jeudi 18 juillet 2019

On n'a plus de lit


On n'a plus de lit. On est perdu, y a plus de forêt, y a plus de maison... y a plus de fenêtre. Y a toujours un téléphone. Mais y a plus rien d'autre. Y a plus de draps, y a plus de chaleur, y a plus de repos, y a plus d'arbre, y a plus de soleil, y a plus... Y a plus de femme. Y a plus de joie. Y a plus de nourriture. Mais y a des mites, et y a des téléphones. On est perdu. Y a des volets. Y a des volets mais y a pas de maison. 

Se réveiller est une aventure. Ce moment où on se réveille et on ne sait plus qui on est. Tu te sens décalée, larguée, mais souvent quelque chose d'intéressant naît des décalages. Tu t'es longtemps engagée dans des activités psychiques interdites, inédites. Seul ton monde a créé une simulation dans la simulation. À force d'être née. Tu commences à comprendre. Quelque chose. Conviction personnelle : la réalité est réelle. Ton visage est découpé, redessiné, par les contours d’un autre visage en face de toi. Tu distingues nettement toutes les cellules de ce visage. Sa pensée dans ta pensée, ta pensée dans sa pensée. Une femme plusieurs ambiances.

S’ennuyer est mieux que mourir. Faire des cauchemars est mieux que pas dormir. Chez soi angoisse, dehors libère. Fumer nuit, la nuit te fume. Parti pour rester, tu perds un père. Triste à mourir de rire. Même si c’est vrai t’y crois pas : tu le connaissais juste assez pour savoir que tu le connaissais pas, à part que pour le pire c’était le meilleur, aussi barré qu’un drogué mais sans drogue, tellement doué, mais encore plus con qu’il était doué, la tête de Turc des Turcs, un nazi néozélandais, une alien malienne lesbienne. Il y a pire que perdre, il y a gagner quand on aurait voulu perdre (il est des victoires honteuses), mais tu ne peux pas annuler l’annulation… (Si tu le tues, il devient encore plus puissant.)

Surnommé l'homme alphabet, obsédé par le crime et le langage, son corps est entièrement tatoué de lettres. Son cerveau est fait de pièces détachées. Des mécanismes entrant dans la formation de l'appareil à « penser les pensées ». Son pas pense, ses pas pensent. Au point de se prendre le pied avec la langue. De se coucher de plus en plus tard, de se lever de plus en plus tôt. De se lever avant de se coucher. De fauteur à auteur. Tu voulais étudier la vérité, eh bien tu es servi. Tu ne vois personne. Tu t’amuses avec toi-même. Tu ne vois plus, tu n’entends plus, tu ne marches plus. Mais dans ta tête ça va très bien. La bière est un bon livre. Ton héros c’est Hitler, et tu me prends dans tes bras en me disant en allemand que je suis « Envoyé par Dieu ». Je me demande comment le prendre. Le problème des attentes c'est qu'elles sont souvent déçues. Le mieux est de n'avoir pas d'attente (jamais, en toute chose). Mais c'est difficile. Comment être indifférent ? Une fois acquis le fait que nous sommes seuls, il s'agit de relever le défi de nous relier. Et je suis cartésien à lier. 

En ouvrant les volets et regardant dehors, quelque chose (parmi d'autres choses connues ou moins marquantes) attire mon attention en bas de mon immeuble, et me rassérène, me fascine, me fait du bien aux yeux et à la tête :
L'eau qui coule en plein soleil sur le trottoir, le caniveau, la route. Les reflets du soleil, de la lumière, sur l'eau en mouvement. Sur un trottoir bitumeux, hybride, plein d'irrégularités, déchiqueté, en milieu urbain (et pauvre, pas entretenu).
Aucun mot, aucune photo, aucun film, ne pourra remplacer cette sensation, en être l'équivalent. Le numérique peut capturer cela pixel par pixel, micron par micron, mais au final cela n'a rien à voir. La réalité est irréductible. La captation de la réalité n'est qu'une illusion, un pis-aller, une distraction.
Conclusion : il faut vivre la réalité, directement (sans médiation, représentation), le reste est secondaire. NO-FI.

Tu es la première personne qui a eu Internet.
C’était dans les années 80. Tu n’as voulu le communiquer à personne car tu savais ce qui arriverait, mais il y a fini par avoir une fuite et c'était foutu. Tout le monde a eu Internet, et personne ne se souvient de toi.

Attends. Chuis d'accord avec ce que je viens d'imaginer que tu penses que t'as pas dit. De temps en temps tu prends ton téléphone et tu parles dedans pendant des heures (il est éteint), ça te fait du bien. Tu as perdu l'odorat, mais t’as encore le souvenir des odeurs. À mi-chemin entre tout : ta fille ressemble à ta mère. Ta fille est ta mère. Tu randonnes à l'intérieur de ta propre tête. Jusqu’à tomber dans le trou qu'il y a dans ta gorge. Ça éternue, tu t’envoles. Trophécie neuroplastiquée. Comme une barque échoue, détruite, sur une grève après une tempête, Marseille est une ville sur laquelle on échoue. Quand une vie sombre, les jours ne comptent plus. Quand une vie est maîtrisée, chaque jour compte. Si on la laisse faire, la tête aide à survivre. On tatoue les feuilles, on tatoue le papier avec de l’écriture, des trucs. L'ignorance nous protège d’un tas d'émotions. Les endroits qu’on a habité habitent en nous. T’arraches la tête de la poupée pour en faire une balle ! Trop feignant pour te suicider, tu célèbres la Terre, la vie. Quand t'as un soleil comme ça qui te tombe sur la figure, tu peux pas t'empêcher de sourire (même si t'es triste). Courir est une joie. Il faut que le corps l'emporte. Il faut que l'instant, le toucher, le corps, l'emportent. Il y a quelque chose de triomphal en toi. Qui lentement s'éteint. La vibration est ce qui nous sauve, ce qui sauve nos vies. Face à ce concert, les gens ne savent pas s’ils veulent pogoter ou méditer ! Ils décident de méditer par le pogo. Ton cerveau commence à danser par l'intérieur. Ton cerveau met en application toutes ses pensées, tout ce que tu sais, quand tu danses. Tu écrases les moustiques sur ta peau, ils deviennent des grains de beauté, tu ne peux pas refuser cette mutation. L'insecticide de l'un est le nectar de l'autre.

- Y en a ils ont tout, tout de suite, puis ils meurent vite. Y en a ils ont rien, jamais, et ils ne meurent pas. Choisis !
- OK la deuxième. Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de tout ce temps gagné ?
- Eh bien on va le perdre !

La nourriture : on fourre ça dans un grand trou dans son visage. Et ça met un peu de lumière dans les entrailles. On met de la pâte dans son corps pour continuer à vivre. On a vraiment une passion pour la matière corps. Le problème c'est que c'est souvent précisément ce qui soulage qui nous fait du mal. Souffle, répétition, identité, reproduction, mariage, temps. Dans le trou du cul du monde, on peut péter autant qu'on veut ! (Ce poème est en cours d'adaptation chez HBO.) Émergeant du sel des océans morts, on roule dans des sortes de grosses lunettes de soleil motorisées. Mon nouveau groupe : Bad Trip Bruel. On prévoit de percer vers l’âge de cinquante-cinq ans. Comme je serai majeur à cent piges (de toute façon, tout ce qu’on fait avant soixante-dix ans c’est de la merde), pile pour ma mort en 2074, on pourra donner juste avant, pour l’occasion, un jubilé, lors des fameuses révoltes de spectateurs en robes qui montent sur toutes les scènes du monde, prennent le contrôle des théâtres, des opéras, des salles, des lieux, mais aussi des places et des rues, pour fouetter les acteurs, les mettre en ligne pour leur faire faire la queue, au garde-à-vous, les congédier, et imposer des performances bien plus fortes et supérieures, à la lueur des flambeaux dans une ambiance de bûcher, antique et révolutionnaire, une fièvre vraie. 

En savoir encore plus : OK. Gravement dépendant à la conscience humaine (« addicted to human conscience »), Google est mort. Overdose... Du coup, par mesure de précaution, on doit tous changer de cerveau.

Google est mort ! On doit changer notre cerveau !

Mise à jour du Monde.

Chantier.             Chant entier.

Veuillez réessayer ultérieurement.

(Mets pas la souris dans la chatte.)

Comment envoyer un mail au monde entier ?
(Contrainte : sans internet).

Mise à jour du Monde.

En savoir beaucoup plus :

OK.

Veuillez réessayer ultérieurement.

Vaut mieux du flou qu'une mauvaise précision. 

Vous pouvez vous retirer en toute sécurité.

Tu te sens comme un poisson dans l'eau ? Jette-toi dans le port ! Ambitieux même dans la dépression totale, chuis la personne qui vit un enfer pour que d'autres puissent faire la fête. Ils doivent me tuer pour vivre mais ils sont pas méchants. C'est comme si un chien avait clamsé dans ma tête, un Tchernobyl psychiatrique, une vague que j’ai retenue toute ma vie mais là j'y arrive plus. Ras le cul. Pète un plomb. Ras le cul, ras le cul... J’arrête d'avoir un avenir. Après m'être informé sur tout, j’en conclus que : ce. monde. ne. m'in.té.resse. p.a.s. Tout ce que je veux, c’est des pilules. Une pilule pour le deuil, une pilule pour dépasser les peines, une pilule pour la douleur, une pilule pour ressentir la joie, une pilule pour sourire, une pilule pour faire de beaux rêves... 
- Il y en a une pour moi stp ?? Une pilule anti-pensées sinon ??
- T’inquiète pas, des ouvriers s'occupent de tes souvenirs. On t'amène à croire que le mode de pensée que tu cherches à défendre est en fait une maladie ou un handicap mental, une forme d'anomalie. Regarde mes dents. En rangées concentriques. J'ai tué ton père, j'ai tué ta mère, vote pour moi. Si t'étais un robot je dirais que t'es mal réglé. Ton incompréhension des choses est quand même assez développée. Même le jour de ta mort tu seras inquiet pour ton avenir. T'as fait quoi comme cauchemar ?
- J'ai rêvé de toi. J't'aime bien mais tu vénères des merdes humaines, c'est un peu gênant. Toi, l'homme qui ne sait pas dire « Je ne sais pas » ! Chaque fois que tu regardes un truc ça s'éteint. 
Dans un Marvel ils tuent le cinéma.
En Antarctique, les frigos sont chauffés. 
À Singapour, les chewing-gums sont interdits.
Sur les plages de Djerba, plus de cadavres que de vivants. 
Entretien : cette vache snob ne regarde pas les trains 
« mais les grafs sur les trains ».

Mettre ses textes sur internet, c'est comme jouer dans le métro. Certes c'est moins bien qu'une salle de spectacle mais y a plus de chances que des gens vous entendent. Pow ! Pisser en bandant ça en fout partout. De la délicieuse liqueur de chiottes. Une lumière de vin rouge. Ma voix est aux  objets trouvés (une voix poilue). La substance et la logique ne sont pas sorties de mon système. Les livres écrits pour des résidences ou des bourses sont des livres sans nécessité – en conséquence sans intérêt. Je n'ai plus de série ou de film à regarder. Je n'ai plus rien à regarder. Enfin. Cela faisait des années que cela ne m'était pas arrivé. S'il te plaît, ne me conseille rien. La « Fête de la Musique » en gros c'est des DJ qui veulent te vendre de la bière ! Formule de protection : Cybercrust_initiate.exe. Malgré toute sa merde, cette ville est si belle que ça rend triste. Peu commettent des suicides, mais presque tous s'autodétruisent. Lance-pierre contre drone. Cet hiver est un crime. Des très grosses gouttes, très lourdes, éclatent comme des bombes au contact de ta peau sur vélo. Des araignées qui tissent ensemble peuvent emprisonner un lion, des gouttes peuvent t’assommer...

Œil-ciel (ciœil) : soirirréelle, harêve inversexe, hypnothèses. C'est l'histoire d'un chat pacha, qui allait au Panama. T'aimes quand les choses font les gens pour toi. Les filles se branlent sur tes jambes. Ça sue ça c'est sûr. Ton visage est baigné de la pisse des morts. À ce point-là c'est plus du perfectionnisme, c'est de l'égarement. On est tellement bio qu’on est pourris, les postillons sont des chicots. Gagner les matches qu’on mérite de perdre, perdre ceux qu’on mérite de gagner... J'ai l'impression qu'on entend le beau temps. M’accroche aux branches de tes hanches. Coiffure énergénétique, chinafriquaine. Déesse de compagnie. Une surfemme ? Une extrémofille ? Elle me trompe avec des putains de papillons. Rien qu'avec la masse de ses fesses on pourrait façonner un corps. (Un pays ?). Jours d'extase. (Days of extasis). On porte la vie comme un flambeau. Joie boit. Brûler, en harmonie, en feu et en fleur. Mutation / variation / transformation / développement / devenir / Protection contre les exploits. TENIR. Nous sommes tous des déclencheurs. Tu as compris de la vie ce que tout le monde a compris. (Si tu lis cette phrase je t'aime, passe une super journée.)




it's like eating chocolate cake with the devil's aunt




it's like eating chocolate cake with the devil's aunt

mercredi 17 juillet 2019

Un jour on tombe malade


Un jour on tombe malade, et tout s’arrête soudainement. On ne peut plus sortir, faire des courses, des activités, voir des amis, voir des gens, faire du sport, aller à des concerts, dans des bars, chanter, travailler, se promener… Tout s’arrête, on n’est plus qu’une carcasse qui se traîne, une respiration douloureuse, qui vit respiration par respiration, non pas « au jour le jour » mais « à la respiration la respiration ». Cela arrive d’un coup, tout s’interrompt, se fige, on n’a très rapidement presque plus personne à qui parler, et le fait de souffrir en continu rend le caractère mauvais, ce qui fait fuir les dernières personnes attentionnées. On fait le vide, la vie devient un grand vide, avec juste des actions de soulagement, et la pensée de plus en plus omniprésente de son butoir, de sa fin concrète, et la volonté de mettre ses affaires en ordre en préparation de sa mort, et ne pas y arriver car on n’a plus de forces, s’inquiéter de cela. La vie a complètement changé. Les soulagements ont disparu. Il n’y a plus de tabac, il n’y a plus d’alcool, il n’y a plus de sorties, de grandes discussions joyeuses, de danses, de projets. Le sexe paraît plus difficile, moins intéressant. On doit tout, absolument tout, annuler. Il n’y a plus rien. Tout s’arrête, le monde n’est plus le même, le monde s’est entièrement remodelé, la vie apparaît très différemment, avec beaucoup de recul, la plupart des choses paraissent inutiles et superficielles, c’est étonnant qu’elles aient pu exister, il paraît évident que ça n’intéresse plus personne, que personne ne peut continuer à vivre comme cela, que la vie c’était juste une machine emballée, absurde et que maintenant tout le monde a compris. Plus rien ne sera jamais pareil. On vit dans un nouveau monde, un autre monde, lointain, plus sage peut-être, dépouillé, débarrassé, dans laquelle on sait que chaque journée est possiblement la dernière, que chaque geste, chaque action, est important, un miracle, quelque chose de rare. 
Et un jour, après des mois comme cela à l’écart, on sort enfin dans la rue, marcher quelques minutes. Et alors frappe quelque chose de terrible, de bouleversant, de froid, de tranquille : le monde a continué comme si de rien n’était ; rien n’a changé ; tout a changé pour soi, mais rien, absolument rien, n’a changé pour les autres, qui ne s’en rendent même pas compte. On est étonné d’en être étonné. On voit tout comme une sorte de machinerie infinie, absurde et indifférente, qui continue avec ou sans soi, sans sens particulier. Tout s'est immobilisé pour soi mais pas pour les autres, qui continuent et vivent comme si de rien n'était. Comme un pilotage automatique. On est tel un mort (un absent) qui se promène au milieu des vivants, et les vivants semblent doucement mécaniques, répétitifs, inconscients, prévisibles, dans leurs buts, préoccupations, actions, discussions, façons de parler, projets, plaisirs. C’est un sentiment très étrange d’être au milieu de cela et de l’observer. Puis de rentrer chez soi.

Quand tout change pour soi, c’est uniquement pour soi, rien ne change pour les autres.
Quand tout s’arrête pour soi, c’est uniquement pour soi, rien ne s’arrête pour les autres.
C’est une évidence, mais c’est une évidence qui reste étonnante, troublante, quand on la vit. On voit, on sait, on constate, que l’on n’est rien, que soi-même n’est rien, n’a aucune incidence, que nous sommes tous séparés dans des vies et des espaces-temps irrémédiablement différents.







mercredi 10 juillet 2019

Titre




Ruissellement ou ass ou fainéant ou sans dent ou jupiter ou sculpture ou sans titre ou constellation ou on assume ou résidence ou bientôt malade des poumons ? ou subvention ou moisi ou quel parfum ! ou matelas palette champi ou poésie contemporaine ou hutimidité ou quotidien ou solitude ou instant ou installation ou barricade ou on progresse ou untitled ou
champignons ou origine inconnue ou 87 ou Nouvelle-Aquitaine ou Alain Juppé et Barbara Cartland ou Art'Lokal ou Frac F(r)acture ou Rires ou Vuitton ou gazinière ou 2019 ou «ou» ou arrêtez-le bon sang de bonsoir ou que la joie éclose ! ou il est fou, il est fou ! ou ça schlingue le
traceur ! ou psychomagie ou blague sérieuse ou Avant et pendant la canicule ou Joie ou Fin des
humains ou après la piscine ou Matelas palette planche pourrie boites de sardine plante morte et ses feuilles cadres vides bout de ferraille ficelle poème à deux euros tronc de bouleau tuile brique pot en plastique couverture de livre ayant pris l'eau marteau brosse et javel traces d'encre dessin traces de moisi fusain stylo planète haïku pour l'humidité marc de café v'la la tondeuse polaroid enregistrements sonores ou Apprentissage ou Elle a eu son CAP ou Intimité ou Sans xylène sans toluène sans plomb extrêmement inflammable ou de la musique pendant le naufrage ou Concrétiser, enfin ou Assistanat ou envoyons le dossier ou  donnez-moi un titre ou etc ou bises ou tout ça à la fois ou … 

mercredi 3 juillet 2019

Puésie



Quoi de plus pénible et chiant que la poésie que ce qu'ils appellent la poésie
que la mauvaise poésie
que ta mauvaise poésie à toi en particulier qui n'est pas sans doute pas de la poésie
mais bien plutôt
de la
Puésie dégueue dégoulinant de l'ego

Qui voudrait naître et être
et n'est jamais
ne décolle jamais
se scratche à chaque phrase
(et, même pas, si seulement...)

Quoi de plus pénible souvent qu'un poète aux grandes poses sophistiquées ou au petites poses rachitiques
ou un poète tout court d'ailleurs

qui se définit comme poète
qui veut éclairer et qui n'éclaircit rien du tout
qui n'enfonce rien du tout
qui geint et qui pérore
qui ouvre sa bouche qui pue grave du bec le pourri la plainte le raté le ratatiné le taré

Quoi de plus pénible qu'une maison de la poésie
ou qu'une revue de poésie qu'une exposition de poésie qu'un centre de poésie qu'un festival de poésie

Suffit de dire son nom juste de l'écrire pour qu'elle se tire
Pour qu'elle aille se cacher pour gerber un bon coup dans un buisson rachitique

Elle fuit telle une fusée qui va exploser en partance pour l'espace

Ou comment tirer sur l'ambulance en feu et ses amputés.