Nos pensées sont emprisonnées dans le langage. Modifier le langage modifie les conditions de pensée.
Les mots délimitent, découpent notre vision du monde. (Comme le fil d'une pelote, chacun d'eux porte en lui, même isolé, les systèmes de classification, hiérarchisation, organisation, désignation -et surtout non désignation-, propres à la zone du langage dont il provient et aux forces dominantes qui régissent ce langage (selon ses champs d'application) – le langage est un champ de bataille de visions et mises en forme du monde, façonné par l'usage, la nécessité, la société, l'académisme, l'histoire, la civilisation, la métaphysique sous-jacente à celle-ci.)
Le langage est loin d'être neutre. A chaque fois qu'on prononce un mot ou un nom, on renforce une certaine vision de monde.
C'est pourquoi le choix des mots est important. C'est pourquoi il faut interroger leur usage.
Pour travailler sur les catégories dans lesquelles nous pensons, en essayant de ne pas être « pensés » et « parlés » par celles-ci, il faut travailler sur les mots dans lesquels nous pensons.
D'où l'importance de la création de mots, d'une zone-tampon de néologismes, d'outils - un parler-mutant.
Une vision du monde différente signifie un découpage de la pensée différent ce qui signifie un découpage du langage en mots différents.
Pour penser différemment, il faut changer les mots pour dire les choses :
- critiquer l'usage de certains mots ;
- créer des nouveaux mots et les utiliser.
Le langage structure notre réalité. L'invention de mots permet d'enrichir notre perception et notre expression.
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