lundi 10 septembre 2012



Je tremble, j'entends la pluie, écrasée sur mon toit. C'est un bruit, entre le pas et la chute.

Je tombe du canapé, debout aussitôt, je marche vers le deuxième étage. Les chambres sont silencieuses là-haut.

La pointe de mon pied se tord contre une marche, de la tête, je tape la rampe de l'escalier. Mon bras se rattrape, mon corps se relève.

J'accélère.
Du débarras, je tire l'échelle. De l'échelle, je parviens à la trappe qui donne sur le grenier.
Si mon cœur continue à battre, mon trépas s'annonce.
J'accélère.

Des nuées de poussières s'ébattent à chacun de mes pas. J'attrape la tuile fendue, je la laisse tomber sur le côté, je sens le vent sur mes côtes.
J'accélère.

Dehors, la lune fait pâlir mon chemin, entre la gouttière et la nuit, que j'essaye d'attraper vainement, j'ai donc deux bras, deux.
J'accélère.

Le toit est mon domaine ; la campagne, au loin, m'attrape. Un vent menaçant me précipite contre la cheminée ou je m'éclate la mâchoire.
Tout tremble.

J'essaye alors de crier, de crier que ma mâchoire se décroche, elle le fait.
Tout tremble.

Un ramdam bruyante, une odeur nauséabonde s'élèvent de la cheminée pour retomber sur moi.

Les chambres.
Les chambres sans verrous.
A travers les tuiles fendues, on m'attrape et me tire.

Ma peau s'en va, je crois. Mes ongles s'en vont, je crois. Mon nez s'en va, je crois. Mon regard tombe.

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