dimanche 11 avril 2010

- Bon Dieu, tous ces nerfs qui s'agitent. Je crois que je ne deviens plus moi-même, dit Jaub.

Mais la maladie l'avait pris un dimanche matin. Pourtant le soleil était beau dehors, mais la maladie l'avait pris.
Il essaya de se lever, dans sa chambre. Sa chambre au premier étage donnait sur le dehors. Sur le dehors, oui, et il ne pouvait se résoudre à ouvrir la fenêtre de peur qu'un gros bourdon entre et bourdonne. Et pourtant, pourtant sa fenêtre donnait juste devant, juste devant celle des voisins. La voisins avaient un espèce de vasistas ou tout pouvait se voir. Ils ne faisaient tellement rien que ça en devenait dégoûtant.
Jaub se torturait sur sa chaise et se refusait à bouger. Cela le lui grattait à l'extérieur de la tête, à l'arrière et il grattait, il grattait tant qu'il pouvait. Et, à des moments très incongrus, une petite partie de lui sortait de lui et le regardait - lui.


- Qu'as-tu à dire ? dit Jaub.

Le fait est que sortir de son corps et se regarder, se regarder ne nous rend pas plus loquace. Au contraire, c'est dangereux. Lutter contre un point, lutter contre un point.
Pas à pas, vers le flux grésillant, Jaub prit ses cliques et ses claques et marcha. Au moment d'entrer, dans le flux grésillant, il hésita. Le flux grésillant est là ou il ne faut pas aller - il faut rebrousser chemin. Mais pourtant il est inévitable qu'à cette sortie allait correspondre une autre entrée.
Jaub ne se rendra pas.

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