mercredi 13 janvier 2010

A CEUX QUI SONT NéS -N2


Un jour, on s’en aperçoit pas, ça vient comme ça, ça sort pas, ça entre, mais ça sort pas. Ça s’exclue. Ca s’englue.
Un jour , tout seul, sans miroir on s’défigure, mais trop tard. Trop dans le figuré et la présentation, le spectacle quoi.
Un jour, les enfants grandissent, la colère se rentre, elle se ventre en boule dans le fond, ressort par le cerveau.
Un jour le cerveau dit :
Un jour le cerveau dit :
« ça fait 46 ans qu't'es né"
"tu peux plus aller où tu veux"
"t’as vu comment on te regarde ?"
"du haut de tes piges"
"ça se voit tu sais"
"Tu l’ vois pas ?"?

Un jour, toi pourtant, du haut de tes piges, t’es en dessous d’tout. Toi pourtant tu n’les vois pas, tout en haut, là, perché, t’es au d’ssus d’ tout.

Et puis un jour, il faut prendre des rendez-vous, il faut téléphoner, il faut appeler, rappeler, il faut dire que t’es encore là comme il faut , là au même endroit, qu’t’as pas bougé
Et puis un jour, il faut prendre des rendez-vous, par ce qu’on peux pus aller chez les uns et chez les autres comme ça sans avertir, passer un coup de fil, comme ça sans « rendez-vous ».

Un jour, la porte est fermée, tu te retrouve tout seul, tu t’dis qu’c’est par c’que t’as pas su gardé, par c’qu’un jour on t’as dit :
« T’as le temps »,
« Fait confiance »
« Ne te retourne pas »
« Paranoïe pas »
« Vis ta vie, quoi ! »
« Explore, rencontre au maximum »
« T’as qu’une vie »


Et puis, un jour : touche à toutes les drogues, le sexe et le comateux, le sipide et le liquide et le vide, le sexe et le reste, teste, explore le, l’alcool et l’art, l’art la colle.

Mais un jour, au bout du compte, avec une carte de crédit, une maison, des enfants, une ex, avec qui tu t’entends »très bien »
U jour tu regarde tes couilles qui flottent, tu regarde tes enfants
(fait couilles) et puis ta bite s’en branle.

Tu t’disloques
tu t’déprimes
tu t’ratures
tu t’remords
t’as mal au dos

et puis un jour tu t’fais coffré par les flics à 46 ans, on te dis :
« il faut arrêter »
« prends du recul »
« t’es pus un môme, merde »
A 46 ans.

Et puis un jour, tu vois plus ton père et ta mère comme avant.
Ils ont des cheveux blancs et plein de ratures sur leur peau.
Ils parlent bizarrement, souvent plus lentement, avec des intonations bizarres, d’outre –néant , dans la gorge…
Alors tu leur en veux plus, et un jour tu vois des vieux, ils te demandent ton âge, tu leur réponds ton âge, te répondent, qu’ils ont ton âge, le même âge, (bis)

Alors un jour, tu plante un miroir dans ta tête, il ressemble à un rétroviseur, tu vois derrière, un jour tes yeux demandent des essuie –glaces, on te dis que c’est l’âge à la pharmacie, alors tu porte des lunettes.



Et puis un jour, tu cherche un miroir, par ce que tu les as tous planqués un jour, tu les as cachés, une fois retrouvés, tu te regarde ; tu te regarde : tu trouve que t’as pas changé, toujours le même, à part deux –trois traits sur le front, des cédilles sous les yeux et les joues qui régressent.

Alors un jour, tu vas plus dan les café, parceque personne ne te parle plus, et puis la conversation, est toujours la même, t’as l’impression qu’ça n’as pas bougé, le café, le verre, le contenu et le contenant, ni d’ici ni d’ailleurs.

Alors un jour, tu dors, tu sais pas pourquoi, mais tu te mets à dormir, même sans sommeil tu dors, tu sors pas pendant des mois, tu reste là à regarder les saisonspassées par la fenêtre, sans raisons, les gens passer, sans discerner le vrai du faux.

Le vrai de la nostalgie et le faux du bonheur.

Et puis un jour, tu continue, 46, 47 48 ? 49 ? 50, tu t’dis, 50 , du coup c’est un compte rond, ça rajeunit la vieillisse qui se fige et s’en fiche, tu entends Beideger à la radio, mano solo mourir à 46 ans, tu entends la mort de l’ex de Bertrand Canta pendue, tu entends : des français n’ont plus de papiers parceque leur parents nés en Tunisie ne sont pas français, obligé de chercher jusqu’en 1850 pour justifier, on te dis que c’est une erreur, ton permis de conduire, c’est une erreur, tes enfants, c’ est une erreur, tes ex c’est une erreur, mais tes impôts, tes contraventions, tes loyers, tu les payes quand –même !
UNE ERREUR !!!

C’est comme ça un jour que tu paye les erreurs passées
Et puis un jour, rien n’explose
Un jour, tu cherche la colère
Un jour, tu vois, tu cherche plus
Tu tente
Un jour tu romps avec l’ado et tout l’passé, enfermé dans son moule, un jour, tu te dis :
MERDE, C’EST FOUTU
didier Koeurspurs

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