mardi 10 janvier 2017

prenssée q

L’image contient peut-être : nuit.
L’image contient peut-être : 1 personne.
L’image contient peut-être : texte.
Aucun texte alternatif disponible.

Tente de quitte la tête en kit de qui t'es. Quitte la tête de qui t'es. T'es vraiment très mauvais comme être humain. (Prends-le comme un compliment.) Tu m'as donné l'espoir, d'un jour peut-être, avoir de l'espoir. Tu as bien fait de partir : tu m'as manqué. On t'appelle tellement peu que tu crois que ton téléphone est cassé. 

Parfois on dirait que t'es vraiment comme un brouillon de personne, comme une sorte de répétition générale pour une autre existence.
Je sais pas encore écrire.
Je sais pas encore penser.
Je sais pas encore parler.
Je sais pas être une personne.
Je sais pas être moi.
Serais-je un prêtre ? Même ma mère m'appelle "Mon Père".
Je pars en vélo mais j'oublie de le prendre. (Au milieu de la rue, je pédale, mais je m'aperçois que je n'ai pas de vélo). Quand tu ne sais rien faire, chaque journée
est une aventure.
(Ce texte risque d'endommager votre ordinateur.)
(Elle note des phrases, secrètement, en espérant que je ne les entende pas.)
Être né c'est obligatoire pour ce métier. Sur ta pierre tombale, cette épitaphe : “Pfffiouh ! C'était compliqué !”

Toute réelle augmentation de savoir se paie dans sa chair. J'ai plein de problèmes et de force. Tout me paraît difficile. Sauf quand je suis dans l'action. Sortir avec toutes ces nanas qui sont à l'aube de leurs dysfonctionnements. Une thérapie par le vertige, une thérapie par l'oubli.
Je vois bien comment ça marche. Les gens meurent et il ne reste rien. À part quelques affaires dans la rue vite dispersées. On fait table rase. Et on monte dessus en hurlant. Un quart d'heure de quart de gloire et dix qui font cent. Il ne reste plus qu'à revendre les moments précieux.
Je fume des sabliers.
Chaque minute, je la sens.
Chaque minute se divise et redivise.
Chaque seconde est une goutte qu'est un pied qu'est un pas.
Chaque seconde se divise et se redivise, et se microdivise et se redivise puis se divise encore et se redivise en plein de petites secondes.
Cette seconde explose en plein de micro-secondes comme des gouttes d'eau sur le plus grand de tes organes sexuels : ta peau. Il pleut ! Ça veut dire qu'il va pleuvoir.

Quand une vie est placée sous le signe de vents contraires, elle doit développer plus de force, pour être à peu près au même endroit que les autres vies. Le jour où ces vents s'arrêtent, cette vie contrariée s'aperçoit qu'elle est du coup plus forte que la plupart des autres vies.

Lutter contre l'algorithme qui te fait voir toujours la même chose. 
Lutter contre l'algorithme qui te met toujours avec les mêmes gens.
Quand tu sors, tu comprends pourquoi tu ne sors pas. Tout t'apprend que tu connais déjà la réponse. Tes pas sont un verrou. Tes pas sont un nœud. Qui serre et serre. Parfois, des forces assemblées ensemble s'annulent les unes les autres. Ce soir, vous buvez pour oublier cette soirée. Quand il te parle, tu n'écoutes pas vraiment les mots qu'il dit, plutôt le ton de sa voix. Ses yeux sont des divisions lunaires. Son sourire est une lampe tordue. Le jour il tue, la nuit il bavarde. Tu essaies de prendre un peu de sa douleur, pour qu'il puisse survivre.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire