jeudi 27 octobre 2016

Quand il fait nuit. Mathias Richard (vidéo + texte)



quand il fait nuit il n'y a plus de lumière
quand il n'y a plus de lumière il n'y a plus de gens
quand il n'y a plus de gens il n'y a plus de temps
quand il n'y a plus de temps il y a de la liberté
quand il y a de la liberté, il y a de la respiration

quand il fait nuit il n'y a plus de lumière
quand il n'y a plus de lumière, il n'y a plus de gens
quand il n'y a plus de gens, il n'y a plus de temps
quand il n'y a plus de temps, il y a une ouverture
quand il y a une ouverture, il faut aller dedans
et quand on va dedans, on est dehors
et quand on est dehors, il y a du hasard
quand il y a du hasard, il y a de la vie
et quand il y a de la vie, il y a quelque chose
et quand il y a quelque chose, c'est plutôt cool
et quand c'est cool, ça le reste pas toujours
et ce qui ne reste pas toujours, existe un peu
et ce qui existe un peu, est transitoire
et ce qui est transitoire, est permanent
et ce qui est permanent, est illusoire
et ce qui est illusoire, aide à vivre
et ce qui aide à vivre, n'est pas négligeable
et ce qui n'est pas négligeable, ça fait avancer un peu
et on avance, mais sans lumière

et quand il n'y a plus de lumière, il n'y a plus de temps
quand il n'y a plus de temps, on est plus libre
quand on est plus libre, il y a plus d'angoisse
quand il y a plus d'angoisse, il y a plus d'action
quand il y a plus d'action, il y a plus de vie
et quand il y a plus de vie, il y a plus de hasard
et quand il y a plus de hasard, il y a plus de trucs
quand il y a plus de trucs, y a des emmerdes
quand y a des emmerdes, il y a de la lutte
et quand il y a de la lutte, il y a de la musculation
et quand il y a de la musculation, il y a un travail
quand il y a un travail, quelque chose se construit
et quand quelque chose se construit, il faut l'aider
et quand on aide, on s'amuse
et quand on s'amuse, on s'amuse
et quand on s'amuse, on s'amuse
quand on s'amuse, on s'amuse
quand on s'amuse, il n'y a plus de temps
quand il n'y a plus de temps, c'est temporaire
quand c'est temporaire, ça bouge
quand ça bouge, ça peut tuer
et quand ça tue, c'est pour toujours
et ce qui est toujours, il faut l'accepter
et ce qu'il faut accepter, ça fait beaucoup de choses
et beaucoup de choses, nous entourent
et on s'entoure, de ce qu'on peut
et ce qu'on peut, c'est beaucoup
et ce qui est beaucoup, n'est pas assez
et ce qui n'est pas assez, il faut l'augmenter
et ce qu'il faut augmenter, demande des efforts
et les efforts, c'est compliqué
et ça se complique, mais c'est normal
et c'est normal, d'avoir du mal
avoir du mal, c'est être vivant
être vivant, c'est notre situation
notre situation, est une drôle de situation
c'est drôle, d'une certaine manière
une certaine manière, veut dire beaucoup de choses
et beaucoup de choses, en entraînent d'autres
et ce qui est autre, est une respiration
une respiration, vient après l'autre
après l'autre, il y a soi
et en soi, il y a des autres
et les autres, ils sont en toi
et en toi, il n'y a rien
et rien, est un grand mot
et les grands mots, faut s'en méfier
faut s'en méfier, mais pas trop
car trop, n'est pas assez
pas assez, je l'ai déjà dit
j'ai déjà dit, mais j'ai oublié
j'ai oublié, mais c'est pas grave
ce qui est grave, c'est le reste
et le reste, pèse
et ce qui pèse, ça fait des sacs
des sacs, qui sont lourds
des sacs lourds, qu'on peut soulever
et on soulève, et on se muscle
et on se muscle, et on devient plus dur
et la dureté, fait traverser
traverser, les murs
les murs, ont des oreilles
les gens ont des oreilles, mais n'écoutent pas
n'écoutent pas, parce qu'il y a du bruit
et le bruit, nous déboussole
déboussolés, on se console
on se console, en jouant
et jouer, c'est très sérieux
le sérieux, c'est important
important, car différent
ce qui est différent, ça dépend
ça dépend, des gens
quand il n'y a plus de gens, il n'y a plus de temps
quand il n'y a plus de temps, c'est la liberté
la liberté, ne dure jamais,
jamais, il faut la renouveler
renouveler, constamment
constamment, ou pas
mais pas, c'est pas le pied
un pied, c'est mieux avec un autre pied
un pied au sol, et un pied en l'air
tu peux aussi, marcher en frottant tes pieds
tu peux aussi, marcher avec les deux pieds en l'air
mais là, je t'applaudirai
car c'est, compliqué
compliqué, je ne le suis pas,
contrairement, aux apparences
les apparences, sont ce qu'elles sont
ce qu'elles sont, c'est vrai et faux
vrai et faux, en même temps
car les mots, n'expliquent pas
ce que nous sommes, et ce qui est
c'est juste, un truc qui traîne
un truc qui traîne, dans nos têtes
un truc qui traîne, dans nos bouches
ça sert, à s'expliquer
mais ça ne, marche pas très bien
par contre, on peut essayer
c'est l'essai, qui est plaisant
ce qui est plaisant, ça fait sourire
ce qui est plaisant, ça fait vivre
ce qui fait vivre, ne crache pas dessus
ne crache pas dessus, ça va pousser
ça va pousser, un peu partout
et partout, il y a des choses
qui sont des mots, arrosés
et transformés, en immeubles, en maisons, en murs, en lampadaires, en vêtements,
tout ça, c'était des mots
et ces mots, se sont faits cracher dessus
et ils ont poussé, et se sont transformés,
en manteaux, en chaussures, en bitume, en murs, en maisons, en immeubles, en lampadaires, en monde

car les mots, tendent à se
transformer, en choses
et les choses, s'effritent
et les frites, sauce algérienne
algérienne, de l'autre côté
de la mer, on ne la voit pas
c'est beau, quand on y pense
face à face, sans se voir
sans se voir, mais se savoir
se savoir, ça fait rêver
et rêver, j'aime bien



on ne fait, que passer

et le jour, revient





pour dyssomnies

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