En fait je n’ai pas compris pourquoi ils ne m’entendent pas. J’essaie de chanter dans leurs oreilles, voilà, je suis pour le bien ! je pense ? Et ils m’ont dit que je dois être contre, ils m’ont dit que je dois être tellement méchant que même le soleil s’allie avec son côté sombre. Lâche. Pardon.
En fait, j’ai compris, après que mon kidnappeur m’a frappé cent fois sur la tête, que je ne suis pas un humain, pas un homme, pas une pomme, pas une robe, pas un objet utile, pas un stylo bleu. J’ai réalisé que j’écrivais depuis le début avec un stylo rouge. Je comprends maintenant pourquoi les maîtres me regardaient bizarrement, comme si j’étais leur maîtresse.
En fait, je crache de l'or rouge, en fait je cache mes propres mains, parfois elles poussent. Comment ronger l’air ? Aujourd’hui mon kidnappeur a ri, et puis il a arraché le sol sous mes pieds et l’a enfoncé dans ma bouche, genre pour que mes orbites se transforment en fenêtres. Pour que les corbeaux entrent et sortent, il a besoin d’un message précis. Genre pour que les couverts tombent, il faut des fantômes, je veux des fantômes, et pas pour jouer, attention, mais pour me traverser, je veux qu’ils percent ma peau, qu’ils déchirent mes organes. En fait je ne veux pas être éternel, je veux être un ange ex sécurité d’une banque, en robe rouge, avec sabre laser, sourire et moustache, belle voix, belle mission, bel. Je veux que les fantômes s’installent dans mes poumons comme des spectateurs assis, et chaque souffle, je le leur donne, ils boivent, ils avalent, ils rient à ma place. En fait je veux des amis fantômes. Je veux être fantôme, tout le temps, même après ma mort, surtout après ma mort, l’héritage en cours d’écriture.
Et oui, mon kidnappeur ne me frappe pas juste pour me détruire mais pour que j’écrive. Mon crâne est une seule et unique ponctuation. ( JE VEUX ETRE DEUX POINT AU DESSOUS D'UN POINT D'EXLACMATION ) Il me dit que je suis son cahier, et ce n’est pas grave si les lignes ne sont pas droites. Ce n’est pas grave d’être courbé. Le plus important, c’est de ne pas effacer.
Je ressemble à un bouquet de fleurs proposé durant un incendie. Je ne veux pas être libre. Je veux être plus captif que lui. Est-ce qu’il exige que je devienne pire ? Que je sois le verre brisé plutôt que l’eau pâle et jaune, sans reflet ?
Merci, j’ai compris que sa joie est une calculatrice, ma cicatrice. Et que le miroir, encore, histoire de répéter, n’existe que pour prouver qu’il est devant. Et que la personne derrière lui n’est que du sang qui coule.
( en cours d'écriture )
Notes pour plus tard, je reviendrai ici continuer, j’espère, sans doute.
-mon kidnappeur a trois yeux. Le premier est définitivement rouge, le second tourne parfois sur lui-même et le troisième est sans doute blanc.
-mes mains cachées qui écrivent des lettres d’amour (écrire avec des couteaux)
-je suis qui comme ponctuation ?
-porte et sans mur, porte ouverte et fermée en même temps
-je veux être un guichet bancaire pour anges licenciés
-voir le soleil comme une pièce de monnaie
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