samedi 30 juin 2012

Ma famille s'est tournée contre moi, car je suis idiot. Ils m'ont trouvés sur la terre meuble d'un champ. J'avais seize ans. J'en ai vingt huit maintenant, et je sais ou j'étais avant.

Qu'est-ce qui différencie un rêve d'un rêve ? Nous vivions sur la terre qui, autrefois, nous séparait du ciel. Je courrais à travers terres à la recherche de nourriture, et je ne savais pas le froid. Je dormais à l'intérieur de mon nid et je ne pouvais rien pour vous, fous.

Vous vous barricadiez, nous ne vous approchions pas : nous vous encerclions encore et encore. Le vieux allait uriner dehors, il y laissait la vie... J'attaque le premier, j'hurle et il se bouche les oreilles. Je vise le nez, j'arrache le nez. Je réduis la figure. Je ne vous suis plus ? Qui réduit la figure ? Il est encore vivant ! Un coup dans l'estomac pour le récupérer. Mon premier. Les fluides sortent...
Mais nous vous aimions bien, nous ne vous craignions pas. Notre vie était organisées autour de vous, singuliers petits chanceux.
Vos maisons ont tremblées. Les explosions provenaient de l'intérieur de vos maisons. Vous n'aviez que ça pour mettre fin à vos vies. Ca a duré six jours. Après cela, nous ne voulions plus rester ici sans vous. Ca n'aurait pas eu de sens.

J'étais celui qui décidait, qui régentait, d'une main de fer dans un gant de velours, la vie de notre communauté. Ils m'ont abandonnées sur cette terre meuble, pour ça.
Seul, trop longtemps, j'ai perdu mes facultés cognitives. Sans forces, ni vie, vous m'avez trouvé.
Qui sait ? Je ne vous parle peut-être pas en ce moment.

mercredi 27 juin 2012

Elfuego Fatuo - Live @ Séville [audio]




Enregistrement audio du concert d'Elfuego Fatuo (Clara de Asís et Laura Vazquez), le 25 mai 2012 à Séville, dans le cadre du FamFest#01

dimanche 24 juin 2012

Un faux réveil

ACTE I

"Je suis dans une salle. Cette salle est presque vide. Je travaille. Dehors, il s'est arrêté de pleuvoir. Devant moi, les numéros 9, 21, 41, 45 ( ce qui fait 116 au bas mot). Je ne pense jamais à rien. Je ne fais rien. Les personnes de cette salle presque vide ne sont presque plus là."

- dit Alexandre, sur son bureau.

"J'oublie la pluie dehors. Je suis heureuse."

- dit Annabelle, sur son bureau.

"Ne faisons pas la paix, encore, une fois. Quelque chose vous échappe ? Nous ne sommes pas dans la bonne chambre. Nous nous répétons."

Alexandre et Annabelle sortent de son bureau et s'en vont dans les bois.




ACTE III

Les arbres, au contraire, ne mûrissent pas. Les fruits mûrissent. Les arbres n'ont pas tous de fruits. Je cherche à m'en sortir, et je ne sais même pas si cela va donner quelque chose d'émouvant. Quelle plaie.




ACTE II

Une sordide plaine de Sibérie, la nuit. J'ai plein de voix dans la tête, qui disent "Ouais, ça vous dit... Bonjour madame... Ca vous direz pas de faire la vaisselle?" Mais ça n'est rien comparé à la neige qui m'environne. "Puante, ça vous dit d'aller aux toilettes?" Pour m'en sortir, je ne dois pas penser. Et je me dis de ne pas être gêné de penser, et le fil ne me quitte plus.
Je me lève. Pas à pas, vers l'avant. Je vois, je le pense, je n'ai pas encore compris qui nous étions. Devant moi, le noir. Mais de ce noir, je n'ai pas tout vu. "Bon, je vais lire". Je vois un petit peu. Et sa façon d'avancer ne m'effraie pas. Je suis une sordide plaine de Sibérie, et je provoque la bourrasque, je tempête mon nom et je crie en avançant.




EPILOGUE ET PROLOGUE


Quand je me parle à moi-même, c'est toujours avec timidité.


mardi 19 juin 2012

samedi 16 juin 2012

mercredi 13 juin 2012

Bathynomus giganteus


Il représente un cas typique de gigantisme abyssal, un phénomène mal compris qui provoque une augmentation de tailles chez des invertébrés vivant à de grandes profondeurs. 

Cet animal charognard se nourrit normalement de carcasses tombées sur le fond, il joue donc un rôle important au sein des écosystèmes profonds en participant au nettoyage des fonds océaniques, lorsqu’il ne se trompe pas de cible...

En plus des quatre mandibules aiguisées comme des rasoirs, la tête de l'animal porte également des yeux triangulaires composés de 3.500 ommatidies. Ils sont adaptés à la vision dans des milieux obscurs.

source : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/des-crustaces-geants-sabotent-une-installation-video-sous-marine_39350/



jeudi 7 juin 2012

amatemp14

Elle est féminine de face, et masculine de profil. / Ta vie est une thérapie. / jeux pour enfants conçus au LSD / Une mouette fracasse un rat contre le toit d'une voiture. / J'aime beaucoup cette poubelle, j'y vais souvent. / transformer son mal-être en désir de communication et partage / mon cul mérite de l'attention : un PQ noir de luxe / il induit par ses actes et paroles une sorte de « tremblé » de la réalité / passer une frontière à minuit :: entre deux pays :: entre deux jours / cette journée a duré une semaine / yeux noirs :: rouge à lèvres rouge / Il faudrait une digression narrative, une bulle de 30-50 pages, pour décrire l'extrême densité et variété des paroles de mon hôte : langage concentré type Babel 17, un format zip, un format compressé oral. Comme une personne qui n'aurait pas parlé depuis plusieurs semaines et qui tout à coup aurait un interlocuteur. Chaque mouvement de ses paroles soulève et emporte une dizaine de sujets avec lui. / Ce qui arrive dans cette ville reste dans cette ville. :: Ce qui arrive ici reste ici. / mes habits sentent la sueur et la clope / J'ai été voir la Vierge : elle était en travaux. / il a sauté en parachute sans parachute / Je ne mets jamais de commentaires ; c'est le moyen le plus sûr qu'ils n'existent pas. / « voyager c'est découvrir que tout le monde a tort » / Mon nez se remplit inexorablement d'une chair qui m'étouffe. Aucun remède, aucune solution. / Quels mots apportes-tu, quels mots transportes-tu ? / « Je veux baiser la science-fiction. » / un extrait pur et compact de la vie de quelqu'un :: comme une carotte glaciaire / quand ses yeux roulent ça attrape un bout de ton coeur, et ça joue avec et ça le secoue et le retourne / j'ai un super pouvoir : je ferme les magasins / C'est l'histoire de mecs tellement losers qu'ils z'arrivent pas à faire du noise. Du coup, ils se sont rabattus sur le doom. Mais ils sont tellement à la ramasse, que même le doom, ils y arrivent pas. Alors du coup... ils se rabattent sur la poésie contemporaine. Mais ils sont tellement lose, que la poésie contemporaine,  ils y arrivent pas non plus. Alors qu'ils se rabattent sur... le DAÏZE. / Entrer à fond dans les univers des autres, leurs logiques propres, permet d'accélérer sa déprogrammation familiale. / Les gens font trop la confusion entre le pangermanisme et le nazisme. / (à un enfant) « le règlement d'abord, c'est le respect des règles » / De tous les humains, les Français sont les pires, car je comprends ce qu'ils disent. / prostituées trans devant la boutique « La maison de la pipe » / Sondage obligatoire : « Est-ce que vous vous sentez en sécurité à la gare de Bordeaux ? » / Observez sans gratter / elle est une biche, un être pur dans le premier élan de l'éveil, si puissant / l'improvisation c'est anticapitaliste / se promener dans d'autres yeux / Introduction aux trajets neuronaux / une base de données, des repères psychiques / J'enfonce des portes ouvertes, parce que personne ne remarque qu'elles sont ouvertes. / multiplicité moléculaire, explosive et atomique / Y a rien mais tout y transite / Une nuit j'étais tellement bourré que je me suis endormi sur ce rond-point avec les voitures qui tournaient autour. / Vivre une expérience qui élève tout en sentant son corps lâcher. / L'impression que quoi qu'on fasse, quoi que l'on crée, cela sera frappé d'inanité, de désintérêt général. Réaliser que l'on n'intéresse personne et que l'on n'est pas bon, du moins selon les points de vue, les critères d'une majorité de personnes. / humain avec des pièges, des cellules, plantes carnivores sous la peau, mélangées à lui :: sa peau est grouillante de pièges / nous gagnons à nous rencontrer / Les belles personnes me réchauffent le coeur. / Les choses ne sont pas assez en mouvement. Dès qu'elles sont en mouvement, elles deviennent intéressantes. / elle était à quatre pattes sur un tronc sous les éclairs au-dessus de la rivière avec mon grand-frère sur le dos / train fumeur dans la brume / Il y a une ligne de démarcation entre les gens acceptés par leur famille, et les gens rejetés par leur famille. Ce fait entraîne de nombreuses conséquences. / il faut les idées les plus pointues (aiguisées, piquantes) possibles :: il faut les idées les plus perçantes possibles / "Ma vue est au ralenti. Je ne vois pas les mouvements mais image par image." / il flingue un inconnu dans le bus avec deux doigts en criant : « Toi, t'es mort ! » / il a recollecté la nature, il l'a comme retranspirée et fait suer / Je ne peux pas rencontrer les gens qui ne veulent pas être rencontrés. Je ne peux rencontrer que les gens qui veulent être rencontrés. / les bouchons d'oreille filtrent tout sauf ce qui sort de la bouche de ce connard dans ce train, au contraire ça l'isole et je l'entends mieux, je n'entends plus que lui. / un son d'accident mortel / Pour improviser, il faut trouver un problème. / « je remercie le cancer de mes parents » / C'est une très bonne poubelle, j'y vais régulièrement. C'est comme ça que je fonctionne. / vision découpée par image (2img/sec) : vision lente, découpée, tressautante, ne suit pas les mouvements / structure de pouvoir au service des originaux, inadaptés, différents / Ce ne sont pas des vacances, et ce n'est pas du travail. / pinte de bière avec un petit verre d'alcool et arômes forts à l'intérieur, le petit verre se diffuse progressivement dans le grand verre au fur et à mesure que l'on boit et penche les verres / Coiffeur pour femmes : "Changer de mec : Changez de look !" / Un salon occupé entièrement par un grand parallélépipède de béton : destruction de l'espace disponible et de toute utilité. / l'arbre mutantiste, Arlequin de toutes les couleurs au milieu du gris et de la pollution / [scène dans le métro] A ma gauche, une fille (blanche) seule et maugréant, se fait une moustache avec ses cheveux, le regard dans le vide. :: En face de moi, un ado noir joufflu a un sac sur ses genoux, et en mâche la lanière, le regard dans le vide. ::Derrière lui, un basané (Turc ?) avec un iPod écoute sa musique, le regard dans le vide, en répétant les paroles mécaniquement, son regard est en face du mien, mais il est vide. / Dans l'allée de l'avion des sourds-muets en costume font un spectacle avec des bouées. / manger un kebab fait transpirer et sentir l'agneau par les pores de sa peau / Il m'obtient des réductions tarifaires en faisant croire à tous les commerçants et hôteliers de la ville que je suis un pèlerin de Compostelle « à l'envers » (cette dernière précision absurde ne fait pourtant pas sourciller les gens). / à la radio nationale : débat -passionnant- entre un conservateur et un ultraconservateur / Pendant l'anesthésie, on a sectionné puis sorti complètement mes deux globes oculaires. Puis on les replacés sous mes paupières et raccordés à leurs nerfs optiques respectifs. / Dans le frisson précédant un café-philo, il s'extasie  : « J'connais un type qu'a écrit un livre. » / Avoir du retard c'est avoir un an de retard / Le détail est grossier mais l'allure générale est gracieuse, pleine de distinction / On n'utilise pas assez notre potentiel son, sur la Côte Basque. / Le mutantisme n'est pas un « groupe », c'est un agrégat : l'Agrégat Mutantiste (l'A.M.) / J'ai touché un chaton mort. / Travaux interdits - Jeux en cours / « QUI est-ce que j'ai fait ? » / Le type voit que j'ai faim et sans hésiter me donne la pizza qu'il a dans la main. / A Londres, les poubelles sont fermées à clé. / L'auteur est contraint de dédicacer son livre de façon contradictoire, critique et virulente vis-à-vis de son propre livre. / le tenancier est plus fracassé que ses clients :: crée des dessins et des lettres avec de l'eau projetée / capteurs visuels commencent à coïncider avec l'espace-temps :: contours deviennent plus nets / errance paranoïaque dans des rues au hasard pour continuer à boire un seau de mojito impunément / sortir d'une nuit permanente de plusieurs mois / « On s'acharne à trouver mignon quelque chose de visqueux, informe et sanglant ! ». Il me raconte l'organique, l'amas de chair, l'enfant bleu avec le cordon autour du cou (avec sa petite écharpe, a dit une sage-femme). / photo d'une photo / Ici, les surfeurs sont même sur les vitraux / Une hache ça peut toujours servir / Hôtel Le Donjon Garage / Le pommeau de douche est l'unique point d'eau de la maison / entre ma chambre d'hôtel et le wagon j'ai dû mettre 45 secondes chrono / Sonné par des dialogues presque ininterrompus durant des journées entières. / où l'on commencera à comprendre que j'aime les alternances de flou et de net

mercredi 6 juin 2012

[R3PLYc4N] Rabari



"Rabari" (2010) by R3PLYc4N


[vidéo improvisée le 5 juin 2012]

dimanche 3 juin 2012

samedi 2 juin 2012

Ce matin, je me suis réveillé. Je suis allé à la salle de bains. Et j'ai du ressortir de la salle de bains, vite. Non seulement parce que j'étais moi, mais en plus parce qu'il y avait environ 5cm d'écart entre moi et les carreaux de la douche.
Ma tête pensait alors : " tu es dans une salle de bains, et tu es toi. Tu es seul aussi. Si cette salle de bains n'était qu'un rêve? Si tu ne savais pas le distinguer?"
Un engoncement de trappes, sur ma tête, fit d'elle une vraie blessure. Et je m'en fus embrasser ma copine avant de la perdre.
Ca se répète. Ca se répète. Et dans tout ça, je ne su jamais à quel moment ma mort fut connue de tous.




Ce matin, il m'est arrivé la même chose. Je l'ai réfréné, réfréné en poussant à toutes forces avec mon cerveau un bon coup en avant. Alors ça s'est calmé.
Mais j'ai quand même du me dépêcher de prendre ma douche, car ce n'était pas très stable donc je ne voulais pas me perdre dans mes pensées donc je ne voulais pas me perdre dans mes pensées.

Se perdre dans ses pensées? Se perdre dans ses pensées rend télépathe.



J'étais dans cette bibliothèque, quand je me suis vu dans cette bibliothèque. Allez, autant dire que j'y étais. ca n'a pas duré un instant cette fois-ci. Je ne suis pas né de la dernière pluie, allons, je sais me situer dans l'espace-temps.



La première fois que ça m'est arrivé, mon oncle me demandait son avis sur un bouquin. J'ai déconstruit tellement mon langage que je n'ai pas pu lui répondre.


Maintenant, il me semble que les os de ma poitrine rient, mais entre eux.

Maintenant, l'os de mon sourcil, un peu plus grand à gauche, un peu plus grand à droite, tombe, maintenant déjà, youpi.

Maintenant, la chaleur nerveuse de ma tête me rend prisonnier de la phrase, jusqu'à son énonciation, par moi, je suis mon propre Dieu. Mon propre Dieu.