jeudi 30 octobre 2014

v.u. 075

Est-ce que l'espace peut craquer ? Mathias Richard


Est-ce que l'espace peut craquer ? par Mathias Richard 

Ce texte fait partie d'une série de 5 textes pour la lecture-performance
créés à l'occasion de la résidence "L'espace entre"
à l'Asile 404 (Marseille), en octobre 2014


Photo : Thomas Pailharey
prise lors de la soirée "Space is the place"
le vendredi 24 octobre 2014
à l'Asile 404 (Marseille)


"Est-ce que l'espace peut craquer ?"
fut lu-performé par Mathias Richard ce soir-là
en compagnie d'une dizaine de musiciens

ainsi que le mardi 28 octobre 2014
en compagnie du très original guitariste électrique Jean-Sébastien Mariage


lors de cette soirée :

mardi 28 octobre 2014

Brain.Balls





Time.Freak


 

mutantisme 1.2

go, go for it




mutantisme : PATCH 1.2
livre collectif (30 participants)
en préparation
Editions Caméras Animales

lundi 27 octobre 2014

dimanche 26 octobre 2014

Synth.goDs

L'éthanol angélique


L'éthanol angélique, une bien austère compensation qu'on vante dans les carrés.
C'est un peu comme manger des fruits avec sa bite...
En boîte avec des thons, cinq par jours c'est presque pas assez.
Comment ça je bois pas assez vite ? Va te faire flouer.
Compenser quoi ? Pour compenser qu'on pensait pas.
Qu'on pensait pas au disque d'or ? T'en pensais quoi ?
Je m'en branle la bourse maintenant qu'on a des disques durs.
Je compense, et toi ?
L'amour qui dure c'est pour les moines, l'amour qui mord c'est pas pour moi.
J'expliquerai bien à un chaton comment s'y prendre avec sa vie :
C'est mort mon petit gars, t'en aurai même pas envie.
Tu m'arranges bien avec tes histoires de destin toutes moisies...
Apprend moi plutôt à décoller de mon ordi.
Cellule primaire, école carcérale. J'irai enseigner du death metal.
Une belle vigile dans une cuillère, prête à se faire chauffer au briquet.
Sérieux, c'est le plus beau riff de l'album photo de ta grand mère !
Tu lis l'avenir dans tes peaux mortes, il y a un criquet qui se paye ta tronche.
T'as l'air d'un beau félin tout dépressif qui miaule souvent pendant la nuit.
Un bon coup d'huile d'olive directement dans les bronches.
Il y a pas à dire, ça te réussit.
J'éteins ma tête avec du fric : je ressens trop bien ma vie via l'Amérique.
Attends voir... J'étonne ta mère avec mes dents sur son soutif.
Sensationnel le vide voulu, c'est comme de l'ADN mal crypté dans le cul.
Sois pas gêné de ton portefeuille, c'est même pas le tien.
Tes beaux yeux bleus, tu te les gardes dans un bocal.
C'est ta conscience qui présage bien ta chute parfaite comme un mannequin.
Le clip qui plait s'applique sans peine : je fais la même, même pas en vain.
T'arrives pas bien à crisper court, tu relaches ton souffle au moindre coup.
Le chien d'amour, le plein d'épices.
l'amorce du vice, le pain d'hospice.
L'échange raté, le fluidé versé : ça t'apprendra à trop discutailler.
Tu mâches tes mots c'est du pain rance, tu t'en mets bien trop plein la panse.
L'arnaque multiple à sens unique c'est pour les braves, pas pour les flics.


Hés.Osc


Au fond c'est frais mais ça vacille, j'hésite comme une coquille entre deux nids. J'y perd les prises, je sens pas tout.
Garder la pêche c'est peut-être plus simple, avec un bel abricot jeune et bien juteux ?
On admire pas mais on respecte, on décortique avec une main : joli casse tête.
Facilité, vivacité, ça sort d'où ? Je pique la proie propre c'est pas malin.
C'est pas malin mais c'est plus juste qu'on y pensait, retour de flamme : petit briquet.
Ça c'est comme ça : c'est plus récent, ça plombe l'ambiance mais c'est rentable.
Avant encore il y a l'autre histoire, l'espoir futur du fond des coeurs.
Rêverie futile comme un grimoire. Un fruit soleil, genre melon d'or.
Comment passer de l'oeuf à la poule ? Il suffit pas de le faire éclore : ça serait trop simple et on se ferait chier.
Princesse captive, Donjon ouvert : on y tremperai même pas l'oreille pour s'amuser.
Dragon péteux qu'on éxecute avant la foudre.
Petite poupée sur un coussin, fragile-docile qui ondule bien.
Cafard crasseux auquel on pense même pas.
J'irai mentir au fond des vases en éspérant qu'aucune réponse en sortira, avant le coucher derrière les bois.
Vision subtile, avenir coquin ? Elle s'imagine entrelacée même à l'abri des péruviens.
Moi sur la route, on avance bien.
Patience maline, je tire des pièces et traces des signes sur un écran.
Ça synchronise un peu trop bien, ça devient presque flippant.
Faut ralentir ? La toile très fine il faut que tu la détisses !
J'oscille entre la perfection craquante et la beauté qui vient plus loin.
Deuxième centrale : énergie pure. L'intimité se déclenche pas s'il y a l'armure.
Une mauvaise fortune c'est comme un destin en papier, ça se commande par téléphone.
Heureusement j'ai tous les catalogues, sauf le dernier.
Patience mobile, tourniquet vaste, les mots s'empilent et comptent le beurre.
Tu relèves la tête tu perds le nord, une feuille qui tombe rattrappe les mots.
L'envie pressée, la peur au ventre.
T'imagines si elle fait tout comme demandé ? La précision chirurgicale, la pression monte, le stress décale. De toute façon ça peut que fonctionner.
Comment savoir un truc pareil, sans un indice, sans une logique qui fait raison ? On y croit pas tant que c'est pas vrai, c'est très très con mais putain c'est réel comme un trèfle (au moins).
Vertige de têtes, situation : je me tisserai bien un petit cocon.
Je décommanderai bien la fleur vivante pour le moment. Prochaine saison ça m'étonnerai que ça soit déja fanné.
Mais le coin de l'œil, le coin de la bouche, restent activés. C'est sans sommeil qu'on apprend à se résister.
Je perd le fil, les avions tracent. Trace de vitesse, descente vivace.
Pourquoi musique toujours, jamais ? Ça sort filou ça prend les globes, y en a marre à la fin.
Je décolle mes ongles avec la lune, la porcelaine me fait vibrer.
Résiste pas, détend les nerfs : l'organe crispé te met la misère.
Elles chantent au loin, elles dansent pour moi, juste derrière.
Si j'y arrive pas je sais plus quoi faire.
Le chat soyeux, le bel oiseau couleur : comment mimer l'envie duelle sans faire le bruit qui défonce tout ?
J'irai bien manger une pizza, et siroter un verre de miel.
J'irai tater du bout des doigts la douce ficelle.

Le rat biomécanique


Le rat biomécanique s'amuse tout seul dans sa petite boîte.
Je lui ai laissé un morceau de fromage usb à grignotter, pour faire semblant.
Il s'est rarement aussi bien porté, vous en faites pas.
Mignon craquant, je le garde entier pour le salon des amatrices de bel ouvrage : Finement fini, fraichement fiché.
La pulsation du processeur fait ce petit bruit particulier : comme une coccinelle qui fait un voeu sur un morceau de papier.
Je chéris bien mes artifices, il me le rendent au cent-millième, c'est le plaisir des gens jaloux qui rendent la vie un peu moins morte.
C'est la tension quand on s'expose, le rire couiné des connaisseurs me fait douter des précisions pourtant palpées.
Le coup fameux des xyloflûtes désaccordées, le salto désarticulé et puis l'hypnose rhizoscillée : tout y était !
Pas convaincus ?
Le charme opère pourtant sous les pupilles d'une très jolie fleur organique.
Merde, son chihuahua métatronique me colle la frousse jusqu'aux principes.
Rencontre innée, la connaissance des morts passées.
L'approche rusée, en courte laisse maintenir le raton écarté.
Finement capté, le regard clair m'apprend l'avenir dans un diamant.
Picottent synapses les cristaux blancs, c'est bien mon cas mais je suis pas le seul dans l'embarras.
Le rat songeur, le sas rongé, l'acide rongeur m'évite le flip articulé pour un moment.
Compatriote qui prend la fuite, clébard déboule et claque ses boules, c'est un classique.
L'enlace du déséspoir, le calin qui déçoit. Putain c'est trop bizzare, pourquoi ça me fait même pas un petit peu froid ?
L'artificier des sentiments me fait triper.
En plus lui aussi je l'ai déja rencontré.
Il y a un petit truc qu'on comprend pas, un petit renard ou un oiseau qui fouine doucement dans les thorax, c'est comme du réchauffé.
Un verre de sax.
J'ai vu des trucs quand je me faisai chier, en train de souder d'inutiles structures abimées, vapeurs dans le nez.
La cabane motorisée qui s'échappe vite de l'occident.
L'amour aventurier, un peu douillet, un brin vaillant.
Mémoire qui flanche, prénom perdu dans un brin d'herbe.
Une planification absurde prend forme et s'articule, tel une boîte belge dans laquelle on ose pas piocher : trop de chocolats pas proposés.
Soirées croisées, murmures s'échappent, question bizzare et puis le tactile qui pète un cap.
La poudre aux yeux et les visages creusés qui s'indignent chacun à leur tour.
Gênante poussée d'adrénaline un peu trop fraiche, un flocon de neige qui fondrai même pas dans un four.
Un engrenage qui s'enclenche plutôt bien huilé, bien salivé, ça donne un autre coté qui coince : Dans les rouages microscopiques, le petit gravier.
Caillou crasseux qu'on alimente, la machinerie rouillée tiendra vraiment plus très longtemps.
Un chocolat tombé de la boîte, qu'on avai même pas remarqué : j'y croyai pas tant que c'était pas si compliqué.
Si c'est gratuit, on m'assure qu'il faut pas gâcher.
Mon techno-rat se jette dessus, en une bouchée le gobe tout cru.
Remarque, il parait que la valeur des entités dépendrai parfois du prix à payer.

Pile ou face

Cascade


Un jour j'ai vu une cascade, sauf qu'à la place de l'eau c'était du gras.
Du gras de porc, du gras de cochon, du gras de jambon.
C'est pas une image, juste une légende qui parle du reste en général.
Alors le mec il retient sa respiration et puis il plonge dedans.
Comme ça.
Le truc c'est qu'il reste dedans super longtemps avant de ressortir.
Et puis au final il ressort même pas.
Genre il reste en apnée dans le gras.
Pendant toute sa vie quoi.
Sérieux.
Et c'est tout en fait.
Il y a même pas de suite.
C'est fini.
Il meurt pas , non non !
Non, il reste juste en apnée dans le gras de porc, dans le gras de cochon.
Il baigne dans le jambon.
Et le pire c'est qu'en verité, c'est tant mieux pour lui.
On devrai tous être jaloux.
Voila.
Mais le mec c'est pas moi hein...
De toute façon dans le gras il y a rien pour écrire, alors.
Bref c'est tout.
Ça t'as plu ?
Moi ouais.

samedi 25 octobre 2014

"NON MEC HOLLANDE N'EST PAS UN DUDE"



En réponse à cet article.

Non mec
Hollande n’est pas un Dude
Hollande est mou du genou
Il ne connait rien
Au système d’exploitafion GNU
Dites “gnou”
Hiboux, genoux et cailloux
Dans sa gueule
Car c’est bien le roi des “Enculés!”
Et rien ne rime avec ce mauvais lait

Non mec
Hollande n’est pas un Dude
Hollande est le totem banquier
Des übber-bobos
Un gros babar des feu socialos
A la lèche des patrons du MEDEF
Qui donnent pas beezef

Non mec
Hollande n’est pas un Dude
Même pas pour un kopeck
Et pour les habitants de Gros Land
C’est une lande

Non mec
Hollande n’est pas un Dude
Juste un vieux bandit
Pourri au service
Des dictateurs
De tous les vices

Non mec
Hollande n’est pas un dude
Hollande c'est Achille des gros talons
A la botte des winneurs
Comme feu Sarko et ses faux jalons
La Chine les dictateurs
Comme feu Chichi
Avec ses emplois virtuels
Pour des cons
Eux bien réels

Non mec Hollande n’est pas un Dude
Pas plus que feu Mité-rang
Qui suckait les ortolans
C’était festif pour les vieilles pies
Déjà Bétancourt & Cie
Mais pour les petits loosers
Les oiseaux aux fourneaux
Ils étaient marinés à la peur

Non mec
Hollande n’est pas un dude
Pas plus ni moins
Que le prochain président2merde
De la feu 5eme république2merde
De l’Europe2merde

La Merde
La Merde
ça rime seulement avec
Toute cette MERDE

Non mec
Hollande n’est pas un dude !
Et si il fallait faire dans le journalisme bobo
mou comme lui
Alors Danièle Conne-Bandit serait
plus un vrai faux Dude
Nicole-4$$ Hulot comme dit La BS
avec qui je vis dans un hublot

La politique n’est pas pour les Dudes
Cons-promis et tentafions
A tous les étages
A part l’Abbé Pierre
Mère Teresa
et Gandhi

Les autres tous
Des bandits
Des escrocs
Aux longs crocs
Suckers de l’Humanité
Cancer de la planète
Mère ils veulent la crever
En brûlant tout le blé

Non mec
Hollande n’est pas un dude
Et c’est TH en mode Walter
Qui te le spamme bien vénère.

Non mec
Hollande n’est pas un Dude

Non mec
Hollande n’est pas un Dude

Non mec
Hollande n’est pas un Dude...

Fist Thigh I

vendredi 24 octobre 2014

ULTRAVORTEX Episode 1 : De la nécessité de sauver le démon qui se cache au fond de chacun de nous (ULTRAVORTEX : Les dernières nouvelles du Vortex)




ULTRAVORTEX - Episode 1

De la nécessité de sauver le démon qui se cache au fond de chacun de nous


« Je ne m'arrêterai pas avant d'être devenue aussi célèbre que Dieu » - Madonna


Le soleil avait frappé un peu fort à l’heure de l’apéro. Charlie Runkle, l’agent des stars, n’en cru pas ses oreilles. Le prochain concert de Madonna se terminera sous une douche de sperme, prodiguée sur la chanteuse bionique par une délégation de moines de Shaolin. ll fixait l’écran en ravalant des bulles de mousse à la saveur de Mojito.

Du côté Tokyo, la Gouvernement Toshiba/TDK/Toyota avait remplacé les concours de bite par des épreuves d’éjaculation en longueur. Avec un peu de chance et des valises de dollars placées dans les bonnes mains, la discipline deviendrait Olympique avant 2030, de quoi faire irradier la culture Nipponne à travers les âges et baiser ces enculés de Chinois sur leur propre terrain.

Dans le train de quatre heures quarante-quatre ; à côté de moi, une femme secrète. Une brune en noir et blanc sur laquelle se reflète la lueur de mes rétines. Elle m'envoie une cigarette à demi-éteinte sur le plexus et me lance : « Vous êtes morte ».
Je la regarde l'air interloqué.
De son sac, elle sort un certain nombre d'objets, dont la photo d’un souvenir de jeunesse, et surtout un tee-shirt rouge aux grosses lettres blanches. Je comprends pourquoi elle me donne ces reliques, et surtout pourquoi elle se fait si insistante. Il s’agit de Pamela Ebola, la célèbre actrice et chanteuse du groupe EBOLA BLASPHEMIKA.
Près de vieux entrepôts abandonnés et d’épaves de voitures - très éloignés de la ville, j’attends. Habillée d’une sorte de blouse blanche qui ressemble à une tenue d'infirmière, Pamela semble avoir des soucis pour installer je-ne-sais-quoi. Une femme qui passait par là a décidé de l'aider. Seulement, Emma se retrouve attachée sur une table d’opération. Son rôle : regarder la télé située sur le mur et prévenir lorsque l’image sera nette.
Emma - toujours attachée - commence à voir une femme nue sur l'écran (une vidéo enregistrée). Emma n'appelle pas immédiatement. Emma est intriguée par l'image, la femme de la télé a l'air d'être prisonnière, et, Pamela (toujours dans la vidéo) écarte les cuisses de la femme, commence à lui les découper dans le sens de la longueur. Emma se met à hurler quand elle réalise enfin le piège de l’image. Plus tard, bien après que Pamela ait fini son opération, je me réveille, je suis Emma, je ne l’ai compris qu’au moment où l’écran s’éteignit. Je ressors des bouts de métal cassés, un collier avec des perles et un tas d'autres objets de mon corps, son offrande à une morte.

La base du Jeu, c’est de rester en vie le plus longtemps possible.

Walter Van Der Mäntzche, barman au VORTEX, a entendu dire que les conductrices de Mini Cooper sucent en gorge profonde et avalent sans broncher. Son patron lui demande si un concessionnaire pourrait lui confirmer l’info. Et l’autre qui continue à hurler dans le carré VIP. « DON’T TRY DON’T TRY DON’T TRY »
(un coup de laser dans les yeux pour changer d’ambiance)
— Suffit pas d’se cramer les doigts, les foies, les bras, le fin fond du cervelas… hurla ce fils de pute de Kevin Bukowsky.
(une coupe de Champagne pour calmer la transe)
— Y’a que les anges qui peuvent se cramer les ailes !
— Tu n’écris qu’à propos du sexe, du suicide et de la difficulté de vivre dans un monde qui te demande de passer huit heures par jour derrière un bureau…
(un ange passe l’entrée de la discothèque)
Le poète répond : « Va te faire enculer ».
Ce n’est pas juste une question de culture, tout le Système tend à ce qu’une information soit comprise par tous les habitants de la planète. Ce n’est pas que le cheval soit un mauvais symbole, c’est que l’on ne pouvait quand même pas obliger les choristes à sucer un cheval sur scène ? Quoiqu’un compromis reste possible... l’Organisation Acapulco Gold propose de les faire chanter dans des micro-pénis de poney. Sans une solution choc, la carrière de Lady Gaga pouvait s’arrêter nette. L’OAG pouvait reprendre le fil de ses activités courantes, les paris sur les marchés financiers et le développement de son réseau d'hôtels de massage en Extrème-Occident.

BREAKING NEWS : Une équipe de chercheurs déclare avoir retrouvé une chaussette perdue par Elvis Presley le 29 Novembre 1976 dans un hôtel de San Fransisco. La Fraternité MEMPHIS PRIMA MATERA se déclare favorable à l’étude de l’authenticité de la relique lors de son prochain Congrès Annuel.
Il leva les bras vers le ciel tel un Ted Bundy interpellé par ses démons et enchaîna :  «  Et la conscience ? Qui êtes-vous pour dire que vous êtes plus conscient qu’un trisomique, qu’un chien, qu’un arbre ou qu’une pierre ? Vous êtes plus complexe sans doute, mais conscient, laissez-moi rire : HA HA HA  ». Le Dalaï-Lama avait totalement pété les plombs en répondant aux questions du robot-présentateur de CNN.

Situation délicate : Une femme (connue (dont nous tairons le nom (bien que personne n’ait eu l’occasion de lui demander son autorisation))) chez le Docteur. Secret médical oblige (nous ne parlerons pas de …).
La femme : il y a comme un antivol coincé dans ma cicatrice.
Le Docteur INTERPOL (impatient) : comme ceux des vêtements ?
La femme : trois points sutures, trois bons de réductions chez H&M.
Le Docteur INTERPOL : et vous pensez aux soldes ?
La femme (pleure) : j’aimerais surtout pas que ça sonne, j'ai essayé de retirer la puce de ma cicatrice mais elle est coincé dans une des sutures.
Le Docteur INTERPOL (inquiet) : je dois vous avouer une chose au sujet du rituel de la couture des bouches gonflantes.
La femme (en admiration) : !
 Le Docteur INTERPOL : Voila, un garçon de ma connaissance s’approche et me coud le visage avec du fil de cuisine. Le front et les tempes. Je sais que ce qu’il vient de faire est grave. Ma secrétaire le chasse de la maison. J’essaie de retirer le fil tout doucement mais ça me fait très mal et le bas de mon visage gonfle à un tel point que j'ai du mal à parler. Je vous en dirais plus à la prochaine consultation.

Et soudain : des coups de feu. L’homme cagoulé veut prendre le bus en otage, prêt à se faire sauter la cervelle à coup de calibre 12. Les passagers descendent, tous, sauf moi. Il conduira le bus jusqu’à ce qu’il tombe en panne sèche, jusqu’à ce que le Monde oublie ses crimes, jusqu’à ce que je devienne complice de son érotisme de preneur d’otages.
Docteur INTERPOL doit prendre la fuite. Traqué par des bouchers réunis en un groupe de tueurs armés dans l’hôpital psychiatrique Nikola Tesla - un labyrinthe. Traqué comme un gibier dans son propre piège psychotronique, l’étau se resserre. Sur le toit, au dernier étage, des mecs avec des tenues blanches de mecs qui découpent la viande de mecs eux-mêmes en tenues blanches. Tous portent des lunettes noires, même les morts.
Surtout les morts.
- Détermination terrifiante et organisée.
Dans ces conditions, la défenestration devient un plaisir d’esthète. Pas le temps d’y penser qu’on lui enfile  un sac poubelle sur la tête. Une fausse ambulance l’attend en bas. Un spectateur nous raconte la scène, son coeur s'accélère et la dernière image du film se pose sur les lunettes des tueurs cherchant des témoins avec leurs regards précis et implacables. Le spectateur, lui, se fond dans les murs, se prostre dans la contemplation de son Moi profond,  s’explique explique que cette construction est vivante, dangereuse, qu'il se passe des choses qui font peur aux gens, c’est bien pour cela qu’on enferme les fous ici, personne ne croira ce qu’ils voient, pas plus eux que les médecins : d’anciens alcooliques en réinsertion habillés de blouses blanches.
« Ca n'existe pas », dit-il, dans le sens où ça n'existe pas signifie : «  La construction est vivante ». Même les significations divergent, il suffit de le dire pour que la porte se déforme comme une bouche et qu’apparaissent des bras qui l’aspirent.
ICI : Trou noir !
Nikola Tesla se réveille dans un lit, un lit qui bouge sous lui pour lui faire sentir qu’il est prisonnier. Le matelas, les draps, frissonnent. Il veut dormir, alors le lit le jette sur le sol. Il est inutile de lutter contre une prison qui ne cessera jamais de vous avaler pour mieux vous recracher.
Le Docteur vient à sa rencontre, en « ami », pour enterrer un truc sous le parquet, au pied du lit : un squelette de buffle portant encore de la chair sanglante sur les os. Sa tête est enroulée d'une étoffe noire et deux cornes d’or. Le trou ouvre la porte vers une tour, elle même menant au Puits aux Messages, un trou sans fond où s’accumulent des tas de livres et un parchemin enroulé avec de la peau. Nikola Tesla déroule le parchemin qui lui était destiné. Le message disait : « Tu vas mourir le 9 »
— Quel jour ? quel mois ? quelle année ?
— Le Rayon du Destin, vous connaissez ?
Une porte se ferme.
— Encore une de vos chimères, Docteur…
—  Et l’oeil de l’Ancêtre, vous ne pouvez plus dire que...
Une nouvelle planète violette tachetée de noir se tenait à côté de la Lune. La première du système. Une nouvelle lune apparaît au dessus du Soleil Noir (encore plus choquant). La rencontre provoque un faisceau lumineux violet avec une bande noir au milieu dans l'espace que l’on ne peut suivre qu’à une vitesse démesuré pour finir sur le Soleil qui se met à perdre ses flammes pour revenir à son état de cailloux grotesque. Du haut de la galaxie, l’explosion ne laisse aucune zone d’ombre.
—  Je crois qu’il était nécessaire de sauver le démon qui se cache au fond de chacun de nous.

https://twitter.com/doubles_v
http://www.doubles-v.com

jeudi 23 octobre 2014

Je suis devenu la nuit même

Pendant des années, je vivais la nuit.
Je dormais le jour, je travaillais la nuit. 
Le matin c'était le soir, la nuit c'était le jour. J'ai vécu dans une longue nuit. J'aimais la nuit, je me baignais de nuit. Je connaissais des gens, de nuit. Je respirais la nuit. Je, recherchais la nuit. Je suis devenu la nuit, je suis devenu la nuit même. J'étais dans une longue nuit. Je vivais dans une longue nuit comme dans une cave. Une nuit sans fin, j'ai vécu dans une longue nuit sans fin de plusieurs années. J'aimais la nuit, je n'aimais pas la nuit, mais la nuit était là où je vivais, la nuit était, mon élément, la nuit était mon jour, la nuit, la nuit était, était la vie, la nuit était simplement ce que je pouvais vivre. Voilà, le reste n'existait pas, j'étais la nuit, j'ai vécu dans la nuit, et aujourd'hui je veux que ça s'arrête, je veux vivre dans le jour, je veux vivre dans le soleil. Je, je veux vivre dans la lumière, je veux que le jour soit le jour, et que la nuit soit la nuit. Je veux que le jour soit le jour, et que la nuit soit la nuit. Je veux que le jour soit le jour, et que la nuit soit la nuit enfin. Je veux que le jour soit le jour enfin. Je veux vivre le jour, je veux voir le soleil. Je veux, je veux respirer le matin, je veux...

Je sors de la nuit, j'ai vécu dans la nuit, j'ai vécu une longue nuit. Je me réveillais, c'était le soir, et la nuit était mon jour.
Pendant des jours, et des semaines et des mois et des années comme ça, toute ma vie comme ça, la nuit était mon jour, je vivais la nuit, je vis la nuit, je travaille la nuit, je rencontre des gens la nuit, je fais tout la nuit, je me couche quand le soleil vient, et ça pendant plusieurs années, j'ai vécu dans la nuit, la nuit était mon jour, la nuit était ma normalité. Ma peau était nuit, ma peau était nuit, mon cerveau était nuit. Mon sexe était nuit, tout était nuit en moi. Je suis devenu une nuit, je suis devenu une longue nuit, je suis devenu la nuit, je suis devenu la nuit même. Ma peau de nuit, mes yeux de nuit, mon écriture de nuit, mes mots de nuit, ma bouche de nuit, mon sexe de nuit, mes pieds de nuit, je marchais la nuit, beaucoup je marchais, je sortais, je marchais, j'écrivais, je vivais la nuit, je travaillais la nuit, je travaillais la nuit, je vivais la nuit, je mangeais la nuit, la nuit était très longue, je recherchais les nuits les plus longues, et j'ai vécu dans une nuit longue de plusieurs années, de plusieurs années, je sors, je sors, je ne sais pas si j'arrive à en sortir, d'une nuit, de plusieurs années, mais aujourd'hui je veux, changer, aujourd'hui je veux que, je veux que le jour, soit le jour, enfin, aujourd'hui je veux, que le jour soit, la lumière, enfin, aujourd'hui je veux vivre, dans la lumière, je veux laisser ma peau de nuit, derrière, voilà.

J'étais devenu la nuit même, je suis devenu la nuit même. Je me suis englouti, moi-même. Je me suis englouti moi-même. Aujourd'hui, ma peau, de nuit, est blanche, et je veux... Je sors d'une grotte, je sors d'une longue nuit, de plusieurs années, je veux en sortir aujourd'hui, je veux vivre, dans le jour. Je veux vivre dans le jour. Je veux vivre dans le jour. Je veux vivre dans la lumière. Je veux voir la lumière sur les feuillages. Je veux voir la lumière sur les feuillages dans le vent. Je veux voir le bleu du ciel. Je veux vivre dans le jour. Je veux vivre dans la lumière. Je veux vivre comme tout le monde. Je veux vivre avec les humains. 
Je veux,
devenir le jour.
Je veux,
devenir le jour même.
Je veux,
vivre dans le jour.
Que le jour soit le jour,
que la nuit soit la nuit,
que le jour soit le jour,
enfin.

mercredi 22 octobre 2014

mutantisme 1.2

go, go for it




mutantisme : PATCH 1.2
livre collectif (30 participants)
en préparation
Editions Caméras Animales

mardi 21 octobre 2014

Mutantisme dans la revue pédagogique Dialogue n°153



"Vers l'atelier mutantiste"
par Méryl Marchetti







"Rencontrer Mathias Richard, et le Manifeste mutantiste"
par Josette Marty




Textes parus dans la revue pédagogique Dialogue n°153 (juillet 2014)
(Groupe Français d'Education Nouvelle)


v.u. 073

Crise de tristesse et hurlements

  -je hurle dans la nuit, qui est terriblement sombre dans les coins
  je hurle pour tuer le noir dans les coins
  pour étendre mon son ma voix
  cartographier les murs
  connaitre tous les trous -that’s what she said-
  dénicher des interstices le mal le noir l'inconnu
  avec ma voix
  je fais la marée de son pour nettoyer la ville
  je hurle et on me demande ce que j'ai, si ça va
  on a l’air inquiet pour moi
  et je hurle que ÇA VA
  QUE TOUT VA BIEN
  qu’on me laisse hurler que je ne reste pas
  que je ne fais que passer
  je hurle et je me secoue comme un chien
  j'ébroue mon cri contre les murs
  je fais la carte de la ville
  pour purifier l’inconnu
  faire sortir les cafards des trous
  et les écraser en sautant dessus
  -en ce moment tout est juteux-
  that’s what she said
  et je laisse mes empreintes jaunes sur le sol
  et les murs repeints
  en bleu nuit-