Un snare clair éclate
les lignes des trottoirs. La pluie glisse dans le caniveau. Une voix,
ta voix ?, résonne et se confond avec les gyrophares hirsutes.
La pluie grésille comme un vinyle. Je m'entends battre. Non ce n'est
pas ta voix, tu dors déjà et tu n'es plus là. Il y a le désert
dehors. Et dedans. Bless up, la basse grasse racle, racle et
racle ce qu'il y a au fond sûrement. Des os, des bouts de sonneries
poussiéreuses, des textos décharnés, usines délabrées. Les toits
en tôle vibrent. Tintent. Assourdissent. La ville qui s'endort en
lumières là-bas.
Je suis des guitares
andalouses en delay. Des infra-basses graves-acides. Hydre. Un sample
au piano. Tu m'as quitté la nuit dernière je crois. Toutes les
nuits sont la dernière maintenant. C'est de manque maintenant le
sulfurique ; la tête, ma, résonne sur le carrelage froid, des,
mes, cris déchirent la nuit de l'immeuble, les missiles m'ont
touché, je saigne, me vide, sur le parquet, la moquette de la télé,
les films qu'on avait fait sur la route, la route tout juste
disparue : je te vomis. Mais pas encore assez.
Lady Capulet sous ta
capuche de crapule tu m'as/ Les supermarchés sont interdits aux
dissimulés, mais pas, non pas les nuits. Code-barre. Effleurer ta
bouche, ta bouche, le soir en rentrant je sais pas où tu es.
L'oracle reste mystérieux. L'interface gelée. Tout semble serein.
Plein. Et vide.
Une tête de serpent
domine la coupole illuminée par les sodiums de la ville. J'imagine
que Jah est à mes côtés en fumant mon joint, tu dois te souvenir
de ce que c'est.
L'autoradio était
allumé, les basses bien à fond, tu tirais de longues taffes
oblongues pendant que je conduisais vers l'autre versant luisant.
« Pourquoi lutter ? » m'avais-tu dit. « ...tu
es seul, tu es en panne d'inspiration et,... je crois comprendre :
le succès, ça peut être intimidant. C'est tout à fait naturel que
tu te mettes la pression. Laisses-moi t'aider. » Feu rouge.
J'ai fait : « Tu sais ce que je veux ? »
Feu rouge. Essuies-glaces. Tu m'as répondu, « ...plus vite tu
auras fini ces pages et plus vite tu me verras. »
Express hurlant. Brûlant.
Aéroport de nuit. Café désert. Tu sais comme un rêve, une
insomnie douce, floue, enfumée - je suis des guitares andalouses en
delay, des samples de guitares andalouses en delay - un truc que tu
connais, les arcanes du mal, un glide sur une basse, les racines du
spire, ton programme inné, l'impression aiguisée, une voix proche
murmure, ta voix ? bip, Fondu noir.
Noir et blanc.
Ton
corps doux en plastique. Papier numérique. Mots doubles. Chiffres
chiffonnés. Combinaison tactile. Codes secrets dans la matrice. Ton,
notre ADN enlacé, mutant, palpitant, skank & sirène dub,
l'écho, ici, d'où nous parlons la même langue. Sans hasard. Le
glide sur la basse, au cœur du siphon solénoïde, vortex astéroïde
récite le chant spirale, takit ez, l'inscription en vieille acmée
numérique sur la face nord du disque dur, 1.0, la route est comme tu
t'en souvenais, les toits en tôle vibrent, les nuages passent, un
semblant de vie dans la machine, antique pulsion remontée des
abysses, le kit parfait sorti d'une petite boîte à opium oubliée
sous les cendres :
→ les heures lentement,
visions, salle d'attente bondée, néons blancs, foule perturbée,
rues instables, tangibles.
→ Les espace-temps
décalés.
→ Sous la lune-skunk,
des lampadaires oranges, des masques à gaz et des usines décharnées,
des courbures intersidérales, phares, battements Alpha-programme,
mot de passe ; couloirs évanescents, fatums aux parois
transparentes, vitres thêta-opaques, faux-miroir numérique, la
brèche se répand en pixel sur le mur, des passages arachnoïdes et
des souterrains familiers,slogans sur mesure, j'ai l'impression de
te connaître depuis longtemps,
mon cœur binaural, scanner aléatoire, nos voix synchrones,
ouverture et fermeture automatique des portes.
→ Toutes les nuits sont
neuves®. La pluie crépite
comme un vinyle.
Promeneur
solitaire, écarquille les arcanes. Fouille les canaux. Écrase les
têtes grasses et collantes. Monte dans le bus underground, Top
Secret. Climatisation et vitres teintées. Repoussez les limites de
vos exigences. Les ambiances s'irradient. Connexes.
Lady,
les crypto-photos grésillent. Des roues dans les flaques. La buée
et l'incandescence de ta bouche et le crissement des feuilles. Comme
un vinyle. Lady, la pluie sillonne les tarmacs quand tu n'es pas là.
Rayés. Nous ne prenons plus les chèques, merci de votre
compréhension. Ferme les yeux.
Ferme
les yeux et aspire le road-movie. Monte. Sniffe. Garde l'autoroute
désert. Le kick régulier, vortex palpitant, philtres et fumée
titane. La ligne blanche. Et toi. Toi. Toi. À côté.
Promeneur
dans la nuit. Snakant les rabatteurs. Poussières en delay dans les
dunes de ciment. Le vent métal. Les vagues d'asphalte. Flash.
Derrière le pare-feu, l'interface secrète de Vénus. Le bruit d'un
sabre. Le froid blanc. Le son à fond. Tu avais fait : « Viens,
approche-toi. Plus près... tiens,
mon numéro...etc... ».
→ Nous
regardions sous cape le bus underground ouvrir une brèche dérobée
dans les codes fous. Tous les nous, deux. Enregistrer sous. Raie de
lumière, la porte reculée, la nuit. L'interface secrète de Vénus.
Tous les nous, deux. Conspirateurs dissimulés. Vases communicants
sous les arcades en néon. Les lampadaires oranges. Sliders
cryptiques, kaléidoscope de connectiques occultes dans le cosmos
digital. Je m'entends battre. Vivant en bêta-version. Fondu noir.
Noir et blanc.
Promeneur
nocturne dans les néons, les flaques, les reflets flasques et
gondolés. Les sillons. L'eau racle dehors. Ondule sur le vinyle. Sur
le banc. La lune trou de vers. Ton œil fatal sous ligneur numérique.
Un snare clair éclate les lignes des trottoirs. Éclaire et crève
d'insectes grouillant le caniveau mystique. Élastique. Détrempé.
Sulfurique. Les toits en 3D résonnent. Clignotent. Cliquettent et
martèlent. Je suis un sample au piano. Le premier soir. Je suis le
soir dont le delay ne s'arrête jamais.
Gros
plan : première taffe. Vous êtes dans un réseau social. Zoom
: tes lèvres : la fumée. Vision subjective. Traces western
rouillé, enchevêtrées, l'azimut grince à moins de 80 bpm. Black
domina Haze. Le grain 16mm griffe le sable sépia. Tu avais dit :
« Pourquoi
lutter ? On a trop de choses en commun. »
Système d'exploitation requis : port autonome classique. La
version légale de ce métavers est gratuite.
Tu
avais ajouté : «J'ai l'impression que je te connais depuis
toujours. » Monde persistant. Branché dans la salle immersive.
Au loin, la nuit globale était tombée sur le machinima urbain.
Sécurité : aucune. Aucune.
Le
premier soir Lady Cape où notre séquence s'était achevée... Le
bruit blanc persistant. Déconnecté. Le retour, seul dans le
fauteuil du salon. Débranché. Sourd dans la pièce obscure.
Étourdi. Et face à moi, les écrans affichaient :
VOUS GAGNEZ DEUX MILLE CREDITS.
FAITES EVOLUER VOTRE PERSONNAGE.
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