« Je
n'en peux plus de ce miracle qui est de ne rien savoir dans ce monde
et n'avoir rien appris qu'à
aimer
les choses et les manger vivantes ...»
Pablo
Picasso
PROLOGUE
DIALOGUE
Bonjour,
ceci est l'histoire de deux enfants enfermés dans une chambre de
8m³. Ces deux enfants s’appellent Murphy et Julia. Dans leurs
chambres il y a une table basse, une télévision et une gélule
bleue de Benzodrozépine. Murphy restait dans cette chambre, observé
par la ville et drug-addict à la Benzodrozépine. Julia se trouva,
un soir, sur le toit du bloc D... Saut de l'ange face au béton et
sa lumière-lampadaire. Le cerveau de Julia est toujours branché à
une alimentation, entre la vie et la mort numérique. Murphy
accompagne la ville et la Benzodrozépine fondante sous la langue.
C'est une histoire qui se passe à Agbogbloshie, ville africaine.
C'est une histoire qui se passe 12 ans après l'intelligence artificielle
forte.
Merci. A bientôt.
-Fin du message-
Dr
Mbarushimana
JULIA
21
ans – Ancien enfant du bloc D. – Née en Incubateur –
Introuvable
depuis sa fuite du bloc D. – Les rêves de Murphy nous permets
de savoir que Julia est toujours en vie.
Fin
de la VisioCam
1.
La
nuit, quand je dors, je fais des petits points dans la ville. Cirage
noir sur de la taule froissée. Une
voix
pixelisée. Des petits points. Rien d’extraordinaire. Des points de
suspensions et cette volonté
de
connaître la suite de la phrase. Trois points a l’épiderme
colonie d'Agbogbloshie. Noirs. Carrés. 2
cm
d’espace entre eux. Bords épais. Corps semi-transparents. 3 cm de
largeur et cette inscription au
cirage
noir et indélébile : « Welcome To Agbogbloshie ». Cirage noir sur
les nanorobots d’un mur
froid
à l’exacte réplique des outrages du temps. Façade ouest d’une
chambre d’hôtel. Hôtel perdu à
Agbogbloshie.
La nuit, quand je dors, je fais des petits points au cirage noir.
Rien d’extraordinaire.
L’épiderme
onde liquide de ma joue transmet aussitôt une fréquence blanche
avant que les
nanorobots
prennent la fuite devant les fréquences doublant d'une octave à
l'autre, devant 3db par
octave,
laissant, derrière eux, une traînée noire à l’odeur de cuir mal
ciré. Laissant trois petits points
trônant
sur le mur d’entrée de mon hôtel. La nuit, quand je dors, je vois
des photographies. Images, polaroids d’une époque que j’ai du
connaître. Un peu comme le goût du sucre. Ou la chaleur d’un
corps,
même biomécanique. Ce genre de sensation gravé au burin dans la
chair. Coups de marteaux.
Empruntes
mémoriels. Je connaissais ce jeune homme assis à coté de moi. Je
connaissais cette carte
postale
du passé. Le mur ou nous étions perché. Les grattes ciels
enracinés dans la banlieue ouest d'Agbogbloshie. Le vent. L’odeur
ou plutôt l’absence d’odeur. Je connaissais tous cela. Comme
face à une personne familière, vous vous surprenez à poser votre
votre main sur la sienne. Échanger un souffle, deux, et puis rien.
Le vide. Comme si je n’existais que l’espace d’un rêve. Dans
ce rêve je fermais les yeux devant le baiser d’un jeune adulte de
Silicium. Il s’appelait Murphy. Je crois que je l’aime. Je ne
sais pas. On verra demain soir.
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