Détruit par un monde qui te faisait rêver, la joie de vivre t’est une douleur. Il faut définitivement se venger du 21e siècle. La porte est morte. Y a une fuite, Internet se décharge dans la réalité – style néo-toxique. Appuyer sur Fermer. Appuyer sur Ouvrir. Appuyer sur Fermer. Appuyer sur Ouvrir. T'exploses un écran avec un autre écran, pour qu'on le voit sur un écran. Tu sais ce que c'est d'être mort. Gueuler tellement qu’on t’entend pas. Suffit pas d'avoir le temps, il faut la tension. Trois douleurs plus loin, t’es toujours là, mais un peu changé. Quand tu regardes tes empreintes digitales, elles bougent. Ta planète c’est ton cerveau. T’es extraterrestre. Des doigts te poussent sur le visage. Y a un pilote dans le pilote : un cerveau dans le cerveau. C'est un sac qui contient d'autres sacs, qui contiennent d'autres sacs, qui contiennent UN sac qui mène vers une autre dimension. Où les plantes ont une structure humaine. Des bras reliés aux épaules. Les jambes aux hanches. Pourquoi c'est beau ? C'est beau dans le but d'arriver à vivre.
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tant de fleurs
flaire
Seul, malade, dans une petite pièce bruyante et sombre au milieu de tout. Vivre ici, c'est comme vivre à un endroit où tout le monde va chier. C'est au fond du trou qu'on voit le mieux le trou. Si j'avais su qu'un jour j'en viendrai à écouter de la "PLUIE HD" ! Prix : 9€ + 299€ de frais de port. Je vis dans la pauvreté mais avec ce luxe dans la tête. Pour avoir l'heure je préfère une montre à 600000€, l'heure est meilleure. (L'heure c'est vraiment un truc sans pitié, tu peux être de n'importe quelle humeur, elle continue.) Le réveil sonne en même temps qu’un accouchement dans mon rêve. Dans le miroir, les sentiments me nourrissent et me décorent comme des bouts de viande postités sur le corps. - Ah tiens ? Suis dans cette vie-là ? Faut souffler le sommeil hors de soi. La respiration, c'est ce qui use le plus un corps humain. Quand tu respires, c'est comme si tu respirais le monde entier. Tu t’es fait un gros chewing-gum avec la pollution. La digestion commence dans la bouche, ton visage est bugué du tic des morts. Tout ce qu'on fait est mauvais pour la santé. Y a toujours un article pour nous le dire. Y a un article pour chaque chose, c'est terrible. Bientôt on va découvrir le cancer de la bière fraîche. Quand on est en mauvaise santé, on n'a que sa mauvaise santé à penser. Quand on est en bonne santé, il y a un excès de tout ce que l'on peut penser. Un vertige aussi auto-dévorant qu’extatique.
Sagesses :
1/ Chaque journée est une pochette-surprise d'emmerdes. (Et les ordures d'un homme sont le trésor d'un autre...).
3/ Le petit-fils de Tristan Tzara est rédacteur en chef de Téléfoot, producteur à TF1. Ça, c'est la réalité.
6/ Si tu penses dans le présent ta pensée future, ta pensée future devient une pensée passée. Mais certains pensent que c’est une erreur de penser que nous pensons. Est-ce que je suis bien en train de parler ? En tout cas je suis prêt à mourir pour que mon futur soit meilleur.
7/ Être "quelqu'un de bien", ça vaut plus que toute œuvre littéraire ou artistique. C’est comme ça que je vois les choses.
10/ La raison est une gamme restreinte de comportements. La plupart du temps, la folie prévaut.
La caractéristique du malade mental c'est qu'il n'a pas de transe. La raison permet la transe.
11/ Tout est faux. Même le mec qui disait "Tout est faux" dans le morceau de rap, était faux. (En fait c'était un bourge qui s'amusait).
15/ Pour lire ou écrire, il faut de l'argent. Car pour lire ou écrire, il faut être au calme. Et le calme est un putain de luxe.
34/ Il faut toujours trouver de nouvelles extériorités.
38/ Ce qui est important à savoir concernant une ville, ce n'est pas de savoir si ses baraques, ses bâtiments, font un étage, ou cinquante étages, c'est de savoir quels sont ses possibles.
100/ Les gens sont tellement habitués aux trucs faux que quand un truc vrai arrive, ils ne le voient pas. Y a un tel brouillage.
240/ Seule la maîtrise de la technologie nous permettra de contrer efficacement la technologie.
Tu mâches du knowing-gum, du savoir-gum. Vomis des trucs que t'as pas mangé. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a pas. De temps en temps, dans un état vertigineux, tu te dis que t’aurais droit à une vie normale, toi aussi. Tes pieds ressemblent à une angoisse, tes yeux à une explosion. Un vent se lève, s’engouffre dans ton propre crâne, et t’étouffe ! Pas de repos pour les autodestructeurs ! Un cafard te sort du nombril, les cigarettes rampent comme des blattes, y a des insectes dans tes poumons. Tu tousses et craches des insectes. Comme je le comprendrai bien assez tôt, tu n'es que blessures. T'es plus tout jeune (dans toutes les dimensions) mais tu ne seras jamais guéri d'être différent. T’es né hors-jeu, tu mourras hors-jeu. Presque personne ne t’a donné ta chance. Les rares qui l’ont fait étaient eux-même (elles-même) des outsiders. À défaut de lui donner un sens, l'addiction aura donné un rythme à ta vie. Les cigarettes découpaient le temps. Mais maintenant cette joie de ne plus fumer est comme une cigarette qui ne s'éteint jamais ! The chauve must go on !
Ah chérie, tu es tellement plurielle… Singulière pardon ! J'ai envie de m'allonger avec toi, tu crois que c'est possible ? Ta vie ne tient qu’à un flirt ! Allez jouons. Mon oreille écoute ton oreille. Je ferai l’ombre tu feras l’ombre. Tu feras le soleil je ferai le soleil. Je serai l’oreiller mémorisant tes rêves. Avec toi je vois la vie en arc-en-ciel... Il suffit d'un toucher et ton corps devient miroir. Ton corps est soudainement toutes les personnes qu'il a vu. Ton corps se souvient soudainement de toutes les personnes qu'il est devenu. Moi je te vois. T’es belle comme un robot. Tu m’as conquis baby. T’as plein de casseroles accrochées à toi et j'ai envie de couper les fils. Une chose que les autres n’ont pas saisi pleinement à ton sujet : tu es toujours allée au cœur des choses, autant que tu l’as pu, et le peux. Et tu en as tiré les conséquences. Et à partir de ces conséquences, tu as tiré d’autres conséquences. T’as vu un million de versions de toi-même. Alors que tout ça n'est pas fait pour être vu, tout ça n'est pas fait pour qu'on soit réveillés, tout ça n'est pas fait pour qu'on ait des yeux, alors que tout ça n'est pas fait pour qu'on le voit. Tu penses au vrai Temps, celui qui crée les montagnes, qui balaie les espèces. Le feu, la glace, le fer, la chair, le bois, les fleurs : la sueur de la vie. Enfant, t’as eu la sensation de quelque chose de merveilleux, de magnifique. Depuis, tu le sens encore parfois, fugacement ! Depuis t’es toujours à la recherche de cela. Ton moment préféré, c'est le voyage. Quel soulagement, quelle liberté, de n'être attachée, prisonnière, à nulle part en particulier, d'être en mouvement.
L'argent magnétise. Les gens prennent le large. Les rêves rêvent. La vie vit. La mort meurt. Les sourires sourient. Les bras brassent. L'amour aime.
La tête tilte. L'océan sonne. Le vertige verticalise. Le ciel erre. L'ouragan rage. La légèreté gèle. Le froid fige. L'enfant fait. La finale naît. Les naissances naissent.
Marseille : feu de détritus sur le toit d’un magasin de beauté. Trois faux policiers contrôlent un vrai policier et finissent au commissariat. Tu marches cinq minutes dans la rue, t’as sous ta semelle l'urine de deux cent soixante-dix-huit personnes. Terminus modifié : quinze corps ont été retrouvés décapités près du centre commercial, cinq têtes ont été retrouvées dans un grand sac poubelle. Il se passe tellement de choses que pas mal de gens oublient le bord de mer. Vautrée sur un matelas punaisé, dans le bruit permanent de moteurs, hurlements, larsens, chocs, concerts mélangés (horribles concerts de ska-reggae), véhicules, kicks, agressions, bagarres, boîtes de nuit, disputes, fous en crise, embouteillages, c'est comme si tu te faisais rouler dessus 24/24. Audit des taudis. Tu enfonces dans tes oreilles des bouchons en forme de bite. Musique religieuse alternative. Le sentiment d'être comme fissurée de l'intérieur, d'être un puzzle divisé en une infinité de pièces qui cherchent désespérément à prendre forme. Les orphelins font des orphelins. Une distraction distrait d'une autre distraction, etc. On est enfermé dans des boîtes dans une plus grande cage, dans un complexe sans fenêtres. Les vidéos se vengent. Elles nous mettent dans des magnétoscopes et nous regardent. T'es en pleine remontada dans ta tête, mais le match est fini depuis longtemps. Il faudrait une remontada de plusieurs centaines de milliers d’années. T’as pas pu faire grand chose, t’as fait ce que t’as pu. Tu vis maintenant sans justification, et sans objectif - sinon continuer à vivre. Juste, tu rêves de rêver. Tout ce dont tu rêves, c'est de rêver, c’est de pouvoir rêver à nouveau. Compte ta tête. Ouvre la bouche et respire avant de t'évanouir. Et assieds-toi s'il te plaît.
Protestations.
1/ Il faut du temps pour comprendre que pour cette personne (qui s’était présentée à toi comme une amie, que tu avais prise pour une amie), les mots sont uniquement un moyen d'arriver à ses fins, et n'ont aucune espèce de rapport avec la vérité, un acte engageant une parole. Et c’est particulièrement moche pour une poète de n’avoir aucune parole.
2/ Un autre truc moche c'est les riches qui se font passer pour des pauvres, les bourgeois qui se font passer pour des prolos, les chanceux qui se la jouent victimes.
Et tant de gens pour fermer les yeux et ainsi valider toutes ces faussetés éclatantes, accablantes, multipliées, ces imposteur(e)s.
3/ Les imposteurs se reconnaissent, et s'adoubent entre eux, pour renforcer leurs impostures respectives.
4/ Si tu places la recherche de justesse avant celle du pouvoir, tu te feras évincer (de quoi que ce soit auquel tu aurais pu prétendre) par des gens prêts à faire et dire n’importe quoi.
5/ Chez beaucoup d'écrivains, poètes, artistes, on sent le confort, en filigrane, entre les lignes, entre les mots, dans les œuvres, en sous-texte. Et ce confort est une de leurs plus grandes faiblesses, en tant qu'artistes, en termes de justesse.
6/ Tu as également vu une personne faire un véritable business de ses traumatismes, dans ses ouvrages (à succès). Tout en étant brutalement cynique, vénale, méprisante et dominatrice dans la vie. Passés l’étonnement voire la sympathie envers celle-ci, pour le drame que racontait son œuvre, tu t’es aperçue que c’était une façon insidieusement manipulatrice d’utiliser la littérature à des fins autres. Elle se présentait en victime désarmante pour mieux dominer et manipuler les autres, faire des autres ce qu’elle voulait, autres qui devenaient à leur tour, des victimes.
Tu déprimes. Tu ne sais même pas par où commencer. Tu déprimes de partout ! Une des choses dont tu auras souffert : la solitude issue de la négligence des autres (le manque d’amour, d’amitié, d’affection, d’attention, d’estime, de considération, et bien sûr le simple oubli total).
Quand tu commences une journée, tu ne commences pas à zéro, tu ne commences pas neutre. Tu commences dans le négatif. Chaque jour tu dois trouver quelque chose pour aller mieux temporairement. Tout ce que tu fais (actionnes, crées), c'est une thérapie, une thérapie pour toi-même, et une thérapie pour les autres. En effet, si tu trouves des trucs qui te rendent mieux, qui te font du bien, peut-être ça pourrait également aider d’autres personnes. (Quand soi-même est une expérience qui dépasse soi-même.)
Quand tu commences une journée, tu ne commences pas à zéro. Il faut d'abord que tu repousses temporairement les ennemis extérieurs. Puis que t'affrontes les ennemis intérieurs. Avant de pouvoir te mettre, un peu, au travail.
Il est pénible d'être dépendant de l'opinion et du jugement des gens. On pourrait dire que ce fut ton erreur de te mettre dans cette position. Mais en tant qu'artiste, comment faire autrement ? Comment ouvrir une porte sans clé ? Comment bronzer sans soleil ? Comment vibrer sans péter ? Comment braquer une banque sans s'énerver ? C'est lojique ou c'est jolique ? Résumé (de tout) : Quelle joie / Quelle douleur.
Ça peut paraître fou. Mais parfois tu es à un tel point de désespoir et de solitude. Que tu te tournes vers tes ennemis, vers les gens qui t’ont fait du mal, dans une demande, une recherche amicale. Juste parce que tu les connais. Dans un espoir bien mal placé. Parce que tu souffres tellement. Que tu n’as plus les idées claires. Tu vois ce que je veux dire ? La musique qui te parle le plus : cris désespérés en rythme.
Ça m'endort de pas pouvoir crier. Ça m'endort très profondément de pas pouvoir chanter. Je peux passer ma vie en dormant si je ne peux pas faire cela. Je vais prendre une douche brûlante et longue jusqu'à ce que l'eau devienne froide. Créant, dans ma tête, des jeux pour échapper à ce monde.
***
Il semblerait que tu sois là. T’es arrivée au monde presque en même temps que ton cerveau, sans boussole, sans coordonnées, sans repères, sans communications. Ton cerveau c'est ta planète, une ville expérimentale. Ta planète c'est ton cerveau. Ton cerveau est une communauté internationale dont la vocation est de réaliser l'unité humaine. Ton cerveau est une communauté intergalactique dont la vocation est de réaliser l'unité cosmique.
Après avoir passé plusieurs mois dans l’Espace, le retour sur Terre est une sorte de renaissance, un choc, un accouchement. Tu débarques dans un monde que tu connaissais mais que tu vois désormais, et à jamais, absolument différemment.
- Oh Chérie… T’as donné mon nom à ton chien ?? Mais je parle aux planètes bébé !
Tu sais maintenant que l’on peut non seulement terraformer, mais aussi univerformer, cosmoformer. C’est ce que certains appellent head-big-banguer. Univerformez-moi ce vide. Cosmoformez le vide. La production de sperme a chuté de soixante pour cent en quarante ans. L'organe reproducteur humain le plus important, désormais, c'est l'esprit. Dans l’Espace, tu as cherché un langage pour échapper aux limites de la pensée, voir ce qu'on ne voyait pas avant. Ayant enfin atteint la vitesse maximale qui ne mène nulle part, tu as cherché des mots qui mènent hors des mots, des mots qui mènent hors de la pensée. Et alors tu t’es retrouvé dans la Nuit. Il y a eu un moment, ce moment, où tu as eu la sensation d’aller très profondément dans la Nuit, où tu y as avancé de toutes tes forces, mètre par mètre, millimètre par millimètre, avec une lenteur folle, extrême, cela résistait, la nuit résistait, solide, tu étais prise dans les fils du ralenti, comme dans une toile d’araignée, tu as failli y rester, mourir, ne pas pouvoir revenir, avec le sentiment d'une urgence extrême qui jamais ne sera effacée. C’est là que tu as effleuré cet autre langage, cette autre communication. Mais c’est comme un rêve lumineux, très net, en HD, dont tu n’arrives pas à te souvenir.
Perte donnant
sur la
voix
Il est une heure une. Sur ton masque, des gouttes d'eau à couper au couteau, tu l’enlèves. Ta vie a été retrouvée suicidée en pleine forme. T’insistes encore sur le fait que tu n'es pas une robote, c'est suspect. Il s'en passe des choses là-dedans. On doit la parole à l'autre, et c'est pas toujours facile. Tu parles couramment le fou. Remets ton masque et dis-moi la vérité. Ton cerveau est lavé, relavé, essoré, délavé, ton cerveau sèche à la fenêtre. Ton cerveau se nettoie des images, sons, mots, qu’il est contraint d’ingurgiter en permanence. Ta chair bouge comme un liquide, ton esprit se libère, s'émancipe, évolue, c'est insupportable. Insupportable ! Tous les jours tu sens qu'on est au Moyen-Âge. Du Néandertal au néant total. Plus tu vis, plus tu vois les schémas. Un humain est un algorithme de 10247 lignes. Les racines des comportements désastreux de l'espèce humaine (comportements individuels et modes d'organisation sociale) sont anciennes, profondes. Les humains veulent soit donner des ordres, soit en recevoir. Y a plus d’armes que d’humains. Des dingues avec des flingues. On tire sur tout, on tire même sur les flingues ! Fête Bête dans cimetière mort. Le sang et l’air sont en guerre. Montagnes d'ordures, océans de plastique. Ici tous les jours, c'est la fin de quelque chose. On flippe comme on respire. « Tu m’as buté bâtard ???? ». « Ton cerveau est resté dans le bide de ta mère ? ». Il faudrait des changements radicaux dont l’humain est actuellement incapable. Tu aimes beaucoup les mouvements de caméra d'Alien, ça te calme. Comment une personne aussi douce peut vivre sans se brûler à la réalité ? Et ce derrière est vraiment très touchant. Tu sais, les courbes qui sont comme des frissons. On danse pas c’est le sol qui bouge. T’as pas tes seins dans ta poche, tes tétons sont connectés à tes yeux. Les ciseaux sucent. Des boucles, des bouches. Ça sert à rien que tu pètes pour me faire apparaître, toutes les cellules de mon corps crient ton prénom. Dangerous DS, métisse SS. Ton cœur bat pour le contrôle : ne pas être n°1, c'est perdre. T’as un compte-bite à la chatte, tu es une femme d'action. Mais t’es contrainte à rêver. Tu te fuirais, si tu le pouvais. Si tu pouvais fuir de toi-même, maintenant, tu le ferais. Rassemble-toi, plutôt, s’il te plaît. Dans le sillage des blessures de siècles entiers. Enceindie. Perfucktion. Pyrogène soléiforme. Ô caresses guantanamoéennes, big-bangogènes. Mon doux, mon bel amour flashballé. Les RG t’ont fiché "fait chier" (FC), la meuf qui Fait Chier. Le terrible phénomène qui fait que l'on en veut à la personne qui est malade. Ton organisme ne comprend pas tant de fleurs appliquées sur sa peau. T’as pas l'habitude d'être détestée. C'était pas des extraterrestres c'était des extraC.R.estres. Allez, console-toi, au moins un point positif : se faire tabasser c'est être vivante ! Les rockeuses sont plus héroïques aujourd'hui (en 2019) car il n'y a plus de système pour elles (plus de système pour les glorifier, et pour les rémunérer). Ta vie c'est ta voix, toute ta vie c'est ta voix. Tu préfères être toi, et vivante, qu'une star magnifique, morte. Faire quelque chose de vrai c’est plus important que d'avoir du succès, même si tu préférerais avoir du succès. Tu essaies à fond même quand tu sais que tu vas perdre. La seule subversion qui te semble possible est d'entamer un travail profond de son côté, de construire avec le plus de justesse et nécessité imaginables, sans attente. Avoir une vie sombre, maîtrisée, terrible : un esprit très libre qu'on a cherché à dresser, et qui utilise l'apparat du dressage pour tout niquer.
Musique-fiction. Freestyle :
Cinq, quatre… trois, deux… YO. Madame...? Hostile. Madame Hostile. / Fille issue d'une fille issue de plusieurs générations de passants. / La femme qui s’est dribblée elle-même. / Créatrice de silence. / Je peux te voler stp ? / Merci de m'avoir oublié. / I'm fou. / T’as dans ta main la clope des chiottes. / Hot. / Mauvais jour, mais court. / Faire court prend plus de temps. / T’arrives même à faire rimer. Des mots qui riment pas ! Han. / T’as le pouvoir. De ne pas voir. / Nous sommes des trous. Dans lesquels y a du souffle. / Tu voulais un scooter on t'a inscrite chez les scoutes. Tu rêvais d'être scoute on t'a acheté un scooteur. / On ne détruit pas. On modifie tout. Pour tout recréer. / Faut pas déconner, on devient fou. Moi je deviens fou, ça me rend fou, y a cinquante ans que ça me rend fou, et ça me rendra fou jusqu'à la mort. / Dérangé par l’ombre d’un gabian, le pigeon a pigé bébé. / Y en a des choses qui se passent là-dedans. / On se fait engueuler d’être vivants ! / Je dois avoir une angoisse. Mais je pense que je ne la sens pas trop. / Tu es joli je suis magnifique, la vie est courte, faisons-le ! Bisous, Désirée. / Tu t’es vengée de la langue française, épilée par des épileptiques ! / Ce qui est mort peut pas mourir. / Tu bois vides des bouteilles d'alcool sous la douche, pisses sur le bar-tabac de garde. / Tu fais même rimer des mots qui finissent pas pareil, oh ! / La jeunesse se répand comme une épidémie parmi les personnes âgées ! / Rien de mieux qu'un bon vieux berger allemand pour trouver de la drogue. / Stap.
- Ptit conseil : faut pas laisser des personnes mauvaises rentrer dans ton lit, même quand t'as envie de baiser !
- 50€ pour cette info ? OK merci chuis guérie docteur !
Stop.
Tu te tires une balle dans la tête et émerges de ton rêve comme d'une bulle qui éclate. (Dis bonjour à Monsieur Monde.) À chaque fois c’est pareil, tu t’endors et ta respiration s'arrête, t’es obligée de te réveiller. Dans les trous on a des yeux et des cheveux. Et on est fait de plus de bactéries que de cellules... Par pur snobisme, on refuse de marcher dans des escaliers mécaniques à l'arrêt. On aimerait bien faire la gueule mais on y arrive pas tellement on est habillés de façon ridicule. Nos vies seraient complètement différentes si on avait les têtes d’autres personnes. Explorant des apparences variées, tu explores -interprètes- différents personnages, au cours des années. Tu dois veiller à ce que tes idées ne te bouffent pas. Tu oublies les choses, mais te souviens tout de même de leur oubli (à défaut de leur contenu). Du coup tu notes tout ce que tu peux immédiatement, avant que ça disparaisse de la blancheur de ton esprit. T’es tellement tendue vers l'objectif que t’as tendance à zapper les étapes intermédiaires. C'est pourquoi tu te fais des listes écrites d'actions à faire, dans l'ordre, pour chaque journée. Décomposes les actions qui mènent à l’objectif. Plus que passer son temps à justifier qu'on relie diverses pratiques (écriture, danse, chant...), on devrait plutôt s'étonner qu'elles aient été séparées. Créer est une façon de faire de la critique. Moins exposés aux médias, peut-être qu’avant les gens étaient plus particuliers, plus singuliers, plus "eux-même" ? Peut-être. En tout cas, il faut qu'on trouve nos pensées à nous. Là on se sent des prolétaires de la vue, des prolétaires du panorama. Des prolétaires du coucher de soleil. On sait qu’il est là mais on peut pas le voir, y a un mur devant, y a un immeuble devant, y a un portail fermé à clé devant. Norizon. Anormal, anormal. Biodégradant. Überté. Bureau de la Normalité. La cible est le message. (Et la cible c’est nous). Ceux qui sont nés vivants, sont contents de l’être et veulent le rester (slogan). Après ce texte y a plus qu'à se bourrer la gueule pour oublier le futur ? (On boit parce qu'il est impossible d'avoir une conversation avec qui que ce soit.) Vous pouvez commander auprès de l’éditeur votre « Attestation de foudroiement ». Chaque lettre est aussi grande qu’un enfant. Il y a un vrai risque que les chimères s'effondrent. C’est comme donner un coup de boule à une licorne. La découverte inexorable de ce qu’on ne veut pas savoir. Sans tension, tu ne jouis pas. On a des ennemis bien plus importants que nous-mêmes, ne nous laissons pas distraire. Car on est vraiment forts pour gagner à qui perd gagne. On aime tellement imaginer que nos faiblesses sont issues de super-pouvoirs. Tu veux brûler toutes ces petites ondes. Tu prends ton téléphone et tu parles dedans pendant des heures (il est éteint), ça te fait du bien. Nostalgique, t’as envie de retrouver un mélange d'alcool et de parcs. Pour boire avec bonheur la boisson qui rend bête, dans du vert, du chant, des langues (roses). Lécher l'heure, lécher les horloges, lécher les montres. La bière est le sablier. La peau est un aimant pour qu'on s'y caresse. Les moustiques sont tes grains de beauté, je serai ton sourire. (C’est dans le « presque » qu’est tout le sourire.) Dormir, c'est être vivante, d'une manière originale. Tu dors mieux le jour que la nuit. Quand tu dors t'es complètement sincère, tu peux pas faire semblant. Tu joues au ping-pong dans ton sommeil. Dans la tête en latex. Si tu ne te reconnais pas, qui va te rappeler qui tu es ? Tu penses à cet homme, qui est présent-absent. Il fait partie de ceux qui vivent sans tout à fait être là. Tout en se prenant au sérieux aux mauvais endroits. Il se penche, car l'ange qui le domine est tellement brûlé qu'il est fendu dans toute la hauteur. Je me présente : Mona K.O., Roboy, plume pour robot, voyance mix, voyages psychiques sur Mars. À travers le feu, tu vois l'océan. L’homo sapiens a fait disparaître toutes les autres espèces humaines. On fait tout disparaître, même nous-mêmes ! Toute personne anormale, différente, se retrouve toujours à servir des gens normaux. Dans les émeutes, les visages sous les foulards, les casques, les cagoules, sont les mêmes que ceux qui doivent verser un loyer à des personnes riches, pour des logements décrépits. Des fois tu voudrais faire la gueule au monde entier. Mais c’est pas une solution. Ton âge est tellement bizarre. Ton âge est tellement changeant. Tu le tues, il grandit. Tu vis aussi longtemps que la dernière personne qui se souvient de toi. Et au final, toutes nos tombes auront la taille d'un moustique. Enterrement pour un océan. Au point 0, là où toutes les montagnes se mesurent. T’entends les cris des gabians. T’as presque une nostalgie de maintenant tellement t’es bien. Tu sens la vie, pure. T’es tellement heureuse que t’es jalouse de toi-même. Le soleil fait rire le ciel. Lumière et mer. Dans l'eau il y a beaucoup de force.
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