lundi 25 septembre 2017

[SPAM] ### mutantisme TEXT.ile ###

Le mutantisme s'arbore désormais en coton.

Le premier t-shirt officiel du mutantisme.
Pleine largeur, sans compromis, PATCH-in-your-face.


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Un acquéreur fier et heureux :
 

samedi 23 septembre 2017

Mantra






A ce moment-là, il m’a dit : 
...tu sais c'est facile : tu roules tu rampes tu fraies tu tailles tu construis tu déconstruis et tu défais, et tu refais. Eveille-toi. Fais. Tu fabriques tu empiles tu désempiles, tu agglomères tu conglomères, tu colles tu copies, oui, tu copies tu imites tu t'inspires tu écho-ises tu doubles, tu souffles, tu vibres, tu sculptes des palimpsestes, tu corps-à-corps, contre les cops, tu visses, tu crisses, tu polisses, tu moules, tu modèles, tu donnes forme à l'argile brut sur la pierre tournante, tu siffles le début d'un air qui se construit à petit pas incertain, sans hésitation, halte au barrage c'est tout, indice, exposés, livré debout les choses dehors, réveille ton derviche tourneur, fume, soufi, des mantras fourmillent…
 Approche la flamme du shilom et aspire. A fond.  
Tue les tourneurs, tu sais c’est facile, tue les mantras et ton réveil, tu es incertain et ça, là, tu écho-ises les modèles à tout-va sur des copies en aggloméré, palimpsestes spirales, tu imites, tu moules, les corps, tout, vu d'un tu, tu imites les mantras qui vissent sans hésitation. Ça tue, ça éveille. Tu les contres les choses qui sifflent au-dessus des barrages d'un ciel sans étoile –  tue ça & colle incertain, tu visses, c'est tu empiles, tu construis l'argile, tu fabriques, tu déconstruis, tu doubles, tu crisses la tournante, tu imites, tu fourmilles, tu refais les barrages, tu les détruits, tu fais, défais et refais tout, sans cesse…
Tu ne dois pas t’apitoyer sur toi-même. Inspire.
Tu dois te laisser aller maaaannnn
Finis le shilom, refais t’en un autre, tu t’en fous. Tu sais c’est facile : fais contre et conglomères un nouveau monde, réveille-toi, tu souffles, tu haltes, tu peux former et aggloméré, tourneur, tu roules, sculptes, tu te déconstruis on air. TU devient en indice, sans craies ni moules, tournant dans les spirales. Je te jure – Gaté, Gaté. Respire les étoiles – Paragaté. Fabrique, polisse, souffle, corps-à-corps, siffle la pierre brute çà et là, tes pas vont vibrer sur les palimpsestes. Parasamgaté Bodhi Svaha. Souffle, roule l'argile tourneur, et refais sans hésitation, ton être fourmille de mantras, ton être de taille exposée construit l’univers. Tu peux refaire, rouler, dé-modeler, exploser les barrages du déjà-vu. Tu aspires les échos soufis, tu dehors, copies vu souffles, à la facile tu moules, inspire,  surtout inspire, tu contre-indices, tu sculptes, c'est toi, c'est : tu modèles & ton modèle qui
T r o u v e   t a   l o n g u e u r
Un truc naturel
Qui pousse
Tout seul


mercredi 20 septembre 2017

prenssée x [Je suis juliu, perclus.]


Tu es surcouché. Toutes lumières allumées. Au centre de la ville. Dors bien avec tes maladies. Plus au centre, tu meurs. Écrasé par le chaos. Ici on a l'impression que le monde n'est constitué que d'ivrognes et de cinglés. T'as entendu toutes les blagues, pris toutes les drogues, tes amis sont morts. Ça fait des années que t'as pas eu une discussion. T'es incapable de te créer de nouveaux souvenirs. Elle te parle mais tu ne comprends pas ce qu'elle pense. Cette personne dans ta tête. Ta bouche a le goût d'autres bouches. Ton nom est un pseudonyme comme un autre. Ton corps est arrivé à péremption. Ton corps est périmé. Ça fait un quart d'heure que tu cherches un truc... qui est dans ta poche. Sans être sûr d'être habillé. Tu veux tuer tous ces mots. Tu sais, une de ces humeurs où l'on n'a rien envie de dire d'important.

Je suis juliu, perclus.

Perdons-nous ensemble. Toutes les clés sont emmêlées. Entrée définitive. 

On peut se dire je ? 
On peut se jejoyer ? 
On peut se dire je ? 
On peut se joyer ?
On peut se dire je ? 
On peut se jeter ?
On peut se dire je ? 
On peut se jouir ? 
On peut se dire je ? 
On peut se jouer ?
On peut se dire nous ? 
On peut se nounoyer ?
On peut se dire nous ? 
On peut se noyer ?

T'es le lieu d'un problème : maladie/énergie – tristesse/joie – mélancolie/hystérie – souffrance/extase – solitaire/social – normal/bizarre. Tout est si fragile... ça demande tellement d'énergie de maintenir toutes ces choses ensemble, non cassées, non séparées. 
Tu es intense. Quand cette intensité va dans une mauvaise direction, ça fait très mal. Ne pouvant plus faire semblant de vivre, tu fais semblant de continuer à vivre. Sachant très peu et en se trompant aussi sur ce peu. Ton courage emmerde ta peur. L'illusion soigne l'illusion.

Les sentiments, ça fait éjaculer. De la foudre qui pense. Des univers ne demandent qu'à sortir. Tu aimes te mettre en vibration, et transmettre cette vibration, et que cela devienne une vibration partagée et complètement folle. Crier pour rendre sourds les oiseaux. 

Lieu sexigu. Point de chatte habituel. Thérapute. Gros nibards au minibar, bonjour. Un sein excité tel un gonflement de pénis (ou l'inverse). Elle a deux trous du cul. J'ai envie de te baiser comme je respire. Ton prénom se mange. Ma peau se détache presque de moi tellement elle a envie d'aller vers toi. C'est dur de faire n'importe quoi d'autre que d'être avec toi. T'es la plus belle sculpture vue par les yeux. Une falamme. Tu es née en moi dans tous les pays où je suis allé. Mes vertiges sont pornifiés, m'endors en érection. Je désire, délire, lèche le vide, t'attends au centre de ma longue journée. Nos paroles te déçoivent, mais tu aimes nos silences. C'est en s'approchant au plus près de quelqu'un que l'on constate la distance qui nous en sépare. Qui nous sépare tous.

J'essaie de contourner ma connerie par mon intelligence. Je me déclare mon propre avocat. Pourrais-je parler à mon avocat ? Les phrases courtes sont fausses. La misérable vie humaine s'écrit avec des mots trop beaux. Tu parles avec tes pas. Tu parles en pas. Les piles dans les pas, les piles dans les pas, les piles dans les pas. Les pas, palpables. Les pas, palpables. Les pas, palpables. (Quand on danse, y a pas d'heure. Des moines et nonnes de chaos-lignes. Accouchent de pas.) Ta tête va bien avec ton corps. Au centre d'un trou blanc, qui vomit les objets plutôt que de les attirer en son sein. Tant que tu ne craches pas, tu ne sais pas ce qu'il y a dans ta bouche.

Y a des gens qui donnent pas. Ils sont toujours en train de calculer, de soupeser, d'évaluer, de se réserver. Y a des gens qui donnent pas. Ils sont en train de réfléchir à leur intérêt, de penser à eux, ça leur ferait mal de faire quelque chose pour quelqu'un pour rien, ce serait un mauvais calcul, une opération absurde. Y a des gens qui donnent pas. Et je parle pas d'argent, mais d'eux-mêmes, en général, en tout ils mesurent leurs moments sympathiques par petites doses, comme des privilèges. Y a des gens qui ne donnent pas, on sait jamais ce qu'ils pensent vraiment, ils ont l'habitude de garder pour eux, l'ouverture leur est une faiblesse, une erreur. Y a des gens qui donnent pas, sauf éventuellement avec parcimonie, pour avoir quelque chose en retour, ils sont dans la rétention d'eux-mêmes, du moindre petit pouvoir qu'ils peuvent avoir, y a des gens comme ça, y en a pas mal. Incapables d'observer une différence sans établir une hiérarchie. Ils créent des lieux. Pour exclure. Le monde est grand, le monde est immense, mais que tu es en contact avec ces gens-là, t'as l'impression qu'il est tout petit.

(Petite voix, grande voix, voix forte, voix douce, voix apaisante, voix aimante, voix expressive, voix vivante.)

Tu te rases, tu te coupes. T'ouvres la fenêtre, la vitre tombe, tu la rattrapes au vol, tu te coupes. T'ouvres une boîte de conserve, tu te coupes. Tu saignes. Cicatrice sur l'empreinte digitale. Tu caresses une plaie avec une autre plaie. Ton corps garde trace du nœud de possibilités qu'il fut. Tu fermes les yeux. Tu regardes pas autour. Tu te coupes. Tu sens des espaces s'ouvrir en toi. Comme des salles qui seraient encore inexplorées. Chacun de nous porte 170 000 fonctions inconnues. Tu crées des oiseaux avec tes yeux. Des oizyeux. Tes yeux se transforment en oiseaux qui s'envolent. Plusieurs cœurs battent à l'intérieur de toi. À la nuissance, la naissance de la nuit, t'écoutes du freedeath. Verse un peu d'énergie dans mon oreille s'il te plaît. Aural sex. Ce son est un mélange de générosité et de vampirisme, du dark enveloppé de sucre, 100% pure mort, on éclate et on se vide de sang comme un porc. T'arracher les yeux, les mettre dans mon crâne, et regarder avec : seule au monde avec des choix impossibles à faire, tu cherches un gode en forme de bébé. C'est le moi de mouvantbre, t'es une cougar de 15 ans, t'as des genoux partout, tu pousses, tu pousses. T'accouches ton père dans la mort. 

- C'est mon rapport médical ? Que dit-il ?
- Que vous êtes complètement givrée.
- Complètement ?
- Il y a peut-être encore deux neurones qui s'allument. Le reste, c'est juste... courts-circuits et étincelles. 
- Je me sers de mes derniers neurones, pour tenter de détruire mes derniers neurones !
- Pourquoi vous criez comme ça ?
- J'aime pas le silence !

Ton œil est filmé par l'intérieur et diffusé dans des centres d'écoute et correction. Zone pénitentiaire - Autostop interdit. Tu as X ans + Y jours. Fin du jeu. Début d'une nouvelle vie.








jeudi 7 septembre 2017

Didier Ober (10)


La vie est devenue insignifiante
Le bonheur règne
Tout est à portée de main
La mort n'existe plus
la vie non plus




source : raison basse

mercredi 6 septembre 2017

mardi 5 septembre 2017

prenssée w {Haine du smartphone}



Nées pour être libres en 3D. Avoir internet dans son téléphone c'est avoir un trou noir dans la poche. Je cherche la fonction téléphone de mon téléphone. En ville, j’ai parfois l’impression d’être la seule à regarder le monde autour de moi, les autres regardent leurs écrans. Avec la massification des selfies c'est un peu comme si la masturbation avait été autorisée en public. Des visages différents mais les mots sont les mêmes. Le tél intelligent rend con. Conne. Loin de l'ordi en écrivant sur une feuille, j'ai l'impression de faire de la résistance. Mais je ne tiens pas longtemps !

Des écrans nous hypnotisent jusqu'au plus profond assoupissement que l'humanité ait connu.
L’âge numérique ouvre sous nos yeux l’éventail infini des chemins qu’on pourrait prendre, mais nous confronte en même temps à l’impossibilité d’emprunter toutes ces voies : ce double mouvement génère l’impression de ne plus avoir le temps pour rien. Intense conflit entre objectifs contradictoires. Nous ne réussissons même pas à rester assis tranquilles assez longtemps pour regarder un film en entier, parce que nous voulons en voir un autre. Il en résulte un montage disjoint, où nous sommes toujours en train de sauter d’une chose à une autre, de plonger et de réémerger. C'est comme si la colle psychique qui maintenait l'existence même était partie et qu'on s'éparpillait. C'est une perte de temps ; qui à l'intérieur d'elle crée une autre perte de temps. Qui crée une autre...

En 2012, le record de nouvelles drogues abstraites apparues sur la Terre a été battu. Désormais, chaque jour leur quantité double. La connexion au réseau Internet produit une attraction immense, exponentielle. 
Internet aspire mon cerveau et ma vie, je me sens proche des gens qui sont morts. Internet est un vampire, un vampire collectif, un vampire constitué de tout le monde qui vampirise tout le monde. Une horreur. Internet = une machine à déconcentrer. Internet = un espace de déconcentration. J'ai pas le temps, chuis trop occupé à rien faire. Je consacre la plupart de mon temps à écrire des commentaires sur Youtube et pleurer. Imagine-t-on le désert humain qu'il a fallu créer pour rendre désirable l'existence sur les réseaux sociaux ? Suis-je en train de faire la meilleure chose pour moi ? N’aurais-je pas le temps d’en faire une autre ? Comment optimiser mes possibilités ? Potentiellement, je pourrais être tout et son contraire, alors je me dis que je dois pouvoir être tout. Sculpture : Homme assis à l'ordi. Océan plastifié. Je ne sais plus à quoi je pense.

Réponse : Parti anti-ordi ? Cure de désintoxication informatique ? Stages intensifs à la sensibilité ?
Nous ne sommes pas faits pour fonctionner comme des ordinateurs, dit Schwartz, nous sommes faits pour l’impulsion.
La proximité, la communauté, l'interaction bon enfant, la possibilité primaire de se relier à l'autre : une chose qu'on ne doit jamais tenir pour acquise.
La littérature c'est le Vieil Internet. La littérature c'est une ancienne forme d'internet très très très lente.

Yeux ont tendance à recevoir une énorme charge d'information de l'aube jusqu'au crépuscule. Dès que l'on ouvre ses yeux, le cerveau commence son travail intensif, le traitement des images entrantes de l'environnement, y compris les images des écrans de télévision et les écrans d'ordinateur.
Pour nous sauver de la folie induite par un torrent en constante évolution d'images, de formes et de couleurs, d'informations, de signes et de messages, le cerveau filtre les informations.
Luttant pour sa survie et appelé à muter.

Il y a une paroi invisible entre vous et le monde, une paroi qui voit ce que vous faites. Narcissisme, conformisme, capitalisme. La vie est la pratique la plus onéreuse qu'on puisse imaginer.
Le désastre n'est pas à venir, il est déjà là. Y en a juste certains encore suffisamment protégés qui ne s'en rendent pas compte.

La vie est pire que tout ce que tu avais imaginé. T'es tarie, tarée. Ta vie est usée, délavée. Tu déprimes plus que tes textes. L'avenir est à celles/ceux qui ne ressentent rien. L'avenir est aux gens qui se suicident tôt. Tu as un terrible sentiment de solitude et par moments il est tellement fort que ça te paralyse. Les idées paralysées par la peur. Condamnée à l'incohérence dans le seul but de survivre. N'ayant rien pu construire, ni dans la vie, ni dans l’œuvre. De ses mille tentacules, l'angoisse s'éveille en toi, vite concentrée en un sentiment d'une force absolue. L'angoisse change ta voix, change tes pensées, change les molécules qui entrent dans ta peau. Notre cerveau est conçu pour éprouver de l'anxiété durant de courtes expositions, mais pas autant que tu sembles expérimenter. J'me réveille, je stresse. J'me couche, je stresse. Je mange, je stresse. Je stresse pas, je stresse. C'est compliqué.
Ton but : faire exister tes rêves dans le monde. Mais les gens sont tués, leurs idées supprimées, leurs travaux brûlés (noyés, dissous, brouillés). Si grande que soit l'artiste, si elle n'a pas ce qu'il faut pour la mettre en valeur, ses efforts élevés peuvent être perdus. Peu importe le nombre de livres que tu lis. Peu importe la qualité de ton travail. Tu ne seras jamais plus qu'une curiosité. Tu continueras à survivre le reste de ta vie sans projet ni espoir. Ne comprenant pourquoi ce désir qui était en toi n'était en personne d'autre.

Les gens qui expérimentent des émotions deviennent de plus en plus rares. La plupart des gens disent éprouver les sentiments, mais en fait ils en sont vides, ils en sont vierges, il ne ressentent rien sous la surface émotive sociale. La maturité dans la société moderne est devenue synonyme d'un déficit d'émotions. De ne rien ressentir intensément. 


***


Le progrès scientifique devient incontrôlable. Des avancées technologiques arrivent des décennies plus tôt qu'elles ne le devraient. Dépassées, les forces dissidentes et les forces de la poésie essaient une nouvelle stratégie : une sorte de morve ultrarésistante. La pression est si colossale qu'il s'y forme des diamants. Une sorte de morve ultrarésistante, qui pourrait constituer la poésie et la politique du futur. Cette morve est un ensemble de démarches, des mutations. Qui permettent l'émergence de langages et comportements singuliers : une mutantisation punk de la poésie sonore. Une mutantisation punk de tout. Poéscieberpunk, poéziberpunk. Épiphanie mécaniste. Tant qu'à avoir tes pensées mécanisées, crée tes propres mécanismes. Le mutantisme tel que tu l'aurais voulu : une tentative/entreprise nécessaire qui doit être façonnée et améliorée par chacun-e. Que les idées vivent par elles-mêmes, qu'elles aient leurs propres vies. La poésie mutantiste est une façon militaire de penser le langage. Militaro-chamanique. Les créations y deviennent de petits vaisseaux que les autres peuvent bricoler et emprunter. Aucune démission possible, ni vis-à-vis de soi-même ni vis-à-vis des questionnements collectifs. Laboratoire à la croisée de la science et de la poésie. Combinaisons à géométrie variable de certains éléments-clés. Ce travail souterrain de modification des coordonnées idéologiques, invisible pour l'essentiel au regard public, explosera soudainement et prendra tout le monde au dépourvu. Ces livres c'est la messe, il faut qu'on les lise comme la cabale, une drogue renouvelée. Et n'allez pas croire que la littérature est un accomplissement de l'humanité. La littérature est un énorme panneau d'avertissement devant l'humanité. Disant : ne croyez rien de ce que les humains vous diront. Ne faites pas confiance aux humains. Tout dans leur monde est fausseté, violence et instinct de domination. L'égoïsme et la vanité sont chez eux enracinés, implantés, indélébiles. Tu le sais. Car des millions d'esprits humains existent en toi.




lundi 4 septembre 2017

prenssée v


Ma joie est divisée. Contrariée. J'écris des livres imaginaires qui n'existent nulle part. A la recherche des 27 mots à la racine de tout, se perdre pour trouver ce qui est introuvable (superdition). Une nécessité de créer si forte qu'elle fait négliger les autres aspects de la vie. Je ressens comme une malédiction ce besoin de créer. Être écrivain c'est affreux, c'est comme avoir des devoirs de classe toute sa vie. L'inspiration est dangereuse car elle peut te déborder jusqu'à la paralysie. Te paralyser par les flux multiples et simultanés d'idées infinies. Pour créer, il faut se limiter, se ralentir. Titre : Possibilités. Langue : désespéranto. Musique : Cioran reggae. Je suis pas en train de faire carrière, juste en train d'essayer de pas mourir trop vite. Me demande quel chemin emprunter pour le reste de ma vie. Veux pas tourner en boucle.

Tu veux juste vivre la sensation du monde à fond. L'anomalie gagne en intensité. J'ai des ordonnances de plusieurs médecins différents. Je les mélange. Je travaille à devenir toujours plus une vibration, une vibration pure qui se propage. Tout chien fait sens. Dieu ne croit pas en nous. Le désir nous encule. Le plaisir nous baise. Camés au radar, sommes connectés à l'autre monde. Les cerveaux palpitent comme des horloges, des basses techno. Des trous, dans lesquels il y a du souffle. Le réveil va être.. il n'y aura pas de réveil. Il fera jour mais la nuit continuera. Le long chemin vers le fuck. Des chansons se feront quand il n'y aura personne pour les empêcher. Tellement bu et pris de drogues que même en s'arrêtant là on mettra 72h à absorber le choc. Nouvellement vivants, presque morts, sans respiration possible, coincés. C'est un cimetière très convivial. T'as des super veines je suis subjuguée. On vit avec une épée de Damoclès dans le cul. Les gens qui s'ennuient m'ennuient et du coup je les ennuie, c'est ennuyant. J'ai le mal du pays mais... de quel pays ? Plus de miroir depuis deux ans, aucune idée de la gueule que j'ai. Tout ce qui reste de moi, c'est le son de ma voix. Une tête sans visage se regarde dans la glace. J'arrive pas à me reconnaître, du coup je me cherche partout. Me fabrique un costume de miroirs. Rendez-vous demain, mais dans une autre vie. Trop schlagué, maintenant on serre, on ramasse. Plonger bas avant de pouvoir respirer. La pensée se mélange avec la voix et le corps. La musique remplace la nature quand nous sommes privés d'elle. De la poésie ni écrite, ni dite ni parlée, ni dessinée, ni même imaginée. Respiration trafiquée. Naissance non autorisée. Sexploser. Vivre avec l'embryon de son jumeau (avec os, dents, poils) dans le cerveau. T'es plein d'animaux qui ont disparu ou disparaîtront avant d'avoir été découverts, tu veux révéler le voyage qu'il y a en moi. Bourrés même à l'intérieur de nos rêves. Pour revenir à l'endroit, on doit se mettre la tête dans le cul. Pisser dans les épiceries. Découvrir que. Tous les alcooliques cramés qu'on voit dans les soirées et qu'on prend pour des SDF. Sont en fait dans l’Éducation Nationale. Leurs postillons d'alcool permettent de boire gratis. Pendant une heure, j'ai parlé avec ce type en croyant qu'il était une femme. Le lendemain, pendant une heure j'ai parlé avec une femme que j'ai prise pour un type. Et c'était pas des trans. Y a comme un problème dans mon logiciel de reconnaissance sexuelle. Je porte des lunettes de lune comme d'autres portent des lunettes de soleil. Ni diurne, ni nocturne, suis fait pour un entrejour qui n'existe pas. Savoir se coucher est un art. Que je ne maîtrise pas. Chaque jour où je respire encore est un don, un grand don, divin, immérité, dont il faut jouir à grands traits enivrés, comme d'un vin de prix. J'aime les effusions et les célébrations, ce qui lie les Hommes. La pluie ouvre une porte et je la franchis. Percuté par la fixité. Foudre en poudre. Ivresses par collision. Buccollisions. Horloges illégales. Temps illégal. Pazuzu Taz. Un lieu où l'on peut vivre n'importe quoi avec n'importe qui à n'importe quelle heure. Toutes les portes sont fermées, toutes les clés sont jetées, on est obligé de circuler par les fenêtres. Corps développés non pas comme unités coordonnées mais comme parties indépendantes désynchronisées. On n'est pas juste des sexes avec des corps autour (chanson). Structures d'Unités Chamaniques Minimales (SUCM). Pogomatisées. T'es dans des couleurs entre plusieurs transes à la fois. Je vois tout en vert. Tous les événements possibles se déroulent en même temps. Voir le passé, le présent et le futur, simultanément. Je pense à elle, à lui, à tous mes amis. Qui déjà me manquent de leur vivant. Tous mes amis me manquent déjà de leur vivant.


Parution de la revue Isophrénie


Parution de la revue Isophrénie n°2, avec des textes et images de Jean Lassalle, Lou Delamare, Henri Clerc, Mathias Richard, Thierry Giannarelli, Guillaume Vanvyve, Clara Gai, Christophe Siébert, Clément Delhomme, Marine Debilly Cerisier, Valentin Regnault, Sabrina Cerisier, Antonella Aynil Porcelluzzi, Antoine Herran.



Didier Ober (9)


Parvenir au point où plus rien n’a d’importance
où l’on n’a plus rien à perdre
parce que l’on a déjà tout perdu
Expérience de détachement total
où plus rien n’a d’importance
où la peur n’a aucune prise
Alors on est prêt
car la mort même n’a plus d’importance
elle est déjà là
en soi




source : raison basse

vendredi 1 septembre 2017

Didier Ober (8)


Tu cries mais personne ne t’entend
Ils ne t’entendaient déjà pas quand tu parlais
Ils ne te voient pas ou presque
Tu n’es qu’une ombre
un crachat
sur le bitume
une folie de plus
au mur
une anomalie





source : raison basse