Les
paravents mythologiques (Et.I.Sub 1(a-c))
FATIGUE ET FORCE
1
(a): Le cri fonde...
Ce
monde est un monde de juridiction manquée.
L'être
a du apprendre à traiter avec le sentiment d’injustice comme avec
son alter ego.
La
faculté de justifier les surpassera toutes.
La
faculté de sentir est assiégée de l'extérieur par les
prémonitions de particules aussi fines qu'incontournables, et de
l'intérieur par la rumeur de son élimination sédative – c'est
une peste sans symptôme qui se rejoue.
Que
dire de l'universel banquet des bouches pincées qui s'entretient sur
les ruines de la Raison?
Que sa
réalité n'est plus un critère effectif à son existence, sa
prononciation est le facteur unique et suffisant à son existence en
tant que contenue pédagogique de la vie - «que cela sorte et
soit!».
Dieu
est de retour.
Tous
les jours les peuples se dressent dans l'espoir d'un jugement dernier
avec pour seul arme l'argument de l'apocalypse et comme seule
promesse l’avènement aveugle des capacités nouvelles. L'étau de
l'échappement se presse sur l'être pour faire jaillir les plus
hauts sacrifices d'innocents et les plus cruels dans cette arène aux
noms fleuris.
Les
victimes hurlent l'abomination des justes sur la roue des révolutions
solaires.
(se
répètent les jouissances de l'autisme, la beauté congédiée dans
l'irrationnel profit de l'extase, la joie se confondant en agitations
compulsives – le temps, écartelé dans le va et vient des fins
périodiques, s'assied dans les transports aux teintes de rouge en
attendant la venue d'un point final que le marteau solaire viendra
cogner.)
1
(b) : ...le courage...
J'ai la certitude
que rien ne change lorsqu'en résultats l'idée donnée, idée déjà
reçue, revient avec la confirmation de son retour en statut, et fige
plus vite les tremblements de la pierre.
Car le choix
métaphysique qui plane au dessus de la vie inscriptive et sur ses
collabo est celui d'une avancée absolument nécessaire à la
croissance informatique; nécessairement soumise avec honte et
silence aux besoins grumeleux de certains corps terrestres, on ne
peut – avec l'air d'un temps – plus diaphane, comme entendus
seulement à ces portes sans serrures ni loi (?).
Tandis qu'en
esprit la vérité ressemble aux premiers mots des anciens grecs sur
la régence foudroyante du monde et à la nullité d'un progrès de
sens pluriel, quelque chose dans ou à l'esprit même, et nommées
Idées, a jalousé jusqu'à la hantise, la ballade des quasi corps du
monde afin d'en décidé par contractions, frissonnements et
surprises rodées, les bords et les jointures – les murs enfin! -
l'être de claudique qui s'érige d'une à l'autre extrémité entre
les fichus beaux-monstres et l'immobilisme du certain. Entre linceul
iridescent et la posture soumise à quelque part. S’accommodant de
quitter ce qui n'est pas de lui partie.
1(b-c/c):
...des bêtes à cornes.
Croire
que l'on a une pensée, que l'on possède un corps. Cette piété.
L'être voyage en lui-même comme à travers un livre très corné
dont on aurait égaré la seule marque.
Le
miracle serait de s'y retrouver.
Alors,
à un carrefour entre deux déchirements d'où s’opère le choix du
devenir, l'un dirait: c'est par là, je sais où me trouver, je suis
là et serai bientôt ailleurs. Mais, enfin, ces déplacement
n'arrivent que dans la tête.
Dehors,
c'est le spectacle de l'accidentel, le règne de l'épiphanie
hasardeuse des naissances – le monde déploie une telle énergie à
faire publicité du mouvement que l'on finirait par y croire; par une
sorte d'heureux délassement, se figer assis dans ses transports.
On
finirait par croire à d'autres fourmilières qu'à celle de notre
tête, avec son lot de contacts et ses effets de phéromones; et
l'hypothèse de la tranquillité rejoindrait celle du temps vacant
dans le congrès des idéaux achevés, d'un éternel ailleurs.
Croire
que l'on a un corps. La vitesse ne travaille qu'à substituer ses
immobiles.
Pas de
sens; sans mobile, il n'y a qu'états de sièges.
Le
visible est un tour de passe passe incessant où s'échangent les
corps assis et les visages de masques. Les signes et les codes, les
organes et les faces sont les cicatrices inhérentes à ce désordre
de marbre, comme produits dans la CORNE.
Les
places ont besoin de plusieurs occupants et d'autant de prétendants
à l’occupation. L'état de siège permanent est celui d'un
incroyable confort où s'échangent d'un signe de main les muets
bienvenus dans le décor brûlant du vide.
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