lundi 10 février 2014

[1.2 – alpha-test] diagnostic-terreau-attaque



diagnostic-terreau-attaque


Le mutantisme est une tentative de réflexion, une position mentale cherchant à reconsidérer chaque chose en la dépouillant le plus possible des couches de sens qui lui sont collées dessus (histoire, idéologie, éducation) que cela soit dans la littérature, dans l'art, dans la société, dans la pensée : ne jamais prendre une chose comme acquise, "normale", mais questionner sa pertinence, et réfléchir à une réorganisation possible si cela semble juste (et à sa permanence, son maintien si cela semble juste également).
Cette réflexion est nécessaire (que cela soit le mutantisme ou autre chose qui la mène). 
Priorité : établir utopies et systèmes opératoires hors de ceux déjà testés (communisme, capitalisme...).
Créer un terreau pour le futur. 



Nous vivons une apocalypse silencieuse, froide, la fin d'un monde, à intérieur de tous les humains : une réinitialisation.
Au sens figuré, ce monde réinitialisé est un espace lisse, lissé, vide. Mais nous pouvons y faire naître des plis, y faire pousser des reconfigurations. 
Dans une société au nihilisme faible sans perspective et sans joie, il faut jeter des bases pour des manières de créer et de se regrouper, qui corresponde à notre temps et à ce qui nous manque. Des manières de faire qui accentuent les rêves, la liberté, la rencontre, l'accomplissement, la création. Établir clairement et sur le long terme qu'il faut créer ou favoriser de nouveaux modes de pensée, d'utopie et d'organisation. 
Le mutantisme, agrégat d'abord poétique, ne prétend pas faire tout cela comme ça, d'un coup, mais il commence par établir un bilan, les manques, les objectifs, réorganise la pensée et le langage, les catégories. Pendant que d'autres continuent à faire la même chose et encore la même chose, ne réalisant pas qu'ils font partie d'une désagrégation générale tranquille et bien avancée. 
Le mutantisme sent/sait qu'il part de rien, mais que son existence est un terreau nécessaire pour que d'autres choses aujourd'hui inimaginables (utopies, mouvements, formes artistiques et politiques, métaphysiques) puissent venir au jour. 
Il ne s'agit pas d'être dans la protestation, la réactivité au coup par coup, la "résistance" (c'est fou ce qu'il y a comme "résistants" en France !), le "coup de gueule du jour". Il y a une sorte de confort bougon et franchouillard dans les déclarations uniquement protestataires : une rhétorique permanente de la "résistance", qui est un mot très utilisé, trop utilisé, trop employé (dévoyé), et qui finalement semble assez négatif, dans un pays où la "Résistance" ne fut pas si répandue que cela quand cela a réellement compté et demandé du courage.
Si l'on "résiste" uniquement, on ne va nulle part. Il faut créer, en art, en pensée, en acte, selon les vocations, il faut créer autre chose, quelque chose, il n'y a pas d'autre solution. 
"Et si je ne bouge pas... je recule." (The Young Gods, La fille de la mort)
Le mot, la position et la métaphore de l'attaque sont préférables à celle de la résistance. (Caméras Animales a d'ailleurs pour slogan "éditions d'attaque"). 
Il faut établir des bilans dans les différents champs, puis décider de modes opératoires, de procédures d'attaque pour une mise à jour.



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