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mercredi 25 janvier 2017

Résidu mémoriel




Plus de livres de philosophie, juste assis devant les séries.
Plus de questions sur l’art, des montagnes de pétards.
Plus de ces sourires provocants et de chauds regards ou de main qui tremble quand on l’effleure, mais des pornos sur internet !
Plus d’émissions scientifiques mais France-­Infos en boucle pendant des heures.
Plus de plan pour changer le monde mais des tas pour le détruire.
Plus de saison douce pour vivre, plein de raisons froides pour ne pas.

Quelques lignes sur un écran, une voix téléphonique au loin, des mots numériques, ceux d’un décor à deux dimensions, photo­mots d’un hypothétique antérieur en guise de carte postale.
Mots qui codent l’entremot : le silence, qui a déjà gagné sur eux.

Il s’agit d’un fantôme : résidu mémoriel d’une information passée et supposément enregistrée, conservée par un environnement exposé lors d’un contact : murs, objets, systèmes nerveux, composants électroniques...

Oui voir des hippocampes volants, les rouges et verts
Oui les éléphants à quatre trompes,
Oui la vie tellement riche que même en la ratant ça reste intéressant

Oui les couleurs vivent mais le gris demeure. Le gris du nuage, celui du béton, le gris du métal brossé, le gris de la pierre, celui de l’asphalte neuf et celui du vieux. Le gris des pardessus, le gris des cheveux, celui des cernes, le gris du sac poubelle, le gris de la poussière, le gris du rat qui s’enfuit tant qu’il peut. Le gris du bébé gabian qui fera bientôt du gris du sac poubelle le gris de son quotidien, le gris du souvenir perdu dans les nuances, le gris de la peau morte de la tête morte du corps mort qui surplombe le tas, le grands tas, la montagne grise de cadavres.

Cadavre : ensemble organique dont l’intégrité n’est plus maintenue. Chacun pour soi : on sépare les enzymes, on sélectionne les bactéries, on réaffecte les molécules, on déporte les atomes. Ainsi la vie continue en de plus petites unités. ainsi elle continue sans jamais s’arrêter. ​La petite envie récurrente d’explosions, de génocide, d’apocalypse... c’est juste pour laisser les bactéries travailler ensemble, en plus petites équipes, pour un petit moment, un vrai moment d’efficacité.

lundi 26 décembre 2016

Vous êtes ici



Rue de l’Abandon
Cité des Abus
Quai des Alcooliques
Avenue des Âmes brisées
Rue de l’Apocalypse
Rue de l’Arbre mort

Place des Bipolaires

Avenue des Chiens écrasés
Rue du Châtiment
Place des Chômeurs
Rue du Ciel gris

Rue des Déceptions
Traverse du Désert
Montée du Désastre
Passage Douloureux
Rue de la Déveine

Cité des Enfants perdus
Rue des Espoirs déçus
Autoroute de l’Enfer
Rue des Extinctions

Impasse de la Fatalité
Rue des Femmes battues
Place des Fleurs fanées
Rue de la Frustration

Parc de la Gadoue
Avenue des Gens méchants
Avenue du Grand cafard

Boulevard de l’Holocauste
Avenue de l’Hiver

Boulevard des Illusions
Rue des Impuissants
Rue des Injustices

Allée du Massacre
Place des Meilleures intentions
Rue Mesquine
Rue Morne
Boulevard de la Mort

Rue des Oiseaux malades

Boulevard Pathos
Place de la Peste
Rue des Préjugés
Rue de la Poisse
Rue du Petit Pyromane

Rue des Rats crevés
Chemin des Regrets

Rue des Sales petites combines
Rue Stérile

Rue de Ta mère
Cours du Temps perdu
Jardin des Tueurs en série

Centre commercial des Pigeons
Parking municipal des Voitures Brûlées
Ecole de la Révolte maudite
Eglise ND de l’Amertume
Hôpital des Derniers jours

samedi 24 décembre 2016

Bonjour...


Texte spontané, montage : Nnk // dictée vocale OsX // chant : Souen Kays