vendredi 17 avril 2020

2020 : The Year Cyberpunk Broke. Mathias Richard

< < ystème

avec ma main de pain de mouche de mutation Suzuki
putain
j’écris des Poèmes dans le Ciel
Kendall Jenner, Coco Chanel, Charogne
sur les nuages au-dessus de la Mer

à Marseille 
où les gabians m’appellent
Danse-avec-les-rats

je tire les penaltys avec la tête
ouverture définitive
ouverture définitive
ouverture définitive

comme un attaquant au foot mon mental marche au but
faut que je marque des buts, faut que je marque des buts

je fais apparaître un mot
à l'intérieur d'un autre
suis sexe fait mots

Il y a une conspiration pour que je pense, il y a une conspiration pour me faire penser, alors que j'avais juré de ne plus le faire. (M’étais soigneusement organisé pour cela.)
Mais on rend impossible tellement de choses, tellement de chemins, que par défaut, par excès, je me retrouve contraint, obligé de penser. MERDE.

Et à créer, de désespoir, la chapelle Sixtine des mutations : la Machine-Somme. MERDE.

Et à enclencher des logiques futures. MERDE. Poser les bases d’un Univers. MERDE. Imaginer d’autres dimensions. MERDE. C'est ma façon mécanique de penser. MERDE. ENCORE.

La symétrie des cimetières m'attire. La perfection c'est la mort. (Cette dernière phrase faisait beaucoup rire – à mes dépens – mes condisciples de 5eA). 

Devise des speed machines : froides et speed, chaudes et speed, mais speed. Solides bolides purs et durs.

Enclencher des logiques futures. Poser les bases d’un Univers. Imaginer d’autres dimensions.
C'est ma façon mécanique de penser. 

Parfois la vie nous amène dans des moments très sombres où rien ne nous sourit. C'est dans ces moments que peuvent naître les caractères forts qui forcent le destin et l’avenir. Désespérés, prêts à tout.

Enclencher des logiques futures. Poser les bases d’un Univers. Imaginer d’autres dimensions. C'est ma façon mécanique de penser.

Toute postérité est périmée, impossible, risible, on sait que la souffrance est partout, on s’effondre dans le présent. Dans cette chute on supprime involontairement tout ce qu'il y a autour. La souffrance est partout, on peut juste essayer d'y échapper un tout petit peu, de temps en temps, par-ci par-là.

Je me suis caché dans une tête, je me suis caché dans un trou dans la tête. Je n'ai rien à voir avec ma tête mais je cherchais un endroit où me mettre et il se trouve que dans ma tête il y a des trous où personne ne fait attention, où personne ne regarde tellement tout le monde est distrait. Du coup j'ai pu me mettre dans un trou temporaire dans ma tête. Camouflé dedans.

Des putains de gabians m’y font de l'ombre. Des putains de gabians m’y font de l'ombre. Ces oiseaux me distraient. Leurs ombres dans ma pièce c'est comme des lettres qui se promènent sur les murs. Qu'est-ce que vous voulez me dire, les gabians ?

Les gabians sont pas des gars bien. C'est des gars bas. Et les gars bas rient. 
Tu sais pas ce que c'est qu'un gabian ? Ah bon ?
Un gabian, un jour y en a un qu'est devenu mon pote, j'l'ai appelé Gaby.

Les enterrements sont interdits, je répète, les enterrements sont interdits. Toute personne suivant un cortège funèbre est immédiatement verbalisée et arrêtée.

Les imposteurs se reproduisent et s'encouragent entre eux, ce qui fait qu'au bout d'un moment, c'est tout le système qui est une imposture.
Les imposteurs se reproduisent et s'encouragent entre eux, sans garde-fous ni critiques ni limitations (l’esprit critique a disparu, ils en profitent comme des piranhas sur un cadavre de cheval), et ce pendant des dizaines d’années, pendant cinquante ans, ce qui fait que c'est tout un système, toute une société, qui est devenue une imposture. Peut-on d’ailleurs encore parler d’imposture quand l’imposture est le régime même de la vérité dominante ?

Tellement conformistes qu'ils ne savent pas qu'ils sont conformistes. Comme toutes les personnes sous influence, elle va commencer par dire qu'elle n'est pas sous influence. Pour le poisson, l'eau... ça n'existe pas. 

Le monde humain est la mauvaise copie de lui-même.
Les salles de torture y sont luxueuses. Si douces qu'elles servent d'oreiller aux oreillers. Au centre une femme-objet… qui avale des objets. Elle est mignonne, même floue dans le noir. On ne sait plus combien elle a de pensées par seconde. Ou plutôt de stratégies. On ne sait plus combien de stratégies elle a par seconde. Elle est dans une fleur à l’intérieur d’une fleur et elle a une fleur à l’intérieur d’elle et dans cette fleur à l’intérieur d’elle il y a une autre fleur… 

Je me suis caché dans la fête, je me suis caché dans un trou dans la fête. Je n'ai rien à voir avec la fête mais je cherchais un endroit où me mettre et il se trouve que dans la fête il y a des trous où personne ne fait attention, où personne ne regarde tellement tout le monde est distrait. Donc j'ai pu me mettre dans un trou temporaire dans la fête. Camouflé dans la fête. Camouflête ! Cela me sauve temporairement, difficilement. Par une lutte totale pour l’existence, j’échappe ainsi, pour un petit moment, quelques respirations de plus, à l’engloutissement, la disparition sans retour.

Les tempêtes font s'enfoncer profondément les racines des arbres. Bâtisseurs de cathédrales invisibles (inversées) en pleine apocalypse.

Enclencher des logiques futures. Poser les bases d’un Univers. Imaginer d’autres dimensions. C'est ma façon mécanique de penser. 

Aujourd'hui les gens imposent leur parole aux autres, mais sans la partager. 
Merci les téléphones portables. La personne te regarde droit dans les yeux et rit mais elle parle à quelqu'un d'autre dans son téléphone.
En tout lieu, déconnecté des gens qui l’entourent, quelqu'un crie répétitivement "Allô allô !?".

Je suis las, las comme si on avait fait des trous dans mes bras et mes jambes et que la force s’en était écoulée.

La réalité ressemble à une mauvaise simulation. Ainsi dans ce lieu, ce soir, tout le monde ressemble à un robot mal réglé.

Vos vies ne valent rien. Vous êtes juste un espace de consommation avec un ventre et des yeux. (Des tubes de dentifrice mais avec de la merde dedans.) Éventuellement pour certains, votre douleur sera transformée en travail.

Quelqu'un dans ma tête a ouvert une porte. J’y suis rentré et elle s’est refermée.
Derrière cette porte, à perte de vue, c'est de l'herbe. Et de l'herbe, et de l'herbe et de l’herbe, sans un arbre. Quand on est debout là-dessus et qu'on marche, on est seul à dépasser les herbes. Ça fait une drôle d'impression. On s’y sent comme désigné. Au milieu des herbes derrière la porte fermée dans la tête.

Il y a de la poussière à l'intérieur de la poussière. Il faut épousseter la poussière même à l'intérieur de la poussière. 

Les écrans sont l’héroïne des années 2020. Toutes les pensées que nous avons... pour rien. Détraqués par trop de sauts d'un crâne à un autre. 

Certains vont dehors mais pour regarder un écran qu'ils tiennent dans leur main.
Avec ou sans masque, avec ou sans confinement, avec ou sans pandémie, certains sont toujours aussi cons. Même avec une sortie limitée à quelques mètres et quelques minutes par jour, ils la font toujours les yeux rivés sur l'écran d’un smartphone, en marchant comme des robots sans regarder autour.

Tu mérites le contrôle qu'on exerce sur toi. You deserve control. Tu mérites d'être contrôlé. Tu mérites d'être commandé. Ordonné. Dirigé. Programmé. Tu le demandes, à être contrôlé. Tu mérites le contrôle.

Toujours la pensée (torturante) que je devrais être quelqu'un d'autre (que moi).

Il est mort à un moment où tout le monde était occupé et personne ne s'en est aperçu, ni sur le moment, ni après.

Tu es dans un endroit où tes amis organisent une fête à laquelle tu n'es pas invité, même ta petite amie y est invitée, et pendant des jours, jour et nuit, tu les entends bruyamment préparer cette fête, cette fête à laquelle tu n'es pas invité.
Tu n'en dors pas, tu ne peux rien faire, et tu dois juste attendre, qu'ils aient fini cette fête formidable, à laquelle tu n'es pas invité. La vie c’est parfois ça.

On n’a qu’une vie. On peut pas être « moyen ». On ne peut pas !

À chaque étage de l'immeuble, une pathologie psychiatrique différente. Une vraie coupe à l'attention des étudiants, un véritable immeuble de démonstration, un florilège de folies, comme une maison témoin mais pour les pathologies mentales.

Le mutantisme est une mutation du cerveau. C'est en fait plus concret que je ne le pensais originellement. Certains mutantistes ont réellement une mutation du cerveau, et s’adressent à d’autres qui ont des mutations dans le cerveau. Le temps le montrera !

Sidération générale. Explosion au ralenti. La mort et la douceur sont partout. Le son attire le virus, il faut rester en silence complet. L'année 2020 n'aura pas lieu. Combat d'infirmes dans une maison qui brûle. Alien amateur créavirus. L'enterrement des perceptions, tout se ferme. Tout ce qui n’est pas permis est interdit. Sauver des vies convainc enfin tout le monde de la nécessité morale de la mort sociale et de notre esclavage. Nous sommes un bug, ensemble ! Nous sommes un futur, un ! Non nécessaires = interdits de déplacement, interdits de travail, interdits de rencontre ; interdits à toute promotion sociale, et interdits à la reproduction. Vies sans issue.

Je suis sexe fait mort.

Je t’écoute. Ce que tu dis, c’est dans l’air, ça sort de toi, mais c’est comme sorti de moi aussi.
Depuis ta tête je vois la mienne. Depuis ma tête tu vois la tienne. Et nous avons perdu tant de respirations. Même le temps nous a perdu.
Il y a beaucoup de vagues humaines qui se suivent et qui ne se ressemblent pas, vague de culpabilités, vague de responsabilités, vague de regrets, vague de conseils...

Nous sommes nous. Vous êtes vous. Elle est elle. Tu es tu. Il est il. Elles sont elles sont ils sont elles. Ils sont ils sont elles sont ils. 
Je suis tout moi.
Tu es tout toi. 
Elle est toute elle, il est tout lui.

Marcher dehors m’a fatigué les yeux, je ne suis plus habitué à voir autant de réalité.

C’est Carnaval dans la rue tout le monde porte des masques maison ! Des masques de protection respiratoire, et des lunettes noires réfléchissantes. Impression d'être en pleine soirée électrogoth. 2020 : Cyberpunk a gagné.

Le drapeau flotte sur Pôle Emploi. Je répète, le drapeau flotte sur Pôle Emploi !







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