the drone writings experiment, 2006 :
« je n'ai pas quitté la pièce, ou ses abords, depuis cinq jours. ils m'apportent à manger, je dors sur le sol, en chien de fusil, quelques minutes à chaque fois. j'ai demandé à Bastard de dépendre les toiles. elles ne me dérangeaient pas, mais j'étais parvenu au terme de leur contemplation. je ne les voyais dès lors plus que comme les moignons du monde, des membres dotés de terminaisons préhensiles que le peintre aurait tranchés afin de préserver le spectateur
l'être humain
de l'emprise dont il est d'habitude l'objet – derrière le tableau. mettre à nu ainsi, éviscérer les arcanes coercitives de l'extérieur
de sa tête – une autre pièce dont le crâne est les murs »
se défaire des éléments et des cadres. s’éloigner des murs de la pièce.la pièce, cellule de la ville, terminaison des nerfs, des couloirs, des artères. au centre, s’éloigner et se défaire des lignes et des démarcations, des arêtes et des tuyaux. au centre les murs s’estompent, la membrane protège, délimite l’espace de la dé-délimitation, le crépuscule de l’objet, des repères du décor. la perception immédiate affranchie de ces contraintes matérielles et autres contingences normatives ambiantes, c’est un champ libre, vierge de contenants, qui s’offre. y déverser dès lors son contenu mental, y épancher la pression témoignante de celui-ci, ses propensions poétiques, dans ces conditions de l’avant-formulation, là où aucun réceptacle ne s’offre à ses pensées. dans cet espace avant les murs, avant l’objet, avant le langage, où pourtant l’intériorité s’extériorise, s’efforcer de dire, de retranscrire, d’une autre manière, plus fidèlement, sa vision.
plus fidèlement, comme une enveloppe fine, un autre cytoplasme, épouserait les contours fluides et fuyants du nouvel exprimé. comme un nouveau langage qui happerait ce signifiant défait de son idiome dans les affres d’une hypothétique traduction. immergé dans des drones amniotiques, s’expérimenter, dans ces notes primales déliées de leur générateur et délitées dans l’air, flux sonore élémentaire. qu’il soit enveloppe infrabasse ou particules électro-noisy épileptiques, le son est le catalyseur idéal pour la dissolution des pourtours, le lubrifiant parfait pour l’émergence d’un nouveau vecteur créatif, cet autre langage brigué.
this is drone writings.
samedi 7 mai 2011
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