Je suis vivant.

Je suis vivant. Je suis fort. Je suis debout. Je peux marcher. Je peux marcher. Je respire. Je peux parler. J’ai la chance de tenir debout, de pouvoir entendre, de pouvoir parler. Là je crois que je suis seul, désespéré, au fond. Mais je vais me lever, marcher hors de chez moi. Car j’ai la chance d’être vivant, de pouvoir marcher, de respirer. Je veux rendre honneur à cette chance. Je veux honorer le fait d’être vivant. Je veux tourner la détresse en joie. La vie est trop courte. La vie est trop courte. Et le temps de santé (de validité) est trop court à l’intérieur d’une vie. Je vais essayer de sourire, quand je vais sortir, je ne veux pas avoir l’air triste, je veux donner, même comme ça, même si personne fait attention, je veux me redresser, ne pas me laisser faire ni me laisser aller, je veux rendre honneur à la vie qui occupe mon corps, je veux trouver un chemin pour que cette vie soit bonne, me sortir de la douleur où je suis, je n’ai pas le temps d’avoir mal, il faut être heureux, dès qu’on le peut, même pour rien, coûte que coûte. Allez. Vas-y. On y va. On respire, on marche, on regarde, on hume, on est heureux.