toute
la journée leur vocabulaire de dominants attention leurs phrases
phares d'en haut déshumanisent par la messagerie
professionnelle diffusion de ces
nouvelles façons de communiquer
et contamination l'un ou l'une d'entre nous l'utilise par mimétisme
voici que nous les ruminants répandons à notre tour la grasse
parole gluante de l'ordre bordel de l'ordre et que ça glisse de
l'huile on écoute on lit leur prose on subit on retient leurs
discours la pression leurs images le mensonge et on participe au
carnaval du pouvoir comme des clowns carnaval statique statiques
derrière nos ordinateurs hiérarchiques à encaisser beaucoup aucune
pause ou très peu car trop trop de boulot tu comprends un statut
respectable à conserver un poste à garder un salaire la crise tu
comprends passe-moi la dépression corde la peur entoure mes mains
pas trop de discussions avec les autres de moins en moins devoir de
restez dans vos bureaux cancérigènes les chiens à la niche
parcellisés et souffrance et négation du corps et de l'esprit
flingué ici mort lente ailleurs ailleurs ils se suicident à force
d'être réifiés transformés année après année en déchets
inutiles en boudins de gens en débris à jeter à la benne les
strates de supérieurs gagnent les winners sont parvenus à force de
persuasion performance violence massive à faire en sorte qu'on
s'extermine de nous-mêmes et nous nous acceptons répétition
fabrique à tristesse êtres éclatés nous acceptons toujours tout
nous les serpillères stupides serviles pleutres maso consentantes
trempées de l'éternelle bave du renoncement incapables de la
moindre révolte révolte la révolte hurlement jamais quand la joie
le jouir de la révolte du feu la révolte ?
LE SALARIAT PUE
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