lundi 31 août 2015

"Attention" par Mathias Richard au festival de Sète


"Attention" par Mathias Richard
Festival "Voix Vives", Sète (France), 1er août 2015
Captation : Marine Debilly

Photo : Eric Morere

dimanche 23 août 2015

Une autre histoire anéantie - Vie et mort dans les Terres de Feu

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Alexandre sortit à 7 heures de chez lui. Il tirait derrière son dos un griffon à l'aide de la même vieille laisse de cuir râpé que son père et son grand-père avaient utilisés avant lui pour promener leurs animaux.

Le froid était particulièrement vif ce matin-là. En relevant le col de son manteau en fourrure, Alexandre maudit l'idée idiote qu'il avait eu de venir s'installer en plein milieu des Terres de Feu. Ce climat aride et sauvage, fait d'imprévus et de solitude forcée ne lui allait vraiment pas au tempérament. Mais, bon gré mal gré, il lui avait fallu s'habituer à la solitude. En fait, il connaissait ce sentiment depuis l'âge de 12 ans...

Huit ans plus tôt, la Grande Inondation avait supprimé la plupart des humains de la surface du globe. Et Alexandre n'avait dû son salut qu'à la cabane que son père lui avait construite, perchée au milieu des arbres dans le jardin familial. Quand la vague arriva durant une après-midi de la fin de l'automne, Alexandre était en train de jouer à la vigie avec la longue-vue que lui avait offerte son grand-père pour son anniversaire, qu'ils venaient de fêter en famille le midi-même. Le chêne sur lequel trônait sa cabane faisait bien une petite centaine de mètres de hauteur. Ce qui valut à Alexandre d'être préservé du déluge qui s'abattit en hurlant sur son quartier, sa ville, son pays, puis la quasi totalité du monde quelques jours après. Et sa survie, désirée ou non par le jeune garçon, ne tint qu'au fait qu'il pût observer l'avancement du cataclysme sur le monde à l'aide de son cadeau d'anniversaire.

En repensant à tout ça, Alexandre, qui maintenant approchait la vingtaine, écarta d'un geste sûr les toiles d'araignées qui lui barraient le chemin vers la falaise. Aussitôt, un bourdonnement de pattes alla se réfugier dans les hautes herbes. Quelques secondes après, ce bourdonnement fit place au vrombissement du vent qui cherchait à s'engouffrer avec rage dans la moindre des aspérités de la gigantesque paroi qui s'étalait sous ses pieds.

Au loin, une colonie de griffons profitait de l'alternance des courants chauds et froids pour planer paisiblement avant d'aller chasser du gibier dans les terres. Le vert de leur carapace semblait faire écho aux reflets de l'eau calme gisant une centaine de mètres en dessous de leurs ailes. En voyant ce spectacle, le griffon d'Alexandre se mit à battre frénétiquement des ailes et à pousser de petits cris perçants, adressés, selon toute vraisemblance, à ses congénères. Alexandre comprit rapidement la volonté de son camarade, et le libéra de la laisse qu'il avait utilisé pour le capturer à son arrivée dans les Terres. L'animal s'était laissé dompter facilement, et le gibier qu'il lui rapportait quotidiennement lui était très précieux.

En trois battements d'ailes, le griffon s'éleva au-dessus des falaises, et il lui en fallut cinq de plus pour rejoindre ses semblables. Alexandre les regarda s'éloigner vers le large, puis fit un pas pour les rejoindre.

samedi 22 août 2015

jeudi 20 août 2015

______________________prenssée !iiiiiiiiiIIII!IIIiiiiiiiii!

En raison d'un mouvement de parties personnelles,
nous ne sommes pas en mesure de diffuser notre texte.

Repères à l'usage des fœtus. 

Nous vous informons que nous n'avons pas d'informations.

Je n'arrive pas à respirer !
Je n'arrive pas à penser !
Je ne me souviens de rien !

C'est pas comme s'il y avait quelqu'un qui croyait en nous.

Tout le jour est fini entièrement. Dans un seul regard, je peux saisir ma peine, la posséder. 
Il y a des moments où il faut juste savoir continuer, faire la transition vers un autre moment, une autre période. 

Les opérations de l'esprit sont plus faciles à mécaniser que le corps. Je me suis totalement détruit pour me reconstruire pas à pas. Désinventer un antimonde. J'ai besoin de quelqu'un à détester à part moi. Il y a tellement de faux en toi que je peux à peine te regarder. C'est comme regarder le soleil. L'usage insistant de certaines combinaisons de mots peut faire s'éloigner de façons de penser conditionnées par les oppositions binaires et distinctions dominantes dans le langage mais pas aussi sûrement dans le monde. Une erreur est survenue au cours de la création de cette phrase. Je m'arrête moi-même pour arrestation intempestive. AUCUN COMMENTAIRE. Tu déplaces le bordel de ta tête dans la mienne, merci c'est sympa. Et derrière toutes ces horreurs, le ciel est si beau... et suscite tellement d'émotions que c'en est... insupportable. Il n’est pas question ici de religion. Il s’agit d’INFORATIONS sur la facon dont les choses sont. Ce qui est le plus violent pour notre cerveau, c'est la routine. 

- Si cela ne te dérange pas, je pense que tu es une hallucination.
- Ça ne me dérange pas.

Ici on fabrique la vie avec la mort. T'es pas né pour rien. Je vérifie que t'as les yeux grand ouverts face à la réalité.

Quand 
ce qui a été 
et 
ce qui n'est pas
se retrouvent ensemble,
on peut faire de grands... 

Le langage érotique, celui dont on se sert pendant les jeux amoureux, est une sorte de sécrétion, un suc concentré qui ne sort des lèvres qu'aux instants de la plus intense émotion, de la plainte, étant si l'on veut l'expression essentielle de la passion, chaque couple d'amants a son langage très particulier, chargé d'un parfum, d'une odeur sui generis, qui n'appartient qu'à ce couple.

Quand j'étais enfant, tu m'as assis sur tes genoux, regardé dans les yeux, et dit que toute vie serait bientôt éteinte sur notre planète. Tu m'as appris à me maquiller pendant les tremblements de terre. Il faut avancer de la même manière que l'herbe croît et que le bourgeon éclate. De même que le corps ne sait pas ce qu’il peut, la pensée dépasse la conscience qu'on en a. Chose remarquable, ta gentillesse sort de ta dureté ou, plutôt, est de même origine.

- Oh, mon Dieu, je perds la tête.
- Non, elle s'agrandit.

Je roule des clopes en pensant à ton soutien-gorge. 
J'ai un projet de cent années de baise pour toi. Si t'étais pas née faudrait te bio-imprimer. 

- J'aime bien que tu vives à Paris.
J'aime bien que tu vives à Lyon.
J'aime bien que tu vives à Marseille.
- T'aimes bien que je vive quoi.

Moi, sorti d'un bagne, j'aime une fille sortie d'un bagne, qui aime une fille rentrée au bagne, qui aime un gars sortie d'un bagne. Quand elle était petite, elle voulait être née. Aujourd'hui, interpellée courant nue dans une rue de Fort Lauderdale, elle dit vouloir s'échapper de son propre corps. Elle donne des olives à une horloge en chuchotant : Il faut nourrir le temps, il faut lui donner à manger.
Y a des flashbacks à l'intérieur de ses flashbacks, on tombe dans une seconde de plusieurs années. Tu sens la neige au milieu de l'été, la pluie quand il n'y a pas de nuage dans le ciel. Je vois des filles tatouées de l'Aigle, du Serpent, de la Pensée, des Étoiles, de la Lune et du Soleil. Les murs sont remplis d'insectes. Tu sens des gestes accomplis dans la souffrance, taillés dans la souffrance, nés d'elle et du danger. Les planètes, l'océan, le soleil, la galaxie, les trous noirs, ils s'en foutent de savoir quelle heure il est. En combinant tous les discours du monde, on aboutit à une voix qui murmure quelque chose. Vous vous trouvez dans un espace mort et dans un temps mort. Tout le monde veut s'évader de la liberté pour t'enfermer dans une bonne petite vie.



dimanche 9 août 2015

________________H prenssée H (mélancolie galactique) H

Ici le Capitaine. Prends tes médocs. Nous entrons dans un nuage électronique.
Cette ceinture d'astéroïdes cache de la pornographie non humaine.
Sandy Marton , tes fans te réclament .Quel son extraordinaire .C'est de la Balle
(bièrestorming. la sueur joue de la batterie)
Moi, pour rester léger et respecteux, je dis : “Dieu, c’est PAPA. La TERRE c’est MAMAN. D’une ils font ce qu’ils veulent et je suis sûr qu’ils ont beaucoup de travail aussi.(Ils pratiquent tous les deux le Kung Fu Tradionnel.) 
Sinon ça va, yes, même si un peu marre de la Semaine de la Santé Mentale.
Les mots sont évolués, efficaces. 
A l'intérieur de moi, en continu, il y a des cris en boucle. Les extraterrestres existent mais ils sont morts. J'ai envie de féconder un ovule : me mettre une balle dans la tête alors qu'il fait beau et que les oiseaux chantent. Puis remplacer le cerveau par une méduse. Une sphère creuse composée d'oreilles attentives, une mosaïque de lobes, de replis et d'orifices noir d'encre, articulés comme des écailles de poisson. Comme ça, on ne distingue plus les caractères particuliers : on traverse des forêts, on foule des fleurs, on escalade des pierres. Le visage reste humain mais se continue en mouvements qui ne le sont plus et le changent en griffon, et même en plante, 
et dedans ya 4 points cardinaux, le nord le sud l'est l'ouest, tous ont la même intensité
ça pousse de partout et dans tous les sens et il faut se concentrer sur
UNE SEULE CHOSE...
(j'entends ce que je pense et pas ce que je dis)


- T'embrasser, j'en avais envie depuis la première fois où je t'ai vue.
- Et moi, j'en avais envie même avant. 


Maintenant je garde juste la tête baissée.
Je vais au travail, je vais à la maison.
Et je sais que ce n'est pas ma vie.
Un système perfectionné de lumières, tout le temps allumées pour personne, s'éteint seulement quand je passe devant elles.
Une tête sans visage se regarde dans le noir. Accès au contrôle du cerveau-implant refusée. Accès administrateur. Erreur système. 
Très bien, continue d'avancer. Tu sais comment ça marche ; tu t'arrêtes, tu meurs.
Ton silence exprime les volumes. La ville prend la forme de fantasmes sexuels. Des culs-de-sac continus, successifs. 16€, une esclave. 20€, un meurtre. En vis-à-vis : 1 hôtel, 1 hôpital, 1 cimetière. Montre-moi ta chambre et mets les films sur ta peau. Vous n'êtes plus qu'à 1 225,00€ de la livraison gratuite. A force de se dire des gentillesses ça va mal tourner. Il faut couper les trous. Nous désirons la révolte pour la révolte. Ce qu'on a fait et ce qu'on n'a pas eu le temps de faire. ddoouubblleerr  lleess  lleettttrreess. J'arrive pas à comprendre si ça me fait bien ou si ça me fait mal. ça me chamboule. C’est comme si on vous demande votre nom et que vous ne savez pas. Ça vous conduit au poste. Conclusion : il vaut mieux savoir qui on est. À la fin on s'arrose tous au jet d'eau, chevaux et humains mélangés ; avec, devinés dans des pantalons audacieux, les sexes les plus beaux de la Marine Royale ; et des pensées, des sentiments comme un tourbillon de pétales, de bouts de papier, de poussières, de papillons.
vivons, vivons, vivons
vivons à travers la vie 
vivons à travers tout
vivons, vivons, vivons
je nais je meurs, je nais je meurs, je nais meurs
j'ai 2mn d'autonomie de joie et après ça retombe
Mission relooking, je demande à mon chirurgien esthétique de me transformer en émoticône. Nouveau jour, nouvelles idées, nouveau soi.
Mais finalement les Chinois sont punis de confectionner tous nos objets car ils ne peuvent plus rapporter de souvenirs Made in France à leurs amis car en dessous c’est marqué « Made in China ».
Un flic dans ma tête me distraie et vole mes pensées. Ce texte n'est pas lisible dans votre zone géographique. Ce matériel génétique est sous propriété intellectuelle. 


Je vous prie de retourner dans vos paradis calmement. 
Dans ma conclusion, je serai circoncis :

Notre seul futur... est le futur.

Nous souhaitons remercier ces planètes
sans lesquelles ce texte n'aurait pas été possible : 
LYTHION
JUPITER
VENUS
MARS 
URANUS
SATURNE
TERRE
Et beaucoup d'étoiles !





samedi 8 août 2015

An organic body afloat in a sea of corrupt data and digital detritus

An organic body afloat in a sea of corrupt data, misinformation, and digital detritus. Cybernetic soundscapes that fuse man to machine and blur the lines between consciousness and computation. Nikola Akileus tunes his radio to the frequency of the cloud and listens in as binary waves wash against the shore.


Triage, nouvel album d'Ichtyor Tides sur le label new-yorkais Oxtail Recordings

Disponible aux formats cassette et numérique :

jeudi 6 août 2015

glaneuse


#999microscripts / 121 - 130



130/ Le couple s’installe au restaurant, avant d’ôter leurs vestes, posent leur téléphones portables face à face par réflexe. Blanc contre noir.



129/ Sa veste sentait le neuf, sa femme venait sûrement de lui acheter pendant les soldes. La réussite d'un adultère tient à l'accord des détails.



128/ D’après la rumeur, Jules César est enterré sous un pavillon de banlieue. Le secteur du BTP sur les dents. Meurtres en séries à Saint-Denis.



127/ La caméra se poserait si près de leur chair que les scènes se chargeront d’abstraction, amplifiée par le fond blanc en lumière surnaturelle.



126/ Perdu dans une maison aux pièces sans fin. Réveillé en pleine nuit. Découvre un mur noir sans surface et sans fond. Se retourne face au même.



125/ Ma télévision - gouffre américain - où plongent bolides de Nascar, hommes fusées et femmes fatales. Epilogue de la vitesse au plus profond.



124/ Jupe fauve à la mode et legging mi-long bien dégueulasse. Quand Princesse Gang Bang rencontre le Wu Tang c'est toute la ville qui tremble.



123/ Horde de crapauds sur nénuphars survolant la ville sous la lune. Au petit matin, Police enquête sur les méfaits, sur les rotules, sur d'elle.



122/ Pointu mais pas disjonctif, aguicheur mais pas putanesque, sacrilège mais en aucun cas diabolique, blasé mais jamais un mot de plus pour Jo


121/ Lieu indéterminé - Bryan Monoprix explique à Donovan Bricorama une règle simple de l’univers : Un homme un slogan une femme une remise promo



CLANDESKIN






#!/spermots

gifacial !

à l'âge digital @



nous, illégaux interdits infidèles anormaux amoraux marginaux sales pirates voleurs putes violents casseurs dégénérés exilés squatteurs branleurs vauriens gratuits etc., clandestinons.

cherchant

le bonheur, ce sont
les volutes veloutées de volupté voulue et velue
voie l.actée violant le vide de l'ennui avec la vie de l'envie






le bonheur, clandestins
dans l'orage orbe de chaleur ivre de rage délivrant des mirages
aventuriers dérivant au long des caresses nébuleuses lues

mineuses

au black complices comparses comp.

tor bro
otr .to
torrent
cor .ps
tor dus


.

#
-
/

ash

hash
dash
slash

trash
crash

bash
cash
wash

O:O







ass

asthma
fantasthma
fantass
tic

astique toi la 

là 











fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap fap p






prescibite
prescipisse |
                   |
                   |
                   |
                   |

sexer/baiser/foutre
foutons le futur futurons le foutre f f f


"the future of writing is managing the emptiness" s s s



















"the future of writing is pointing" hyperlink k k




clandestin'
clandeskin
skim/écumant






c'qui nous plaît plaie suant
fuyards furieux évadons nos peaux
évaporons nos dermes spermes voyageant
ailleurs partons libres nus transpi jaillissang

s'@gitans


Mathias Richard dans l'anthologie "Voix Vives 2015"

L'anthologie Voix Vives de méditerranée en méditerranée – Sète 2015 publie le syntexte "amatemp26 [le filtr:d'amour]" de Mathias Richard,
parmi 100 poètes de 35 pays en 18 langues, 
dont Sylvain Courtoux, Thomas Déjeammes, Eric Duyckaerts, Lili Frikh, Pierre Guéry, Maxime Hortense Pascal, Abderrahim Sail, Frank Smith, Pierre Tilman, Laura Vazquez...

Le livre est disponible aux éditions Bruno Doucey (232 pages, 20€) : 



mercredi 5 août 2015

Improvisation 3. Mathias Richard & Antoine Herran

Antoine Herran (synthé, orgue, machines, voix)
Mathias Richard (mots, voix)


1. Animal 02:30

2. Au revoir 02:42

3. Des alliés nés 02:38

4. Elle pense 01:24

5. Été noir 08:07

6. Illuminé 01:39

7. J'ai un super pouvoir 01:30


9. Vertige 04:38

Improvisé-enregistré (avec un zoom) le 4 juin 2015 aux Studios Decanis, Marseille (France).

"Une explosion de vie" par Mathias Richard & Antoine Herran

"Été noir" par Mathias Richard & Antoine Herran








lundi 3 août 2015