Rappels / Contexte
In
Manifeste Mutantiste 1.1, chapitre
« Issu de l’hostilité du monde... » :
Tous les êtres sont élastiques jusqu’à
un certain point. Ils peuvent supporter les effets de la traction, de la
compression et du cisaillement. Au-delà de la limite d’élasticité, l’être ne
reprend plus sa forme initiale même lorsque la contrainte à laquelle il est
soumis cesse d’agir. Lorsque la contrainte est supérieure à la résistance
maximale de l’être, il se rompt. [...] Les pressions d’un environnement
lui-même mutant font changer les êtres de formes, chercher d’autres moyens
d’être au monde, des chemins, des armes, des dispositifs, plus forts que ce qui
existe, les contraint et les soumet. [...] Plus la compression normalisante sur
les vies sera forte, plus l’on verra surgir des singularités se taper la tête
contre les murs (les murs de la “raison”) et se tordre jusqu’au mutantisme.
Sous
la pression technocratico-sociale, le corps finit par se rompre... ou se
flouter.
Il
se dissout et se réagrège autrement, plus loin, derrière, en décalage. Reconfiguration
du cerveau, augmentation de l'existence, mitose[1].
Vies multiples derrière/dans un seul corps. Schizophrénie sociale. Utilisation
de l'interface corporelle comme outil d'infiltration (alibi social). Déconstruction des trajectoires sociétales, du prêt-à-penser médiatique (médias
traditionnels + réseaux sociaux), mise en exergue de leur frénésie absurde.
Coer-scission
Phobie
des délimitations (frontières, apartheids, dictionnaires) : « j'ai
peur des mots dans le dictionnaire ». Refus de la dénomination coercitive
et constat de l’insuffisance du langage courant. Il y a nécessité à opérer la translation
du signifiant hors des frontières du signifié. Pour ce faire, pour ce fuir, utilisation de la poésie : en
son sein (champ de possibles et de vecteur-trojan potentiel) dissolution du
langage et reconstitution d'un langage plus universel, moins (dé)limitant. Moléculariser/vaporiser/atomiser
le langage (et les signifiants), donner un sens à l'expression (vide de sens
depuis belle lurette) : flou artistique.
Puis entretenir et alimenter ce flou.
Autolyse
Refus
d'un nom (hérité et non choisi), préférence pour l'avatar, le nickname,
l'alias. Déréférencement social (rêve ultime = plus d'identité sociale, plus de
fichage, apatridie, humanité 1.0) : modifier constamment l'écriture de son
appellation pour tenir Google en échec.
Esthétique
du bordel, du foutoir VS diktat du 2.0 : le web tend à une uniformisation des
contenus, via réseaux sociaux avec interfaces peu ou prou personnalisables et
CMS[2]
(la personnalisation décidée d’avance), Invidation prône la rupture et invente
le blog bordélique (historiquement node0 :
http://invidation.net/cqlusterlab/n0de/) où les posts s'empilent, différemment
au gré des rechargements de pages. Anonymation des posts, contributions
diverses pour une œuvre unique – l'esthétique du bordel alimentée par une grappe de cerveaux (voir ce module).
Poésie des interfaces
Poésie des interfaces, célébration de leur luxuriance
(transferts, foisonnement des matières, « santre », muqueuses humides).
Dynamique de floutage : extension des zones d'interface, épaississement du
trait, augmentation de la porosité des contours si tant est qu’il doit encore y
en avoir, perméabilité de la poésie à d’autres domaines
extra-littéraires : voir notamment le module Poésciencedans la Préhistoire électronique.
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