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mardi 11 octobre 2016

Et t'as trouvé du boulot ?

Le Père. Et t'as trouvé du boulot ?

parce que la vie de con faut la prolonger faut que les fils subissent comme les pères
y'a pas de raison
les pères se sont fait chier
faut bien que les fils continuent ce que les pères ont commencé que ça s'étale si possible sur pleins de générations encore des générations de pères et de fils qui s'emmerdent au boulot et qui obéissent à leur patron
sinon que veux-tu elle tourne pas la société
qui sait qui va torcher les bourges et leur ouvrir les portes et les admirer
faut bien aussi que quelqu'un paye les retraites qu'il y en a plus
car elles existent quasi plus
et les services publics détériorés
et les repas du président des cons qui sait qui va payer
bah c'est toi fils
allez turbine feignasse
je te demande pas si t'es heureux mais si t'as du travail
t'as pas envie de faire comme nous le salaire les collègues ?
t'as pas envie tu préfères rien foutre ou foutre ailleurs?
tu te lèves plus tôt que quand tu te levais pour aller au boulot c'est bizarre
ça mais tu fais quoi alors ?
tu vis tu souris tu baises tu lis
t'écris tes conneries
ferait mieux de te trouver un bon vieux travail
t'avais une bonne place
t'as tout laissé tomber
on te comprends pas là tu débloques
comment c'est possible de vouloir faire autre chose que du salariat
que ton papa qui en a bavé toute sa vie et qui t'as fait subir toute sa frustration sur son entourage et sur toi et ta mère malade de bosser comme une conne et mémé avec ses doigts déformés par le boulot trash de couturière du cuir son mari alcoolique suicidaire et son vieux à elle qui a crevé de silicose hein
on se demande bien pourquoi tu veux plus faire partie de cette lignée de larbins qui s'est saignée
non
toi
t'es un détritus dernière dégénération
hédoniste bourgeois version moins
catégorie moins
classe moyenne très moyenne de la pire espèce rsa

bon en même temps c'est vrai finalement on s'en branle
y'a plus vraiment de boulot les mecs
ça marche plus
il va falloir vous supporter errant dans les supermarchés en quête de binouze en survet défoncés à la drogue
encore remboursée ou pas
et surtout toi
écrivant des textes bien dégueulasses
pour vomir tout le sperme
dont t'es issu.


jeudi 18 avril 2013

elle avait la beauté



elle avait la beauté
triste d’une caissière d'un franpourri
quelconque

on est là gluants collés les uns aux autres
dans les souterrains puants intestins moisis de paris
ville qui schlingue ses entrailles
ville lumière mon cul
ville sous traitement oui

elle nous dévore et nous digère mastiqués plastiqués
maladie contagieuse de la publicité
les ordures les souris qui courent sur le carrelage odeurs tenaces
odeurs de souffre de souffrances

de loin en loin
d'aucuns
gravent leur pseudos sur les murs
seules perspectives

libre?

gueules grises défaites
les mineurs d'ailleurs ont été remplacés ici par de la charpie
bouillie de salariat sous seroplex® gavés de journaux gratuits
un enfant poignardé
footre météo horoscope

surtout ne pas angoisser
prendre un xanax® et ça repart
continuer le même tripalium
triple valium® jusqu’à la tombe froide
enterrés
savourés par les insectes

qu’est-ce qui pourrait bien nous faire renaître?

une forêt le vent dans la tronche un bord de mer
retrouver la vie fraîche et froide
le monde réel
beau et cruel

la cellophane crevée à l'air.

ce message vous a été gracieusement offert par le cercle amical pour la promotion et la renaissance de la joie par l'industrie pharmaceutique (CAPRJIP) en partenariat avec Salarria (Kultur & Servage), sponsorisé par Bank of Bk (liechtenstein).

samedi 25 septembre 2010

Travail-corvée, travail-performance et travail-patience

Le travail est écartelé entre le travail-corvée de la survie et le travail-performance de la Surclasse.
Seul le travail-patience engage une amplification inouïe de la liberté, à la fois en extension, par le biais d'un développement de la puissance d'agir de chacun, et en intensité, par la découverte d'une plasticité propre à l'individuation humaine.

L'« échec de la modernité » : laisser dégrader le travail-patience -le vrai créateur de richesses- au bénéfice du travail-corvée de la survie et du travail-performance esclave de l'impatience.

(Gilles Châtelet, Vivre et penser comme des porcs)