lundi 25 juin 2018

Ga : La thérapie


Ga, je regarde profondément en toi. Je le sais. Je le sens.
Maintenant. Je me souviens. Il n’y avait pas de porte dans ma chambre.
En fait. Je buvais seulement de l’eau.
La nuit. Il y avait un numéro de téléphone dans le mur.
En fait. J’attendais. Longtemps.
Je comprends maintenant. Je vois maintenant. Je suis en train de devenir une sorte de. Un certain X.
Ce tigre qui  ne m’avait pas tué. Est-ce que c’est son sourire que je vois maintenant dans le miroir ?
En fait. Il n y a pas que la haine.
En fait. Je vois. Loin de ce point où je vis. Une force qui m’appelle
Je suis en train de comprendre. Je ne suis pas d’ici. Je le sais. Je dois partir mais pas maintenant. Je dis pas maintenant. Alors pas maintenant. Je le sens.
Il y avait une longue robe rouge dans mon armoire. De. Je me souviens. Sauf. Il y avait une logique.
En fait. C’est toujours le temps de vendre son âme. J’attends. Pas maintenant.
En fait. C’est toujours moi qui ferme les yeux mais ce n’est pas moi qui dors.
Je peux si facilement sortir de mon humanité.
Je me souviens. Il venait toujours pour me voir ou me parler. De. En fait. Je me souviens. Je tournais toujours vers le mur quand il apparaissait. Ce n’était pas une punition.
Le sens est fatigué. C’est moi qui parle. Sauf. Oui. Mais. Sa mâchoire me maintient.
En fait. Il y avait une fenêtre dans la pièce. Je ne savais pas pourquoi.
En fait. Mes pieds étaient toujours nus.
Je comprends. J’étais quelque part dans le temps.
Le mal n’est qu’un simple mot. Plein de faiblesse. Plein de défaut. Je cherche le parfait.
Je mords. En fait. Mais toujours le cœur. Pas encore mort.
En fait. Mais toujours le cœur. Je sais. Dans le corps.
Ga, regarde profondément en moi, tu le sais, tu le sens.  
Bientôt.
Mais pas maintenant.
Pas maintenant.

Khalid EL Morabethi

samedi 23 juin 2018

de l'autre côté du mur



de l’autre côté du mur                                               i l y a


ma vie d’avant
                d’avant les murmures gênants

il y a des grappes humaines déchiquetées
    aux doudounes détrempées
                aux espoirs en lambeaux
    des dé-dé-décharges électriques et des potes de survie
                                                                        perdus à tout jamais

de l’autre côté du mur il  y a

         ma famille - biologique
               celles et ceux à qui
                                                   j’envoie du fric
                                    quand c’est possible

et avec qui la communication
                              se fait de plus en plus

    sporadique

télépathique

                            
                          de l’autre côté du mur
                                       il y a
                                   la guerre
   le sang
      l’incrompréhension
                    le déni et
                              les inepties
                                    d’un régime AUTORISÉ

les atrocités
           d’un gouvernement inscrit à l’ONU

des chars et des armes
                               à gogo
                                      galore
                          et bien plus encore

des enfants qui ne savent
     pas
  ce que c’est qu’être gosse

des maux sans nom
des tortures indicibles
pourtant
i n d e x é e s p u b l i é e s p o s t é e s s u r l e s r é s e a u x  SOCIAUX
des cris
   des bombes
          des éclats
              de peur et de joie

il y a des vies
qui continuent malgré tout
       des vies qui pleurent sans bruit
       des vies qui espèrent tout de même
                      qui rêvent même d’en sortir

mais qui valent
                             MOINS

que la vie de celles et ceux bien nés
           ceux et celles
                             juste nées du bon côté du mur



dimanche 17 juin 2018

Mathias Richard le 23 juin au cipM (Marseille)

Le samedi 23 juin à 16h30 (attention à l'horaire !), Mathias Richard sera au cipM (centre international de poésie Marseille) pour donner des lectures-performances, sur une invitation de Nicolas Tardy.
Tous ses livres parus seront disponibles sur place.
Il y aura également l'écrivain, poète et performeur Boris Crack.


L'événement sur le site du cipM : 

Et sur FB :

Entrée libre !

On se voit là-bas :)

Fernand Fernandez lit des extraits de "syn-t.ext" de Mathias Richard (vidéo Nikola Akileus)


Le poète Fernand Fernandez a enregistré une lecture d'extraits du livre syn-t.ext (improvisation en feuilletant et lisant à la volée des phrases) de Mathias Richard.
L'artiste Nikola Akileus a ensuite fait une création vidéo sur cette lecture. Résultat ci-dessus !













samedi 16 juin 2018

Avis aux lectrices/lecteurs et participant(e)s du blog mutantisme

Cher participantes et participants du blog mutantisme, chères lectrices et chers lecteurs !

L'application Networkedblogs, qui redirigeait automatiquement (et gratuitement) depuis des années chaque post du blog vers des comptes Facebook (Caméras Animales et Elektra Kore) et Twitter (le mien) a définitivement cessé de fonctionner depuis le 6 juin.
Et je n'ai trouvé à ce jour aucune autre solution gratuite.

La visibilité des posts va donc hélas baisser. 

En conséquence, je vous invite à partir de maintenant à partager les posts manuellement, si vous le souhaitez et pouvez, sur les réseaux sociaux et sites de votre choix, afin de maintenir une bonne visibilité de notre blog de création et réflexion collectif préféré. ;)
(Moi-même je partagerai les posts manuellement sur FB et ailleurs (G+, Twitter...) quand je le pourrai.)

Salut à toutes et tous !

Mathias

et puis. ç . a . n . e . v . e . u . t . r . i . e. n . d . i . r . e . dans le temps.



et puis. ç . a . n . e . v . e . u . t . r . i . e. n . d . i . r . e .  dans le temps.


https://secicrexe.tumblr.com

mercredi 6 juin 2018

Jours intenses. Mathias Richard

Jours intenses

J'y pense.  J'y pense vraiment. J'y pense. J'ouie. J'irai. Je voudrais. Virerai. Rivé. Vérifierai, rêverai. Mais sans airbag. Mais sans coque. Mais sans frein. Mais sans coussin. Mais si. Mais sans. Mais sans filet. Mais sans backup. J'irai, ravir, révérer, réverbérer, rendre, raviver. Mais sans sécu. J'accumule. L'une. Je simule. La thune. J'annule, j'analyse. Crise. No. No. No. Non. Non non. Ni. Crèverai, si. Circulerai. Si. Revolve. Valve. No no mot. No more, no mots no more, no mort no more : ne me ne me. Me. Briserai. Sur. Si. Sang. Que. Vous. Voulez. Que oui, je oui, effleure, effleure encore, effleure et frôle, râle, réel, surnaturel non, si, non, peut-être, non jamais, je veux, j'irai, j'essaierai, je vivrai, pour un temps, intense, une danse, une transe, un ennui, une chose, un doute, une plongée, un essai, sans truc, sans cran, sans blanc, sans vision, un jour plein, lourd, crasse, propre pour être sali, fort, qui pense, qui passe, c'est court, c'est très court, alors cours, mais je refuse de ne pas, de, je fuse, rai, un temps, ramperai, filerai, tisserai, je suis prêt, me concentre, suis prêt, me concentre vraiment, le vide le plein le tout ça prend forme je suis prêt, les blocs se remplissent, les poches se remplissent, ça bouge, ça respire c'est parti, tu es parti ça tourne, on est. Nés. J'y ai pensé. C'est arrivé. Après. Exprès. Express. Pas neuf mois pas dix jours juste une pense. Fourmillante précise. Peut-être c'est faux mais on fait à fond quand même. Au cas où. Ce serait vrai. Qu'on vivrait. Crier. Trouer. Pour respirer par des pailles de fer. Nés sous terre, dans des cages, en otage, nés violés, nés vendus, nés tués immédiatement, jusqu'à ce que l'un d'entre, nous. Passe. Passe. Passe. Passe. Passe. Entre. A toute vitesse. Echappe. Parte loin. Avant que. Tout le monde se sépare, chacune se prépare, on est prêt. On sait. On sait. Chaque. On. Nuée. C'est un cirque. J'écris pour les Africains du futur. J'écris jusqu'à ce que quelqu'un. Passe. Faut rêver précis sinon c'est tes pas qui pensent. T'as si peu tort. Tu me ressembles plus que moi. Taré. Même ta place au cimetière. Faudra la payer. Eux, c'est vous. Sommeil encrypté, pour protéger infos-pensées. Suis lancé. Je suis la première personne qui a eu internet. On s'en ballec. Un sommeil sans œil, ça sonne. En voulant j'ai vu. Roulé. Esclave. Puis lavé boule-oiseau-jour. Paraît que t'es sculpture de piqûres moustiques. 1 c'est l'chemin et 9 c'est l'destin. Chuis mû t'es muse, une jeune-qui. En VIP. OQP, NRV, DCD. Fichée S. S. WQ. En PLS. PD. Te voir c'est du soleil en boîte. Du doux doom. Dum-dum. Danse amplifiée, saturée. Nourriture. Le Nouveau-Mexique. M'excite. J'ai cinq cœurs. Cinq sœurs. J'adore appuyer sur Supérieur. Anonyme animal errant. Robot mal réglé. Esclave. De la liberté. Gamifié. Il y a cet endroit. Au Sud. Où les murs entre les mondes. Sont fins. Sont flous. Sont fous. La vie va vers la vie. La vie attire la vie. La vie évite la vie. Ça varie. Dans l'attente. De la Révolution Hypersensible (RH). Quand on n'a pas l'habitude, on goûte les choses. C'est écrit dans internet. Y a un plafond, y a des plafonds, des plafounets, y a plein de plafonds, différents, selon les moments. On me l'a dit. On me l'a écrit. On m'a prévenu. Trop tard mais bon. On est seul, on m'a prévenu aussi un peu. Pas si reliés mais certains essaient par divers. Moyens. On me dira plus mais y a plus de temps, tant pis, un est mort, deux sont nés, ça tombe, ça monte, ça rampe, crampe, krumpe jusqu'à la folie. L'océan est une voix. Je glisse. (Sans casque.) N'ai pas trouvé le chemin, ne le trouverai pas. Heureux je pense. Jours intenses.



VBNM,. 5


lundi 4 juin 2018

Verre de rouge du Ventoux, médaille d'argent

                                                                             (c) Tina Hype







En vert
     des vers
               revers
je ne suis plus la poupée de verre
on ne m’attache plus au lit avec des menottes
je dors       à même le sol



En vert
     des vers
             revers
je ne suce plus la nuit
                        à toute branlée sur l’autoroute
je me grise autrement et avec d’autres corps

mais lui
il se souvient
la poupée charmante
et moi aussi
je sais bien
que c’était excitant


de ne rien voir
rien savoir
juste
sentir la vitesse
et se d'mander si on va s'planter
s’il va lâcher l’accélérateur
ou si on arrivera à bon port
pour se prendre par tous les trous
                           sur le tapis du salon
                                                       parental


En vert
     des vers
             revers
il faut briser le mythe
de l’histoire miraculeuse
comprendre que ça n’aurait pas marché
plus longtemps que ça
qu’on aurait fait
genre
couple de vair vicié
                     encore un couple
à la dérive avec le temps

il faut briser le mythe
l’éclater en mille
et se dire qu’on a bien fait de s’en donner à cœur joie

sur le tombes du cimetière
                à la verdoyance en danger
au bureau ou dans le petit bois
en cuissardes
             mais sans cravache
                                  ROUGES

se dire que c’était des exercices
de doigté exceptionnel
d’addiction commune à l’adrénaline

calmée aujourd’hui
par la présence
                                  mentale
de sa dame
qui ne souffrirait de savoir
qu’il veut revivre tout ça
                                            LE FEU AU VENTRE


mais non c’est terminé
les fluides de la poupée se sont déversés dans la Tamise
le verre est redevenu sable
et le compte à rebours vers d’autres plaisirs
a commencé


En vert
     des vers
              revers
bouffe-toi tes regrets et vomis-là tes pensées
qui te font m’appeler la nuit
pour savoir si je mouille

Oui, carre toi bien tranquille mon chou

les vers ne m’ont pas mangé le corps
et je transpire encore
de baiser très fort

sans programme monogamique
qui réserverait mes parois à un seul et unique
                                                                          VER


(c) Tina Hype


dimanche 3 juin 2018

Vers toi

J't'aime. J't'aime. J't'aime. J't'aime. J't'aime. J't'aime. J't'aime. J't'aime. 
Tu m'aimes. Tu m'aimes. Tu m'aimes. Tu m'aimes. Tu m'aimes. Tu m'aimes. 
J't'aime. Tu m'aimes. J't'aime. Tu m'aimes. J't'aime. Tu m'aimes.
On s'aime. On s'aime. On s'aime. On s'aime. On s'aime. On s'aime. On s'aime. On sperme. On s'lèche. On s'lâche. On s'liche. On s'louche. On s'tache. On s'tiche. On s'touche. 
J't'aime. Tu m'aimes. On s'aime. J't'aime. Tu m'aimes. On s'aime. 
On s'touche. On s'touche. Tu m'touches. Tu m'touches. J'te touche. J'te touche. Tu m'touches. Tout. J'te touche. Tout. On s'touche. Partout. 
On s'endort, on s'endort, on s'endort...

Je dors. Vers toi. Je me réveille. Vers toi. Je sens. Vers toi. Je me lève. Vers toi. Je pense. Vers toi. Je me lave. Vers toi. Je m'habille. Vers toi. Je marche. Vers toi. Je fais du vélo. Vers toi. Je prends le métro. Vers toi. Je prends le bus. Vers toi. Je vais. Vers toi. Je tourne la clé. Vers toi. Je monte les escaliers. Vers toi. Je frappe à la porte. Vers toi. Je sonne à la sonnette. Vers toi. Je souris. Vers toi. Je bouge. Vers toi. J'embrasse. Vers toi. Je langue. Vers toi. Je bave. Vers toi. Je tends. Vers toi. Je m'arrache. Vers toi. Je jouis. Vers toi. Je respire. Vers toi. J'ai le vertige. Vers toi. J'ai le vertige. Vers toi, vers tant, vers tout, vers tu. Vers pas tout, vers toi. Je m'endors. Vers toi. Je rêve. Vers toi.
Je suis à l'envers. Vers toi. Je pense à l'univers. Vers toi. Tout l'univers. Tout mon univers. Mon univers. Est vers toi. Et tout l'envers. Vers toi.
Tout uni. Vers toi.
Tout mon univers. Vers toi.
Tout mon univers. Uni vers toi.

On s'endort. Lentement. On s'endort. Dans les mots. Dans les caresses. On s'endort. 
On se vêt. On est vêtu. De caresses. On est vêtu. De baisers. On est vêtu, de petits baisers. On se vêt, de petits bisous.  
On se vêt, de petits mots, de tendresse, on se vêt, de sexe. On se vêt, de calins, on se vêt de petites voix, on se vêt de voix tendres, je suis vêtu, je suis vêtu entièrement vêtu, je suis vêtu entièrement vétu de caresses, de baisers, de calins, je suis vêtu, on se vêt, ensevelis on se V on se W de caresses, on se XYZ, on se X de sexe, on se Y de baisers, de calins, on se Z, on se Z, on se Z de bisous, on se Z de petits bisous.
On se vêt. On se réveille, dans le soleil, les voix d'enfants, les arbres, les feuilles, le ciel.