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mardi 8 juillet 2025

Textes exposés @ "Corpus Marseille"

39 textes de Mathias Richard liés à Marseille, ainsi que son livre À travers tout (Éditions Tinbad), sont exposés au Centre international de poésie Marseille dans le cadre de l'exposition CORPUS MARSEILLE jusqu'au 6 septembre.

Adresse : Centre de la Vieille Charité - 2 rue de la Charité - 13002 Marseille

Exposition du 12 juin au 6 septembre 2025 












mercredi 25 décembre 2024

(8)

 

Mon petit, les vagues existent parce que les poissons dansent tout le temps ! Sinon la Mer serait plate. Oui mon p’tit ! On peut plonger pour aller voir si tu veux.

Au-delà de certains niveaux de conscience les choses changent. Toutes les nuits avant de m’endormir j’essaie de visualiser avec le plus de recul possible (un recul cosmique voire au-delà du cosmos) mon existence, puis celle de la Terre et de tout ce que je connais. J’ai souvent l’impression d’être à deux doigts d’une « illumination », d’avoir une pensée qui me fasse tout reconsidérer et voir les choses autrement. Ça me frôle. Mais je reste coincé dans mes pensées d’humain-animal, et mes problèmes immédiats. Parfois j’ai l’impression de voir (entrevoir) quelque chose qui change tout. Mais je reste à la lisière. Je sens que cette pensée, cette conscience, est possible. Et qu’elle changerait tout ce que je pense. Mais je reste à la lisière, c’est légèrement hors de ma portée.

Le vent est sensible. / Fleur de bouche. / Ville-ovule. / Ce que les gens veulent avant tout c’est vibrer. / Ils « reviennent de vacances ». Leurs vies pour toi c’est de la SF. De la SF pour  SDF. / Les arbres n'ont pas assez dormi (ils ont des cernes). / Bouger sur un rythme améliore l'équilibre, l’audition, le périmètre de marche, le lien social, le mimétisme moléculaire. On modifie ses bactéries pour en faire des médicaments vivants. / Les espèces vivantes se plastifient. / Le plastique est partout. Mais quand je dis partout c’est partique. Plastout ! Des robots déformables explorent nos corps. / C'est très émouvemant. / On perd forme, on performe. / inscrire un corps-pensée dans [« Les coordonnées du réel (MOI-ICI-MAINTENANT). »] / Nous passons nos adolescences à rêver de nous éloigner de la maison et de nos parents, pour seulement découvrir un jour que les moments les plus heureux furent avec eux. / Le périmètre est plus circulaire. / La langue se porte bien, la néologie est dynamique. / Cette aveugle n’a jamais vu la nuit. / Elle va voter pour la mort. / Le contrôle des corps et des esprits par la technologie. C'est une guerre qui nous est faite. Une guerre. Et on est en train de la perdre. Sans même lutter. Sans même comprendre ce qu’il se passe, ce qui nous est fait.



lundi 23 décembre 2024

(7)



Le livre que je crée est trop grand pour moi. Je m'y perds. / Ce livre est ma tête. / Les gens qui pourraient me liker sont soit morts soit pas nés. / Ils sont morts très longtemps. / Le passé est trop long. / Le cerveau, une machine à inventer. / Me suis perdu dans la langue. / Dans l'industrie de l'intensité. / Poète réformé. Poète repenti. / Tous ces finivers. / Ça serait plus simple de mourir. / Ce n'est pas que je suis en dépression, c'est que je trouve que ce monde est insupportable. / Je ne sers à rien. Je n'ai pas de fonction sociale. / Pas de prise sur la crise. / Les gens sont de plus en plus beaux et de plus en plus cons. / Des primates déprimants. / Quand ton œuvre, tes productions, ne deviennent plus que l'expression d'une souffrance, d'une impossibilité à exister. Que cela remet en cause la pertinence même d'œuvrer et de produire. Qu'il y a un problème à résoudre et que l'œuvre n'y aide pas sinon à survivre. / Quel que soit ton âge. Il n'est jamais trop tard pour commencer à vivre. Ne serait-ce qu'une seule journée. Il vaut mieux la vivre de façon créatrice, heureuse et enthousiaste. Que dans l'amertume et le désespoir ! / 

Toutes mes affaires, tous mes souvenirs, tous mes objets, toutes mes lettres et mots reçus… C’est comme si je gardais toutes les miettes de la vie. Chacune m'est chère.

Quand tu lis certaines offres d'emploi (surtout dans le domaine du spectacle et de la culture), t’as l'impression qu'il s'agit plus de la prise d'otage d’une vie humaine que d'une annonce pour un travail réglementé.

Toute ma vie j’aurai été pris dans cette articulation-contradiction : 
J’ai besoin des gens. / Les gens n’ont pas besoin de moi.
J’ai besoin des gens. / Les gens se comportent d’une façon qui me blesse, me fait mal. Les gens me font mal.

Mettre « vrai » ou « faux » après chacune de ces propositions : 
- Les écrans causent l'inculture.
- Apprendre en s'amusant est une illusion.
- Les jeux vidéo nuisent à la santé physique et psychique.
- Le numérique fait diminuer l’intelligence.

Les gens blessés se reconnaissent entre eux. Ils savent que les autres ne pourront comprendre. Et encore, cette phrase est trompeuse. Beaucoup de gens blessés sont trop blessés pour voir ou reconnaître qui que ce soit.

Quand je vois la joie hagarde sur le visage des gens penchés sur leur tél dans la rue, je ne comprends pas. Regarder mon téléphone ne me procure pas autant de joie, ni de plaisir. Remboursez !

Infernet. / Sextortion. / Henri Death. / Ordinature.

Injection directe de dopamine manquante dans le cerveau.

Panthère mâle et guépard femelle, un sage-femme homme sœur explique différents mécanismes qui aboutissent à une naissance vierge.

Je viens de lire le Bescherelle Grammaire du début à la fin. Super bouquin ! J’adore la chute.



 

samedi 21 décembre 2024

(6)

 


Entre mon enfance et maintenant, l’humanité m’a vraiment. 

Vraiment. 

Déçu…

Le plus important c'est ce qu'on vit dans son cœur, pas les images. (?) / Cet ami tente de me rassurer en m’expliquant que « tous ces gens dans la rue cachent un livre derrière leur smartphone ! » / J’ai besoin des gens, les gens me font mal. / Dans cet endroit, il calcule qu’il lui faut ouvrir et fermer cinq portes pour pouvoir bouger. Tout mouvement est compliqué, conditionné. / À un moment je croyais que ce que je pensais et vivais était important. (!) / À Dieu rat... / Attrape l’eau. / Autour, des montagnes de vagues, jusqu’à constituer une mer montagneuse. / Tout est trop pleur, tout est trop peur. / C'est terrible à quel point on est de la biologie. / Les journées passées entièrement seul sont comme des journées en apnée. C'est parfois un travail de limiter et tenir à distance la douleur de la solitude. Par des activités variées. En se tenant l'esprit occupé, par des émissions radiophoniques, des créations en cours, des tâches ménagères, du sport, des jeux, des mails… / Je compte les pétales du fleuve. / J'ai trouvé l'eau suicidaire aujourd’hui. / Il faudrait partir de partout. / La suite n’est pas réservée à des abonnés. / Observons une minute de son-lance. / Je suis prof : Cette mouche est. Je la trouve. Elle a attrapé. Tu vois c’que j’meane ? Ce film est. La fête semble. Il a les yeux. Il semble de voyage. / L’adjectif ringard est lui-même un peu ringard. / Ce pommier mesure. Quatre mètres mesure ce pommier. Trente tonnes sont pesées par cette statue. Ce colis vient. Il va tous les ans. Je doute à Paul. Je doute vers Paul. / Mon coeur bat par les oreilles. / Arrête de confondre le lieu et le temps s’il te plaît ! / L'homme contemple l'arbre, abattu. / Il y a tant d'avantages à l'asexualité. Pourquoi la majorité des animaux continuent d'avoir des rapports ? / Anarchipel éléphantôme. / Dans son apparte le soir, il joue au foot avec les cafards : « Je ne triche que contre les tricheurs ! » leur crie-t-il révolté. / Il est un verbe avec plusieurs sujets qui se disputent. / Plus personne n'est invité nulle part. / C’est pas un éditeur, c’est un éviteur. / On n'aime pas se sentir le cul nerveux, coincé. / On ne peut pas donner plus que ce que le plafond nous permet de donner. Tant de choses en interaction avec notre capacité à faire. / Le ciel est vivant. Les nuages pensent. / Dominer la possession. Posséder la domination. / Un document a été retrouvé entièrement seul. / Il n'a pas fait aussi chaud sur la planète depuis 120 000 ans. / Un géocroiseur frôle notre planète à 10% de la distance Terre-Lune. / Il fait très très très très très chaud, et on est enfermés. C'est l'heure : 
d'ouvrir la porte.

Te voir : c'est comme du jour en boîte. / Te voir : c'est comme du soleil en boîte.








vendredi 20 décembre 2024

(5)

 

Minimum du matériel génétique indispensable à la vie : 473 gènes.
Poids de l'animal le plus lourd ayant jamais vécu sur Terre : 340 tonnes. 
Masse estimée de la Terre : 6000 milliards de tonnes. 
Le cerveau d’un humain contemporain est un organe porté à la destruction et à la domination, ne poursuivant que son intérêt propre et incapable de voir au-delà de quelques décennies.
Les neurones en charge de notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir.
Il y a une guerre invisible entre plusieurs évolutions possibles de l’espèce humaine.
Morceaux de plastique flottant dans les océans : 5000 milliards.
Chute de 76% de la biomasse d'insectes volants en vingt-sept ans.
Dans les écosystèmes fragiles un feu de forêt fait disparaître des populations entières.
Seuls les cafards se reproduisent plus vite qu'on les détruit.

Beaucoup plus d’efficacité.
Beaucoup plus d’efficacité.
Beaucoup plus d’efficacité. Nécessitée.
Nécessitée. Nécessitée. Nécessité.
Beaucoup plus d’efficacité, nécessitée. Par cette réalité.
Beaucoup plus d’efficacité. Nécessitée. Par cette réalité.
Beaucoup plus d’efficacité, nécessitée, par cette réalité.



jeudi 19 décembre 2024

(4)

 

Le présent est le futur du passé. / Je marche donc je pense. / Désespérimental. / Full of pain and champagne. / C’est la Faute de la Musique. / S'occuper en attendant la fin. / Inventerrement. / Suis au taupe. / Jouant un air n'entraînant pas. / Quand les difficultés de la vie (ou les vicissitudes de son propre caractère-psychisme) font oublier ce qu'on a été, ce qu'on est, ce qu'on pourrait faire, ce que l'on peut, tout ce dont on est capable. / J'ai besoin que mes amis - me rappellent qui je suis. / 
Désormais partout j’entends la sonnerie de mon téléphone. Même quand je ne l’ai pas. 
Désormais, à tout moment, en toute situation, j'entends la sonnerie de mon téléphone. Même quand je ne l'ai pas.
Regarder autour de soi et parler aux gens, c'est has been ! / La victoire a beaucoup d'amis. La défaite beaucoup moins. / Ingénierie sociale : utiliser des techniques psychologiques pour encourager la population à agir contre ses propres intérêts. / Pourquoi est-ce que je me sens aussi différent. Toute ma vie j'aurais eu l'impression d'être éperdument à la recherche de semblables. / J'ai rêvé d'un « nous » et me suis retrouvé seul. / C'est anec-gothique ? / Vous êtes deux ou plusieurs ? / Ceux qui ne lisent pas, ou pas encore, ne savent pas que la littérature, les attend. / Avec du sang de tous et de partout dans les veines. / 
Quand on ferme les yeux l'horizon n'est plus bouché par les immeubles.
Quand on ferme les yeux seule s'étend à perte de vue une nuit sans étoiles.
Quand on ferme les yeux on saisit à quel point l'univers est vaste.
Je ferme les yeux et lis des livres imaginaires dans ma tête.




mercredi 18 décembre 2024

(3)

 

La hurlangue. / Écrit sur une Tourtel : « Au jus de citron aromatisé citron ». / Sentiments (exemple : tournevis). / Le Cercle des Comptables Disparus. / Pendant mes nuits d'insomnie j'ai lu ce livre sur les bienfaits du sommeil. / Chaque corps a ses contraintes. / C'est dingue le nombre de corps qui existent. / Ton immeuble si pourri que même les blattes s'y suicident, sautant du haut de la rampe du 4e étage. / À la conquête d’astéroïdes de pensée. / À la recherche des plus petites unités productrices de sens. / Systèmes déployés comme plante grimpante. Se déplaçant selon variations de température. / Mission Psyché, Nasa Osiris-Rex. / L'esprit / a besoin / d'espace. / Une oreille qui voit tout. Feu d'artifice d'oiseaux. / Je suis un solitaire qui souffre de solitude. (J'y suis allé trop loin.) / La souffrance m'a dépouillé, a érodé mon être de ses oripeaux. (De ses couches de surface, de la tranquillité inconsciente.) / Il n'y a aucune sagesse possible, aucune sagesse à avoir. Nous sommes trop fragiles, et nous avons besoin des autres, c'est tout. / 2024. Après la coldwave, la codewave… / Regarder d'autres lointains. / Il faut que la résistance s'organise. / Avenir = néant. / La Corée du Nord interdit à ses habitants de se suicider. / On rit quelque chose. Une voiture a acheté mon voisin. La nuit est circulée par les voleurs. / Jean Giono et John Giorno sur un bateau. / J'ai tellement de culottes et elles sont toutes mouillées. / Il peut la lecture. À ses parents il pense. De cet homme il se souvient. Cet enfant est parlé. Son chien est pensé par Jacques. C'est cet homme que je t'ai parlé. Ce gars s'appelle Mama. / - Qu’est-ce qui peut remplacer le fait de voir l’être aimé ? - Rien. / Suite de lettres comprise entre deux espaces blancs. / Les ruines remontent. On ré-enterre les statues. / Ta tête est la meilleure radio. T'entends ? Monte le volume ! Ta tête est la meilleure radio. Pas besoin de mettre la radio. Tes pensées sont le la, le là. Ne te déconcentre pas. Chaque geste correspond a ta pensée. Tu es connecté à toi-même. / Ce me pe. / Que te me. / Ah oh ouh est k. / KkRrr. KK ! / Hu-



mardi 17 décembre 2024

(2)


Il manque quelque chose. Il y a quelque chose en trop. Trop est tout et tout est trop peu. Tout est trop, trop, trop, peu. Le trop pleut, et s’évapore, il n’y a plus rien.

Salut Survivants de l'Apocalypse Mentale des Humains. / « La grandeur est dans l'unité de soi. » : me sentant fracturé, multiple, multi-apposé, je jette cette phrase à la poubelle. / Mon prénom fut : Désiré. Puis : Aimé. Maintenant c'est : Désolé ! / - Tu fais quoi ? - Je muscle mon sperme. / Est-ce qu'un jour les gens liront à nouveau les livres ? Ou est-ce que c'est fini pour de bon ? / Le ça et le là et le pas. / Le chat est mon. Le ce livre. Ce mon chat. / Y a trop de sang autour de nous. Il y a dix trous, il y a cent trous, par où le sang et la sève coulent sur le monde. Il y a cent trous, il y a mille trous. / J'ai cru que j'avais un truc sur mon corps mais c'était moi. En train dme bouffer des bouts de lèvre. Problème c'est que si je souris j'ai peur que mes dents bronzent. / J'ai donné des fruits mentaux. Quasi personne les a ramassés – pour l'instant. / L'Histoire est une suite de mensonges sur lesquels les hommes se sont mis d'accord. / Ton esprit crée un écosystème où je peux exister. Ton esprit crée un écosystème où je peux vivre. / Compliqué d'être quelqu'un de très incarné dans une époque désincarnée. / Être déprimé me fait perdre du temps. / Me dis : "Je suis en train de me faire agresser, c'est bizarre. Détends-toi !" / L'escape game de la vie, l'escape game de sa propre vie. / En théorie on peut imaginer une parthénogenèse chez l'humain. / L'automixie : en soi-même deux cellules reproductrices fusionnent. / Tu viens de traiter mes doigts de "bouts de main" ? / Cette idée est stylée. / C'est une erreur typiquement humaine. / Faut pas se figer, faut jamais se figer, faut faire attention à ne pas se figer. / J’parle à l'envers, REVNELALRAPJ, appelle les urgences orthophonistes ! / Entre. Entrons. Entrez. / En invertension. / Le futur fut formé, historiquement, à partir de l'infini. 



lundi 16 décembre 2024

(1)


Un corps sans vie a été découvert dans le coffre d'une voiture en feu dans la nuit de ce mardi à mercredi 17 juillet à Marseille, a appris BFM Marseille Provence auprès d'une source policière.
C'est dans le coffre qu'ils ont finalement découvert le corps. Ses jambes étaient liées avec du cellophane et son visage, couvert d'un sac poubelle, présente de nombreuses plaies. La victime n'a pas encore été identifiée.

Dans cette ville je me suis fait écraser, renverser, voler, cambrioler, insulter, menacer, insulter encore, voler encore, persécuter, harceler, virer, ghoster, licencier, manipuler, arnaquer, attaquer, mépriser, foncer dessus, fracturer, accidenter, blesser, crier dessus, menacer de mort, déranger, réveiller, insomniaquer, maltraiter, bruiter, brutaliser, stresser, claquer, mentir, regarder de haut, regarder de côté, pisser dessus, vomir dessus, cracher dessus, éclabousser de merde, ignorer, snober, oublier, recouvrir de bruits violents et continus, étouffer, oppresser, poser des lapins, larguer, trahir, endeuiller, refuser, virer encore, médire dans mon dos, suivre, emmerder, planter, droguer, stalker, dépouiller, taper, mal loger, négliger, soupçonner, rire au nez, tromper, encafarder, empunaiser, intoxiquer, contaminer, enfumer, empuantir, polluer, empoisonner, insulter, voler, menacer, renverser, écraser, quitter, mentir, blesser, abandonner... Dans cette ville.

« J'espère juste qu'un jour je me réveillerai du cauchemar de la vie. »

Elle prend sa voiture, met toutes les affaires qu'elle peut dedans, démarre, et sort de la ville. Comme on vomit. Elle ne s'arrête pas, elle ne regarde pas en arrière, cet endroit est fini pour elle.



jeudi 30 septembre 2021

Texte lecture-performance Mathias Richard @ cipM (11 septembre 2021)


J’ai perdu ma joie de vivre. Je sais pas comment faire pour la récupérer, elle est partie, d’un coup, j’ai même pas fait attention tout de suite. Mais jour après jour je me suis aperçu que quelque chose avait changé, et maintenant je suis dans les ténèbres complètes, et je sais : j’ai perdu ma joie de vivre. Je ne me rendais pas compte que j’avais ça. J’avais ça, c’était un muscle, ou une lumière (une toute petite boule de lumière) ou quelque chose, qui faisait que j’avançais. Et... c’est parti. Petit à petit sans que je me rende compte, puis d’un coup, voilà. Et la déchirure est nette. Crac. Je ne la vois plus, je ne la sens plus, je ne sais pas où elle est, je ne sais pas si elle existe encore, ni si elle peut revenir, ou si une greffe est possible, à partir d’une autre joie de vivre. Non je crois qu’il faut que ce soit la mienne, ou rien. On peut pas vivre avec la joie de vivre de quelqu’un d’autre, c’est comme passer ses journées à respirer dans une bouteille d’oxygène artificiel. Petite annonce : je suis donc à la recherche de ma joie de vivre, si vous l’avez vu merci de m’appeler au 06... ou de l’attraper ou de me dire où elle est. Forte récompense !



Ah ça c’est le t-shirt de quand j’ai besoin d’aller mieux.

À la frontière de la poésie et de la frontière, à la frontière de la frontière !



Je suis rien. Je suis fort. Je suis rien. Je suis fort. Je suis fort. Je suis rien. Je suis fort. Je suis fort. Je suis fort. Je suis rien. Je suis rien. Je suis rien. Je suis fort. Je suis fort. Je suis rien. Je suis fort. Je suis fort.

Je suis heureux. Je suis tranquille. Je suis heureux. Je suis tranquille. Je souris. Je suis aimé. On m'aime. Je suis aimé. Je suis fort. Je suis tranquille. Je suis tranquille. Je suis heureux. 

Je suis simple.
Simple. Simple… Un putain de simple d’esprit.



Qu'est-ce que c'est violent, la vie. Qu'est-ce que c'est violent la vie. 
La vie est violente.
La vie est violente.
La vie est violente. Vie, violente.
Quelle violence, la vie. Quelle violence la vie.



Des fois il fait trop nuit, mais là il fait trop jour. Et j'adore cette lumière. C'est une lumière de comme quand j'étais petit. C’est une lumière qui rend heureux.

Quand la lumière s'éteint, mes yeux s'ouvrent :

J’imagine ton sexe en texte.
J’imagine ton corps en texte.

- Pilule rouge ou pilule bleue ?
- Les deux !

C'est terrible d'être de la vie qui pense. De la matière condamnée à penser. A réaliser sa propre existence en même temps que sa disparition imminente.

Cette épreuve m'a fait devenir un homme. Et elle m'a tué.

Je ne suis pas fait pour être vivant.

Le présent est soudain devenu du passé, mais un passé vraiment très très lointain.
Le présent est soudain devenu un passé mais vraiment très très lointain.

Lu sur un mur : "J'ai besoin de nous".

Mutation Conscience 481

Un appareil à penser les pensées s’est développé.

Nous sommes contrôlés industriellement. Nous sommes contrôlés intellectuellement. Nous sommes contrôlés intellectuellement industriellement.
S'adapter aujourd’hui, c'est lutter contre des dispositifs industriels et informatisés de captation de notre attention. (Ne pas être pris dans ces dispositifs, c’est plus difficile à faire qu’à dire. Constatant qu’à chaque fois qu’on parvient à devenir plus libre, à s’en échapper, on se retrouve plus seul, ce qui est plus une punition qu’une récompense).

Mais, si on est tous exclus, alors on sera tous ensemble ? 
Eh bien : non…

Quand on n'a rien d'autre que soi. On se casse le nez / sur un monde d’images.
Préfère ta vie aux séries. Préfère ta vie aux séries. Préfère ta vie aux séries. 

Personne. Je ne suis pas. Personne. Je suis une personne. Je ne suis pas personne. Personne. Je suis. Personne. Je ne suis pas. Personne. Je suis personne. Je ne suis pas personne. Je suis important. Je suis gonflé. Je gonfle, je gonfle, tellement je suis important. Je ne suis pas personne. Je suis rempli de plein de choses, je suis gros. Je suis énorme. Je suis gigantesque. Je dors.

Je ne suis pas du matin. Et je ne suis pas du soir. Je suis du tout. Du tout le temps !
Autre version. Je suis ni du matin, ni du soir. Chuis de jamais !

Respire. Respire. Respire. Respire des fleurs. Respire. 

J'en ai marre de subir la dictature des soi-disant « normaux ». La dictature des normaux.

avec ma main de pain de mouche de mutation Suzuki
putain
j’écris des Poèmes dans le Ciel
Kendall Jenner, Coco Chanel, Charogne
sur les nuages au-dessus de la Mer

à Marseille 
où les gabians m’appellent
Danse-avec-les-rats

je tire les penaltys avec la tête
ouverture définitive
ouverture définitive

comme un attaquant au foot mon mental marche au but
faut que je marque des buts, faut que je marque des buts

je fais apparaître un mot
à l’intérieur d’un autre
suis sexe fait mots

Je me suis caché dans une tête, je me suis caché dans un trou dans la tête. Je n’ai rien à voir avec ma tête mais je cherchais un endroit où me mettre et il se trouve que dans ma tête il y a des trous où personne ne fait attention, où personne ne regarde tellement tout le monde est distrait. Du coup j’ai pu me mettre dans un trou temporaire dans ma tête. Camouflé dedans.

La personne te regarde droit dans les yeux et rit mais elle parle à quelqu’un d’autre dans son téléphone.
En tout lieu, déconnecté des gens qui l’entourent, quelqu’un crie répétitivement « Allô, allô !? ».

Plus il y a de moyens de communication, plus nous sommes seuls ? On pourrait parfois le croire...

Je suis las, las comme si on avait fait des trous dans mes bras et mes jambes et que la force s’en était écoulée.

Toujours la pensée (torturante) que je devrais être quelqu’un d’autre (que moi).

Je ne sais plus ce que c'est que faire, je ne sais plus ce que c'est que dire, j'ai l'impression qu'on m'a volé mon corps.
Mon corps a été affaibli, démusclé, grossi. Rendu immobile, mou, de force.

Trop loin / pour atteindre / la poubelle !

Marcher dehors m’a fatigué les yeux, je ne suis plus habitué à voir autant de réalité.
Mes yeux mangent le monde tellement ils sont contents de voir.
C’est Carnaval dans la rue tout le monde porte des masques maison ! (De toutes tailles, couleurs, matières, motifs). Des masques de protection respiratoire, et des lunettes noires réfléchissantes. Impression d’être en pleine soirée électrogothique. 2020 : Cyberpunk a gagné.

Le drapeau flotte sur Pôle Emploi. Je répète, le drapeau flotte sur Pôle Emploi !

Ceci est un poème de M. RICHARD Mathias, né le 12/06/1974 à Paris-11 clinique rue des Bluets, et demeurant au 135 rue d’Aubagne, Marseille-06. Fait à Marseille, le 29/04/2020, à 21h20, je soussigné !

Il m’est impossible d’être la personne que je suis. Tous les jours je me demande qui je devrais être.
Je ne peux pas être la personne que je suis, tous les jours je me demande qui d’autre je devrais être.

Mais le plus grand jeu 
est de ne pas jouer.

Tous mes gestes sont reproductibles. Tous mes gestes sont jetables. Tous mes mouvements sont reproductibles. Tous mes mouvements sont jetables. 
Tous mes gestes sont applicables, apprenables, reproductibles, renouvelables.
Tous mes gestes sont jetables. Tous mes mouvements sont jetables. Ceci est un mouvement jetable. Pour un système jetable total !

Je suis poursuivi par les éboueurs. Mais lâchez-moi ! 

Je voudrais pouvoir faire partie du monde sans m’y brûler. C’est possible ?

Idée de poésie sonore. Ne dire que des suites d’adjectifs commençant par « IMM ». Exemple : « Immense ! Immonde ! Immérité ! Immodéré ! Immarcescible ! Immobile ! Imminent ! Immuable  !… » Immaculé !

J’allume Radio FG : « Envie de changing ? Claude is in the clouds. Sur le son lounge des rooftops, ils sont extrêmement big ! »

Perverbes à Transe-en-Provence. Quand on vit au pays des vacances, on n’est jamais en vacances ? (Le non-être et le non-été.) La sécurité du Auchan est assurée par une barricade de Heineken. Ouf !

J’aimerais vraiment avoir une fonction « Recherche » dans ma tête. Pour retrouver les éléments de ma propre vie. Ça me paraît presque un scandale que cela n’existe pas. 

Je m’aperçois que l’on peut passer toute une vie sans avoir sa place, dans ce monde. Pas quelques mois, pas quelques années, pas dix ans, non : du début à la fin.

Je m’envoie des messages à moi-même en croyant que je suis quelqu’un d’autre.
Ainsi, j’arrive à me faire chier moi-même (en croyant que je suis quelqu’un d’autre).


Dans les champs qui m’intéressent, je ne vois pas de relève. La relève s’est suicidée. Ou l’a été.

Il y a des portes de nulle part partout pour toi chéri !

Une espèce de pitbull, mais femelle : une ptite belle !

Prépare chaque mutant comme on prépare un explosif.

Y en a qui prennent leur inaptitude à communiquer pour un don.

J’ai la magie. La magie dans la tête. J’ai la magie. La magie dans la tête.
La vie. Veut. Vivre… La vie / veut / vivre.
I want to be a body / a nobody. / I just want to be a body / a nobody.
Nuit, partout ! Soleil, nulle part !

L’endroit où je suis né. N’existe plus.
L’endroit dont je viens. N’existe plus.

J’existe (vraiment) de justesse.

Promené la braguette ouverte mais / avec un masque !

Aucun de mes textes n’est représentatif de mon écriture.

On sait, on s’effondre.

Je dors avec une chaise sur la porte au cas où elle soit défoncée.

Je relis mes anciennes interviews pour me souvenir de qui je suis.

Actes d’auto-renforcement. Se relire soi-même pour se persuader d’être soi-même. 
Se persuader que l’on est soi-même.

Chaque seconde est une bonne nouvelle.

Des enfants qui ont des enfants, on appelle ça : des parents ! Nés d’une vague on rampe debout !
Né d’une vague, je me noie sur la terre ferme.
Dans des petits grains de numéros.
À la recherche de la rigolite !

Des 4x4 chassent du PQ.

Comment une ville aussi belle peut être aussi moche... 

Dans les villes il y a des gens partout. C’est malheureux d’être partout. On aimerait être quelque part, ou nulle part, mais on est partout. Du coup on est tout le temps dérangé. Car on est tout le temps là. Quand on est partout, on est à droite, à gauche, au milieu, en dessous, au-dessus. Quand on est partout, on est derrière chaque fenêtre, chaque tête, chaque porte, chaque mur, chaque escalier. C’est très pénible d’être partout, et très fatigant. Les gens vous marchent dessus, vous crient dessus, vous roulent dessus, s’appuient sur vous, discutent dans votre oreille, pissent dans votre bouche, quand on est partout y a toujours un truc qui cogne sur la tête, un coup de marteau, un échafaudage, un coup de batterie, un freinage, une sirène, un bébé, quand on est partout tous les sons du monde se mélangent dans sa tête, une seule tête, dans une seule tête les disputes, les trébuchages, les portes claquées, les sonos à fond, les dérapages, les accidents, les fêtes, les rires, plein de rires bourrés et de cris et de disputes et de télés à fond avec des dessins animés dans la tête, c’est ça quand on est partout, sans paupière, sans bouchon, sans armure, sans protection, à chaque seconde on est cogné, frôlé, secoué, vibré comme dans un saladier d’entraînement de cosmonautes pour milieu extraterrestre, à chaque seconde tous les sons dans tous les sens à fond ! Faut être solide, faut être costaud, faut être zen, faut être relax, faut être concentré, faut être calme, pour être partout.

Des portes qui dansent forment la charpente des routes.

À une époque, j’étais meilleur pour la joie que pour la tristesse. On dirait que ça a changé.

Quand je pars du magasin je dis au revoir à la machine.

La voie de moindre résistance, c’est de se faire écraser.

Je suis tout le temps en train de penser à tout ce que je ne fais pas.

La clim’ et le chauffage allumés en même temps.

Qui n’a jamais eu sa bouteille à pisse ?

Ne
te
décourage
pas.

Ne
te
dé-
cou-
rage
pas.

Ouvre bien les yeux, regarde, garde-les ouverts, jusqu'à ce que tout devienne net.
Il faut couper les courts d'eau, il faut briser. Il faut stopper et démarrer. 
Traverse. Traverse l'averse. Traverse de l'autre côté. Traverse jusqu'ici. Traverse dans la réalité. Traverse vers la netteté. Traverse jusqu'ici. Saute. Traverse. Saute. 


Immaculé ! Immense ! Immonde! Immuable ! Imité ! Immmmmmmmmonde !
Immmmmmense ! Immmmortel ! Immmobile ! Immaculé ! Immaculé ! Immaculé !











Photo : Jessica Luhahe

vendredi 17 avril 2020

2020 : The Year Cyberpunk Broke. Mathias Richard

< < ystème

avec ma main de pain de mouche de mutation Suzuki
putain
j’écris des Poèmes dans le Ciel
Kendall Jenner, Coco Chanel, Charogne
sur les nuages au-dessus de la Mer

à Marseille 
où les gabians m’appellent
Danse-avec-les-rats

je tire les penaltys avec la tête
ouverture définitive
ouverture définitive
ouverture définitive

comme un attaquant au foot mon mental marche au but
faut que je marque des buts, faut que je marque des buts

je fais apparaître un mot
à l'intérieur d'un autre
suis sexe fait mots

Il y a une conspiration pour que je pense, il y a une conspiration pour me faire penser, alors que j'avais juré de ne plus le faire. (M’étais soigneusement organisé pour cela.)
Mais on rend impossible tellement de choses, tellement de chemins, que par défaut, par excès, je me retrouve contraint, obligé de penser. MERDE.

Et à créer, de désespoir, la chapelle Sixtine des mutations : la Machine-Somme. MERDE.

Et à enclencher des logiques futures. MERDE. Poser les bases d’un Univers. MERDE. Imaginer d’autres dimensions. MERDE. C'est ma façon mécanique de penser. MERDE. ENCORE.

La symétrie des cimetières m'attire. La perfection c'est la mort. (Cette dernière phrase faisait beaucoup rire – à mes dépens – mes condisciples de 5eA). 

Devise des speed machines : froides et speed, chaudes et speed, mais speed. Solides bolides purs et durs.

Enclencher des logiques futures. Poser les bases d’un Univers. Imaginer d’autres dimensions.
C'est ma façon mécanique de penser. 

Parfois la vie nous amène dans des moments très sombres où rien ne nous sourit. C'est dans ces moments que peuvent naître les caractères forts qui forcent le destin et l’avenir. Désespérés, prêts à tout.

Enclencher des logiques futures. Poser les bases d’un Univers. Imaginer d’autres dimensions. C'est ma façon mécanique de penser.

Toute postérité est périmée, impossible, risible, on sait que la souffrance est partout, on s’effondre dans le présent. Dans cette chute on supprime involontairement tout ce qu'il y a autour. La souffrance est partout, on peut juste essayer d'y échapper un tout petit peu, de temps en temps, par-ci par-là.

Je me suis caché dans une tête, je me suis caché dans un trou dans la tête. Je n'ai rien à voir avec ma tête mais je cherchais un endroit où me mettre et il se trouve que dans ma tête il y a des trous où personne ne fait attention, où personne ne regarde tellement tout le monde est distrait. Du coup j'ai pu me mettre dans un trou temporaire dans ma tête. Camouflé dedans.

Des putains de gabians m’y font de l'ombre. Des putains de gabians m’y font de l'ombre. Ces oiseaux me distraient. Leurs ombres dans ma pièce c'est comme des lettres qui se promènent sur les murs. Qu'est-ce que vous voulez me dire, les gabians ?

Les gabians sont pas des gars bien. C'est des gars bas. Et les gars bas rient. 
Tu sais pas ce que c'est qu'un gabian ? Ah bon ?
Un gabian, un jour y en a un qu'est devenu mon pote, j'l'ai appelé Gaby.

Les enterrements sont interdits, je répète, les enterrements sont interdits. Toute personne suivant un cortège funèbre est immédiatement verbalisée et arrêtée.

Les imposteurs se reproduisent et s'encouragent entre eux, ce qui fait qu'au bout d'un moment, c'est tout le système qui est une imposture.
Les imposteurs se reproduisent et s'encouragent entre eux, sans garde-fous ni critiques ni limitations (l’esprit critique a disparu, ils en profitent comme des piranhas sur un cadavre de cheval), et ce pendant des dizaines d’années, pendant cinquante ans, ce qui fait que c'est tout un système, toute une société, qui est devenue une imposture. Peut-on d’ailleurs encore parler d’imposture quand l’imposture est le régime même de la vérité dominante ?

Tellement conformistes qu'ils ne savent pas qu'ils sont conformistes. Comme toutes les personnes sous influence, elle va commencer par dire qu'elle n'est pas sous influence. Pour le poisson, l'eau... ça n'existe pas. 

Le monde humain est la mauvaise copie de lui-même.
Les salles de torture y sont luxueuses. Si douces qu'elles servent d'oreiller aux oreillers. Au centre une femme-objet… qui avale des objets. Elle est mignonne, même floue dans le noir. On ne sait plus combien elle a de pensées par seconde. Ou plutôt de stratégies. On ne sait plus combien de stratégies elle a par seconde. Elle est dans une fleur à l’intérieur d’une fleur et elle a une fleur à l’intérieur d’elle et dans cette fleur à l’intérieur d’elle il y a une autre fleur… 

Je me suis caché dans la fête, je me suis caché dans un trou dans la fête. Je n'ai rien à voir avec la fête mais je cherchais un endroit où me mettre et il se trouve que dans la fête il y a des trous où personne ne fait attention, où personne ne regarde tellement tout le monde est distrait. Donc j'ai pu me mettre dans un trou temporaire dans la fête. Camouflé dans la fête. Camouflête ! Cela me sauve temporairement, difficilement. Par une lutte totale pour l’existence, j’échappe ainsi, pour un petit moment, quelques respirations de plus, à l’engloutissement, la disparition sans retour.

Les tempêtes font s'enfoncer profondément les racines des arbres. Bâtisseurs de cathédrales invisibles (inversées) en pleine apocalypse.

Enclencher des logiques futures. Poser les bases d’un Univers. Imaginer d’autres dimensions. C'est ma façon mécanique de penser. 

Aujourd'hui les gens imposent leur parole aux autres, mais sans la partager. 
Merci les téléphones portables. La personne te regarde droit dans les yeux et rit mais elle parle à quelqu'un d'autre dans son téléphone.
En tout lieu, déconnecté des gens qui l’entourent, quelqu'un crie répétitivement "Allô allô !?".

Je suis las, las comme si on avait fait des trous dans mes bras et mes jambes et que la force s’en était écoulée.

La réalité ressemble à une mauvaise simulation. Ainsi dans ce lieu, ce soir, tout le monde ressemble à un robot mal réglé.

Vos vies ne valent rien. Vous êtes juste un espace de consommation avec un ventre et des yeux. (Des tubes de dentifrice mais avec de la merde dedans.) Éventuellement pour certains, votre douleur sera transformée en travail.

Quelqu'un dans ma tête a ouvert une porte. J’y suis rentré et elle s’est refermée.
Derrière cette porte, à perte de vue, c'est de l'herbe. Et de l'herbe, et de l'herbe et de l’herbe, sans un arbre. Quand on est debout là-dessus et qu'on marche, on est seul à dépasser les herbes. Ça fait une drôle d'impression. On s’y sent comme désigné. Au milieu des herbes derrière la porte fermée dans la tête.

Il y a de la poussière à l'intérieur de la poussière. Il faut épousseter la poussière même à l'intérieur de la poussière. 

Les écrans sont l’héroïne des années 2020. Toutes les pensées que nous avons... pour rien. Détraqués par trop de sauts d'un crâne à un autre. 

Certains vont dehors mais pour regarder un écran qu'ils tiennent dans leur main.
Avec ou sans masque, avec ou sans confinement, avec ou sans pandémie, certains sont toujours aussi cons. Même avec une sortie limitée à quelques mètres et quelques minutes par jour, ils la font toujours les yeux rivés sur l'écran d’un smartphone, en marchant comme des robots sans regarder autour.

Tu mérites le contrôle qu'on exerce sur toi. You deserve control. Tu mérites d'être contrôlé. Tu mérites d'être commandé. Ordonné. Dirigé. Programmé. Tu le demandes, à être contrôlé. Tu mérites le contrôle.

Toujours la pensée (torturante) que je devrais être quelqu'un d'autre (que moi).

Il est mort à un moment où tout le monde était occupé et personne ne s'en est aperçu, ni sur le moment, ni après.

Tu es dans un endroit où tes amis organisent une fête à laquelle tu n'es pas invité, même ta petite amie y est invitée, et pendant des jours, jour et nuit, tu les entends bruyamment préparer cette fête, cette fête à laquelle tu n'es pas invité.
Tu n'en dors pas, tu ne peux rien faire, et tu dois juste attendre, qu'ils aient fini cette fête formidable, à laquelle tu n'es pas invité. La vie c’est parfois ça.

On n’a qu’une vie. On peut pas être « moyen ». On ne peut pas !

À chaque étage de l'immeuble, une pathologie psychiatrique différente. Une vraie coupe à l'attention des étudiants, un véritable immeuble de démonstration, un florilège de folies, comme une maison témoin mais pour les pathologies mentales.

Le mutantisme est une mutation du cerveau. C'est en fait plus concret que je ne le pensais originellement. Certains mutantistes ont réellement une mutation du cerveau, et s’adressent à d’autres qui ont des mutations dans le cerveau. Le temps le montrera !

Sidération générale. Explosion au ralenti. La mort et la douceur sont partout. Le son attire le virus, il faut rester en silence complet. L'année 2020 n'aura pas lieu. Combat d'infirmes dans une maison qui brûle. Alien amateur créavirus. L'enterrement des perceptions, tout se ferme. Tout ce qui n’est pas permis est interdit. Sauver des vies convainc enfin tout le monde de la nécessité morale de la mort sociale et de notre esclavage. Nous sommes un bug, ensemble ! Nous sommes un futur, un ! Non nécessaires = interdits de déplacement, interdits de travail, interdits de rencontre ; interdits à toute promotion sociale, et interdits à la reproduction. Vies sans issue.

Je suis sexe fait mort.

Je t’écoute. Ce que tu dis, c’est dans l’air, ça sort de toi, mais c’est comme sorti de moi aussi.
Depuis ta tête je vois la mienne. Depuis ma tête tu vois la tienne. Et nous avons perdu tant de respirations. Même le temps nous a perdu.
Il y a beaucoup de vagues humaines qui se suivent et qui ne se ressemblent pas, vague de culpabilités, vague de responsabilités, vague de regrets, vague de conseils...

Nous sommes nous. Vous êtes vous. Elle est elle. Tu es tu. Il est il. Elles sont elles sont ils sont elles. Ils sont ils sont elles sont ils. 
Je suis tout moi.
Tu es tout toi. 
Elle est toute elle, il est tout lui.

Marcher dehors m’a fatigué les yeux, je ne suis plus habitué à voir autant de réalité.

C’est Carnaval dans la rue tout le monde porte des masques maison ! Des masques de protection respiratoire, et des lunettes noires réfléchissantes. Impression d'être en pleine soirée électrogoth. 2020 : Cyberpunk a gagné.

Le drapeau flotte sur Pôle Emploi. Je répète, le drapeau flotte sur Pôle Emploi !







mercredi 19 février 2020

Mathias Richard live @ cipM (2) (performance complète)


Le 23 juin 2018, Mathias Richard a donné une lecture-performance au cipM (centre international de poésie Marseille), en plateau avec Boris Crack, dans le cadre de la Soirée des Usagers du cipM organisée par le poète Nicolas Tardy.

Après la première vidéo d'extraits parue il y a plus d'un an, voici enfin la vidéo de la performance complète fournie par le cipM : https://youtu.be/4aU64wiMIMI [ci-dessus].
(L'image comporte quelques bugs et problèmes techniques qu'il fut impossible de corriger, on va dire que ça mute !)

Menu :
French poem 3 (LOVE)
"Pense" (transition 1)
R/O
"Ce n'est pas moi" (transition 2)
Sauver la Terre
Vers toi
Comité (transition 3)
La vie n'attend pas

Durée totale : 38'41''

Enjoy ;)