ACTE I
"Je suis dans une salle. Cette salle est presque vide. Je travaille. Dehors, il s'est arrêté de pleuvoir. Devant moi, les numéros 9, 21, 41, 45 ( ce qui fait 116 au bas mot). Je ne pense jamais à rien. Je ne fais rien. Les personnes de cette salle presque vide ne sont presque plus là."
- dit Alexandre, sur son bureau.
"J'oublie la pluie dehors. Je suis heureuse."
- dit Annabelle, sur son bureau.
"Ne faisons pas la paix, encore, une fois. Quelque chose vous échappe ? Nous ne sommes pas dans la bonne chambre. Nous nous répétons."
Alexandre et Annabelle sortent de son bureau et s'en vont dans les bois.
ACTE III
Les arbres, au contraire, ne mûrissent pas. Les fruits mûrissent. Les arbres n'ont pas tous de fruits. Je cherche à m'en sortir, et je ne sais même pas si cela va donner quelque chose d'émouvant. Quelle plaie.
ACTE II
Une sordide plaine de Sibérie, la nuit. J'ai plein de voix dans la tête, qui disent "Ouais, ça vous dit... Bonjour madame... Ca vous direz pas de faire la vaisselle?" Mais ça n'est rien comparé à la neige qui m'environne. "Puante, ça vous dit d'aller aux toilettes?" Pour m'en sortir, je ne dois pas penser. Et je me dis de ne pas être gêné de penser, et le fil ne me quitte plus.
Je me lève. Pas à pas, vers l'avant. Je vois, je le pense, je n'ai pas encore compris qui nous étions. Devant moi, le noir. Mais de ce noir, je n'ai pas tout vu. "Bon, je vais lire". Je vois un petit peu. Et sa façon d'avancer ne m'effraie pas. Je suis une sordide plaine de Sibérie, et je provoque la bourrasque, je tempête mon nom et je crie en avançant.
EPILOGUE ET PROLOGUE
Quand je me parle à moi-même, c'est toujours avec timidité.
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