samedi 13 mai 2017

prenssée t


Ils ont tué Kurt et à la place ils nous ont donné Fillon et Macron. J'ai peur de faire peur. Baisse les yeux. Là, on est à côté de tout. Sans sol, ni ciel ni horizon. Le vent est difficile à dessiner. T'arrives pas à trouver ton prénom, tu te ressembles plus trop. Éoliennes rouges et clignotantes dressées en cercle vers la lune. Le navire dépasse le bord de la carte. Le 82 se transforme en 32. Le 18 en 518. Orange jetable 1€. soleil-bouche-gouffre. Réeligion. Si ce monde doit finir je veux en faire partie. Nous sommes là pour vous, tous les jours, tout au long de votre vie. On prend de la cocaïne sous calmants. On se retrouve repoussés dans les limites extérieures de l'underground. Le monde entier est recouvert de chantiers qui détruisent le monde. Il y a les aéroports, et les sexports. J'aime la façon dont tu sues. C'est difficile de pas t'aimer. (Une vie sans toi, une vie sans joie.) J'aime les ports, les zones de transit. D'arrivée et de départ. D'échange. Les gares. Les voies ferrées. Les routes. Toucher, caresser, le lisse des rails, le granulé du bitume. Ta maison est fatigante, pour te reposer tu erres dans les rues. À la vitesse des ténèbres tu marches, de mégot en mégot, ramassés par terre. Ta famille c'est les gens que tu rencontres. Les gens pensent que c'est organisé ici. Mais en fait c'est pas vrai. On forme des clubs d'échecs, on essaie de tout bien rater le mieux possible. Aujourd'hui il est parfaitement possible de gâcher sa vie en toute discrétion et sans que cela ne pose aucun problème à personne. On lit les journaux, on écoute la radio, on regarde la télévision. Le présent est en noir et blanc. Le passé est en couleurs. C'est ta première fois dans l'espace.

J'ai du mauvais tabac
Dans ma tabatière
J'ai du mauvais tabac
Tu en auras

Faut vraiment rien avoir à écrire pour nous infliger ça. Personne n'aime le sexe. Tu rentres, tu sors, tu fais pas les deux en même temps. Combien de temps as-tu couru aveuglément dans les couloirs de ta vie pour toujours finir au même endroit ? Il est temps de prendre une direction. Tu pars à l'étranger car en France y a trop d'étrangers. Bruxelles : 1/ sirènes de police et pompiers en continu (douces mais continues) ; 2/ tic-tacs des feux rouges accélérant et ralentissant selon les possibilités de traversée – dans le silence de la nuit c'est un océan de tic-tacs, une marche dans une forêt d'horloges ; 3/ quand un commerçant s'adresse à toi pour la première fois, il te dit tout en triple : en français, en flamand, en anglais. Dans un pays trilingue, faut tout dire en triple ! (par exemple, langue 1 : Mission Ciel Ouvert / langue 2 : 100% Jésus / langue 3 : Zone Technique). Marseille : le français est la langue européenne la plus proche du chinois. Les mots "aïoli" et "sardinade", prononcés avec la bonne intonation et au bon moment, vous assurent le respect le plus grand. En avril, découvre une fille : homme d'occasion, de bonne qualité mais ayant beaucoup servi, cherche femme d'occasion. Y a une extension possible de l'un vers l'autre ? Les émotions, ça sert qu'à faire souffrir, t'es pas intéressée. Une trop grande intelligence émotionnelle est néfaste, une grande empathie augmente le stress. Tu vois son crâne mais sous une peau et il te parle. Les gens sont loin de ce qu'ils disent et ils en ont l'habitude. La pensée est perdue, elle est un surplus qui ne sait à quoi s'employer. Il faut l'occuper. A mi-temps, t'es un sosie pour mal voyants (un sosie mais de loin et en pleine nuit de brouillard), une matière souple avec ses points de malléabilité et ses points durs. Tes amis les chiens prennent forme humaine et infiltrent les hautes sphères du gouvernement. Si on laisse les médias et les corporations choisir pour soi les sujets dont on parle et auxquels on pense (qu'ainsi on vectorise, renforce) : c'est foutu, toute pensée politique réelle est foutue. C'est foutu d'avance, quelle que soit l'opinion que l'on exprimera sur ces sujets. Ne pas jouer selon le jeu imposé, le premier jeu est de déterminer quel est le jeu. Il est donc éminemment politique de choisir les sujets dont on parle, de ne pas laisser les autres et la soi-disant « actualité » (qui est une Occupation, une colonisation, un bourrage de crâne continu) les choisir pour soi. Dans l'art de la guerre, la première règle est de ne pas laisser l'ennemi choisir le terrain, dicter le mode d'affrontement, la temporalité, le sujet et le langage. C'est un point qui empêche de s'attaquer à tous les autres problèmes. Mais bon, plus on est mal organisés, plus ça fait d'histoires à raconter. Internet et les réseaux sociaux sont un milieu trop nouveau pour que notre cerveau s’y soit adapté. Cet organisme recalibre les autres formes de vie et les utilise pour évoluer. Tiens, J'EXISTE, ils ont écrit mon nom, J'EXISTE, ils ont dit mon nom, J'EXISTE ! Vérifiez le branchement des câbles réseau. Assurez-vous de ne pas être en mode Alien. Automate your life. (No human required). Le film qui rend heureux. Est-ce qu'il y aura une saison 43 ? FAIT COMME TA MERE VA SUCER HITLER GROS PD. SYLVAIN DURIF C'EST NOTRE MAITRE À TOUS. ALORS VA TE FAIRE ENFONCER UNE PIOCHE DANS LE FION ET VIEN PAS PAS PLEURER APRES FILS DE PUTE DE TA MERE LA CHAUVE QUI FAIT DU JETSKI EN SURVET. Briser les lumières et les écrans. Essayer de couper la source d'énergie. Essayer de couper la source d'énergie.

- T'as bien préparé ton voyage en Amérique du Sud ?
- Ouais j'ai préparé un pack de bière, mais je sais pas si ça va passer la frontière.

J'ai vu l'océan, c'était mouillé. Chanter faux pour que ça sonne juste, tu comprends ce que veux dire ? (Les cons, comprendront pas, et les pas cons, comprendront.) Tout vit et meurt dans des proportions impossibles à calculer. Les capteurs enregistrent des données mais les nombres n'ont plus de sens. Les civilisations naissent et se détruisent. L'espoir devient le désespoir, puis l'espoir, puis le désespoir. Je sais pas où sont mes clés, je sais pas où est mon porte-monnaie. J'ai peur des oiseaux je crois que c'est des grenades. J'ai peur des oiseaux car je crois que c'est des projectiles. Rien ne rêve. Rien n'appelle. Rien ne parle. Rien n'entend. Rien ne donne. Rien ne prend. Rien n'aime. Rien à perdre. Rien n'aime. "Dans quel sens, dans quel sens ?" demande Alice, pressentant que c'est toujours dans les deux sens à la fois. Pendant longtemps, quand je marchais dans la rue, dans le monde, je marchais la tête haute, je regardais haut. Je regardais les montagnes, le soleil, les murs, les visages. Je jouissais de la lumière et des couleurs. Maintenant, je marche courbé, la tête baissée vers le sol, à la recherche de pièces, de petites pièces de monnaie, toutes les pièces, même un centime je ramasse, deux centimes. - Mais arrête de voir le monde avec tes yeux à toi ! (bordel). Si tu traces une route, t'auras du mal à revenir à l’étendue, tu le sais. T'as épuisé tous tes accélérateurs. Ta vie avance désormais seconde par seconde, interminablement. Tu t'en fous, t'es sous le ciel le plus pur du monde. 


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