Je
tremble, j'entends la pluie, écrasée sur mon toit. C'est un bruit,
entre le pas et la chute.
Je tombe
du canapé, debout aussitôt, je marche vers le deuxième étage. Les
chambres sont silencieuses là-haut.
La
pointe de mon pied se tord contre une marche, de la tête, je tape la
rampe de l'escalier. Mon bras se rattrape, mon corps se relève.
J'accélère.
Du
débarras, je tire l'échelle. De l'échelle, je parviens à la
trappe qui donne sur le grenier.
Si mon
cœur continue à battre, mon trépas s'annonce.
J'accélère.
Des
nuées de poussières s'ébattent à chacun de mes pas. J'attrape la
tuile fendue, je la laisse tomber sur le côté, je sens le vent sur
mes côtes.
J'accélère.
Dehors,
la lune fait pâlir mon chemin, entre la gouttière et la nuit, que
j'essaye d'attraper vainement, j'ai donc deux bras, deux.
J'accélère.
Le toit
est mon domaine ; la campagne, au loin, m'attrape. Un vent
menaçant me précipite contre la cheminée ou je m'éclate la
mâchoire.
Tout
tremble.
J'essaye
alors de crier, de crier que ma mâchoire se décroche, elle le fait.
Tout
tremble.
Un
ramdam bruyante, une odeur nauséabonde s'élèvent de la cheminée
pour retomber sur moi.
Les
chambres.
Les
chambres sans verrous.
A
travers les tuiles fendues, on m'attrape et me tire.
Ma peau
s'en va, je crois. Mes ongles s'en vont, je crois. Mon nez s'en va,
je crois. Mon regard tombe.
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