jeudi 31 janvier 2013

Sonopsies sur Libr-critique

"Si la mutation est indispensable à la survie, les mutations formelles sont bel et bien vitales. D’où, ici, des phrasés précipités, des hybridations vocales ou acoustiques, le parasitage de la bande son (travail sur le support comparable à celui de Man Ray sur la pellicule), boucles diverses (rythmiques et robotiques, phoniques et électroniques, poétiques et explosives…).

En définitive, contre la vision mainstream, s’imposent ces ambiances sonores et ces textes sonorisés aussi fascinants qu’inquiétants."

Fabrice Thumerel, "Formes mutantistes", Libr-critique, 31 janvier 2013
article complet ici


Avec également la diffusion de la vidéo "Corpus" (Elfuego Fatuo + Mathias Richard)

Clara de Asís et Laura Vazquez (Elfuego Fatuo) qui signent le morceau "Il paraît" sur Sonopsies

mardi 29 janvier 2013

samedi 26 janvier 2013

Sonopsies sur Ambient Churches

"Le QG de la résistance mutantiste déborde de glitch, de fidèles allumés récitant des poèmes épileptiques, et d'une lumière blanche aveuglante un peu crade, rappelant l'atmosphère d'une salle d'autopsie.

L'ambiance marginale jusqu'aux ongles, mélangeant technologie et bestialité, instincts primaires et améliorations physiques et mentales, fleure bon le terrorisme musical.

Caméras Animales est ce que je qualifierais de collectif militant. Dans l'ombre, et le silence, à travers les pierres et surtout dans vos yeux et vos oreilles (éditions / label), ils agissent, à la fois ancrés dans le contemporain, tout en en étant extrêmement décalés, à penser comme une humanité résistante de demain à leur manière."

Cleister Arowley, Ambient Churches, 26 janvier 2013
article complet ici


"L'un d'eux semble un habitué, toujours à courir partout (il me fait penser à ce clown sur la pochette d'un disque de Mr Bungle), ils l'appellent "M. Savant Stifleson". Toujours avec une tonne d'objets bizarres sur lui, qui font un boucan funky du diable !"

Sur cette photo : Jamie Guggino aka M. Savant Stifleson, qui participe à Sonopsies avec pas moins de 4 morceaux : "Agglutina", "epricooprio Prek", "bobbledred’d Nature’s pre-grim rims, you’ve prissy inSeenshpí" et "Any Elk"

NIMBS▼




NIMBS▼ 
(vidéo-concerts improvisés)

Antoine ELIAS (no input mixing board/max msp)
Colin PETIT (saxophone/max msp)
Lucas LEJEUNE (video)

vendredi 25 janvier 2013

jeudi 24 janvier 2013

Sonopsies sur Yeah I Know It Sucks

"With this release they definitely have something in hands that is representing a broad layer of artists and sounds. All bounded together in love for experimental music, avant garde, DIY and something i wasn’t aware of called mutantism. 

To be honest I always intend to over react a little bit with words, but if this isn’t up there with the coolest ‘shit’ (in the positive kind of way) you have heard, than I just don’t know it anymore. 
It is very arty and avant-garde but above all, it simply rocks your electronic socks.

There is definitely something extremely loveable about this compilation. It must be a French thing as the best provoking and coolest artistic expression in audio format aka avant garde are mostly made in France.
It is my personal opinion that this is magnifique !"

Kai Nobuko, Yeah I Know It Sucks, 24 janvier 2013
full review here


"Avec cette sortie on a sous la main un large spectre d'artistes et sons. Tous liés par l'amour de la musique expérimentale, d'avant-garde, DIY et de quelque chose que je ne connaissais pas appelé mutantisme.

Pour être honnête j'ai souvent tendance à exagérer un peu avec les mots, mais si on n'a pas ici le truc le plus cool jamais entendu, hé bien je ne m'y connais plus.
C'est très arty et avant-garde mais surtout ça secoue tes chaussettes électroniques.

Il y a vraiment quelque chose que j'aime avec cette compilation. Ça doit être une spécialité française d'être à l'origine des expressions artistiques sonores d'avant-garde les plus cool et provocantes.
Mon opinion personnelle : c'est magnifique !"

Kai Nobuko, Yeah I Know It Sucks, 24 janvier 2013
article complet (en anglais) : ici

Sur cette photo : Mathias Richard, de R3PLYc4N, qui participe au disque Sonopsies avec le titre "Robot"

mardi 22 janvier 2013

L'effondrement du temple de Romainville et l'avènement d'un nouvel épicentre souffreteux mais vibrant à Marseille

(AFP | 13-11-12) Le temple du mutantisme, situé à 50m du quartier général du Service Action de la DGSE, a finalement été démantelé.
Pas tout à fait secte, ni franchement parti politique, ce groupuscule a été néanmoins accusé d'émettre "des ondes bizarres".

Heureusement pour certains, et au déchirement des autres, tout est fini aujourd'hui et l'endroit devrait être rasé courant 2013 afin qu'aucune perturbation de l'espace-temps ne demeure.

(AFP | 22-01-13) Selon certains observateurs, et certaines concordances de témoignages, il semble néanmoins, qu'après une disparition qui semblait définitive, la graine du mutantisme, lancée en l'air, ait été portée par les vents et soit retombée à ... Marseille.
Non loin du stade Vélodrome, l'endroit est chargé d’électricité.

Tel un phénix balbutiant et atrophié, agonisant, mais montant lentement en puissance, le nouvel épicentre du mutantisme s'élève dans le ciel, couvrant de son ombre un Chickenville (Hallal Fried Chicken and Burgers), la Bonne Mère, le Vieux Port et les îles du Frioul.

Un temple de la recherche et de la technologie en nouvelles religions où paraît-il se croisent des étudiants, des chercheurs et des entrepreneurs venus du monde entier.

lundi 21 janvier 2013

Discours de réception du prix Nobel de Littérature par Hemingway, en 1954, pour son livre : "le vieil homme et la mer".


"Messieurs les Membres de l'Académie suédoise, Mesdames, Messieurs,
Comme je n'ai aucune facilité pour faire des discours, ni le don de l'éloquence, ni le sens de la rhétorique, je désire simplement remercier de ce prix ceux qui gèrent la donation généreuse d'Alfred Nobel. 
Tout écrivain, sachant quels grands écrivains n'ont pas reçu ce prix, ne peut l'accepter qu'avec humilité. Il est inutile de dresser la liste de ces écrivains. Chacun des assistants peut dresser sa propre liste selon ses connaissances et sa conscience. Je ne saurais demander à l'ambassadeur de mon pays de lire un discours dans lequel un écrivain dirait tout ce qui est dans son coeur. Ce qu'un homme veut dire n'est pas toujours immédiatement perceptible dans ce qu'il écrit et, pour ce qui est de cela, il a quelquefois de la chance ; mais, à la fin, ce qu'il veut dire deviendra tout à fait clair et c'est cela, et le degré d'alchimie qu'il possède, qui déterminera s'il durera ou sera oublié. 
La vie d'un écrivain, en mettant les choses au mieux, est une vie solitaire. Les groupements d'écrivains pallient la solitude, mais je doute qu'ils améliorent son style. Son importance grandit aux yeux du public lorsqu'il renonce à sa solitude, mais souvent son oeuvre en souffre. 
Car il oeuvre dans la solitude et, s'il est assez bon écrivain pour cela, il doit chaque jour affronter l'éternité, ou son absence. 
Chacun de ses livres devrait être, pour un véritable écrivain, un nouveau commencement, un départ une fois de plus vers quelque chose qui est hors d'atteinte. Il devrait toujours essayer de faire quelque chose qui n'a jamais encore été fait, ou que d'autres ont essayé de faire, mais en vain. Alors, quelquefois, avec beaucoup de chance, il réussira. 
Comme il serait simple d'écrire s'il fallait seulement écrire autrement ce qui a déjà été bien écrit. C'est parce que nous avons eu de si grands écrivains dans le passé qu'un écrivain est maintenant obligé d'aller très loin par-delà l'endroit qu'il peut normalement atteindre, là où personne ne peut plus l'aider. 
J'ai parlé trop longtemps pour un écrivain. Un écrivain devrait écrire ce qu'il a à dire au lieu de parler. De nouveau je vous remercie." 

samedi 19 janvier 2013

amatemp21 - push



Digital Track - Immediate download of Go Fuck Yourself in any format you could possibly desire.

L'art nous rendra riche... dans un monde parallèle. || il a transformé  le caca en lumière || Blacklistés de la Terre, les poètes modifient la perception de Bill Gates. || je suis... polyglotte en silences || des bouts de doigts, des empreintes digitales, volent comme des mouches || G. Lagaffe : "J'ai une idée." :: Lao-Tzeu : "Je vais d’abord vous couper la tête." || Le rock est le mouvement poétique le plus important du 20e siècle. Il intègre la technologie sans renier l'animalité. || Équation. [l'enfer c'est les autres] + [je est un autre] = ? || même ma grand-mère pogoterait là-dessus || Beaucoup de gens adhèrent aux valeurs morales des chevaliers du Jedi. || ce texte s'est fait hacker ! || invention de la langue universelle T101 || ma perception des choses est erronée, je ne lui donne pas d'importance || T'es un jukebox sur lequel j'aime brancher ma tête || écouter plusieurs disques et K7 en même temps avec plusieurs appareils dans la même pièce || douche d'alcool || regarder une filmothèque entière en une seule journée || les émotions sont des programmes complexes et automatisés d'actions || Oh oui prends-moi par le téléphone || Ce matin, je me suis trompé de cerveau. || compliqué de bâtir sur des sables mouvants || risquer sa vie pour un orgasme || des rapports sexuels avec des esprits || Les mannequins sont liftés, les sportifs sont dopés, les écrivains sont drogués. || lsd numérisé || *orDNAteur* || pas facile de se rebeller contre un ensemble vide || 

Zorba Belleville
Un mec bizarre : Je peux vous dire quelque chose ?
Moi : Oui allez y
Le mec bizarre : Je viens de tuer quelqu'un, il y a deux heures. Et ça m'a fait plaisir.
Zorba, mardi 7 février, 20h11

Internet c'est fini. Sommes désormais tous connectés sans choix ni retour possible. || écouter les sons à l'échelle des cellules || chaînes de publicité insérées sous les paupières à la naissance || classe les individus selon leur système nerveux || personnalités auto-tunées, càd modifiées par un logiciel correcteur de personnalité || Cours de Mort || Le Rêve pour les Nuls || je cherche la famille des sans familles || elle veut que je mange mes cheveux en sacrifice || Je ne sais même plus quand je travaille ou quand je me détends. || suis allé 366 fois à Disneyland en 2012 || Mon terrain de chasse ? La Ddass de Lille. || la folle cavalcade du meurtrier tétraplégique || les gens qui n'écoutent pas et répètent qu'on ne les écoute pas || interdite de figures de styles, elle se masturbe les cheveux || unificateur de pensée défaillante || Le long apprentissage de cette phrase : personne ne peut t'aider. || Être employé à temps plein c'est se mettre en veille. || dès que j'éteins la lumière, le cerveau se remet à tourner tourner tourner… || réveillé par la nuit : je dors dans la lumière du jour, me réveille en sursaut quand la nuit tombe || des drones de vie nous font du goutte à goutte || océan synthétique || respirer en spirale – respiral || ne suis ni diurne ni nocturne. suis fait pour un entrejour qui n'existe pas || son corps ne se développe pas comme une unité coordonnée mais plutôt comme des parties indépendantes désynchronisées || Ils circulent d'une figure à l'autre, faisant demi-tour au sein d'un ensemble complexe d'opérations, pratiquant des renversements. || quand je dors je me transforme en prison. à chaque réveil je dois sortir d'un labyrinthe || absence totale de conscience. abolition de tous les réflexes || élaborer des processus mentaux dans le but de supporter la vague destructrice et aliénante des déceptions perpétuelles || bébé arrête de pleurer en écoutant du Black Metal || Top 10 des espèces les plus vivantes de l'année

Les cerveaux sont marrants.
Si tu les secoues assez fort
Je meurs de faim.
J'ai mangé un savon, hier.
Ce matin, j'ai chié des bulles.
Les gars couraient pour les éclater.

Une variété particulièrement agressive de grands singes a pris le contrôle de la Terre. || nos têtes sont des PC préhistoriques sous DOS, nos rares éclairs et capacités entravés de bugs, de vers et de virus || une étude publiée par la revue Émotion || Sans inhibitions, libéré de toute crainte et empathie, chacun s'abandonne à ses instincts asociaux, égoïstes, et cherche à établir son pouvoir. || la synthèse d'une espèce et d'un individu || Tous mes rêves disparaîtront sans que cela ait jamais eu la moindre importance pour personne. || Tout le monde répète l'historiographie officielle, avec toujours les mêmes noms, les mêmes expressions, les mêmes références, catégories et hiérarchies. || Les mécannaissances sont abyssales. || Je n'écris pas, je calcule. || des mondes disparaissent sans cesse, infiniment ; le but est d'en sauver au moins quelques-uns || Chaque jour je dois trouver quelque chose pour calmer la douleur. || la chambre de froid produit plus de chaleur qu'elle n'en consomme || Chaque jour je dois trouver quelque chose pour calmer ma violence. || Il reste des rêves qui ne sont pas identifiés. || développer des technologies de conscience || on ne sait pas ce qu'on ne sait pas || oui, chacune de ces phrases a son histoire propre || alors sur ce site pour mes achats de Noël j'hésite entre l'ouvrage "Vision du monde aryenne" et la compilation "Chants du 3e Reich"... || Les avis ne sont pas autorisés pour ce texte. || brûler un tableau de la Renaissance pour faire cuire le dîner || se promène dans les supermarchés comme dans une exposition || insomnie permanente || j'ai dû dépenser 100 000 € de bière dans ma vie ! || Ce qu'attendent les industriels depuis des années : disposer d'organismes humains. - Pour produire des biocarburants et des médicaments. || Soixante punks participant à un pogo sont arrêtés, rasés et placés en rééducation selon la charia. || - tu as une mine abominable. :: - Et pourtant, je me sens bien pire que ça. || les nuits sont enceintes. et nul ne connaît le jour qui naîtra. || 60 wahhabites sont placés dans un centre de rééducation par le pogo || Je vois autant d'accélération dans la conscience que dans la technologie. || Les machines mutantistes sont un truc très normal et ordinaire qui remplace toutes les catégories artistiques existantes. || amplifier le son du stylo sur les feuilles, mettre des effets dessus, le saturer || le mutantisme : une nouvelle manière d'être inadapté à un univers qui est une gigantesque boule de négativité, un pyramide de désespoir || suicide, c'est MOI qui décide (x2) / suicide, I CAN decide (x2) || Rien de plus dur que de renoncer à ses rêves. || « l'arme la plus redoutable qui soit c'est-à-dire la plus totale indifférence à t'en faire perdre toute forme humaine voilà pourquoi je n'aime que les monstres les indésirables les invisibles... » || Il faudrait que la communauté sourde reconnaisse la communauté entendante. || Quand des gens nuls prennent comme modèle des gens lamentables, ça donne. || la faiblesse des uns, la lâcheté des autres, la cruauté de certains || difficulté d'être civilisé et auto-discipliné, sans angoisse ou névrose excessives || ils tirent à blanc, ils écrivent à blanc : pour rien : ça n'a pas d'impact, pas de nécessité, on s'en fout || ce ne sont pas des écrivains, ce ne sont pas des poètes, ce sont des "fictionnaires", des fonctionnaires de la fiction || tout comme la poésie "classique" a créé les rondeaux, les sonnets, les fables ou la poésie en prose, les gens d'aujourd'hui peuvent créer des formes et des formats || les évènements à venir envoient des ondes dans le passé || faire fleur de tout poil || un foetus dans une merde || garde des caractéristiques de sa vie embryonnaire qui lui permettent de se reconfigurer toute la vie durant || Nouveau magazine : PASSé Actualités

J'ai regardé dans le futur.
Je suis en psychiatrie.

J'ai regardé dans le futur.
J'en ai besoin.
Je suis en psychiatrie.

J'ai regardé dans l'infini.
J'en ai besoin.
Je suis en psychiatrie.

The Up-Goer Five text editor [Le Vulgarisateur]


Le challenge est d'expliquer une idée compliquée en utilisant seulement les 1000 mots anglais les plus courants (existe en version anglaise uniquement).


Can you explain a hard idea using only the ten hundred most used words?


This #upgoerfive about Saturn and its moons is a truly beautiful thing

The Up-Goer Five text editor

exemples : Les lunes de Saturne, 1 film mystère, un 2e film mystère...


[via io9.com]

vendredi 18 janvier 2013

amatemp20

il semble pertinent. d'avoir totalement et complètement tort || sans. imperfection, le monde serait pauvre || comment être. inadapté en toutes circonstances || ne suis ni droitier ni gaucher. ni ambidextre || un poisson avec un masque de plongée. un oiseau avec des ailes en plastique || oreilles tendues vers. l'ailleurs || la mort développe notre indifférence || nous avons les moyens de vous faire exister || il devient ainsi. le premier homme à ne pas traverser l’Atlantique || il faut des sans nom pour chercher de nouvelles routes de nouveaux regards || seuls, nous sommes mille. à deux nous sommes trois. à trois nous sommes un || au centre du néant, il y a le milieu de nulle part || zone internationale stérilisée || corps piratés || planète planifiée || rêves ré-rêvés || l'humanité devient un seul être || arbres en cage || échec permanent || pensées mécanisées || une souris naît d'un oeil arraché || éclosion de la tête piégée || une partie de mon intelligence s'emploie exclusivement. à me contrer || je freine depuis que je suis né || il remonte le temps jusqu'à tuer son grand-père, rendant incohérente sa propre existence || elle cherche son bouton – d'autodestruction || j'ai mis. du temps. à comprendre. que personne. ne peut comprendre. personne || suis une fenêtre. une caméra autonome || tu crois regarder la mer et tu regardes un mur || amouraï neurograf || enculé. par un arc-en-ciel || tu pars en croisière. sur un missile || sommes tous à une seconde. d'être morts ||

ton sexe est une antenne radio / ton sexe crée des enfants qui errent / ton sexe crée des enfants qui crient / ton sexe crée des enfants qui créent / ton sexe crée des enfants qui jouent / ton sexe crée des enfants qui se demandent ce qu'ils foutent là / ton sexe crée des enfants qui enfantent / ton sexe crée des enfants qui s'amusent / ton sexe est une radio qui erre / ton sexe crée des enfants sur terre / ton sexe est un fou / ton sexe est sans enfant fixe / ton sexe est un fou sans enfant fixe

+ x x + + x + x + + + x + x x x + + x + + => pornostroïka.xxx => rongé par le désir sexuel comme par la lèpre => soutiens-gorges gonflés d'informations => compétition de sportives génétiquement modifiées => le muscle le plus puissant du corps est la langue => commercialisation des premiers robots humanoïdes de grande série => catalogues de harems automatisés => godes aphrodisiaques fabriqués avec les os et les glandes de condamnés à mort chinois exécutés mais dont le coeur bat encore => technologies sexuelles inconnues => des ovnis dans le cul => prostitution vampire <= première lignée de cellules pluripotentes dérivées de cellules souches mutantistes => les machines deviennent sauvages, avec une intelligence bien plus évoluée que la nôtre => 100 000 ans de porno dans ta carte mémoire => Terre374 - nouveau monde international ouvert => risque de choc => il la pénètre par les blessures qu'il lui occasionne => la sonde Voyager découvre un livre de cul non-humain dans la ceinture d'astéroïdes => massage sur tout le corps avec une grande bouche constituée de très nombreuses couleurs que l'oeil ne peut toutes distinguer => nervosité tarée => c'est la p'tite tête qui commande la grande => chorégraphies : psychiatriques => qui est le femme ? => AD LIBIDO => de quel sexe est cette eau ? => diffusion d'ocytocine dans les grands magasins pour augmenter la consommation => cette fille excite les pauvres => Mademoiselle Papa => l'exposition constante aux amplis crachant à fond modifie en profondeur son anatomie => rapprochement entre médecine, acoustique, pornographie et astronautique => la ville -12 millions d'habitants- s'étend au fond d'une cuvette de WC => herbes effleurées par des mains qui n'en reviennent pas, eau qui coule et nous parcoure => de la pute à modeler, de la mute à poteler => si le son voyageait dans l'espace. celui du Soleil pulvériserait la Terre => un coeur brisé bat. comme n'importe quel coeur => chaque soir, juste avant d'aller dormir, elle se souvient de tout. chaque matin, toute sa vie s'efface => elle voit des systèmes, des constructions. tout est démontable et remontable d'une autre manière => elle relie, tisse, coud toutes les choses ensemble : air, insectes, bruits, regards, lumières... => l'espace fluctue. tremble. chatoie. fait des bulles, des noeuds, des bretzels => boire de l'eau mélangée de deux univers parallèles => cerveau numérique planétaire. à l'intérieur de cette goutte. qui éclate au sol => Patrick se transforme en piano. puis en téléphone portable. puis en machine à boissons => mes mots ne sont. qu'émotions => 99.9% des espèces. restent. à découvrir

jeudi 17 janvier 2013

Pendant ce temps-là à Istanbul... (2)






















Par une envoyée spéciale

Obsküre sur Sonopsies, II (le retour)

suite de discussion, avis complémentaire de Sylvaïn Nicolino / Obsküre Magazine

"Ce que j'aime dans cette première sortie audio de Caméras Animales, c'est son écart avec ce qui se fait en termes de musiques alternatives ou de poésie sonore. Les morceaux trop longs ou trop courts qui me laissent sur ma faim, c'est une réponse à la norme attendue, y compris chez les tenants des musiques dures. 
La façon dont le morceau de R3PLYC4N est scindé entre une première partie légère, poétique, absorbante et une deuxième partie avec des vocaux au chant atonal qui repousse l'auditeur dans ses limites (l'aspect robotique) est un des éléments clefs pour comprendre ce que joue et jouera Caméras Animales dans son pendant sonore. Il ne s'agit pas pour l'équipe et ses météores de créer un label supplémentaire de poésie sonore ou de musiques bruitistes, mais bien de fédérer des recherches, de l'instabilité, du questionnement et des limites. 
Le jour où l'un de vos disques aura un assentiment massif, c'est que vous vous serez fourvoyé. Conquérir le monde : non. Lui prendre la tête, oui."

mardi 15 janvier 2013

FuckYouShima

FuckYouShima

Patrice  Cazelles / Emmanuel Mieville -

 PONT SOCIAL - "OF TWO" par OIDEM 1er juillet 2012 - Paris -
OF TWO - Installation lumineuse par OIDEM
Passerelle Simone de Beauvoir, PARIS
Juin-Octobre 2012

Sonopsies dans Obsküre


"MUR DU SON POÉTIQUE"

"S'éloigner du spoken word par une création sonore plus élaborée, le plus souvent dans le domaine électronique."

"Ces artistes bastonnent leur musique, support à des textes socialement décadents."

"Thierry Théolier définit l'attitude du SuperDude, poétikpunk."

Sylvain Nicolino, Obsküre Magazine #13, janvier 2013

Sur cette photo : Thierry Théolier, qui clôture le disque Sonopsies avec "PUNK PHILO_ Morts priez pour les vivants, ils ne veulent plus être des Dudes"
Crédits photo : Harmonie Boidin

vendredi 11 janvier 2013

Album "!RESET!" (2006-2009) de R3PLYc4N




"!RESET!", deuxième album (mini-album) de R3PLYc4N, constitué de morceaux créés entre 2006 et 2009.

Bonus (hors projet musical "R3PLYc4N") : captation d'une lecture de "Réplicants" (voix humaine + voix synthétiques) de Mathias Richard en 2007 à Paris

Cliquer sur les morceaux pour quelques détails (paroles, date, photo) sur chacun d'eux.

mardi 8 janvier 2013

Album "I O S" (2000-2003) de R3PLYc4N



"I O S", premier album de R3PLYc4N, constitué de morceaux créés entre 2000 et 2003. Beaucoup d'entre eux sont (définitivement) inachevés. Pour certains, les fichiers sources sont sur des ordis kaputt avec des plugins qui n'existent déjà plus !
(Il en manque donc une dizaine de cette période qui sont soit perdus à jamais, soit il faudrait que je les retravaille.)

A l'époque, R3PLYc4N ne s'appelait pas R3PLYc4N mais IOS.
La signification du nom IOS est secrète.

Cliquer sur les morceaux pour quelques détails (paroles, date, photo) sur chacun d'eux.

Inédits : 
- "1"
- "Electrocorps (version complète)"
- "La liberté de l'assassin (part 1)" 
n'avaient jamais été mis en ligne jusqu'ici.

lundi 7 janvier 2013

Guillaume Bergon @ Le Zorba



Le Zorba - Paris - 24 mai 2012

Soirée Rödage # 1
Guillaume Bergon, extrait de La spirale de la parole

Captation : Françoise Lonquety

dimanche 6 janvier 2013

Sonopsies sur A Closer Listen

"Today’s album is the wildest of them all, a true experimental extravaganza."

"It’s creative, and a little bit mad."

"It’s really hard to get a handle on, which is the hallmark of any good experimental music."

"Sonopsies is not for everyone, but it doesn’t try to be. It’s meant to open the ears to poetry, musical experimentation and the avant-garde, and is recommended for the adventurous, the curious and the brave."

Richard Allen, A Closer Listen, 6 janvier 2013

full review here

Traduction à l'arrache  :

"L'album d'aujourd'hui est la plus dingue des sorties récentes, un vrai festival expérimental."

"C'est créatif et un poil fou."

"C'est vraiment difficile à définir, ce qui est la caractéristique de toute bonne musique expérimentale."

"Sonopsies n'est pas pour tout le monde, mais n'essaie pas de l'être. C'est destiné à ouvrir les oreilles à la poésie, l'expérimentation musicale et l'avant-garde, et c'est recommandé aux aventureux, aux curieux et aux braves !"

Sur cette photo : Floriane Pochon, de Mushin, qui signe l'adaptation sonore du Manifeste mutantiste sur Sonopsies
Crédits photo : Stefan Jourdan

Gentille Séraphine


Je m'appelle Séraphine.

Mes parents et moi logeons quelque part en banlieue parisienne. Chaque matin, ma mère m'emmène au lycée en voiture. Chaque soir, en rentrant du travail, elle passe me prendre. Papa nous accueille toujours sur le pas de la porte. Généralement, il a préparé le dîner. Quand il oublie, Maman est en colère. Elle égrène des insultes pendant quelques secondes. Papa tremble et se plie en quatre : l'entrée, le plat de résistance et le dessert apparaissent en un clin d’œil. Alors la soirée se déroule sans encombre. Un jeu, un Pictionary peut-être, ou alors un Trivial Pursuit, et je vais me coucher.
Voilà comment se passent mes journées.

Mais cette nuit, je n'ai pas fermé l’œil. Je crois que c'est la première fois que quelque chose comme ça m'arrive. Toute la nuit, une lumière blafarde passait et repassait sous ma fenêtre. Et quand je me penchai par dessus son rebord, je ne voyais rien. J'ai finalement réussie à me reposer quelques heures, mais je ne suis pas bien aujourd'hui. Je suis fatiguée, et inquiète. Je ne veux pas que cela recommence la nuit prochaine.
Je pense à tout ça, étalée sur un petit carré d'herbes avec mes trois meilleures copines : Lucille, Emilie et Isabelle. Nous digérons. Elles fument des cigarettes, moi non. Le soleil écrasant ne fait qu'accentuer la nervosité due à ma fatigue. Ma mère vient dans la cour de l'établissement. C'est pourtant le jour ou elle devait faire les comptes dans son entreprise, car c'est la fin du mois. Je comprends sa mauvaise humeur, j'imagine que cela doit lui tenir à cœur : toute sa société compte sur elle. Elle est en sueur. En la voyant, j'ai une petite crampe à l'estomac. Éblouie, elle me cherche des yeux dans la cour, mais ne me distingue pas.
Un homme très maigre, au large front et aux veines dilatées surgit derrière elle. Il y a d'importantes marques de transpiration sous ses bras. Son corps est agité de spasmes qui l'obligent à convulser violemment une des parties de son corps toutes les trois minutes. Mes copines s'accordent toutes pour considérer le proviseur comme un personnage difforme, bizarre et inquiétant. Et elles rigolent en fumant, en se tapant les cuisses, en se frappant les mains, et en crachant des glaires dues à leurs tabagisme forcené. Jusque là, je ne voulais pas trop me ranger à cet avis, parce que je considère que chaque homme a droit au respect. Mais je dois reconnaître qu'il est vraiment dégoûtant. Je ne l'aime pas.

D'une voix mal assurée, il hèle ma mère, et elle lui emboîte le pas. Et les ragots commencent à fuser. Mes copines, ayant reconnues ma mère, pointent la scène du bout de leurs cigarettes. Elles me le font savoir, d'un ton moqueur, mais amical.

« Alors, elle commence ses coucheries ? Elle aurait pu choisir quelqu'un de plus sexy quand même ta vieille, Séraphine! Ah ah ! Ah ah ! ».

Je les aurais tuées à l'instant même, je leur aurais labouré le ventre à coup d'ongles pour ensuite plonger la tête dans leurs intestins et les ressortir avec ma bouche.
J'aurai pu.
Je n'ai rien fait.


Lucille se redresse sur son céans et annonce fièrement qu'une atrocité de ce genre ne peut, et ne doit pas être commise.
« Puisqu'il faut préserver l'école, et combattre pour sa pureté, allons empêcher cette fornication contre-nature ! », ajoute-t-elle, fière comme une enfant qui va faire sa première bêtise.
Émilie et Isabelle éclatent de rire, et bientôt je me joins à elle. Les élèves aux alentour se retournent vers nous, l'air de se demander ce qui a bien pu provoqués ce brusque accès d'hilarité. Ils ne savent pas, moi oui.
Nous montons toutes ensembles jusqu'au troisième étage du bâtiment, là ou se trouve le bureau du proviseur. Si les deux premiers étages sont remplis d'élèves qui courent d'un côté à l'autre, se racontant leurs histoires de cœurs, et plus si affinités, il règne un silence assourdissant dans celui ou nous allons. De l'intérieur des salles et d'ailleurs suintent des conversations inintelligibles. Lucille prend la tête et guide notre joyeuse troupe qui avance à pas feutrés vers le bureau 237. Le temps semble si long pour parvenir jusqu'à notre destination. Mais, une fois arrivées, nous ne sommes pas déçues. Lucille, notre chef autoproclamée, jette un coup d’œil par la serrure et chuchote quelque chose dans l'oreille d'Emilie. Elle se retourne alors, et fait passer le message à Isabelle.
« Qu'a t-elle vue ? Qu'a-t-elle vue ? », m'emportai-je, impatiente et excitée. Ma camarade se retourne et me dit que ma Maman et le proviseur sont en train de faire l'amour. Comme des lapins.

Quelle salope, j'aimerais que des araignées pondent dans son corps.
Des araignées, pas moi.
Lucille se désintéresse déjà de la scène.
Elle prend Emilie et Isabelle par les bras et leur dit : « venez, déjà vu, pas intéressant... », en repartant d'où nous étions venues.
Quoi ? Je rêve ? C'est au contraire de toute première importance. Moi, je vais regarder de quoi il retourne vraiment. Là, dans le trou, ma mère discute avec le proviseur. Il lui montre des feuilles posées sur le bureau. Apeuré, il agite son stylo en l'air dès que Maman fait un geste trop brusque dans sa direction.

Tout d'un coup, on me pousse violemment la tête contre la porte. Le bruit interrompt leur discussion. La porte du bureau du proviseur s'ouvre brutalement, et deux têtes apparaissent au dessus de la mienne. Le proviseur est vert de rage, Maman aussi. Leurs regards se lèvent, et ils voient ma bande de copines qui s'éloignent en pouffant. Lucille jette un coup d’œil en arrière. La cloche sonne.

« Allez, va en cours », me dit sèchement le proviseur. Maman acquiesce de la tête. Et, sans me laisser le temps de lui demander la raison de sa présence, elle me relève, et me pousse dans le couloir en direction de l'escalier.

J'ai la tête qui tourne un peu, et les murs me semblent bien blancs. Un étage en dessous, fatiguée, je me fraie un chemin dans toute cette marmaille qui raille et qui drague pour aller en cours de mathématique. En retard, je suis en retard. Devant la porte fermée, je lisse ma robe et mon chemisier du plat de ma main un peu tremblante. Je jette mes épaules en arrière pour l'air digne que ça me donne. Je frappe à la porte et, sans attendre la réponse, j'ouvre, je m'excuse auprès du professeur et vais m'installer à une place libre. Nous ne sommes qu'un petit groupe présent à ce cours. Les trois quart de la classe sèchent, car notre professeur habituel n'est pas là, et nous avons un remplaçant. Je n'en suis pas mécontente, car cela me permet de poser des questions, d'écouter et de comprendre le cours beaucoup mieux que d'habitude. A l'inter-classe, je sors dans la cour pour prendre un peu l'air. Mes copines se précipitent vers moi telle des mouches vers un vieux bout d'excrément.

« Alors, alors, ils t'ont punis ? Il t'ont punis ? », ne cessent-elles de répéter.
« Me dit pas que tu t'es joint à eux ? Ah ah ! Ma pauvre Séraphine, c'est ta mère quand même. Et lui, j'en voudrais pas dans mon lit. J'en voudrais certainement pas dans mon lit, ça, c'est sûr ! Ah ah ! »

« Ah ah ! Rigolez, mais ma mère, le proviseur l'a à la bonne. Cela peut influencer sur mes résultats, sur les appréciations des professeurs, sur tout un tas de choses. Alors je n'en ai rien à faire de vos comportements de harpies. Je n'en ai rien à faire que ma mère couche un jour avec le proviseur. Car, à la fin, c'est moi qui gagnerait, moi  ». Je soliloque, j'en conviens, mais mon soliloque se perd dans leurs yeux vides.

Mais
j'observe, chez mes copines, un brusque changement d'attitude.
Je ne sais pas ce qui se passe dans leurs yeux vides, mais voilà qu'elles parlent toute d'aguicher le proviseur, de s'attirer ses faveurs d'une manière pas très catholique. Je ne veux pas, non.
C'est mon idée. C'est ma mère qui va se taper le sale boulot de copuler avec le chef d'établissement, alors on arrête les frais. Séraphine ne se laissera pas marcher sur les pieds, ah ça non, elle ne laissera personne lui barrer le chemin de la réussite. Elles n'approcheront jamais le proviseur. Mais pour cela, je dois agir vite, ne pas leur laisser le temps de penser. Si tant est qu'elles puissent.

La cloche sonne, il est temps pour nous de rentrer en cours. Nous avons deux heures d'Histoire-géographie. Le professeur est jeune et les charment, à chaque fois, par de petites blagues bien senties, des anecdotes rigolotes, des regards, des fuites, des pas chassés. Il danse, et sa danse est parole, et sa parole tombe et rebondit sur les yeux de la classe endormie. Et soudain, même si le cours ne les intéresse pas, même si la vie ne les intéresse pas, elles en redemandent. Pour attirer encore plus l'attention du professeur, elles en viennent jusqu'à apprendre le cours, le travailler ! Mais elles ne comprennent rien. Moi, au contraire, je comprends. Elles le savent. Fin du cours.
La cloche, les élèves, le bruit qui enfle le lycée et ma tête. Je propose à Lucille, Emilie et Isabelle de venir réviser chez moi. J'en parle à ma mère rapidement au téléphone : elle est d'accord. Elle va même jusqu'à nous préparer des verres de laits et des cookies, pour quand nous arriverons.

« Merci Maman ! On parie que t'as eu la même idée que moi. On va les avoir, Maman, ne t'inquiète pas. Je ne vois pas pourquoi ces gens pourraient vivre ».
Mais, bref ! Il ne faut pas que mes pensées se voient dans mes yeux !

En cette fin d'après-midi, le soleil et la chaleur accueillent le vent, et celui-ci leur rend la pareil en bourrasques et sifflements. Elles sont toutes les trois derrière moi, discutant, pinaillant, rigolant. Je suis devant, et j'aime mon rôle : je suis la guide.

« Bonjour Madame, Séraphine nous a invités chez elle pour que nous révisions ensemble le cours d'Histoire-Géo, ça ne vous dérange pas j'espère », disent-elles toutes en cœurs.
« Mais non enfin, vous êtes toujours les bienvenues ici, qu'il s'agisse de travailler, ou d'autres choses », dit Maman, tout sourire.
« A propos, Séraphine, il faudra que je te parle de mon entrevue avec ton proviseur après votre séance de travail. Pourras-tu me le rappeler s'il te plaît ? », me glisse-t-elle dans l'oreille.
Bien sûr, c'est un signe. Elle veut que je l'avertisse quand ça commence. Elle veut y participer. Après tout, elle a le droit. Tel mère, telle fille. Mais par pitié, Maman, sois un peu plus discrète.

Bon allez, pour leur faire oublier cette bourde (j'espère qu'elle ne leur a pas mis la puce à l'oreille), j'emmène mes amies dans un passionnant voyage sur le continent américain. Nous le parcourons d'est en ouest, du nord au sud. Nous apprenons les villes principales, et je les fais bien répéter à Lucille, qui s'assure qu'Isabelle les connaît. Moi, je sais tout déjà par cœur. C'est pas grave, cela me fait réviser. Ensuite, nous prenons chacun des cartes vierges, et nous colorions et légendons les principaux flux migratoires. Après une heure et quelque de travail assez intense, je vais à la cuisine pour chercher du jus d'orange pour tout le monde.

Je claque la porte derrière moi.

De grands carreaux de faïence renvoient des reflets qui s'entrechoquent, et qui me percent. J'attrape la bouteille de 2 litres jus d'orange dans le frigo. J'ouvre un placard, je prends des verres. Je ramasse un couteau.

Je claque la porte derrière moi.

Il faut faire vite. Elles vont prendre ma place en cours d'une minute à l'autre.
Je plante profondément mon couteau dans la nuque de Lucille. Quand la lame n'est plus visible, je lui fait effectuer un quart de tour, dans le sens des aiguilles d'une montre. Un peu de sang gicle, juste un peu.
Les autres ont l'air surprises. Que faire ? … Ah oui ! J'attrape Isabelle par les cheveux, et j'abats sa tête sur la pile de verres que j'avais posé sur la table.
Il y a un bruit sonore. C'est sa tête.
Je prends un des morceaux de verres qui se sont formés à la suite de la rencontre des verres avec sa charmante tête. Tout en continuant à la tenir par les cheveux, muni de cet outil, je lui dégobille un œil. Un. Plop. C'est un bruit sonore ça aussi. L'autre ne tarde pas à suivre. Je vous présente maintenant et en exclusivité, Séraphine ! La femme qui possède quatre yeux !
Enfin, je fais d'Isabelle de la charpie. Je retire tout d'abord le couteau de la nuque de ma première victime. Ainsi, armé de mon bout de verre et de mon couteau, je me précipite vers la petite chanceuse, et je commence à lui lacérer le visage à une vitesse hallucinante !
Puis la poitrine.
Puis les cuisses.

Je suis la seule, je suis l'unique. Séraphine. Plus personne ne me piquera la place. Je suis une bonne élève. J'ai toujours eu des bonnes notes, toujours des félicitations, et ça ne changera pas. Séraphine. D'ailleurs pourquoi y aurait-il un quelconque changement ? J'en ai éliminé toute possibilité. Et Maman qui croyait que j'avais besoin d'elle. Séraphine. Son entrevue avec le proviseur n'aura servi à rien, c'est toujours moi la meilleure ! Elle est naïve et touchante, Maman. Je l'aime bien, Maman.
Elle sera ravi d'apprendre ce qui s'est passé. Je vais la voir dans sa chambre. Séraphine.


Je m'apprête à frapper, mais la porte s'ouvre. Maman allait à ma rencontre.

« Ah, ma chérie ! Te voilà ! Cet après-midi, ton proviseur m'a convoquée pour me dire qu'il allait sûrement te placer dans une classe pour enfants précoces. Il aurait pu me l'annoncer par téléphone. Ça ne valait pas le coup que je me déplace, alors que je suis complètement débordée au bureau ces temps-ci. En tout cas, je suis très contente pour toi Séraphine ».