Causecade : écrire en utilisant un système de cause à effet, un système de causalité – comme exprimer des équations de pensée.
Causecade 2 – contradiction : quand une phrase en entraîne une autre, en cascade, dans une logique de contradiction.
Dire à chaque fois un peu le contraire de la phrase précédente, mais pas exactement le contraire, chaque phrase reprenant, corrigeant, précisant quelque chose. C’est ce « presque le contraire » qui donne cette dynamique qui avance toujours vers ailleurs.
À partir d’un point de départ, trouver à chaque fois un décalage reprenant la proposition précédente, en la contredisant légèrement.
- Exemple. « Je suis feignant, mais exigeant »1 de Mathias Richard :
Je suis feignant, mais exigeant. Je suis exigeant, mais perdu. Je suis perdu, mais obstiné. Je suis obstiné, mais plein de doutes. Je suis plein de doutes, mais convaincu. Je suis convaincu, mais perdu. Je suis perdu, mais joyeux. Je suis joyeux, mais taraudé. Je suis taraudé, mais tranquille. Je suis tranquille, mais intranquille. Je suis intranquille, mais décidé. Je suis décidé, mais m'interroge. Je m'interroge, mais je sais. Je sais, que je ne sais pas. Et je passe, et pars. Et je pars, tout en restant. Et je reste, dans mes pensées. Et je pense, qu'il ne faudrait pas penser. Et je ne pense à rien, et je suis bien. Tout en me disant, que c'est impossible. Et c'est impossible, de continuer. Et ça continue, en s'arrêtant tout le temps. Et tout le temps, il se passe des choses. Et les choses, elles s'accumulent, elles débordent. Et ça déborde, tu les compresses. Et tu les compresses, avec folie. Et tu es fou, mais très organisé. Et l'abandon, est une recherche. Et tu cherches, à ne plus chercher ; à ne plus penser, à ne plus être. Tu cherches, alors que tu as déjà trouvé, plusieurs fois. Mais, la vie continue. Alors, il y a des variations, des combinaisons, inattendues. Inattendues mais qui se passent toujours quand le temps passe donc c'est un peu, prévisible. Cela fait tellement longtemps, que tu prévois. Que tu prévois, en te trompant toujours. Et en te trompant toujours, tu es quand même vivant. Tu es vivant, et c'est compliqué. On pourrait dire aussi, que c'est simple, que ta structure, n'est pas adaptée, à la simplicité. Alors, tu crées des structures, artificielles, pour te guider, te comporter. Et un jour t'en as marre, et tu détruis tout. Et tu reconstruis, et tu redétruis. Et tu reconstruis, et tu redétruis. Et tu sors et tu parles et tu marches, tu cherches, et tu te heurtes ; tu te heurtes, et tu te déformes. Et tu ressembles à une sculpture, bizarre. Qui a des angles, étranges.
- Autre exemple (en mode plus absurde) : « Le contraire de l’eau »2 de Clément Boute (premières lignes) :
Le contraire de l’eau, c’est le canard.
Le contraire du canard, c’est le chien.
Le contraire du chien, c’est le chat.
Le contraire du chat, c’est l’aigle.
1 In À travers tout (Tinbad, 2021)
2 Texte complet in Opérations biohardcore (Antoine Boute, Les Petits Matins, 2017, pp.139-141)
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