mardi 29 mai 2018

Mizugashi : La thérapie / Khalid EL Morabethi




J’occupe le d. Me manger. J’occupe. Mes yeux, Je ne sais pas s’ils sont blancs ou vraiment blancs.
J’occupe le d. Il me mange et j’admire la façon. J’occupe. Je suis vivant mais la conscience.
J’occupe le d. Il m’aime comme. J’occupe. Je suis en train de préparer un délicieux repas.
J’occupe le d.  Tu ne peux pas entrer. J’occupe. Ma tête ne ressemble à rien. Sauf.
J’occupe le d.  Et je l’aime vraiment.  J’occupe. Comme.  Mais la conscience. Sauf
J’occupe le d. Il peut entrer. J’occupe. Prendre le contrôle. Sauf.
J’occupe le d.  Il me permet de devenir. J’occupe. Je ne vais pas être déçu.
J’occupe le d.  Il s’est tellement identifié à. J’occupe. Une partie de moi-même. Mais. Sauf.
J’occupe le d.  Les dents et dedans. J’occupe. Son sourire.

Khalid EL Morabethi

lundi 28 mai 2018

Volodymyr Bilyk - Roadrage (Zimzalla, 2018)


Hello everybody! I've got a book out. ROADrage is an assorted collection of poems warped inside out upside down, twisted backwards and tied into a Moebius strip because The Beatles "Because".


The book can be ordered here. You can read the sample here


***

Here's a couple of elaborate remixes exclusive to this blog:

jeudi 24 mai 2018

Le contre-chant des idoles-cobayes - Soliloque sous terre d'un rétro-gamer


Le contre-chant des idoles-cobayes - Soliloque sous terre d'un rétro-gamer


samedi 19 mai 2018

Performances collectives à Reillanne (Haute-Provence) : vidéos

Le 16 septembre 2017, des performances collectives "Ungemütlich" (= "incomfortable" en allemand) ont été organisées par le performeur berlinois Frederic Krauke au "Labo Novo - Station Internationale Art Performance" (village de Reillanne, Alpes de Haute-Provence) dirigé par Maria Mouriès.

La vidéaste américaine Laura J. Lukitsch a filmé ces performances, et créé les mini-films ci-dessous.

Les performeurs sont ici : Marko 1katharsix (son), Tina Hype (son), Frederic Krauke (corps), Nora Neko (texte, son), Anaïs Poulet (danse), et Mathias Richard (texte).


Résumé vidéo général, par Laura J. Lukitsch


1 : "Dans le village"

2 : "Dans la cour"

3 : "Dans la salle du haut"

Playlist (in progress) des performances collectives Ungemütlich : https://tinyurl.com/yae3m5p8












jeudi 17 mai 2018

LA MORT DE LA P2SIE

Certains rient d’autres pleurent
Mais personne ne nie
L’ampleur du siècle

INFOGRAPHIE – Comment reconnaître à coup sûr un moustique tigre

Fuis le Monde
dans ton océan de Pages Blanches
Assèche le champs des idées
A coup de fixes d’héroïne

Etats-Unis: des chercheurs ont maintenu en vie des cerveaux de cochons sans corps


Vivre ou mourir
Il y a toujours un sens

L’intersexualité ; le casse-tête des instances sportives.


Je m’endors devant les ‘’chevaliers du ciel’’
Et j’atteins l’apogée de mes désirs
Avec un paquet de céréales.

Macron a "passé une nuit" à écrire son hommage à Johnny Hallyday

Le périodique ‘’60 Millions de consommateurs’’ révèle la liste des aliments du quotidien qui nous empoisonnent !


Si tu crois que dieu existe
Ou si tu crois qu’il n’existe pas
Tu crois.

Si vous buvez plus de 5 verres d’alcool par semaine, vous vivrez moins longtemps

Pour leur éviter la maison de retraite, ces familles accueillent les personnes âgées

Vous êtes un couche-tôt ? Tant mieux, vous vivrez plus longtemps !


Et puis nous sommes rentrés
Dans le flous habituel des ruelles
Sans prendre le temps de bifurquer
Tristement en fait.
RBACHER RATURER PARTIR ALLER REVENIR
VOLER CROIR PERDRE ATTENDRE REPENDRE

Cambodge : l’horrible ferme aux cochons mutants

D’abord il a mit sa tête dans son téléphone
Un peu plus tard il a mit son sexe dedans
Et aujourd’hui y’a plus qu’une main qui dépasse du truc
Pour appuyer sur l’écran tactile
Évidement
Évidement tout le monde s’en fout
Évidement
GUEULE CRIS PLEUR CRIS COURS
ARRACHE RABACHE CRAVACHE
SACHE ________________ CHASSE

Gavez-vous de gluten et d’OGM et bannissez les probiotiques : de nouvelles études bousculent les idées reçues

Et les mystiques auréolées
Tu aimes le sexe anal ?
Danseuses du Zéphyr
Passe moi les chips bacon
Souffle de mes nuits
Il lui ont marave sa gueule
Ton petit corps si doux
Et matte moi ce cul !

samedi 12 mai 2018

OUI UNE DISCUTIONS SOURDE MAIS NON



GA : KHALID EL MORABETHI 

SUF : SUFMARENDA


https://sufmarenda.tumblr.com 
https://secicrexe.tumblr.com 

mercredi 9 mai 2018

Extrait

Le ça pense foutrement bien.

Après mes insomnies répétées, et après le fort sentiment de déréalisation -  se rendre compte avec horreur du poids de son existence, je me décidé à lire "Routes de nuit" de Clément Rosset.

Je m'aperçois alors que ces symptômes sont ceux d'un état dépressif. D'accord.

S'apercevoir que je suis ma première et dernière compagnie. En somme, ma compagnie de toujours.

Je lis "Fight Club", sans penser à mes problèmes. Et maintenant je m'aperçois que "Fight Club" parle de la même chose.

Le ça pense foutrement bien.

Lors de mes vacances chez mes parents, la chose s'est un peu calmée. Peut-être est-ce du au repos.

Mais quelque fois, je regardais ma mère et je lui parlais et elle me parlait.
Et je lui disais : "je ne suis pas ton fils. C'est ma propre vie qui m'enfante". Mais je ne lui disais pas.

Je ne suis pas porté sur le tragique. Je préfère le fantasme de la chute que la chute elle-même. Et à bien y regarder, je préfererai ne pas avoir de fantasme du tout. Mais je crois que ça va pour l'instant.

(S'apercevoir avec horreur que mon être est déséquilibré par ma propre personne - Me scinder maladivement du tout - S'apercevoir de toute la locomotion qu'exige mon corps - Me prendre pour une machine tout à coup surprise par sa propre existence - Être assis au bord de soi comme au bord du monde).

dimanche 6 mai 2018



J'ai envie d'être dans la vie, je veux être dans la vie.
J'ai envie d'être dans la vie, je veux être dans la vie, je veux vivre.
(début de chanson ou poème)


Je te parle à travers le plafond.
À force d'être née. Je suis là. Très propre et très fraîche mais à quoi bon. En ma présence il n'y a que moi.
Je perds beaucoup de poids le soir à cause de mes pensées. 
J'entendrai plus jamais le silence de ma vie. 
Je voudrais apporter de la joie mais j'ai mal au crâne. Avec parfois l'impression d'être beaucoup trop simple pour toi. On est toujours trop quelque chose, et pas assez autre chose. 
Chuis pas sûre que non. C'est pas faux qu'il ne faut pas. C'est un oui pour refuser.
Je t'aime. C'est la conclusion de mes calculs.

Sous nuage de cheveux : tes yeux extraterrestres. Ce soir on se rencontre.
Tu n'es pas une personne, tu es un projet collectif.
Tu étudies la partie profonde du cerveau qui combine émotions, gestes et pensées.
Tout ce qui est faux, tu élimines. (Réponse simple pour réalité complexe.)
La discipline est notre seule liberté.

T'aimes pas la lumière, et t'aimes pas les lunettes de soleil ? 
Les films porno ça te terrifie, les films d'horreur tu te branles dessus ? 
Bon, chacun ses particularités hein !

Selon certaines catégorisations, tu serais hypersensible. De mon point de vue, tu es normale, et c'est beaucoup d'humains qui sont des brutes.
Oui t'es pas « étrange », c'est l'inverse. Tu es la première personne « normale » que je rencontre. Et maintenant que je te connais, j'ai l'impression que tu m'as manqué toute ma vie. 
Il faut que tu vives. J'en ai besoin. C'est un ordre. 

Il est 16h du matin. Job : sexophoniste au pornhôtél. Pssst, Mathias, la poésie, c'est par là !

Je ne suis pas un meuble. (chanson hystérique)
Je ne suis pas un meuble
Je ne suis pas un meuble
Je ne suis pas une chaise
Je ne suis pas un pied de micro
Je ne suis pas une table
Je ne suis pas un potiron
Je ne suis pas un meuble
Je ne suis pas un meuble
Je ne suis pas un bureau
Je ne suis pas un stylo
Je ne suis pas une étagère
Je ne suis pas un pouf
Je ne suis pas une armoire
Je ne suis pas un comptoir
Je ne suis pas un tabouret
Je ne suis pas un cabinet
Je ne suis pas un meuble
Je ne suis pas un meuble

Et chuis pas une pouffe OUF.

Tu fais d'abord et t'apprends après.

Éduqué à mort, la folie est ta valeur refuge. On te dit que tu es malade, tu protestes : « je suis fou, pas malade. »

Tu te réveilles comme une prison. C'est un lieu tout petit. Mais plus il y a du monde dedans, plus il paraît grand. Les secrets de l'univers sont imprimés dans les cellules de ton corps.
Tu inventes une machine pour trinquer avec toi-même.
Et ton prénom est un couvercle qui te protège de la schizophrénie. 

- alors en fait toi c'est moi ? pendant tout ce temps ?
- C etait exactement ce que j ai pense en te lisant
- t'es une sorte de reverb amplificateur bizarre de mes pensées ???
- Et moi c etait toi
- une créature que j'ai créée en croyant qu'elle me créait ???
- Yep
Fightclubiserait tu
- t'es dans tes pensées tu suis pas la mienne - il faut dire que les tiennes sont bien
- Radio Fréquence Merde, c'est Radio Merde dans ma tête ! Je ne suis pas un robot chanté sur l'air de "Je ne suis pas un héros" !

Le son et la pensée ont partie liée. Le son peut bloquer la pensée, lui nuire, l'annihiler, la mettre en souffrance ; et  inversement, l'amplifier, la créer, la fertiliser, la développer.
Son et sein, mmmh.

La musique terrienne est un miracle. Une mémoire non acquise par des moyens conventionnels. 
Mais si vous connaissiez les artistes que vous adorez, vous n'écouteriez ou ne liriez plus rien.

Je cherche une machine à silence, un walkman à silence. En bas de chez moi y a tellement de gens bourrés qu'on dirait une zone de guerre. Le pays de celles et ceux qui se lèvent à 15h et commencent l'apéro à 16. C'est la Fête Forcée, la Permanente Fête Forcée, à vide. « Jpeux sniffer ta narine steuplaît ? » Être entouré tout en n'ayant aucun soutien. Une curieuse envie de poignarder un mur. C'est le pus le plus pur. 

Le gouvernement tente de faire passer l'obéissance pour un jeu.

Si ça ne vous plaît pas, sortez immédiatement de ce texte (et de la salle où vous êtes), je veux qu'on soit entre gens motivés.
Qui que vous soyez, où que vous soyez : formez une meute. 
D'humains, se prenant, pour des humains.

Maintenant marcher dans la rue, ou faire du vélo, consiste principalement à éviter des débiles penchés sur leurs téléphones. I know that you know that I know !
Tu bois de l'eau en plastique. Chacune des tes pensées est un sms. Ton lit c'est ton chargeur. 

Prophète au polaroid, j'écoute. Chuis loin du feu mais comme y a pas de feu ça va. Je suis un putain de rêve qui marche. Une enzyme mutante. Dévoreuse. Créatrice. Mes cheveux ont des problèmes de peau. Mon écharpe est un polochon. J'entends certaines personnes mieux que d'autres. 
C'est bien, je ne suis pas allergique à ta salive, ou à ta sueur. Nous pouvons continuer. 
Voir ma bite c'est comme voir un chaton, bébé. T'es ma nouvelle série préférée.
Avec mes postillons ta barbe va tomber enceinte. (Mon shampooing c'est de la terre.)
Demain dreaming. I am you. You are me. De plus en plus de gens, de plus en plus d'histoires. Tout le monde fait des choses que personne ferait pas. Quand une journée est foutue faut penser à sauver le lendemain. Les gens qui attendent, à 8h20 du matin, devant les portes du Lidl et du Casino, l'ouverture. Immobile, sculptural, suis vêtu de câlins, de caresses, de petits baisers. Aujourd'hui je me ressemble plus qu'il y a dix ans. L'étoile molle du cerveau, la zigounette des doigts. 

Élégie à tous les morceaux de musique disparus, à tous les poèmes disparus.