J'ai peur de l'eau.
J'ai peur des oiseaux.
J'ai peur de l'alcool.
J'ai peur des ronds-points.
J'ai peur des virages.
C'est le moment de rater ta vie. Quand tu te poses désespérément la question de quel jour on est. On dirait vraiment un gribouillis qui change sans arrêt non ? Je voudrais des souvenirs. Pour remplacer ceux que j'ai. Si le monde doit finir je veux en faire partie. Un couteau aiguise. Un autre couteau. C'est comme si t'avais deux jauges dans ta tête : l'une dit que le réservoir est vide, l'autre qu'il est plein. Elles ont raison toutes les deux. T'es née dans ton piège. Tes pensées s'emboîtent et te font comme une route. On the other side of the face. De l'autre côté du visage. Tous les insectes sont en train de développer une langue commune.
Pour nous détruire.
- Où êtes-vous né ?
- Non.
- Excusez-moi.
- Non.
- Pardon.
- Non.
Le présent est une secte. Chaque moment présent est la secte des gens qu'il rassemble. La société est une secte, il faut lui opposer des contre-sectes. Des contre-sectes d'instants présents. Notre rencontre était forte, mais pas encore assez forte. Je suis à la recherche du trip ultime. J'ai regardé toutes les saisons de toutes les séries. J'erre parmi les êtres s'autophotographiant. Si le monde doit finir, je veux en faire partie. Les gens qui ressentent des émotions deviennent minoritaires. Les gens blessent et on est brisé. On ne peut pas être réparé. Ton côté gauche est droit. Ton côté droit est gauche. Ton bras droit est manchot. Tu as mal à ton œil droit, à ton cerveau droit, à ton épaule droite, à ta jambe droite, à ta couille droite, à ta narine droite, à ton amygdale droite. Tu es entièrement constituée de talons d'Achille. Même prendre une douche est un projet pour toi. Et aller à la poste, je te raconte pas. Ton charme est nawakéen. Ta malédiction est de ne voir ta propre beauté. Tu as été conçue pour ne voir que tes défauts. Tu es une expérience conçue pour tester ta réactivité de machine face aux sentiments. Pour te défendre, tu as développé un système d'anti-toi. Cette tenue de camouflage, c'est comme si tu avais des fils sous la peau, que ces fils formaient un filet, et que ce filet te tordait dans tous les sens. La seule chose que tu as dans ta vie, c'est un rythme. On ne fait que passer. Pendant ce bref passage, tu n'as pas trouvé de solution. Ne sachant qu'une chose : combien il te reste en poche. Ventre plein et ventre vide ne parlent pas le même langage. L'énergie de ce qui est mort l'emporte sur l'énergie de ce qui est vivant. Connaître le futur peut changer le présent, ce qui peut changer le futur. Nous devons nous battre, nous nous battrons, et c'est pourquoi nous devons demander à nos amis de se battre. Le temps est en plastique. L'espace est en plastique. Continuez à couper. Ne pas muter tue. Tous les animaux sont en train de développer une langue commune.
Pour nous détruire.
- Qu'est-ce qui te fait peur ?
- Le vide sombre dans lequel j'existais... avant que j'aie un corps.
Les gouttes de pluie accouchent d'un homme. De la bête à l'homme et de l'homme à la bête et de nouveau de la bête à l'homme. Et déjà, il est impossible de distinguer l'un de l'autre. Tu es un policier et tu as les bras couverts de tatouages de policiers portant des tatouages. Y a deux personnes dans un café. Un mec rentre et... c'est pas toi. Ta tenue brouillée est faite d'environ un million et demi d'images fragmentaires d'hommes, de femmes, d'enfants, les plus divers, faisant de celui-celle qui la porte l'ultime Tout-le-Monde. Tu es une goutte vivante. Matière intense et non formée, non stratifiée, matrice intensive, intensité = 0.
- Pardon
- Pardon je vais jouir
PS : Je vous interdis de me dire "pas de souci".
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