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mercredi 27 mai 2015

Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang - Episode pilote (Chapitres 6 & épilogue)

/ Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang 
/ Épisode Pilote : Et l’inauguration du pédiluve Diego Maradona tourna au drame 
/ Chapitres 6 & épilogue



Chapitre 6
La prophétie du Mangeur d’âme


Un homme se faisait discret dans la nef de l'Église Notre-Dame du dernier jour avant l’Apocalypse, déguisé comme à son habitude entre la parodie de philosophe antique et la tunique de clochard céleste, avec pour seul vêtement un drap qu’il utilisait tantôt comme tunique, tantôt comme robe de bure. 
L’inconnu fut surpris alors qu’il vidait un tronc en guise de salaire. 
Le type en face de lui ne voyait même pas les pièces qui dégringolaient sur le sol comme si l’inconnu avait gagné aux machines à sous. L’inconnu se disait que le type avait des faux airs de Tony Parker mais qu’il fallait se méfier, on avait déjà vu des flics déguisés en curés et des curés déguisés en cowboys, et ainsi de suite, et un jour, on découvrirait que Mystère Formen était un mec, et ce jour là, un vortex magique pourrait s’ouvrir, et la région pourrait enfin s’abîmer dans un trou sans fond.
Tony Parker tenait un discours désordonné, il conjurait l’homme de se rendre à la piscine municipale sur le champ, avant que cela ne tourne au drame. David, c’était le prénom de l’inconnu aux allures de prêtre exorciste, esquissa deux pas vers Tony et le bénit d’un signe de croix très solennel.
Il fallait vraiment être à la ramasse pour piquer du fric dans les églises, qu’il en avait eu du bol, de tomber sur un de ces tarés chrétiens fondus de fin du monde, se dit l’inconnu qui avait désormais un prénom (David). 
Avec des types dans le genre de Tony, la moindre alarme de voiture prenait des airs de trompette de l'Apocalypse, autant dire qu’une vieille rombière fan de Jésus n’eut pas été aussi conciliante et aurait appelé les gendarmes sur le champ. 
Qu’aurait-il fait du cadavre sir le cas s’était présenté ? Puisqu’il n’aurait pas pu s’empêcher d’abattre la malencontreuse représentante de l’Église Catholique Apostolique et Romaine d’un coup de crucifix habillement planté dans le crâne. Hein ? lui aurait-il planté les crocs dans la gorge pour que les flics suspectent ces putains de vampires qui traînent dans la région ? l’aurait-il enveloppé dans sa tunique pour la caché dans une cave et la revendre sur Ebay à un amateur d’artisanat local ? 
(Réponse au prochain épisode)
Juste au moment de sortir, Tony Parker rattrapa David et lui colla une bible format familial et un crucifix en argent dans les mains, bien décidé à lui tenir compagnie dans cette croisade anti-vampire. Le basketeur, lui, portait une énorme croix en bois exotique de trois mètres de haut et un tableau expressionniste de la Sainte Vierge décroché d’un coin de l’église dans les bras. 
Tony le suivra tout au long de la route qui menait à la piscine municipale, dans une lente parade rituelle contre le Mal, une procession en plan traveling impeccable sur l'architecture désopilante de la ville, entre l’esthétique du bunker et la maison de paille des contes des frères Grimm. 
Tony savait très bien ce qu’il faisait, il avait reconnu l’homme, David, David Koresh, le célèbre prêcheur, un authentique chrétien portant les stigmates de son martyr. Diogène sublime revenu de l’abîme, son visage de grand brûlé témoignait de l’intensité du carnage et du lourd secret qui le suivait comme son ombre. Peu de monde le savait, mais David Koresh avait échappé aux flammes de l’enfer, au napalm du Shéol, lorsque le FBI avait décidé de réduire en cendre sa petite communauté de croyants dans son ranch de Waco, Texas, USA, le 19 avril de l’an de grâce 1993.
David Koresh était l’homme de la situation. Celui par qui la prophétie du Mangeur d’âme se réaliserait.


Epilogue
Le grand bain de sang tant attendu

La bande de chasseurs menée par Jean Dujardin arriva à son tour sur les lieux du tournage. En retard sur le planning prévu au scénario, ils eurent plus que leur lot de vampires à tuer et comptaient bien se faire plaisir sur des cibles de choix. 
Une pluie de plomb s’abattit sur le complexe nautique et les grappes de partouzeurs qui s’était formées sur les banquettes. 
À la vue du Préfet, plus rien ne retiendra la folie destructrice de Jean Dujardin. Les quatre hommes devinrent totalement hors de contrôle et tirèrent des dizaines, des centaines, des milliers de balles et de cartouches sur ce visage bien connu dont il était toujours difficile de mettre un nom. 
Jean laissa la fumée se disperser et se rappela avec quelle arrogance ce Préfet s’était joué des chasseurs de la région en reportant d’une semaine la date d’ouverture de la saison de chasse à la hutte.
Pednant ce temps, Jean-Claude Van Damme avait suivi la trace les chasseurs. 
Un nuage sombre poursuivait le mutant, l’annonce d’une catastrophe comme il en arrive une fois par millénaire - le moment d’agir pour Jean Reno. 
Comme tout le monde était dans l’eau, Jean Reno ralluma le courant de la sono pour y aller de son petit discours et avertir la population sur les risques de contraction de maladie sexuellement transmissible avec les vampires ; c’était sûr, cette épidémie d’herpès trouvait bien sa source quelque part entre la Picardie et le sud de la Transylvanie. 
Résultat positif : la piscine bouillonna d’un magma rouge jusqu’à ce que chaque corps se disloque sans possibilité de remettre un nom sur une signature ADN, le tout dans des cris affreux (AHHAHAHAHHAHAH), des dégazages intempestifs (PPFFOUFFFOUPPPHHH) et une drôle d’odeur de barbecue au chlore (BRRREUUIIUURKKKK).
On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs : en voila un bon titre pour la presse régionale, se dit Jean-Pierre Mocky, tout en se servant une nouvelle bière pression. Mais il fallait dégager le terrain avant qu’un mutant énervé n’atomise le pays d’un clin d’œi vengeurl.
Jean et Léa s’échappèrent juste assez tôt pour voir la piscine exploser. S’il n’était plus possible de profiter des dimanches matins dans le petit bassin, alors autant se mettre au footing avec des dingues du runing. Le couple partit alors à la recherche d’un petit pavillon tranquille, avec un petit potager, dans un lotissement anonyme, pour vivre leur amour sur de nouvelles bases. 
Leurs exigences n’étaient pas si élevées, un agent immobilier digne de ce nom réussirait bien à les faire craquer pour un achat coup de cœur : une maison aux volets bleus, dans un coin de forêt, avec l’ADSL et le chauffage central. 
Après tant de rebondissements, il n’était pas surprenant que le jeune couple aspire à une petite vie tranquille, un foyer heureux, un canapé moelleux, une vie à deux, sinon rien.
Sur la route de la piscine, Tony Parker explosa à son tour (c’était devenu la mode !), dans un nuage de paillettes arc-en-ciel radioactives. Sauf qu’il s’agissait une blague (Ah Ah Ah !). Une mauvaise blague de sorcier (AH AH AH !!!...). 
Revenu à son apparence normale - un sosie de Morgan Freeman en début de carrière - il narra à David Koresh la prophétie du Mangeur d’âmes sur le ton d’une réplique de cinéma : 
« Les hommes sont des âmes damnées, 
l’univers est le ventre sans cesse gonflant du Démiurge, 
et quand les vampires descelleront le pacte, 
sur les flots d’un sang profane un vortex s’ouvrira, 
seul moyen de retrouver l’Eden pour de justes indigestes ». 
Koresh découvrait sur le tard sa vocation de prophète, lui qui pensait n’être qu’un meneur d’hommes, tout au plus un capitaine sans armée, voire un anti-héros de l’Amérique déchue.
La prophétie annonçait surtout un second souffle dans sa carrière d’acteur télé.
La piscine finit de s’effondrer sur elle-même sous les effets conjugués d’une prière et de la révélation de prophétie. Les vampires avaient tout fait pour s’intégrer, jusqu’à investir dans l’immobilier de lotissement et rouler en 406, jusqu’à jouer le jeux de la démocratie participative, jusqu’à se désintégrer dans une grande communion fraternelle. 
Mais aujourd’hui, par fureur aveugle et orgueil mal placé, ils avaient dérogé au pacte républicain d’intégration, ce qui voulait dire que les portes de l’enfer (ou du Paradis, personne ne le savait vraiment) allaient s’ouvrir. 
CHAMPAGNE !
Les ruines fumantes de la piscine s’engloutirent dans la terre, avec un bruit de succion qui retourna les tripes des rares spectateurs encore conscients. Des hectolitres de sang pasteurisés se déversèrent sur les terres désolées de la Picardie. La ville fut engloutie à son tour sans autre forme de procès, comme si la nature de cette mixture démoniaque était capable de réduire à néant toute forme d’existence à la surface de cette planète. 
Ce fut sur le dos d’un dragon aux plumes d’or que le sorcier et le prophète contemplaient le désastre, reconnaissant à l’odorat chaque infime nuance de chair brûlée et de trouille mal dissimulée. 
Le trou noir ralentit peu à peu son appétit, faisait la bouche fine au moment du dessert, et posa les contours de ses frontières aux abords du Vortex ; la discothèque locale réputée pour ses shows hors du communs. 
David Koresh savait déjà ce qu’il ferait de ce lieu stratégique. Il le savait aussi bien qu’un prophète savait de quoi il parlait. Les deux hommes ne pourraient sauver la population locale. Ils n’en avaient pas l’intention, enfin pas au sens où vous l’entendez, puisqu’il fallait désormais affronter le Mal Absolu pour entrevoir un quelconque espoir de Salut. 
Le générique de fin de partie se lança sur les yeux révulsés de Jean-Claude Van Damme et sa vision de flic inversée sur le monde inverti. Il avait échappé au drame en flottant lui aussi dans les airs, arrivant un moment trop tard pour sauver le monde.
Autant dire qu’il était prêt à en découdre avec la révélation de ce Pandémonium insondable.

mercredi 20 mai 2015

Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang - Episode pilote (Chapitres 4 & 5)

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/ Chapitres 4 & 5




Chapitre 4
Mystère Formen ne fera pas de mystères

Jean Dujardin gara son semi-remorque VOLVO FH12 dans la rue Michel Drucker, avec une sophistication jamais égalée. Aucun voisin n’aurait osé se garer sur cet emplacement. Le contrat était tacite dans la communauté, et toute entorse à cette tradition eut relevé d’un caractère sacrilège.
Il se gara au millimètre près malgré l'encombrement de l’engin.
En manipulant le volant, il croyait faire la fierté du voisinage sauf que tout le monde le prenait pour un con et se demandait comment un sosie de Jean Dujardin avec vingt kilos de trop et une moustache dégueulasse à la Thomas Sullivan Magnum avait pu mettre Sharon Stone dans son lit.
Mais c’est vrai quoi ? comment pouvait-on avaler cette histoire de sosie de Jean Dujardin avec vingt kilos de trop et une moustache dégueulasse à la Thomas Sullivan Magnum qui se tape Sharon Stone tous les week-ends entre deux courses à travers l’Europe ?
Un retour imprévu qu’il comptait bien optimiser : il avait ramené de quoi préparer une paella géante ; il revenait tout juste d’Espagne avec une palette de crevettes fraîches. Jean fut accueilli par les cuisses ouvertes de sa femme. Ce qu’il prit tout d’abord pour une invitation lubrique se transforma en un appel à la haine quand Sharon - complètement stone - lui raconta comment elle fut violée par des vampires en uniforme qui lui ont enfilé tout un tas de trucs dans les fesses et qui se dirigeaient tous à poil en direction de la piscine municipale.
Dans une fureur froide, le regard dirigé vers une piscine imaginaire, Jean Dujardin quitta la pièce pour retrouver son garage. Il saisit précautionneusement le code de son coffre à fusils, un code qu’il ne pouvait pas oublier puisqu’il s’agissait de la date d’obtention de son permis poids lourds.
Déclaré stérile par les médecins (« Je suis formel, vous avez les raisins secs, Monsieur Dujardin », lui avait déclaré le Docteur Saddam Hussein), il n’avait depuis jamais cessé de considérer son camion comme son enfant -  et bien plus que cela ! - comme son fils unique qu’il n’aurait jamais eu.
Il l’avait conduit partout sur le continent.
Avoir fait découvrir l’Europe à son fils était l’une de ses plus grandes fiertés, avec la construction du dressing géant qui occupait le centre de sa maison, si ce n’était le centre de l’univers.
N’ayant que l’embarras du choix, Jean s’équipa d’un fusil à pompe REMINGTON 870 Synthétique Slug cal.12/76 et d’un fusil Unique Alpine TPG1 Calibre .300 Winchester avec kit sniper et visée laser qui lui permettrait d’éclater le melon de n’importe quel fils de pute à un kilomètre de distance.
L’air était chargé de phéromones à haute intensité. Jean Dujardin laissait apparaître un torse parsemé de cicatrices de guerre datant de la guerre d’Afghanistan au cours de laquelle il fut enlevé et torturé par des éleveurs de chèvre d’Al Quaïda. L’ambiance était tellement chargée de sueur que même l’objectif de la caméra transpirait de plaisir.
Cet homme avait une guerre à mener, et des amis prêts à en découvre avec la racaille. La fine équipe ne tarderait pas à nettoyer les rues de la vermine décadente.

Les festivités démarraient sur les chapeaux de roue dans l’enceinte de la piscine.
Laurence Boccolini, formes somptueuses, contreplaquée dans sa combinaison de cuir et de métal, animait les préliminaires de la journée. Un apéritif était prévu avant que ne commence véritablement l’inauguration, tandis qu’un match de water-polo était proposé à un public qui n’en avait strictement rien à branler du water-polo.
Sauf Laurence, qui aimait vraiment le water-polo.
Laurence qui nous présenta l’inventaire des membres de l’équipe de polo. Elle leur caressait le torse, leur frôlait le dos, un coup de griffe par ci, une pincette par là, passant en revue le charme athlétique des joueurs des deux équipes avec des sexes à la place des yeux. Les maillots de bain trahissaient des érections intempestives. Elle s’en régalait avec l’assurance d’une femme qui connaît l’étendue de son potentiel d’ensorcellement. Elle glissait un petit mot à l’oreille d’un grand blond, petit mot dont la décence m’interdit d’en retranscrire la nature, et sa main glissa tout aussi bien entre les fesses de cet étrange viking dont l’apparence androgyne donnerait des idées d’expérience interdite aux mâles hétérosexuels les plus hard line.
Il devenait urgent de lancer le match, avant qu’un incident ne vienne gâcher la fête, d’autant que les officiels en étaient déjà à leur troisième ou quatrième apéritif.
Un sosie de Mylène Farmer, de son nom de scène Mystère Formen, grimpa sur la scène qui surplombait la piscine en entonnant « Pourvu qu’elle soit douce ». Elle se dandinait comme un poulet et comptait bien sur les effets conjugués de l’alcool et de la chaleur pour transformer sa piètre prestation en une performance de haute voltige
Au fil des paroles, elle se déhanchait de plus en plus lascivement devant un jeune public composé des enfants de l’école Jean-Pierre Foucault et du Centre d’Aide par le Travail. Une rangée de fauteuils roulants, rutilants, astiqués pour l’occasion, huilés comme jamais, composait le premier plan.
La scène ressemblait à une répétition générale du Téléthon en plein mois d’août.
— Je fais des Ah ! des Oh ! Jamais ne me lasse, lança-t-elle dans les airs, l’entrejambe collé contre le métal d’un fauteuil roulant, sous le regard quelque peu dérouté (et surtout jaloux) des officiels qui voyaient le pantalon du jeune myopathe changer de couleur. À voir le sourire de l’handicapé, il s’agissait non pas d’urine mais une belle carte de France en 3D qui faisait tout honneur à Mystère Formen.
La performeuse remonta sur les planches et glissa comme une conne sur un ballon sorti des limites du terrain de water-polo et s’écrasa tout aussi connement la tronche sur un élément de sono avant de rebondir dans l’eau pendant que le son de la musique continuait en playback : « D'un poète tu n'as que la lune en tête / Des mes rondeurs tu es K.O. ! ».
Laurence Bocolini, femme enflammée des années quatre-vingt, se régalait. L’équipe de secouriste sortira Mystère Formen de l’eau avec une stupéfaction non feinte. La perruque en vrac et un gros plan sur la jupe collante, une belle bosse turgescente entre les cuisses.
SCANDALE !
Le grand mystère de Mystère Former fut mis à jour en direct. Et oui, au grand dam de son fan-club, le sosie de Mylène Farmer était un superbe travesti qui cachait bien son jeu.
Sa prestation fut un échec total, autant dire un must pour la postérité.


Chapitre 5
Dans ce genre de situation critique, une seule solution, faites appel à des professionnels

Accompagné de trois figurants innocents, tous armés de fusils de chasse, pistolets automatiques, dagues, couteaux, sabres, katanas japonais et de toute la quincaillerie nécessaire pour mener à bien une guerre civile jusqu’à son terme (pour ne pas parler de nettoyage ethnique, terme un peu moins glamour pour un positionnement pop culture), Jean Dujardin prit possession de la rue.
Avec sa voix la plus caverneuse, il déclara :
— LA LOI, C’EST MOI.
Première cible, un homme casqué, il portait une veste avec un gros écusson en forme de pizza. La marque de l’ennemi, pour sûr. Il courait au loin, sans but ni chaussures. Suspect à 200%.
Dans la lunette du fusil, un visage qu’il ne connaissait que trop bien, celui du moudjahidin anonyme, les souvenirs de Bagdad, Kaboul et Tripoli lui remontèrent en larmes de sang dans les yeux.
Étourdi par l’émotion, il loupera le livreur de pizza, bien trop agile dans son univers urbain - mais une grosse truie qui mangeait une pizza avec les seins à l’air sur le trottoir fera les frais de sa fureur vengeresse, par l’effet d’un ricochet malencontreux.
THIS WAS A FUCKIN’ HEADSHOT !
En arrivant près du corps, Jean Dujardin percuta l’erreur, il venait de tuer Catherine Deneuve, sa voisine. Il soupesa l’une de ses nichons et se fit la reflxion silencieuse que même dans ses meilleures branlettes, il ne se les imaginait pas aussi gros et fermes. C’est un peu de la douceur du monde qui s’apprêtait à disparaître dans les sous-sols d’un cimetière. Quel dommage... mais la guerre, et un accident de chasse... et ben, ça arrive, c’est la vie, et la vie, parfois, c’est triste.
L’un des figurants venait de trouver d’autres pizzas dans le petit coffre du scooter et quelques canettes de bières belges. Ils engloutiront le tout en suivant les traces des vampires qui avaient foutu un bordel monstre dans la rue, laissant derrière eux une tonne de fringues sales et de membres faisandés.

Le répit du livreur de pizza ne fut que de courte durée, en débouchant de la rue Edouard Leclerc, le jeune homme se jeta sous les roues du Range Rover de Jean-Claude Van Damme.
En arrachant les morceaux d’os et de cartilages accrochés aux jantes alu du 4X4 à la motorisation surpuissante, JCVD se demandait si tout cela valait le prix d’un plan cul, même avec Catherine Deneuve.
La poubelle installée gracieusement dans le quartier par les établissements McDonald’s fut vite remplie de déchets humains. Le plus dur fut de glisser les trippes du livreur de pizza dans la publelle sans en mettre à côté.
Jean-Claude jeta un regard aux alentours et décida de faire comme si personne n’avait rien vu, un coup de jet à l'Éléphant Bleu et le tour serait joué, ni vu ni connu. Le principal étant que le casque n’avait pas éraflé la carrosserie de son gros engin.
Nombre de questions lui vinrent en tête lorsqu’il entra dans la maison de Catherine.
La porte était ouverte, attendait-elle quelqu’un d’autre ? S’agissait-il d’une mise en scène érotique ? d’un jeu de piste qui trouverait son terme dans l’entrecuisse génétiquement modifiée d’une égérie des biotechnologies ? Et cet infirmier dans le canapé qui regardait les programmes de l’après-midi sur France 5, qu’est-ce qui lui prenait de s'approcher vers Jean-Claude, le pantalon sur les chevilles, en lui faisant des clins d’œil gros comme une décharge de calibre 12 à bout portant ?
Jean-Claude n’avait pas pour habitude de partager ses conquêtes, encore moins avec des prolétaires, et surtout pas un ambulancier qui bavait comme un chien.
Bien que de nature tolérante, il dégaina son arme de service, au climax de la tension homo-érotique, et vida son chargeur dans la tête de l’ambulancier. Le vampire n’eut pas le temps de tomber qu’il s’évapora en une nuée de miasmes putrides.
JCVD s’approcha du mur du salon criblé de balles. Ses réflexes d’ancien flic lui revinrent sans qu’il n’y prête attention. Il trempa son doigt dans le sang noirâtre qui collait au crépi imitation provençal. Le goût de ce sang était celui d’un vampire. Il aurait dû s’en rendre compte dès le départ.
Les vampires portent tous des têtes blanches de statues grecques défoncées par les siècles et les larmes noires d’une pornstar qui aurait un peut trop forcer sur le rimmel.
Dire qu’il se passait de drôles de choses dans le quartier n’était pas un euphémisme, il se passait vraiment de drôles de choses dans le quartier.
La maison était vide. La rue portait un corps. La ville ne pouvait compter ses morts. Jean-Claude hurla en retrouvant Catherine tragiquement plombée, les hanches déboîtées et les seins à l’air. Ce n’était pas le hurlement d’un loup-garou qui emplit l’atmosphère, ni celui d’un flic qui aurait perdu son coéquipier dans une fusillade inutile, non, c’était le genre de son qui serait apparu sur l’écran d’un détecteur de fréquence électromagnétique si un chasseur de fantômes s’était dérangé pour l’occasion.
Le cri de Jean-Claude Van Damme sortait du spectre des voix animales pour atteindre celui des couches les plus profondes du bas astral.
Le sifflement fit exploser tour à tour les moteurs des quelques voitures garées dans la rue, les luminaires, les canalisations et la mobylette PIZZA YOLO.
Le corps de Catherine ne put échapper au phénomène. La chair de la belle explosa comme une capote remplie de flotte jetée du troisième étage d’un internat de camapgne. Ce fut un mutant barbouillé de sang pourri, de peau disloquée, d’os broyés et de tripes dégoulinantes qui prit la direction de la piscine municipale.
Les buissons s'enflammèrent autour de lui sur son passage.
Le ciel prit la couleur pourpre de la fureur d’un dieu germain tournoyant autour de Saturne. La corruption des lois de l’univers sera à la hauteur de l’outrage à cet instant de désir cosmique à jamais profané sous les cendres de la Picardie.

Jean Reno retint son souffle.
Jean Reno venait d’entendre le cri qui avait échappé aux oreilles humaines.
Jean Reno savait que tout cela ne pouvait se terminer que dans un bain de sang.
Jean Reno regardait l’équipe de France 3 Picardie se préparer pour son décrochage régional.
Jean Reno observait la scène depuis une cachette située dans le plafond de la piscine aménagée par des employés qui avaient aménagé des loges pour mater tranquillement les culs des nageuses en faisant semblant d’entretenir la tuyauterie.
— Nous sommes en direct avec Gérard Holtz, notre correspondant local. Alors Gérard, comment se déroule cette inauguration ?
— Eh bien ma foi l’ambiance est plutôt festive, l’apéritif vient de se terminer et nous attaquons le buffet froid. Le cinquième fût de bière vient d’être liquidé, mais rassurez-vous, nous avons assez de réserve pour tenir l’équivalent du siège de Sarajevo.
— Donc tout va bien sur le plan de l’organisation, et sur le plan sportif, comment cela se passe-t-il ?
— Là, c’est un peu plus délicat, la chanteuse Mystère Formen, qui se produisait pendant le match de water-polo a eu un léger accident, comme on dit. Souvenez-vous de Mystère Formen ? ce sosie de Mylène Farmer qui avait défrayé la chronique en couchant avec des membres de l’équipe de Picardie de football... et bien il s’avère qu’il s’agisse d’un homme, et oui, vous entendez bien, un homme, avec un gros kiki dans le slip.
— Une information pas si surprenante que cela, enfin, je veux dire, il y avait une rumeur, bon, vous comprenez ce que je veux dire ?
— Oui mais j’ai encore mieux question nouvelles, du bien tragique, comme vous aimez. Dans sa chute, Mystère Formen a déséquilibré la scène et l’appareillage électrique est tombé à son tour dans la piscine, électrocutant les deux équipes de water-polo, instantanément cuits à la vapeur sous les applaudissements du public.
— Souhaitons-leur un bon rétablissement, et espérons, Gérard, que cela n’entrave pas la suite des festivités !
— Oh non rassurez-vous, selon certaines rumeurs, il paraîtrait que la ville est attaquée, au moment même où je vous parle, par une farandole de vampires en délire. Donc les officiels sont plutôt sereins pour la suite des évènements, ils assurent, sans langue de bois, que l’épidémie d’herpès sera résolue au plus vite, et Monsieur le Préfet, dans son infinie bonté, nous a déclaré en exclusivité pour France 3 Picardie que s’il ne s’attaquait qu’à un seul problème à la fois, il prenait toutefois le caractère urgent des évènements à leur juste mesure.
Ce fut le moment que choisit Béatrice Dalle pour apparaître dans le champ de la caméra, sourire flambant neuf, à la tête de ses troupes de choc. Tandis que les vampires se jetaient sur les gâteaux apéritifs et buvaient du Ricard directement au goulot, elle lança les hostilités en sautant sur Gérard Holtz. Mais au moment de frapper, ses canines ne sortirent pas.
Gérard Holtz fit preuve d’un sang-froid incroyable. Tel un motard survolant les dunes du Paris-Dakar, il continua à commenter l’évènement malgré les coups, il découvrait en même temps que les téléspectateurs que le sperme de loup-garou guérissait les vampires de leur maladie génétique, raison pour laquelle Béatrice ne pouvait rien faire d’autre que de mordiller le présentateur à travers sa chemisette France 3 au motif Vichy. Il n’était pas spécialement amateur de trip sado maso avec des dominatrices, mais il y avait quelque chose d’excitant à se faire mordiller l’épaule par Béatrice Dalle.
Immobile au milieu de la furie qui avait pris possession des lieux, la chef des vampires comprenait enfin la raison secrète de l’amour entre Léa et Jean, et surtout pourquoi sa fille avait tenté de se suicider. Si seulement elle avait su écouter cette enfant si différente des autres, bien qu’il s’agisse de sa fille unique.

Léa Seydoux retint ses larmes.
Léa Seydoux venait de comprendre que sa mère avait compris.
Léa Seydoux savait que malgré les remords et les doutes, les dés étaient jetés, et que tout cela ne pouvait se terminer que dans un putain de bain de sang.
Léa Seydoux regardait sa mère se faire dévorer sans rien dire par des hommes en uniforme à qui elle avait fait don de la maladie, avec toute la dignité dont pouvait faire preuve une vampire qui était redevenue mortelle.
Léa Seydoux observait la scène, toujours depuis cette petite cachette située dans le plafond de la piscine aménagée par des employés qui voulaient être aux premières loges regarder tranquillement les culs des nageuses et des pratiquantes d’aquagym.
Bob Sinclar saisit le changement de ton et lança son tube Rainbow Of Love, célèbre featuring avec Ben Onono. La piscine était devenue le terrain de jeux d’une orgie sexuelle et vampirique. Tous les vampires avaient rejoint le complexe. Détendus par l’alcool et les vibrations infrabasses, ils comprenaient que l’ambiance était maintenant au délire et la convivialité, que la vie était courte et qu’il fallait en profiter un max. Il sera toujours temps de vider la population de son sang plus tard.
Ils avaient toute l’éternité pour ce faire.
Jean-Pierre Mocky, allergique au sport, restait en retrait pour surveiller le bon état de marche de la pompe à bière. Fataliste, il se demandait si cette histoire n’était pas l’illustration de l’échec de la politique d’intégration des vampires dans la population civile. « Plus rien ne sera jamais comme avant », lança-t-il à sa chope de bière, comme la prophétie d’un Mangeur d’âme

mercredi 13 mai 2015

Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang - Episode pilote (Chapitres 2 & 3)

/ Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang
/ Épisode Pilote : Et l’inauguration du pédiluve Diego Maradona tourna au drame
/  Chapitres 2 & 3


Chapitre 2
La farandole de l’horreur organise son carnaval de l’horreur sans autorisation préfectorale

RETOUR A LA MAISON : Béatrice Dalle venait de baiser tous les représentants de l'état dépêchés sur les lieux de l’accident. Une grosse scène de partouze en costumes sur dix pages dont je vous passe les détails : flics, gendarmes, pompiers, ambulanciers, scouts, il ne manquait plus qu’une escorte de l’Armée de l’air et un cabinet de notaire pour parfaire le tableau. Ce fut une troupe de vampires en uniformes troués qui sorti de la maison dévastée et envahit le quartier, les queues à l'air et les mains dans les poches - à la recherche du coupe blasphématoire. 
Ils chercheront par tous les moyens à briser cette histoire d'amour interdite entre une jeune vampire à peine majeure et ce loup-garou dont on ne comptait plus les heures de vol. Mais la farandole de l’horreur ne résisterait pas à violer tout ce qui se présenterait sur son chemin (sauf les enfants et les animaux domestiques, dans le but d’éviter les procès avec la SPA et la DDASS du Département de l’Aisne). 

La voisine, Sharon Stone (on monte un cran au-dessus niveau casting), n'avait rien entendu de ce remue-ménage. La belle se présenta dans sa chambre après un détour par le dressing dont tout le monde s’accordait à dire qu’il s’agissait d’un monument de simplicité apparente et d’ingéniosité conceptuelle, bricolé par son mari, et dont la renommée faisait la fierté de toute la famille. La décoration de sa grande maison n’échappait pas cette vision des choses ; avec sa pureté, sa franchise dans les courbes, sa chaleur sincère et son bonsaï artificiel, chaque détail trahissait un goût pour l’épure et le Japon.
Un plan de caméra aux alentours de la bibliothèque nous indiquait malicieusement que le Feng Shui et les médecines naturelles étaient des passions dont elle devait faire profiter son entourage. 
Sharon Stone découvrait le contenu d’un colis sous pli discret commandé sur Amazon quelques jours auparavant. Un lot de boules de geisha. Sharon, femme au foyer, délaissée par son mari routier à l’international, venait tout juste de s'enfiler la dernière boule dans l’un de ses orifices endoloris, qu'un flic vampire irruptait dans la pièce :
— POLICE NATIONALE ! FOUILLE AU CORPS !! SALOPE !!! 
Elle resta suspecte, les jambes écartées sur son canapé et se tordit de plaisir quand le flic (Vincent Lindon, la bouche de travers) lui arracha le gadget d'un coup sec - comme une grappe de raisin au premier jour des vendanges - et lui fourra le cul bien distendu par le massage expérimenté qu’elle venait de s’administrer. 
Sharon était tout simplement parfaite dans le rôle, elle l'agrippait comme une panthère blonde, elle feulait, elle râlait comme une maman lionne qui désespérait de ne pas voir pousser le bambou dans la savane après la mousson.
Elle continua à convulser bien longtemps bien après le départ du flic vampire. 
Gros plan sur l'anus béant parcouru de soubresauts qui finira par rejeter une des boules de geisha n'ayant pas résisté à l'interrogatoire et qui faillit rester coincée au bord de l’intestin. Aujourd’hui, j’annonce qu’il faudra s’attendre à une recrudescence de violences policières sur le territoire, et j’ai comme envie de vous conseiller de serrer les fesses.

Du côté de la Piscine Diego Maradona, l'excitation était à son comble. Pourquoi une piscine Diego Maradona ? Parce que l’on avait donné au stade de foot le nom de Yannick Noah et le nom de Richard Virenque au terrain de tennis, alors la municipalité souhait rester dans la thématique du chaos.
C'était le jour de l’inauguration du nouveau pédiluve, qui, comme l’indiquait le responsable Culturel de la Mairie, permettra de réduire de manière significative les rumeurs sur la prétendue épidémie de maladies infectieuses. 
Jean-Pierre Mocky - grimé en reporter du journal local - connu ici comme le loup blanc, vieux briscard à qui on ne la fait pas, lui demanda quand même si la piscine avait fait l’objet d’un traitement contre l’épidémie d’herpès qui ravageait la région du nord au sud.
Madame le Maire et le Préfet interrompirent la discussion entre les deux hommes car le protocole exigeait qu’ils se présentent pied nus pour l’inauguration (Nous ne révélerons pas quel genre d’excuse avait encore trouvé l’adjoint au Maire pour se défiler de ses responsabilités). 
Cette mécanique bien huilée ne souffrait que d'une seule entrave. Le groupe Daft Punk était indisponible pour assurer l'animation, le CCAS avait dû se rabattre sur un second couteau de la musique électronique French Touch en la personne de Bob Sinclar.
Le DJ avait pris ses quartiers dans l'Espace Détente Grégory Lemarchal avec son équipe. Il faisait actuellement bon usage du hammam et de ses quatre épouses, de somptueuses #MILF #COUGARS #BIGTITS qui se trémoussaient au son d’un beat lounge des 90’s dans une brume amoprhe teintée d'une légère odeur d'eucalyptus. 
Idéal pour se dégager les narines avec toute la cocaïne qu’ils avaient pu sniffer la veille.
Pendant que Natasha et Suzanna se frottaient l'une contre l'autre, 95D naturel contre 105C artificiel, vagin épilé contre vagin rasé, de manière à bien faire pénétrer une huile de massage portant le doux nom de  « Passage du désir », Bob Sinclar gémit la bouche entrouverte et les yeux révulsés. 
Nathalia le suçait comme une reine. 
Sa langue n’oubliait aucune partie de son sexe, descendant et remontant dans un scénario bien lubrifié. En lui agrippant les cheveux, Bob découvrit le tatouage BORN TO BE ALAVE sur la nuque de sa compagne. Pour un peu le tatoueur, se serait magnifiquement planté en écrivant BORN TO BE AVALE.
Elle releva la tête avec un grand sourire plein de bave pour constater que Bob était prêt à jouir, Anita, que nous ne voyions pas jusqu’alors - elle était cachée dans la brume épaisse d’une après-midi de paresse - lui suçait le cul depuis le début et venait de lui enfoncer un doigt style précision chirurgicale et vibration fatale sur la prostate. 
Bob jouira par le cul et par la bite sans même que l'une des filles ne le branlât. 
L’expérience dont faisaient preuve ces filles, qui se battaient chaque jour que Dieu fait contre les outrages du temps, était une source exemplaire de fierté. Le cri de Bob battit le rappel des troupes, ses quatre compagnes se regroupèrent sur son torse (attention : sortez les mouchoirs !) pour lécher la giclée de crème tiède en se roulant mutuellement des pelles.


Chapitre 3
Quartier par quartier, l’épidémie de sexe ne fait pas de quartier


Une drôle de parade s’avançait vers la piscine avec la ferme intention de gâcher la fête. Catherine Deneuve, dont nous tairons l’âge, impeccable dans son rôle de veuve pas si éplorée que ça, était planquée derrière ses rideaux (comme à son habitude, diront les mauvaises langues...). Elle avait vu toute la scène. 
La petite fenêtre de la chambre d’amis à l’étage donnait directement sur le salon de Sharon Stone. Elle se caressa it doucement de manière à emmagasiner un maximum d’influx sexuel pour son partenaire du soir qu’elle avait trouvée sur Vivastreet. 
Il s’appelait Jean-Claude. 
C’était un homme marié de quarante-cinq ans qui cherchait des dames élégantes de signe zodiacale Bélier ou Taureau ; sportif, dynamique, musclé, ne reçoit pas mais se déplace sans problème sur toute la région Picardie. Expert en cunnilingus prêt à satisfaire tout fantasme sexuel ou femme qui cherche à sortir de la routine ou dame en manque d’affection. Sexe épilé le bienvenu pour madame. Hygiène et propreté assurées pour monsieur.
Telle était la promesse de la prestation.
Mais quand elle redescendit les escaliers - parcourus de photographies de films avec Catherine Deneuve - elle découvrit la rue pleine d’hommes le sexe à l’air, la bave aux lèvres, et ne résista pas à l’envie de sortir sur le palier de sa porte. Un ambulancier s’avança vers elle et s’engouffra dans la maison à la recherche de quelque chose. 
Ses yeux se posaient partout sauf sur elle. 
Dans les toilettes, dans le garage, dans le frigo, dans le dressing ? Et non, dommage, il n’y a pas de dressing dans cette demeure, ce qui était la source d’une antique rivalité entre les deux voisines.
Quand Catherine lui montra ses seins, le visiteur lui demanda où était passé son mec. En mâchant les mots comme s’il sortait du dentiste, n’étant pas encore capable d’articuler correctement avec des crocs de vampire dans la bouche. 
Manque de bol, elle était tombée sur un ambulancier vampire homo. Pour conjurer l’affront, et en guise d’accueil, elle lui offrit plusieurs coups de pied dans les couilles, faisant rebondir au passage sa magnifique poitrine. Furieuse, elle se lança à la recherche d’un autre vampire sans même prendre le soin de fermer sa porte de maison ni de masquer ses gros seins remplis d’excitation qui continuaient à bondir au rythme de son pas décidé. 
Une énergie sexuelle rayonnait désormais sur la ville. 
Les vibrations des années soixante se rappelaient à son bon souvenir. Elle se mit à chanter un vieux tube crypto new age de la comédie musicale Hair :
— Singing our space songs / on a spider web sitar / Life is around you and in you / Answer for Timothy Leary, dearie / Let the sunshine / let the sunshine in / ad lib
Postée au milieu de la route - gros retour d’acide dans les gencives - elle se déchaussa et balança sa paire de Louboutin sur un livreur de pizza pas très clair sur la question de son assurance scooter qui venait d’échapper à un gendarme vampire et qui finira sa course dans un buisson d’ornement dont le pied portait encore une petite étiquette de Jardiland : 19€90. Le scooter continuait à rouler dans le vide - un coup à faire péter l'embrayage - lorsque Catherine Deneuve lui hurla dessus :
- TOI TU VAS ME BAISER ?! OK ??!! IL FAUT LAISSER ENTRER LE SOLEIL, TU COMPRENDS ???!!! LET THE SUNSHINE IN PUTAIN DE MERDE !!!!!!
Le livreur s’enfuit en courant sans réclamer l’addition, le casque encore sur la tête, au cas où. L’odeur de la pizza eut raison de sa conscience. Catherine s’enfila la pizza cinq fromages (maroilles, munster, roquefort, cantal, chèvre) qui gisait sur le bitume en y mettant les doigts comme à la bonne époque.


Léa et Jean débarquèrent à la piscine dans la 406 de Gérard Jugnot. C’est là où l’on se rend compte que l’histoire est particulièrement bien écrite. Si Gérard roulait en Audi ou en Lexus, c'eût été tout de suite plus voyant, mais qui ferait attention à une Peugeot 406 ?
Il y a du monde, se dit Léa. 
Beaucoup de monde, se dit Jean. 
Le parking était plein comme un slip de rugbyman. Il faudra ruser pour entrer. La société en charge de la sécurité de la piscine Diego Maradona étant mise directement en jeu par la publication de ce texte, je ne vous livrerais pas les détails de leur intrusion. Sachez simplement qu’ils réussirent à se cacher dans l’Espace Détente. Léa avait l’intuition que ce serait l’endroit le plus calme du complexe aquatique. Ce qui pose, vous le comprendrez assez vite, le débat de la validité de l’intuition féminine.
En ouvrant la porte : stupeur ! 
Ils tombèrent sur Bob Sinclar qui se détendait désormais dans le jacuzzi en profitant du spectacle d’une Madame le Maire initiée aux plaisirs du saphisme par l’entremise de Natasha, Suzanna, Anita et Nathalia. 
Elodie Gossuin, ancienne Miss France, ancienne élue régionale et nouvelle Maire de la ville, avait laissé de côté son plaisir sexuel depuis trop longtemps pour se consacrer à fond dans la gestion des affaires communales. Elle était une Maire écoresponsable, un peu terre-à-terre, certes, mais comment résister aux doigtés conjugués des quatre femmes qui l’envoyaient tutoyer les étoiles ?
Bob Sinclar avait bien vu que des intrus se baladaient dans cet Espace Détente qui lui était réservé, mais il devait “finir ce qui devait être fini” (c’était sa devise personnelle, tatouée en rond autour de son nombril) avant de se rendre dans le hammam où il avait vu le couple se cacher. 
Il prit Jean Reno pour un sosie de Jean Reno et Léa pour Adèle Exarchopoulos. 
Le quiproquo mit le couple dans l’embarras, surtout quand Bob leur proposa de rejoindre le carré VIP. Il jouait dans dix minutes chrono. Ils le suivront et se déroberont sans qu’il ne s’en aperçoive. 
Voilà un super plan !
Avec toutes les pilules de drogue qu’il s’envoyait dans le cornet, du MDMA au viagra en passant par le curcuma, il n’était plus capable que d’une seule chose : lancer une compilation de MP3, faire semblant de mixer sur ses platines et lever les bras en l’air pour attirer l’attention de la foule sur son rythme défoncé. 

mercredi 6 mai 2015

Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang - Episode pilote (Prologue + Chapitre 1)

/ Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang
/ Épisode Pilote : Et l’inauguration du pédiluve Diego Maradona tourna au drame
/ Prologue + Chapitre 1



« A la clinique, lorsque j’étais interné, certains se prenaient pour Robinson Crusoé, d’autres pour Napoléon, et moi, personne ne me croyait lorsque je leur disais que j’étais Diego Maradona. »
Diego Maradona

Prologue

La quasi-intégralité partie des pages de cet épisode pilote et des prochains épisodes d’Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang contiennent des scènes pornographiques ultra détaillées et ultra bandantes, de l’ultraviolence gratuite bien violente, des meurtres ultra horribles qui font mal, des agressions psychologiques dignes d’un scénario de film d’action écrit par l’atelier d’écriture d’un hôpital psychiatrique dirigé par un pervers narcissique en manque de cocaïne, et surtout des putains monstres bien méchants venus tout droit des enfers pour faire couler le sang de victimes aussi innocentes d'expiatoires, et ceci de la première à la dernière ligne. 
Il y aura aussi un flic, vous verrez, pas tout de suite, mais un putain de mauvais flic comme on les aime. C’est une de ces histoires avec un flic bizarre un peu intello sur les bords mais avec du sang sur les mains qui se termine toujours par une réflexion sur le sens de la vie, l’iniquité du destin et la nécessaire rédemption des âmes souillées.
Bien que la majeure partie des rôles soient joués par des grands noms du show-business français et international (le genre de vedette qui s’autocongratulent tous les dimanches après-midi sur le canapé de Michel Drucker, je le sais, je les vois, je les ai vu, le dimanche quand je passe dire bonjour à mon papy et ma mamy. Je bois mon café - un peu léger le café, il va sans dire, par rapport aux doses de caféine que je m’envoie à longueur de journée - alors oui je l’ai vu, Hugues Aufray, chantant Renaud sur le plateau de France 2 pendant que Jean Reno - lunettes rondes, aigle impériale gravé dans le bronze, d’une autorité implacable, axe imperturbable de la violence à la française, tout en nuance, tout en coup de crosses dans les côtes - savoure ce moment en tête-à-tête avec Carla Bruni et le fils d’un comique lambda des années quatre-vingt), je n’hésite pas à le redire, malgré tout mes efforts pour approcher Jean Reno, comme ce lendemain de solstice où je caressais l’image de Jean sur l’écran de ma télévision avec toutes les facettes de mon visage, sous le coup d’une gueule de bois dont l’origine se perd dans les méandres d’un calendrier parallèle, ce livre, disais-je, bien que vous le teniez dans vos mains, n’a pas encore trouvé son public. 
À ce niveau de lose, je ne cherche même plus à vous convaincre de poursuivre votre lecture. À ce niveau du texte nous avons déjà franchi la barre symbolique des mille cinq-cent signes espaces compris, ce qui veut dire que j’ai déjà perdu l’attention d’environ 93.48% des lecteurs potentiels (sources des statistiques disponibles sur simple demande) et qu’il ne s’agit plus pour moi que de remplir le reste de cet épisode pilote avec quelques autres milliers de signes éparses et équitablement répartis entre voyelles et consonnes en espérant qu’un lecteur influent réussisse à faire le « buzz » en retwittant l’extrait d’une scène sulfureuse de sexe entre deux stars du grand écran avec pour commentaire : « Olivier Warzarvska est le “insérez-ici votre référence culturelle” de la littérature 2.0 ». 
Ainsi, avec un effort d’imagination pour transformer ce livre virtuel en un « vrai » livre avec du beau papier qui sent bon le papier qui sent bon, ce bouquin trônerait fièrement dans votre bibliothèque ou sur la table basse de votre salon pour signifier à vos amis votre niveau stratosphérique de « hype » (Je préfère vous l’avouer tout de suite, je voue un véritable culte aux tables de salon, un fétichisme domestique dépassant la raison. Vous pouvez me croire si je vous dis que ma maison ne contient d’autre mobilier que des tables de salon, de toutes sortes, des toutes tailles, j’écris, je mange, je dors, je baise, je chie sur et dans des tables basses de salon). 
Alors oui, lisez ce livre s’il vous plaît. Un livre écrit après une étude de marché très poussé - qu’est-ce que le public attend ? Des héroïnes sexy et intrigantes, des super-héros violents, charismatiques, des affrontements entre le Bien et le Mal dans un contexte littéraire incertain, des destins qui dérapent sur des peaux de bêtes écorchées. Une de ces histoires avec des monstres de séries B qui se terminent toujours dans un bain de sang contient tout cela et encore plus, jusqu’à la nausée, ce qui  serait aussi une excellente raison pour stopper votre lecture. Ce qui ne serait pas plus mal, tous comptes faits, vous pourriez me laisser le privilège d’être le seul et unique individu à la surface de la Terre à en jouir par la bouche et les oreilles ; je me contenterais de le lire à voix haute dans mon salon, une page par jour, debout sur ma table basse faisant office de bar-tabac, hilare et désinvolte, plus agile qu’un orang-outan en chaleur dans la forêt de Bornéo, profitant du plus beau spectacle que m’offre la conclusion de la civilisation technique : les tronches hallucinées de mes voisins à l’annonce de l’ouverture du Vortex aux journal de treize heures. 
Souriez, l’histoire vient juste de commencer.


Chapitre 1
(Placer ici un générique genre Star Wars repris au marteau piqueur) 

Pour une raison inconnue et qui n'intéresserait probablement pas les lecteurs, Léa s'enferma à double tour dans la salle de bains. La lumière blanchâtre de la petite pièce avait l’étonnante particularité d’exposer à merveille son pubis rasé avec précision. Son petit trou du cul rosé se montrait au jour lorsqu'elle se baissa pour tourner le bouton d’eau chaude et ainsi régler au plus juste la température de la baignoire. Le plus chaud possible. Plongée dans la baignoire brumeuse - situation qui n'était pas sans évoquer l’ambiance des forêts sombres du nord de la Picardie une nuit d’automne - on s'attendrait à ce que Léa, interprétée par Léa Seydoux elle-même, longue crinière de cheveux ondulés colorés corbeaux-brun-noir, se caresse les cuisses avec le pommeau de douche. 
La caméra remonta lentement depuis les pieds jusqu'aux seins : son corps frêle, presque enfantin, se tortillait, non pas sous le plaisir de quelque doigt manipulant son clitoris avec assurance, mais par l'effet de la tendre douleur d'une lame de rasoir - les veines du poignet fendues dans une calligraphie d’inspiration elfique. 
Un fluide pourpre se diffusa dans l'eau tandis que Jean Reno (dans son propre rôle à la ville comme à l’écran) sonna à la porte du numéro 24 de la rue Alain Bashung du lotissement Daniel Balavoine. Le regard vif, il observait un couple de corbeaux qui l’avait suivi depuis le dernier échangeur d’autoroute. Les volatiles amplifiaient la fréquence de leurs rondes autour de la maison, les vibrations lui apparaissent tout à coup d’une négativité malsaine - son crâne rasé à blanc se plissait à la vue de la danse aérienne qu’il considérait comme un signe seul connu d’une ancienne divinité perdue. Le souvenir d’un vieux chamane des steppes mongoles lui revint en mémoire. Son visage, son regard frappeur, son doigt enseignant la destination des étoiles, la leçon de vie sur la conjuration des volatiles, tout était lié, tout était là, devant nos yeux. 
Telle était sa définition de la réalité. 
Jean Reno escalada la barrière / champ contre champ / et utilisa sa longue veste gothique comme une échelle de corde et entra dans le salon par une fenêtre qui était restée ouverte (une facilité de scénario compensé par un gros plan sur ses muscles saillants). 
L'intérieur de la maison ne déparait pas du style local. Meubles en chêne foncé, un héritage de famille, papier peint style NEW YORK déniché à la Foir’fouille un dimanche après-midi, grand cadre de deux mètres de large avec une photo d’un pont de NEW YORK, cheminée en briques fauves téléviseur Samsung ue65f6400 65 pouces et photos de la famille en voyage à NEW YORK sur le buffet. 
NEW YORK ! NEW YORK ! aurait-on envie de chanter en claquant des talons sur le carrelage !
Le sourire de Léa se recouvrait de volutes de fumée gothique : un incendie causé par une chaudière mal entretenue ? une crêpe party qui aurait mal tournée ? un signal de fumée par son maître chamane ? se demandait Jean Reno en remontant la source de la vapeur d'eau jusqu’au couloir menant à une porte elle-même située au bout d’un couloir lui-même menant à une autre porte entichée d’un petit panneau à la signalétique très précise quant à la nature de cette pièce. Il était écrit “Salle de Bains” sur un élément de décoration en forme de bateau à voile. Le texte se détachait très nettement du bois clair de la porte en chêne massif, bien que la police d’écriture, dans un style italique sorti des flots*, ne soit pas d’une clarté de lecture optimale.
(* Un professionnel du graphisme a souhaité corriger cette information en précisant que cette police était dans le style Calligraphie, une précision d’importance pour comprendre le soin avec lequel cette famille de vampire souhaitait se fondre dans le paysage - note de l’auteur).
Sans attendre, Jean Reno dégonda la porte avec une fureur surhumaine. Le corps de Léa, translucide, un ton plus pâle qu'au début du chapitre - si cela était humainement possible - tranchait avec la saumure noirâtre dans laquelle son corps gisait. 
Jean hurlait, pleurait, hurlait à qui voulait entendre son désarroi et retira le corps de son amie de la baignoire, il coula de sang et tomba sur le sol, ses genoux fracassèrent le carrelage en faïence ton clair. Son regard changea. La tristesse fit place à la colère qui à son tour laissé place à la stupéfaction. 
Il bandait. 
Une érection plus forte que lui.
Le cadavre de Léa lui apparut alors comme une offrande. Il ne put reculer devant ce sacrifice et pénétra avec violence l'intimité de la jeune fille qui se laissa manipuler comme une poupée de chiffon. Les veines continuaient à couler de ses avant-bras au rythme des vas-et-vient qui semblaient pomper ce qui pourrait rester de fluide à l'intérieur du corps. Dans la fureur de l'orgasme, il se retira et se transforma en loup-garou : poils, griffes, longs crocs sortirent un à un de sa mâchoire. Des poils plus durs que ceux d’un sanglier des Ardennes à la sortie d’un hiver sans neige. Des griffes plus acérées qu’un dinosaure sortie de l’imagination d’un clone de Steven Spielberg. Et des crocs encore plus grands que ceux d’un tigre du Bengale veillant sur une demi douzaine de tigresses en période de chaleur. 
Jean Reno hurla la rage de son désespoir à qui voulait bien l’entendre sur des kilomètres à la ronde.
Ce fut un loup-garou de deux mètres de haut et cent cinquante kilos de muscles poilus qui se déchaîna sur la pauvre enfant. Il éjacula un bon litre de foutre de ses grosses couilles en 3D sur le visage de Léa. 
Jean Reno hurla encore comme un fauve, d’un long cri qui durait déjà depuis une demi-heure comme une alarme branchée sur une fréquence interdite. 
Il détruisit le mobilier. Le miroir se brisa dans une pluie de réalités parallèles. Le chauffe-eau explosa d'un coup de patte, des litres d'eau fumante envahirent la pièce avant de courir dans le reste de la maison. Jean - toujours en mode loup-garou - se tenait sous cette douche brûlante, mortelle pour un humain, en espérant masquer ses larmes aux esprits invisibles de ses ancêtres qui devaient sans nul doute se régaler du spectacle. 
Son regard quitta le vide pour remonter le long des cuisses de Léa, elle frétillait, ce qui pourrait être interprété comme une réaction nerveuse classique d’un cadavre qui n’avait toujours pas amorcé sa phase de putréfaction. Ici, un auteur sérieux aurait accompagné cette description morbide d’un propos précis sur les aspects médico-légaux de l’affaire. Ce genre d’exposé de sciences naturelles avec des histoires de mouches que l’on retrouve dans un polar sur dix. Sauf que Léa, la pauvre Léa, était de nouveau vivante, sauvée par une goutte du fluide magique qui avait pénétré sa bouche. 
Gros plan sur son visage : des doigts apparurent dans le cadre, elle se barbouillait le visage de sperme et s'enfonçait une main dans le gosier en toussant, elle avait vue ça dans un film de cul sur internet, une sorte de jeu sexuel à la mode dans son lycée, elle reprenait des couleurs à vue d'œil tandis que son mascara lui coulait le long des joues à la manière d’un test de Rorschach ; une clé d’interprétation de ses sentiments les plus cryptés.
L'érection de Jean n'était pas retombée, et malgré l’état de la salle d’eau, Léa comprenait ce qu’elle devait à son ami lycanthrope. Elle s'empala sur sa grosse bite de quarante centimètres de long et de huit centimètres de largeur et baisa son ami avec la fureur d’un loup affamé qui viendrait de découvrir la porte d’entrée d’une usine à steaks hachés Charal.
La scène se termina dans des cris animaux et dans le chaos de la salle d'eau dévastée.

Le père, joué par Gérard Jugnot (Kad Merad n'était pas disponible et Danny Boon n’avait aucune crédibilité pour le rôle), rentra en vitesse à la maison au volant de sa 406 break, décorée d’un autocollant « THE 406 TOUCHE » acheté d’occasion sur leboncoin.fr par la production qui trouvait que cette voiture était un marqueur très « populaire », exprimant de manière très significative la volonté d’intégration de cette famille de vampires dans un petit coin de banlieue picarde.
Gérard avait été averti par un voisin du drame qui se tramait. Entrant dans la salle de bains, pantalon mouillé jusqu'aux genoux, il découvrit le couple enlacé sur le sol parmi des morceaux de faïence et de métal encore fumants. 
Ses petits bras boudinés doublèrent de volume en autant de temps qu’il me faut pour l’écrire, son polo Arthur Vicomte vert olive se déchira sous la pression. Il ne s'attendait pas à un tel bordel, lui qui avait quitté son lieu de travail pour régler un simple problème de fuite d'eau. 
Deux grandes canines sortirent de ses lèvres dans un sourire effrayant. 
Il se saisit de Jean Reno, revenu, post-coïtum, à son état humain, le souleva dans les airs, brisant au passage le plafonnier VITEMÖLLA1 (référence IKEA fournie à la fin du chapitre) et le jeta dehors à travers la fenêtre double vitrage qui ne put résister à la charge. 
Par un savant mélange de traveling et d’effet spéciaux, nous suivons le fol envol de Jean Reno qui atterrit dans la pelouse taillée façon fairtail, entre deux nains de jardin aux sourires satiriques. 
QUIPROQUO ! 
Béatrice Dalle, la maman de Léa, fit une entrée fracassante dans la maison :
— MAIS C'EST QUOI CE BORDEL PUTAIN !!!, hurla-t-elle en direction de la moquette recouverte de bain moussant couleur sang. ON FAIT UN PUTAIN DE SACRIFICE ET ON M’INVITE MÊME PAS ! NON MAIS ALLO QUOI !!!
Elle ne chercha pas à entendre les explications de son compagnon totalement nu. Même son slip n’avait pas résisté à la violence de la mutation. Il faisait face à sa fille, gisante sur le sol, tout aussi vêtue que lui, dans les décombres sanglants. Comme un petit air de malentendu flottait dans les ruines. Béatrice se jeta sur Gérard et lui croqua l'épaule avec ses dents de vampire, elle restait encore accrochée sur le membre quand Gérard lui retint le cou et les bras pour la bloquer avec une prise de Jiu-Jitsu Brésilien. 
— Non mais espèce de salope, tu veux pas savoir ce qu'il s'est passé avant de t'enflammer, dit Gérard, en essayant de garder son sang-froid. L'excitation était telle que les seins de Béatrice Dalle avaient doublés de volume. Ce furent des dents sanglantes qui s'arrachèrent de l’épaule avec un morceau de chair, ses yeux ne laissaient aucun doute sur ses envies, son regard réclamait une belle grosse queue bien dure. 
Jean Reno, traînant la patte, refit irruption dans la petite pièce alors devenue un poil trop exiguë pour quatre personnes.
— Il n’y aura pas assez de place ici pour nous quatre. Cette pièce est devenue un poil trop exiguë, ajouta-t-il avec un rictus moqueur avant d’assommer Gérard à l'aide d'un grille-pain MP3 trouvé dans la cuisine. 
Il résista à l’idée de déboîter la mère de famille de la même manière et resta en arrêt devant la croupe, offerte par Béatrice. Sa jupe s'était relevée pendant la bataille et comme à son habitude, elle ne portait pas de culotte - pour éviter les traces, se justifiait-elle. Jean Reno savait pertinemment qu’il s’agissait d’une excuse bidon. Béatrice Dalle savait qu’il savait. Et Jean Réno savait qu’elle savait qu’il savait. 
Climax !
Jean lui chopa les bras dans le dos, lui cassa les genoux sur le sol d’un bon coup de botte à l’ancienne et enfila sa grosse bite de loup-garou dans son cul sans autre forme de préliminaires que cette enchaînements de coups violents. Béatrice aimait ce genre de traitement. Un cadrage savant mit en perspective son orifice défoncé et le chauffe-eau arraché pour souligner l’analogie de déstructuration, la politique de déconstruction volontaire à l’œuvre dans ce livre, sentence maximale pour amatrice de « fais-moi-mal, y’a encore du beurre dans le frigo ». Léa s'interposa dans le plan. La bave aux lèvres, elle s'empara des gros nichons pendouillant de sa maman et lui frotta le clitoris avec une vigueur incontrôlée. Elle finira par lui enfoncer un doigt dans la chatte, puis deux, puis trois et enfin quatre bien profond dans ce vagin caractéristiques des femelles vampire dont on dit qu’il y a toujours de la place pour un pote en cas de coup dur. 
La fine équipe jouit en hurlant, alertant tout le quartier. Si avec ça l’armée ne pointait pas le bout de son nez, l'on pouvait sagement attendre la chute ultime de l'Occident.
Gérard ouvrit un œil, se caressa mollement la bite, il éjacula presque instantanément face à la puissance érotique dégagée par la scène, et soupira un grand coup avant de retrouver le pays des songes.

Trois pompiers entrèrent dans la maison sans frapper, ils décoincèrent Béatrice Dalle, laissée en plan par Jean Reno, la tête coincée dans un parpaing, mais Béatrice, une vampire (si vous n'avez pas suivi), leur sauta dessus. Et c’était parti pour un suçage de sang en bonne et due forme. Les effets de la contamination ne se firent pas attendre. Les pompiers ne se réveilleront que dans quelques minutes, mais avant cela, ils devenaient instantanément tout raide, de partout, et leurs sexes exploseront des uniformes conçus pour résister aux conditions les plus extrêmes, aux incendies, aux avalanches, aux tremblements de terre, à la chute d’un avion de ligne, bref, à tout, sauf à une érection de vampire. 
Béatrice se posa sur la queue d'un des pompiers pendant qu'elle branlait les deux autres, une bite dans chaque main, telle une routière de l'apocalypse de passage à la station-service.
Profitant de ce coup de théâtre, Jean Reno avait déjà pris le large avec Léa Seydoux. Tous deux nus comme des Shai-Hulud, tous justes recouverts de serviettes de bain qui surnageaient à la surface du dégât des eaux. Ils savaient qu’ils auraient bientôt la moitié de la ville sur le dos et décidèrent que le meilleur endroit pour se cacher serait la piscine municipale Diego Maradona.

1 Référence de l'article : 902.387.38 
Plafonnier/applique, porcelaine. Lumière diffuse procurant un bon éclairage général dans la pièce.
14,95 € (Ampoule vendue séparément)