mercredi 24 avril 2019
La nuit nous regarde avec des yeux d'enfant.
Je suis allé pisser.
Lors de mon vol entre Stockholm et Francfort.
Dans les toilettes de l'avion il y avait un miroir. C'est une chose étrange que de se voir pisser en dansant maladroitement à plus de 15 000 pieds dans les airs.
Nous sommes dans un monde dont les lois intimes permettent ce genre de choses. J'en suis reconnaissant. Vraiment !
Il y a beaucoup d'absurdité dans la vie.
Mais aussi beaucoup de beauté.
Quand les deux se rencontrent, alors le burlesque intervient.
C'est ce à quoi je réfléchissait en pissant dans le ciel.
Enfin, je mens un peu.
La poésie a besoin de mensonge. Le ment songe. Et dans ce songe il y a parfois une vérité plus grande. Non.
A vrai dire. Quand j'étais en train de pisser et que j'avais du mal a tenir debout, perdu dans les nuages, je me suis demandé. A un moment. Que se passerait il si la cabine se décrochait ?
Je me suis vu - Là. Chuter avec les toilettes - la nouilles à l'air.
J'ai un cerveau dont les lois intimes me permettent d'imaginer ce genre de chose.
Je ne veux pas mourir comme ça.
Je ne veux pas tomber du ciel en m'agrippant les couilles.
Je ne veux pas que l'on retrouve mon corps près des toilettes explosées d'un A320 de la Lufthansa.
Mais plus encore.
Je ne veux pas mourir en Allemagne.
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