyants du nouvel exprimé. comme un nouveau langage qui happerait ce signifiant défait de son idiome dans les affres d’une hypothétique traduction. immergé dans des drones amniotiques, s’expérimenter, dans ces notes primales déliées de leur générateur et délitées dans l’air, flux sonore élémentaire. qu’il soit enveloppe infrabasse ou particules électro-noisy épileptiques, le son est le catalyseur idéal pour la dissolution des pourtours, le lubrifiant parfait pour l’émergence d’un nouveau vecteur créatif, cet autre langage brigué.

this is drone writings.

jeudi 5 mai 2011

Ichtyor Tides : Oodrownesis

Ichtyor Tides aka Nikola Akileus dans ses œuvres, drone experimental industrial noise...

Avec entre autres un remix de "Maman Hiroshima" de R3PLYc4N (aka Mathias Richard). Le morceau, inreconnaissable [l'original est ici], a été détruit à la bombe H. Il reste quelques morceaux de voix collés à des grésillements de radioactivité, des particules flottantes...