vendredi 24 novembre 2017

"Quelque chose d'inexplicable", texte de Laurent Bouisset lu au Dépôt-vivante # 4 / Caméras Animales le 19/11/2017


(Photographie d'Anabel Serna Montoya)


J’aime que la poésie garde quelque chose d’inexplicable. J’aime faire le singe en haut des branches plutôt que redescendre sur terre et fournir la réponse qui m’était imposée par votre question. L’écriture n’a pas à être où on la veut. Elle garde en elle une marge incompressible. Regardez-la. Voyez-la clignoter, changer de rythme, quitter le port, affronter Dieu pour retomber l’instant d’après dans un désert, en haut de l’Everest ou sur les mains. Deux vers seulement et trois mondes naissent. Trois vers plus loin, une bonne dizaine. Il n’y a pas d’ordre. Pas de discours posé, pensé, poli par de bien zélés profs logiques. J’aime retrouver au bord des vers ce serein pas savoir, ce serein pas prévoir. Cet instant brèche où se percutent et se font signe en riant les contraires. Du rock d’abord. Ça débute là. On a branché nos vies avec les potes au fond d’une cave. Trafiqué bien dix ans un raffut increvable. De la poésie dans cette foire ? Ce grand bazar de lave gueulée sans respirer jusqu’à l’extase ? Dur à dire. Peut-être oui. Je ne pense pas. Je crois que la poésie, c’est après. C’est quand j’ai commencé à supporter le mot silence. J’ai balancé mon brouhaha au fleuve qui m’a offert des carnets pour écrire sur la route sans arrêt. J’ai rencontré. J’ai écouté. J’ai regardé. J’ai voulu voir. C’était immense et bien trop fort pour moi, le monde. Je cherchais dans les strophes un peu de calme. Et tu te calmais ? Ben non... en sueur, j’enrageais ! Alors pourquoi dis-tu que tu cherchais un peu de calme ? Sale habitude encore qui revient dans les mots. On nous a tellement bourré le mou avec tout ça. Sagesse. Bouddha. Lotus. On va pas un jour arrêter de trimbaler ces vieilleries dans nos sacs ?! Bosnie, Turquie, Hongrie, Pologne, Mexique. Cassoulet sur le Maroni. Pommes de terre/corned-beef au Baïkal. Guitare sèche dans la steppe. Pogo sous un volcan guatémaltèque. Silence en haut de Massada, à dix-huit ans. Baleines soûlardes à Tadoussac. Gnawas fumeurs d’Essaouira et leurs guembris. M’en vais pas faire la liste des lieux, mais ce sont eux, les poèmes, plus que moi. Pas faire non plus la liste des gens, des planètes, animaux, rivières, étoiles, trous noirs, crottes, arbres, mais ce sont eux, les poèmes, plus que moi. Tout ça part d’eux, à chaque instant, à fond la caisse ; je mets mon nom après en bas du texte, mais c’est du vol. Il faudrait signer simplement : LE MONDE, ou plus précisément encore : LA VIE, mais la mort est pour beaucoup dans l’histoire ; elle aussi pousse au cul les flemmards que nous sommes ; au petit jour elle débarque dans nos turnes, nous fait sentir sa gueule un peu et vas-y qu’on RECRACHE DU VERS ! alors tant pis... On saura jamais qui fait quoi, on s’en balance ! On se prolonge ; on se traduit ; on se transmet ; on se récite. On se fait lire à droite, à gauche, aux autres, tout le temps. Voilà ma vision de la poésie : celle d’un sport collectif, une lutte plutôt... une lutte ensemble à mort où il faut faire la passe pour subsister. Un poète pense aux autres ou c’est un gland, y en a beaucoup. Y en a des tas. Des mottes entières de poètes-rats mais qui poussent pas. Qui font pourrir le chêne, c’est pas pareil. Ça n’a même rien à voir. Mais pourquoi perdre des mots à parler d’eux alors qu’on arrive déjà tout au bout de la page ? Parle-nous des loups plutôt et des écorces. Parle-nous des batteurs et des graffeurs libres. Dis-le bien haut que TOUS ENSEMBLE ON FRAPPE PAREIL ! ON BAT PAREIL ! ON CAUSE PAREIL AU VIDE QUI NOUS CHIE DESSUS ! Qu’importe on pue, on doit le faire. On doit continuer le grand tournis à cinq heures du matin, tu y seras ? Un poète fatigué, c’est un poète qu’on a mis en vacances. L’idée de devoir s’arrêter l’épuise. Déjà il fuit dans les calanques. Sue l’inertie. Dégote un tronc et s’y remet à graver dans le bois, murmurer dans la roche, où qu’il pourra. Le vrai papier s’appelle le temps. On écrit là-dessus, sur le temps libre. Quand il s’épuise, on écrit dans nos têtes, en conduisant vers le boulot, ou dans les couches de nos mioches... y a de la place ! Un pare-brise embué peut être un livre. Un carton dans une benne une vraie Pléiade. Tu parles d’un rythme. Tu parles d’un tempo d’acharné au quotidien. D’ailleurs je vais devoir y retourner, pardon les potes. J’ai déjà trop parlé et des rongeurs m’invitent à bouffer leurs noisettes. Sûr qu’ils auront quelques vers à me refiler, les cons ! Je ne peux pas les laisser partir comme cela ! Retrouvons-nous aux alentours de 17h dans l’improbable... D’ici là, quartier libre. Boussole au clou. Oubliez-moi.

Laurent BouissetMarseille, été 2017


et là :




jeudi 23 novembre 2017

Humeur Dugong

Les têtes aplaties dans les vitrines qui
Reflètent les feux follet de nos esprits.
Rendent  l'âmes des gens malades.
Regardez la tronche que tirent vos clebards.
Je jette des petits clous du troisième étage
Dans les poussettes.
Re-prendre
Ré_applatir
Re-visiter
Ré_à paraître





J'ai encore vomi un rat crevé.
Petite chanson
Pour pas perdre le nord.

Je suis Sapiens
Dans les dépenses
Des pendances.
Je suis Sapiens
Tant que je pense.

(à pisser ma panse de belle essence à contresens.)

Je suis Logos
Un peu Eros
Thanatos
Je suis Logos
Un peu comme un gosse

(Filer des coups de crosse au boss, lui faire des bosses)



Il faudrait que je pleure.
Il faudrait que je pleure.
Mes ganglions n'en peuvent plus
Ils ressemblent à des boules de noel.
Je jette des clous.
C'est pas pour être méchant
C'est devenu comme un reflex
Il faudrait que je pleure un peu
Ré_à paraître
Je suis Sapiens.

Video: Le clip n'existe pas.
           Musique pour robots disléxiques.

dimanche 12 novembre 2017

Performance restaurant Frioul (vidéo)


Le 30 septembre 2017, sur l'initiative de la danseuse Anaïs Poulet, a eu lieu une performance collective au restaurant Tapaloca (île de Ratonneau, archipel du Frioul), "chez Michel". La vidéaste américaine Laura J. Lukitsch en a créé le petit film ci-dessus.

Avec Marion Ruault (contrebasse), Nora Neko et Tina Hype (sons et mots), Mathias Richard (mots, voix, danse), Aziz Boumedienne (mots, danse), Chloé David, Leonie S., Elsa Ferret, Anaïs Poulet (danse), Benoit Guidi (caméra), Laura J. Lukitsch (caméra et montage).

prenssée z


J'ai horreur des mots et j'ai horreur du langage. On m'écoute que quand je dis rien. Lis en te cachant les yeux. 8, 7, 6, 5, 4, 2, 1 : t'es en mode mort.
Tire sur les poignées de ta tombe, rentre dans ta peau par le bas et par le haut. T'es un grand chien assis sur une chaise, sur le sol, sur la planète Terre. Noir de vie. L'univers hurle. Monte le volume. 

je peux danser avec toi, avec ça
je peux danser avec toi, toi toi
je peux danser avec toi, hé hé
je peux danser avec toi, hé

Attends, j'ai mon pied devant mes pieds.
Attends, j'ai un pied devant mes pieds.
Attends, j'ai un pied devant mon pied.

Ton esprit dans mon esprit. Tes pensées dans les miennes. Un bon moyen de se connaître est de connaître les autres. Chercher d'impossibles accords avec ses contemporains. (Plus on comprend l'autre, plus on est célibataire.)
Tu penses que beaucoup cherchent trop à s'économiser au lieu d'être dans une dépense et ouverture totales.
Regarder les gens mentir ne t'intéresse pas plus que ça. Tu te sens proche de celles et ceux qui sont proches de la mort.
Et pourtant, ce qui te maintient en vie, est ce que tu ne pourras jamais vivre. (Souris, ta vie en dépend.) Ton livre sur l'échec fera un triomphe.

Hallucinations complexes inaugurales. En une génération, la Bible, l'Odyssée et l'Iliade sont complètement oubliées à jamais. Il a suffi d'une génération pour que tout soit oublié. Pour que l'histoire de l'humanité disparaisse. Il a suffi d'une génération. Pour que la mémoire de l'humanité. Disparaisse. La répétition renforce la répétition. Le changement crée le changement. Il y a des drogues dans les robots. Les écrans te regardent. Il y a de la drogue dans les ordinateurs. Drogue-robot. Addiction. À la connexion. A. ddi. Xion. À la. Connex. Ion. La télé te regarde. Figure désœuvrée de la concentration nerveuse. Tellement excitée. Ton vagin vient de s'avaler lui-même. Ton vagin se mâche lui-même tellement. Tu pourrais me rendre les clés de mon cul s'il-te-plaît ? Mon corps, ma peau, sont plein de détails super bien faits. J'ouvre ma nuit, en deux, pour te laisser voir, dedans. Plonger. Un poing de velours dans un gant de fer. Tu n'es pas parfaite. Ce qui est parfait. Perfection is perfect. Il est temps pour moi de cesser d'explorer nos différends.
La mort est une respiration. Death is breath. J'ai mis ma respiration dans ton verre.
Arrête de parler dans ta bouche. 
Glisse en voiture à travers les choses.
Glisse à travers les choses.
Avec un téléphone enfin idiot.
Toute la planète est couverte de cercueils. (Reflets d'éclair dans vitres.)
Monte le volume, monte le volume.
L'univers est recouvert de cercueils.  
Le monde entier, tous les immeubles, sont recouverts de cercueils.
Chais pas si vous avez déjà traversé une ville avec un fute qui tombe sur les genoux. Ma plus grande peur est que les statues se mettent à parler. J'ai la Terre qui tourne trop vite, donne-moi du speed ça va me calmer. Me suis maquillée comme un cafard. Quand t'es modeste, les gens te disent que t'es trop timide. Quand t'es confiante, te disent que t'es arrogante. Continuons à construire notre propre prison. Le projet, si j'ai bien compris, est de rendre les insultes politiquement correctes. Caresse mon maquillage. Terminalien. Un oiseau avec une seule aile. Triple pull, double pantalon, quadruple slip. Je fais tout à l'envers, quand je vais à droite je vais à gauche, etc. Je suis une sorte de sélecteur de la réalité. DJ Réalité. Tu remixes la réalité, joues avec, la fous dans tous les sens. La redéfinis. Amplification neuronale. Lumière bouillante. Hyperlogique extrémiste. Ah, parler d'alcool en buvant de l'alcool, c'est tellement bien. Moins t'as, moins t'as, et plus t'as, plus t'as. Ton n° de tél lu à l'envers ressemble à un mot secret. J'ai pas pu aller à la boulangerie aujourd'hui, le pain était complet. Y a une végétarienne qui bosse dans un abattoir, elle m'a mordu avec une fausse dent, donc elle m'a pas mordu. Et je l'ai vu couler, le sang, j'ai vu couler le sang. J'ai vu le sang couler. Maintenant je ne suis plus perdue j'ai trouvé une cigarette. Faut pas prendre le bon du mauvais. Ni le mauvais du bon. Mets le mot sexe et tout ira bien. De la poésie dans un pays, est de la pornographie dans un autre. Tu peux te servir de mon nom, je m'en sers pas.

I'm not interested in France anymore.
L'Alliance des Planètes Extérieures :
We / are / the / cosmos.
KILL THE EARTH. WE ARE THE COSMOS.
WELCOME TO THE OUTSIDE.
THIS IS THE TIME FOR LIGHT.
PERFECTION IS PERFECT.

You are beautiful. Can I kiss you ?
I want to see you. I want to feel you. I want to know everything about you. I want to forget you. I want to unforget you. I want (you).
(I'm afraid of beautiful girls.)

La perfection est parfaite. 
Perfection est parfaite.

Nous voulons découvrir les veines et les muscles des galaxies. 
Superautoroute relie diverses formes de conscience et de vie.
Je vais vous parler un peu de vous-même! Je sexuelle de la jeune fille! j'aime le sexe, j'aime beaucoup! J'aime fessées !!!
Je vis dans votre ville Je pense que nous pourrions vous divertir. Comment pensez-vous? 
Pour commencer, nous pouvons apprendre à mieux les uns les autres communication !!!
Moi, c'est très excitant!!! Et toi?
J'espère vous voulez 
Je sais que beaucoup!
J'ai déjà culotte! 
Dépêche-toi!

I'm gonna hit you with hate. Même t'insulter serait te faire une faveur. La moindre erreur on meurt. (Je ne suis jamais allé à Nevers.) La discipline, c'est un savoir-faire, un geste technique, une manière d'être, qui nous rend plus libres. Toute ta vie, tout ton amour, toute ta haine, tous tes souvenirs, ta douleur, ce n'est qu'un rêve, un rêve que tu fais à l'intérieur d'une pièce verrouillée. yeux = yeux . (La pub implantée sous les paupières.) Un arc-en-ciel noir bloque le soleil. Qu'est-ce qu'il y a après la lettre z ? Une génération. On a écrit de nouvelles histoires.






vendredi 10 novembre 2017

mercredi 8 novembre 2017

Rétroplanning de soi-même



Etre soi-même
Se créer une ENTITE
Remplir des cases,
produire des rendus des actions,
prendre des notes des pensées,
vérifier l'état physique,
vérifier l'état émotionnel,
vérifier l'état SOCIAL,
passer du temps en zone de contact humain
faire des listes,
(avoir plusieurs AVATARS
avoir une bonne raison)
avoir un costume,
(avoir une tenue ZERO)
-être dans le TON-
Vérifier le nombre de silences dans l'interaction,
essayer de nouvelles choses,
de nouveaux rapports humains.
Commencer sa biographie.
Mettre des choses en LIGNE.
Mettre les choses en ORDRE.
Actualiser sa PAGE.
Répondre aux mails.
Ne.jamais.éteindre.le.téléphone.

(penser à la famille,
penser au contexte de la mort,
communiquer ses sentiments)

Donner des nouvelles de SOI,
(a sa famille, à ses amis,
à ses amours disparus).
Donner de son SANG
pour les autres,
prêter ses objets,
penser au processus de PRÊT , de ses biens
être prêt,
à tout, au, dysfonctionnement, contextuel, prévisible,
se rendre, disponible, malléable,
adaptable, A TOUT,
au, changement, inopiné, mais, nécessaire, à, la, continuité, de, l'opération, en, cours.



Texte: Tina Hype
Texto: Nora Neko


mardi 7 novembre 2017

Et.I.Sub 1(a-c)-2(AKT)-3 (Parentés et Paravents)

Les paravents mythologiques (Et.I.Sub 1(a-c))
FATIGUE ET FORCE

1 (a): Le cri fonde...

Ce monde est un monde de juridiction manquée.
L'être a du apprendre à traiter avec le sentiment d’injustice comme avec son alter ego.
La faculté de justifier les surpassera toutes.

La faculté de sentir est assiégée de l'extérieur par les prémonitions de particules aussi fines qu'incontournables, et de l'intérieur par la rumeur de son élimination sédative – c'est une peste sans symptôme qui se rejoue.
Que dire de l'universel banquet des bouches pincées qui s'entretient sur les ruines de la Raison?
Que sa réalité n'est plus un critère effectif à son existence, sa prononciation est le facteur unique et suffisant à son existence en tant que contenue pédagogique de la vie - «que cela sorte et soit!».
Dieu est de retour.

Tous les jours les peuples se dressent dans l'espoir d'un jugement dernier avec pour seul arme l'argument de l'apocalypse et comme seule promesse l’avènement aveugle des capacités nouvelles. L'étau de l'échappement se presse sur l'être pour faire jaillir les plus hauts sacrifices d'innocents et les plus cruels dans cette arène aux noms fleuris.
Les victimes hurlent l'abomination des justes sur la roue des révolutions solaires.
(se répètent les jouissances de l'autisme, la beauté congédiée dans l'irrationnel profit de l'extase, la joie se confondant en agitations compulsives – le temps, écartelé dans le va et vient des fins périodiques, s'assied dans les transports aux teintes de rouge en attendant la venue d'un point final que le marteau solaire viendra cogner.)


1 (b) : ...le courage...

J'ai la certitude que rien ne change lorsqu'en résultats l'idée donnée, idée déjà reçue, revient avec la confirmation de son retour en statut, et fige plus vite les tremblements de la pierre.
Car le choix métaphysique qui plane au dessus de la vie inscriptive et sur ses collabo est celui d'une avancée absolument nécessaire à la croissance informatique; nécessairement soumise avec honte et silence aux besoins grumeleux de certains corps terrestres, on ne peut – avec l'air d'un temps – plus diaphane, comme entendus seulement à ces portes sans serrures ni loi (?).
Tandis qu'en esprit la vérité ressemble aux premiers mots des anciens grecs sur la régence foudroyante du monde et à la nullité d'un progrès de sens pluriel, quelque chose dans ou à l'esprit même, et nommées Idées, a jalousé jusqu'à la hantise, la ballade des quasi corps du monde afin d'en décidé par contractions, frissonnements et surprises rodées, les bords et les jointures – les murs enfin! - l'être de claudique qui s'érige d'une à l'autre extrémité entre les fichus beaux-monstres et l'immobilisme du certain. Entre linceul iridescent et la posture soumise à quelque part. S’accommodant de quitter ce qui n'est pas de lui partie.


1(b-c/c): ...des bêtes à cornes.

Croire que l'on a une pensée, que l'on possède un corps. Cette piété. L'être voyage en lui-même comme à travers un livre très corné dont on aurait égaré la seule marque.
Le miracle serait de s'y retrouver.

Alors, à un carrefour entre deux déchirements d'où s’opère le choix du devenir, l'un dirait: c'est par là, je sais où me trouver, je suis là et serai bientôt ailleurs. Mais, enfin, ces déplacement n'arrivent que dans la tête.

Dehors, c'est le spectacle de l'accidentel, le règne de l'épiphanie hasardeuse des naissances – le monde déploie une telle énergie à faire publicité du mouvement que l'on finirait par y croire; par une sorte d'heureux délassement, se figer assis dans ses transports.
On finirait par croire à d'autres fourmilières qu'à celle de notre tête, avec son lot de contacts et ses effets de phéromones; et l'hypothèse de la tranquillité rejoindrait celle du temps vacant dans le congrès des idéaux achevés, d'un éternel ailleurs.

Croire que l'on a un corps. La vitesse ne travaille qu'à substituer ses immobiles.
Pas de sens; sans mobile, il n'y a qu'états de sièges.

Le visible est un tour de passe passe incessant où s'échangent les corps assis et les visages de masques. Les signes et les codes, les organes et les faces sont les cicatrices inhérentes à ce désordre de marbre, comme produits dans la CORNE.
Les places ont besoin de plusieurs occupants et d'autant de prétendants à l’occupation. L'état de siège permanent est celui d'un incroyable confort où s'échangent d'un signe de main les muets bienvenus dans le décor brûlant du vide.