Constat liminaire
Le multiprocessing
consiste à faire exécuter des calculs à plusieurs microprocesseurs
informatiques afin d'améliorer les performances du traitement. Un problème est
ainsi résolu plus rapidement par une configuration multi-processeurs que par
une configuration mono-processeur ou, en d’autres termes, pour un même laps de
temps donné, la configuration multi-proc accomplira plus de calculs que la
configuration mono-proc. Mais le multiprocessing
est d'autant plus intéressant dans le sens où il ne consiste pas en une simple
addition des microprocesseurs qu'il met en jeu. La mise en commun des capacités
de « calcul » génère une valeur ajoutée, un facteur supplémentaire
qui fait que le gain global obtenu par le passage d’une configuration mono-proc
à une configuration multi-proc est supérieur à la simple multiplication des
performances par le nombre de processeurs.
Proposition
Le multiprocessing
peut être appliqué à des cerveaux : cela est généralement appelé "travail
d'équipe" ou "collaboration". L'on sait les avantages de ce type
de travail pour résoudre plus efficacement, plus rapidement des problématiques
techniques, lesquelles auraient même pu paraître insolutionnables (dans un laps
de temps raisonnable) si elles avaient été confiées à un seul individu[1].
Le mutantisme ne recherche pas la performance productiviste
d'obédience capitaliste (équation de type : temps = argent). En revanche, il
lorgne sur la notion de performance pure, d'orgie créatrice (créer comme un porc). Le multiprocessing
mutantiste est la mise en commun de cerveaux créateurs : création d’une
grappe (cluster) de cerveaux.
Bienvenue dans le
ClusterLab, laboratoire d’idées et de créations.
Clusterfuck de
possibles
S’il n’est sans doute pas envisageable de quantifier le gain
du multiprocessing cérébral, il est
certain que l’augmentation du potentiel de création se traduit par une
multiplication des possibilités (ce qui relègue de fait au second plan la
notion de gain en productivité et en temps). La grappe de cerveaux permet
d’atteindre des rivages que l’on ne pourrait atteindre seul. Naissance d’une
solidarité créative mutantiste. Le clusterbrain met en parallèle des cerveaux
créateurs, mais il provoque également l’injection dans la boucle des grains de
folie inhérents aux artistes impliqués, avec le risque qu’ils se retrouvent
amplifiés par la dynamique de la grappe (clusterfuck) et provoquent
l’ex-/im-plosion du système entier (cf. l’histoire de nombreux groupes de
musique).
Créations de super-cerveaux : attention à la sensation
de manque, d’incomplétude, lors du split (programmé ou forcé) de la grappe.
Perte de la capacité à embrasser certaines zones de créativité qui redeviennent
inaccessibles voire inconcevables.
Mitose du cerveau
A défaut
de grappes de cerveaux, mitose du cerveau en plusieurs pseudo-cerveaux. Existences
multiples (en une) : 2 en 1, 3 en 1, etc. Facteur de multiplication de
l'existence, hyperactivité sous un crâne. Construire des mondes, des univers de
fuite (construire au lieu de subir), « j’ai 1000 mondes dans la
tête », space operas dans un même cerveau.
[1] A noter que pour l’employeur
capitaliste, le recours au travail d'équipe pour solutionner un problème
technique est à double tranchant car il nécessite une mobilisation significative
de ressources (proportionnelle à la
taille de l'équipe constituée) et ne garantit pas le gain supérieur à la somme
(ressource bonus/fantôme). De fait, le capitaliste préfèrera l’exploitation
forcenée d’une unique ressource sur des plages horaires indues.
Sur la question du travail en équipe, il est vrai que le "dosage" des ressources à mettre en commun est problématique, pas assez de monde est le projet s'embourbe sous la charge de travail, trop de monde et le projet explose dans tous les sens au gré des (non)affinités de caractère et des (mauvaises) prises de décision des responsables (due à des problèmes de décentralisation/déconcertation)... la problématique est identifiée depuis longtemps dans les métiers intellectuels, particulièrement dans la gestion de projet informatique (bien plus que dans l'industrie où les process de travail à la chaîne règlent tous les problèmes en utilisant l'homme comme un outil mécanique) où la charge de travail est exprimée en "temps/hommes" avec cette variable difficile à renseigner qu'est le nombre d'hommes à mettre sur le projet... bref, tout ca pour poster de la doc sur une méthode de gestion de projet qui rejoint cette idée de "multiprocessing" en cherchant à contrôler tous les paramètres qui permettent de trouver un équilibre homéostatique dans la constitution d'un corpus de chercheurs.
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Extreme_programming
Merci Walter pour le lien, mais il me semble que l'XP met l'accent sur la "réalisation" (gestion de projet) tandis que le module "Grappes de cerveau" porte davantage sur la création, soit, si l'on poursuit le parallèle, une phase plus en amont d'un projet industriel. Une phase de conception en quelque sorte, de R&D, où il s'agit de créer, quasi ex nihilo, un nouveau produit, une solution, etc.
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