Y en a qui sont morts de rire, moi je suis mort de rêve. On peut mourir de rêveries. Trop prolongées, trop prononcées. Je switche dans mes pensées, dans mes rêves, si profondément, si longtemps. Ça fait des années, des dizaines d’années, que je rêve, et je commence à comprendre trop tard que je vais en mourir, que j’en suis mort, que cela m’a fait prendre au quotidien un chemin si différent que l’on ne peut en revenir, il y a eu trop de temps, j’ai pris trop de temps, à rêver, le temps ne se rattrape pas, je commence à comprendre que rêver était un acte beaucoup plus radical que je ne le pensais, beaucoup plus dangereux pour moi-même que je ne le croyais : je suis mort d’avoir trop rêvé. Pas littéralement décédé mais dans un monde parallèle. « De l’autre côté. » Tomber dans un rêve comme tomber dans un trou, une grotte. Trop de rêverie, trop de temps perdu. J’ouvre les yeux et je me dis : je suis mort de rêve. Je vais me coucher et je me dis : quand je dors je suis un rêve vivant. Un rêve qui rêve. Un rêve qui rêve qui rêve qui rêve qui rêve.
samedi 28 décembre 2024
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