vendredi 31 mai 2013

Machine dans tête sur Libr-critique (2)

"Cette autopoéfiction au romantisme noir et exalté est un incantat, une incantation lyrique et satirique qui, aux plans rythmique, typographique et topographique, met en place un(e) (m)onde à croissance géométrique."

"De cet étrange cogito sensorialiste, il ressort que Je est Autre, vibrant comme un opéra fabuleusement comique – voire, par ailleurs, cosmique."

"un journal mental qui revêt la forme d’un road novel, d’un texte classico-rocky-punky dont le phrasé même et les inventions verbales donnent souvent le vertige : "veux du speed pur en rab, veux du speed pur en barres, en barres-barres dare-dare, eh ouais connard, encéphalo zéro, en ville comme au zoo, chuis un placard, un tocard au radar, Babar bobards, brum brum, un barbare au dard crade en rade dans le bar hagard des crabes sad…" (57)."

"L’écriture fonctionne comme un accélérateur de particules mentales."

"Si "être humain c’est être un murmure de folies", il faut écrire "dans un code navajo afin de passer les lignes ennemies" (115)..."

Fabrice Thumerel, Libr-critique, 30 mai 2013

Article complet ici


Blog consacré au livre Machine dans tête : 

Machine dans tête sur le site des éditions Vermifuge : 

Assassinat dans un restaurant de San Pedro Sula



"Assassinat dans un restaurant de San Pedro Sula" d'Ariel Torres Funes. 
Histoire + explication de ce tableau terrible à cette adresse : 

mercredi 29 mai 2013

Mathias Richard @ Asile 404, Marseille (autres angles)

L'Asile 404 vient de me passer deux nouvelles captations de ma lecture-perf du 20 avril 2013 chez eux.
Au final, aucune vidéo n'est complète mais l'ensemble forme (avec les 3 vidéos précédentes) un puzzle d'angles et d'extraits pour reconstitution partielle, impossible et modulable.

"Vokal_01" - Extrait 1

"Vokal_01" - Extrait 2

Mathias Richard @ Asile 404 (Marseille)
Samedi 20 avril 2013
Soirée "[A HEAVY XP NIGHT]" organisée par Total Pleasure

Captation vidéo : Asile 404

mardi 28 mai 2013

i-MM-1 : Séquenceur de mémoire génitale


Un séquenceur de mémoire génitale est un équipement permettant d'exécuter les processus d’encodage, de stockage et de récupération des actes à caractère sexuel dans les représentations mentales (au niveau du système nerveux central) et les habitus réflexes (système nerveux secondaire) ; à l’origine donc, un séquenceur est un appareil capable de mémoriser un comportement corporel lors d'une expérience sexuelle, puis de le rejouer automatiquement chez le sujet enregistré, ou un autre. Mais aujourd'hui les séquenceurs sont de plus en plus souvent matriciels et intègrent des échantillonneurs, des banques de mémoires, des mixers, clusters, scratchers, expanders, growlers, scrapers, hurricaners…
Enfin ces séquenceurs matriciels sont capables de piloter ou d’être pilotés par d’autres produits tels des boîtes à rythmes, synthétiseurs, tables de montage…



Du point de vue de l'exécution il existe deux types concurrents de séquenceurs :

- Le séquenceur polaire (ou sécréteur) : on appelle séquenceur polaire des séquenceurs ayant uniquement des articulations rotoïdes. 
La mémoire sexuelle que réfléchit le séquenceur peut s’animer et se remplir de matière humaine jusqu'à devenir visage, squelette ou corps entier ; en effet le sujet et le séquenceur sont reliés entre eux et s’alimentent l’un l’autre, et ainsi le corps est le résultat d’une expulsion, d’une pulsation du séquenceur hors de lui-même.
Ces séquenceurs restituent ou synthétisent ainsi sans défaut les sensations internes, mais manquent de rendu quant à la perception de l’univers virtuel dans lequel le sujet exécute son action.
Le sujet éprouve une impression de rotondité ; parce que dans la circonférence le séquenceur d’où il pousse coïncide avec celui ou il entre, le corps est circulaire.






- Le séquenceur cartésien (ou stéréo) : on appelle séquenceur cartésien les séquenceurs ayant des articulations de type prismatique pour le déplacement virtuel du sujet, mais forcément rotoïdes pour l’orientation (réelle). Pour pouvoir déplacer et orienter le sujet dans l’espace et la pensée un tel séquenceur a besoin de six axes : trois prismatiques pour le déplacement, trois rotoïdes pour l’orientation.
Le sujet a ainsi deux corps contenus dans deux univers qui cavitent l’un pour l’autre : son corps réel qui ressent l’univers virtuel dans lequel il évolue, son corps virtuel qui éprouve les sensations internes et les sentiments synthétisés par le séquenceur. On dit que le sujet “a ses pieds dans ses pieds et sa tête dans le séquenceur”. Mais dans le sujet qui les “enchevêtre” chacun de ces réels repousse l’autre, et le sujet ressent sa pression interne varier de manière inversement proportionnelle au volume qui lui est ambiant.
En résulte, comme l’indique le surnom qui lui est affublé, une impression de stéréo.
Il existe des modèles cartésiens bas de gamme actualisant la mémoire dans un environnement en deux dimensions : il suffit de trois axes pour le déplacement, un pour l’orientation.







[Créateur machine : Méryl Marchetti]

lundi 27 mai 2013

Machine CC-2 : Pub-Sonnet

Le matériau de base: la publicité télévisuelle, les slogans.  
Prendre la structure du sonnet (4/4/3/3) et noter, selon les règles de Zappologie Avancée, ce que l'on entend. 
La longueur de chaque vers est libre. On peut choisir de composer avec des rimes en fin de vers : dans ce cas, constituer un corpus afin d'agencer le sonnet. Un vers sur deux proviendra de l'écoute directe, un vers sur deux proviendra de l'écoute différée de la télévision.


Détendu du mobile 
Maxi gel fixation turbo 
Pure – le nouveau jeu sur XBox et PC 
Soyez sympa, rembobinez 

Plan au six dix zéro zéro 
Enfin disponible à prix spécial
La compétence professionnelle d’un grand coiffeur chez vous
Vous aussi, découvrez la nouvelle saveur 

Rock star music 
Maintenant en Blu-ray et DVD 
Ils nous ont envoyé en enfer 

Vous êtes sûr d’avoir le meilleur prix
Le numéro UN de l’efficacité
Vous ne viendrez pas chez nous par hasard


[Créateur machine : Cyrill Chatelain aka See Real]

dimanche 26 mai 2013

"LES HISTOIRES ANEANTIES" S'OUVRENT POUR DEVENIR UN PROJET LITTERAIRE PARTICIPATIF DIFFUSE PAR EPISODES SUR LE WEB.




Où les trouver ? : 
Site internet : http://www.guenoleboillot.com/?cat=14 

Auteur : Guénolé Boillot. 
Mail : contact@guenoleboillot.com.

Partant du constat très simple qu'une histoire n'est rien sans les personnages qui l'habitent, « les histoires anéanties » se veulent un véritable laboratoire d'écriture dans lequel l'auteur est amené à créer de la vie à partir des mots. C'est pourquoi une contrainte guide et modèle l'univers de ces histoires : un personnage doit émerger, prendre vie, chair et éclat devant les yeux du lecteur, puis mourir, le tout dans un texte ne dépassant pas une cinquantaine de lignes. 

Créé en février 2013 à la suite d'une discussion avec l'auteur et éditeur François Bon, « les histoires anéanties » est un projet littéraire diffusé par épisodes sur le web. Pourvu d'or et déjà d'un prélude et de plus de treize histoires, « les histoires anéanties » commencent à fédérer une petite communauté autour d'elles... Bernard Morlino, du blog « la République du Livre Numérique », leur consacre un article. Perrine Le Querrec dit s'être « bien égarée dans ce labyrinthe d'histoires anéanties et […] [avoir] fait un beau voyage avec de drôles de rencontres ». Les témoignages ne cessent d'affluer et révèlent un intérêt constant pour la démarche.

C'est pourquoi l'initiateur des « histoires » souhaite ouvrir le projet pour qu'il devienne participatif. Chacun est donc invité à écrire son « histoire anéantie », la signer, et l'envoyer à contact@guenoleboillot.com. Si la contrainte est respectée, alors elle sera publiée sur le site.


Il faut toujours que le personnage arrive, casse la baraque et clamse avant qu'on n'ait le temps de claquer des doigts. Il faut des histoires où le personnage émerge et se fait bouffer, piétiner par l histoire cinquante lignes plus loin.
Il faut toujours des personnages, toujours, pour leur apprendre à naître et mourir sous vos yeux.
Il faut des histoires anéanties.

Machine CC-1 : Zappologie avancée

Utilisation de la télévision comme générateur aléatoire de séquences de mots. La machine condense le flux-continuum programmé.
1 - Zapper. Ne rien regarder intégralement, composer soi-même sa propre histoire. 
2 - Écouter et noter en diagonale. Écrire rapidement bribes du flux télévisuel, ce qui passe.
3 - Télécommande permet de couper, changer, alterner l'écoulement. La machine révèle des histoires secrètes en combinant les échantillons.
4 - Chaque programme est exploitable : de la télé-réalité au film d'auteur.
5 - La machine fonctionne comme canevas.  Déterminer au préalable l'ordre des chaînes (exemples : 1, 3, 5, 2, 4, 6 / 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.). Le même canevas sera appliqué à différents moments jour/nuit. Variations à partir du même exosquelette.
6 - Ne jamais écrire deux lignes, deux vers à la suite provenant de la même chaîne.
7 - Utiliser le vocabulaire fourni, ne pas injecter de vocabulaire extérieur à la production constatée.
8 - Chaque ligne est un vers. Chaque vers est un sample. Combinaison des samples crée une mélodie inédite tirée des profondeurs. L'écriture est dictée, robotique, la poésie mécanique.


exemple Zappologie 1

[6 Je parle français ou je parle arabe ?
5 Le secret de sa formule est jalousement gardé
3 Un des derniers moments de pure gourmandise, ça se respecte
2 C’est pareil pour eux
1 On est là pour vous aider

6] A Paris il tutoie les politiques, à Saint Trop’ il côtoie la Jet-Set



exemple Zappologie 2

[6 je croyais que cet engin était indestructible
3 c’est surtout dans ce film qu’on parle d’humiliation
6 allez, engagez – maintenant ! 
3 ça vous le rappelle mais toute la journée on vit ça
1 quand vous aviez annoncé que vous cherchiez un chef
2 qu’il a été blessé 
1 je me sens pas très bien 
2 c’était pas un fossé, c’était une falaise 
6 allez, on y est presque 
3 ordinaire puisqu’elle est quotidienne 
1 je pensais qu’il serait plus âgé
2 mais parce que j’aime la France
1 il ne voulait pas d’enfant
2 l’occasion de rappeler les dangers du métier
3 on regarde tout de suite l’extrait

6] ça fait moins envie –


[Créateur machine : Cyrill Chatelain aka See Real]

samedi 25 mai 2013

Thierry Cheyrol "GAIA" (planche 1)

Toujours en devenir, GAIA se métamorphose et réagit aux éléménts. Dans un environnement paraissant inerte et hostile, c'est un être survivant...

vendredi 24 mai 2013

Témoin#1 Le monde est une conspiration



Témoignage de la fin du monde#1


Mais le truc c'est tu n'es pas toi, nous sommes des entités parasitant un corps, qui n'est lui même qu'un conglomérat de millions de micro bestioles qui te sont totalement étrangères et hostiles et dont l’harmonie ne tient qu’à un équilibre précaire d’une symbiose concentrée vers la destruction / non la conservation.

Rappelle toi que le monde est une conspiration, que LE MONDE conspire contre toi, et surtout, avant toute chose, c'est toi contre toi même. que Tu es ton pire ennemi.
que Tu travailles avant toute chose à ta perte à ta chute en toutes choses, dans tout tes actes dans l’ordre comme dans le chaos.
Survis = apprend à te détruire tous les jours, méthodiquement, avec discipline, avec le sourire.

txt Yuri Kane / img Doubles V

Machine dans tête - extrait radio 3 mai 2013



Deux extraits du livre Machine dans tête de Mathias Richard
http://www.vermifed.com/?page_id=1075
lus et mis en son par Oslo Deauville
dans l'émission "Une étoile dans la gorge" n°13
vendredi 3 mai 2013
sur Radio Soleil 35 (95.3 FM)
et en podcast ici :
http://zoorama.blogspot.fr/2013/05/une-etoile-dans-la-gorge-13.html

Avec les morceaux "La Bestia" de OvO puis "Robot" de R3PLYc4N

Illustration couverture du livre : g.cl4renko
http://www.fuckmyhead.net/

Generation: a reflection on generative art and our society

- a reblog from wblut.com -

For my FMX13 talk I’d been think­ing about a par­tic­u­lar ques­tion. Why is the gen­er­a­tive prin­ci­ple gain­ing impor­tance? Sure, the tools are out there in ever increas­ing abun­dance, but so are the tools for the more tra­di­tional approach. And yes, it’s tying nicely with the 3D print rev­o­lu­tion. But again so is tra­di­tional mod­el­ling and design. I got to a point where I have the gen­eral shape of an idea, why it’s not just a fad, why it’s more than a fash­ion­able, tech-savvy hip­ster thing, why it can be a form of art. I didn’t really get to mak­ing my point at the pre­sen­ta­tion, so here’s another go… a silent under­cur­rent in the evo­lu­tion of human society.

A silent rev­o­lu­tion of narrative

We have long been a peo­ple of sto­ries. Narrative told us how the world works and per­haps more impor­tantly, how we were sup­posed to behave. There was no real rea­son to look fur­ther, the story was both rea­son and expla­na­tion. Things are how they are because that’s how they are. Because the sto­ries were invented and told by us, their per­spec­tive is uniquely human. The nar­ra­tive was rec­og­niz­able and believ­able, often involv­ing scaled-up exager­ated per­sonae, the Greek big-bearded godly bas­tards, the West African spi­der über­prankster Anansi, the Christian/Muslim/Jewish let’s-not-go-there… These sto­ries built our soci­ety, embed­ded rules in daily lives, com­manded unques­tion­ing respect, gave author­ity — often to the story teller.
But things hap­pened. One by one our POV biased world views floun­dered, held up to harsh imper­sonal light and found to be faulty. Useful mod­els for daily life but empty of deeper truth.
The flat world stretch­ing around us turned out to bend under­neath our feet in appar­ent absur­dity. We lost our seat at the cen­ter of the uni­verse. Our sun was demoted to a close star. Our glo­ri­ous Milky Way, just one of many. Cosmologists describe our uni­verse itself as only a bit of froth in a seething mul­ti­verse. Not con­tent with tear­ing down our sur­round­ings, we also tar­get our­selves. Our mind and soul were seized from the aether and con­fined in soft, squishy and above all, mor­tal mat­ter. Humanity itself reclas­si­fied as a species, endowed with excep­tional poten­tial yes, but from a bio­log­i­cal point-of-view in no way more evolved than the pets we mas­ter, or the pests we exterminate.
But sci­ence, that cul­prit sci­ence, didn’t stop there.The sen­si­ble but cold mechanical/chemical sta­tic uni­verse of the 19th cen­tury was fur­ther denied to us. Quantum mechan­ics ripped deter­min­ism from the very (sub)atomic fab­ric of our exis­tence. Thankfully, our cats remain bliss­fully clas­si­cal. But even here at our own scale, where at least the clas­si­cal, deter­min­is­tic pic­ture still holds, we had to relin­quish pre­dictabil­ity to the gib­ber­ing jaws of chaos the­ory. (Gibbering might seem too graphic, but chaos the­ory is single-handedly respon­si­ble for al those gar­ishly col­ored Mandelbrotian hor­rors inflicted upon the unfor­tu­nate non-colorblind.)
Where does that leave us with our sto­ries? For ages we believed that to under­stand any­thing we just needed to know it. To pre­dict the future: study the past, mea­sure the present… Establish rules and con­trol the sys­tem. And we seem very resis­tant to let­ting the sto­ries go. So we kept the sto­ries around. Probably we’re too scared to cast them aside. Perhaps believ­ing, mis­tak­enly, that our soci­ety, our laws, our morals are founded on the sto­ries them­selves, rather than on the things they were orig­i­nally meant to allegorize.
But surely, exotic math­e­mat­i­cal sys­tems might behave oddly and philoso­phers delight in aca­d­e­mic dis­cus­sions of prin­ci­ple, but that has no impact on the real world, has it?

A silent rev­o­lu­tion of science

The slow change of thought is clear­est in sci­ence. Let’s take biol­ogy. Long con­sid­ered a sen­si­ble sci­ence for sen­si­ble mus­ta­chioed men, great minds cat­a­logu­ing species and record­ing behav­ior, enjoy­ing invig­o­rat­ing rival­ries whether skele­tized spec­i­men A was a rather large pyg­mee vole or — obvi­ously — a sickly giant vole. Glass-eyed corpses in the stately nat­ural his­tory muse­ums around the world tes­tify to the titanic efforts of our fore­fa­thers. Measuring, labelling, argu­ing, fix­at­ing… grow­ing and prun­ing the tree of life, a hier­ar­chy of sta­tic species.
With Darwin came a rev­o­lu­tion of thought, sud­denly the tree was no longer a hier­ar­chy but a trac­ing of com­mon ances­try, por­tray­ing rela­tion­ships between ani­mals. The the­ory suffered/suffers from many mis­con­cep­tions, but worst of all, a major point is often over­looked: the fun­da­men­tal con­cept of a sta­tic species is faulty. In fact one widely held argu­ment against evo­lu­tion was that species could not arise from other species. A child can not be another species than its par­ents, the very thought. Serious sci­en­tists tried to defend evo­lu­tion by rec­on­cil­ing it with dis­crete species: the idea of macro-mutations, rab­bit and hare spring­ing from a com­mon ances­tor in an extremely unlikely freak event; or the inher­i­tance of acci­den­tal traits picked up dur­ing life (a stretched out neck or lost tail). But those efforts missed the point, evo­lu­tion runs into prob­lems with our pre­con­cep­tions because our pre­con­cep­tions are wrong. There’s no leafy tree of ances­try, each leaf a species, there’s only a con­tin­uüm, ever­grow­ing and divid­ing branches, each of us a point along the line, but never a leaf. The human nar­ra­tive had a clear pur­pose for dis­tinct species, a sim­pli­fi­ca­tion, a cop­ing mech­a­nism for an incom­pre­hen­si­ble com­plex out­side world.
So the use­ful story turns against us when we take it too far. But that’s sci­ence, the world of aca­d­e­mics, sep­a­rated from us by sen­si­ble, engineering-type men that cull the use­ful bits and turn it into tech­nol­ogy. These word-games and math­e­mat­i­cal con­structs wouldn’t affect our daily lives, would they?

A silent rev­o­lu­tion of society

I’m guess­ing that they do. A com­mon thread in our his­tory of under­stand­ing is the steady decline of the sta­tic, the “state”, and the accom­pa­ny­ing increase of the dynamic, the “process”. Of course, state and process are linked, but the state itself doesn’t tell you the process, and the process doens’t always allow you to pre­dict the next state. There’s more to under­stand­ing than mere cat­a­logu­ing and observ­ing. Perhaps even more impor­tant, there’s more to con­trol than know­ing the cur­rent state and know­ing the rules.
Take our sorry, global econ­omy. An artif­i­cal con­struct built on sen­si­ble rules, yet some­how it turned into an unsta­ble beast, almost actively resist­ing inter­fer­ence, as unpre­dictable as the weather. Or our pre­cious democ­racy, like­wise based on sen­si­ble, ratio­nal rules, but some­how inca­pable of giv­ing us sus­tain­able lead­er­ship — but very good in pro­duc­ing peo­ple whose only tal­ent is to get elected. So what is turn­ing our soci­ety into its strange cur­rent state: seem­ingly unsta­ble but at the same time resis­tant to change. Where does the chaos come from? Surely time and scale are a fac­tor in this. But that can’t be all there is to it — that sounds too much like another human story, age­ing, the steady decline of everything —
Allow me another guess: feed­back. “In olden days” events were scru­ti­nized after they hap­pened. Wars, régime changes, tri­als, polit­i­cal deci­sions, these have always been news. The news led to reac­tions. The reac­tions lead to changes in future behav­ior. But all in all the news itself didn’t really affect the event. But we have closed the feed­back loops all through soci­ety. The mere report­ing of events, and the reac­tions, and the reac­tions on the reac­tions,… are so fast and all-pervasive that more often than not the reported event is being changed. The ironic thing is that although the feared quan­tum ran­dom­ness turned out not to affect our cat, we nonethe­less man­aged to turn our clas­si­cal real­ity into a quan­tum real­ity, the obser­va­tion chang­ing the thing observed. This kind of feed­back can lead to sta­bi­liza­tion but more often than not leads to chaotic behav­ior, in a math­e­mat­i­cal sense. We still know the rules, but we no longer con­trol the system.

So with this world view in mind, what bet­ter art form to arise than the art of rules, of sys­tems, of inter­ac­tions, of com­plex­ity and emergence…

 

 

Treizième histoire anéantie.


Boris a bien dormi cette nuit. Dimanche apparaît.  Et à 7h du matin, dans son petit bout de banlieue parisienne, le soleil pointe timidement ses rayons sur le bol de café et la tartine de notre ami. Celui-ci essaye de chasser les traits de lumière de sa main, comme on fait avec des petits papillons qui vous embête quand vous déjeunez sur l’herbe. En filant la métaphore, il repense au bel après-midi qu’il a passé hier, avec Élodie. Ils se sont retrouvés à 11h du matin, sous un ciel bleu pastel. Elle avait emporté un panier d’osier avec quelques clémentines, du camembert coulant, une baguette de pain croustillante, du jambon de pays, du beurre, des cornichons, des tomates et de la mayonnaise. Lui, c’était le vin, toujours le vin. Mais – se souvient-il – il avait pris un soin particulier à le choisir, fouinant entre les bouteilles, à la recherche d’un vin blanc adapté tout en même temps à l’insuffisance de son porte-monnaie, et au galbe de la belle Élodie. Tout l’après-midi, ils avaient bus, s’étaient embrassés et avaient parlés de leur admiration pour les aventures d’Arsène Lupin.
Voilà que le café s’est glissé dans l’estomac de Boris, sans même que son propriétaire s’en aperçoive !
Mâchonnant sa tartine beurrée, il s’habille rapidement d’une chemise à manches courtes, d’un pantalon marron et de chaussures de ville noires.  Le soleil l’accompagne dans son réveil, et tout se passe comme si chaque rayon se réverbérait sur chacun des mouvements de notre héros. Si bien qu’une danse s’esquisse peu à peu entre lui et l’astre jaune, jusqu’à prendre des allures de tango effréné. Boris rit, et Élodie, sereine image peuplant ses pensées depuis et pour toujours, partage son hilarité. 
Tout d’un coup ! Boris s’arrête et rompt son pacte avec le soleil. L’emploi du temps de la journée est chargé, et ne doit souffrir d’aucun retard. Hop, le voilà qui met son manteau et claque la porte de son appartement ! Hop, un tour de clé, des escaliers descendus 4 à 4, un bus hélé, un RER pris !
Dans la rame où il est assis passe toujours le même clochard qui, sans fatigue, ressasse toujours le même refrain…”B’jour m’sieur m’dame…difficultés pour vivre…difficultés pour vivre…z’auriez pas une petite pièce…ou un sourire je prends de tout…À vot’bon coeur et merci m’sieur m’dame…”
Boris est un jeune homme. Et un jeune homme, ça n’a pas d’argent, mais beaucoup de coeur. C’est pourquoi Boris s’est toujours refusé de donner quoi que ce soit aux mendiants qui peuplent ses espaces publics, argumentant que, de toute façon, cela ne les aiderait pas. Mais il n’est pas contre leur offrir son sourire, ça ne coûte rien. De plus, il a lu récemment dans une enquête sociologique que les SDF perdaient totalement les plombs par l’absence de contact avec autrui. C’est décidé : ” voilà un sourire, pour vous monsieur. Prenez-le, gardez-le, il vous appartient désormais. Je n’en veux plus”.
Arrivé à la gare, notre ami parcourt des yeux les trains présents sur les voies. Il en cherche un beau, finement ouvragé, comme ceux de l’ancien temps ; si la locomotive est à vapeur, c’est une bonne chose. Le voilà qui trône sur la dernière voie et qui présente toutes les caractéristiques susdites. En avant ! c’est celui-là, et pas un autre, qu’il prendra pour aller jusqu’en Normandie. Boris embarque.
La locomotive s’ébranle majestueusement et quitte le quai avec l’aisance d’un bateau voguant vers Ithaque. Bien assis sur une banquette en cuir, les yeux dodelinant sur le paysage qui s’effile, Boris pense à Élodie et à l’incroyable surprise qu’il lui a préparée. Fier comme pas deux, au fur et à mesure que l’espace et le temps avancent, notre ami voit le paysage qui s’incline en sa présence et lui rend hommage en le mettant au centre de son horizon.
Les blanches falaises d’Etretats apparaissent.
Grandes, impressionnantes…Majestueuses…L’Aiguille creuse trône à leur côté, et Arsène Lupin est probablement caché à l’intérieur, avec les bijoux que ce gredin terriblement classe a volé et amassé, année après année. Boris frémit d’impatience, bouillonne de plaisir ! Il ne tient plus en place ! Demandant à la locomotive de s’arrêter, notre héros sort précipitamment de cette machine du diable et se précipite en courant, à travers champs, vers les falaises.

Les voilà qui arrivent !
Les voilà qui arrivent !
Parce qu’il n’a pas d’argent, mais beaucoup de coeur, Boris s’élance dans le vide au-delà des falaises, et s’écrase lourdement en bas. 

(histoire extraite du projet littéraire  "les histoires anéanties de Guénolé Boillot". Retrouvez plus d'histoires anéanties sur http://www.guenoleboillot.com).

mardi 21 mai 2013

Machine CM-1 : Etymologiæ [émoticalphabet]



Etymologiæ est un répertoire “alphabétique” constitué d’émoticônes. Sa création découle du constat que la langue “vulgaire”, qui est mise en place dans les tchats [salons de discussion sur Internet], peut se placer dans la continuité logique de l’histoire de l’écriture.
Le système des émoticônes peut être vu comme un retour vers l’écriture idéographique. On pourrait ainsi voir l’évolution de l’écriture en partant, sommairement, du cunéiforme vers les idéogrammes puis l’écriture alphabétique et ce pour aboutir aujourd'hui à une alliance de l’écriture idéographique et alphabétique comme on peut le voir sur des tchats.

Ce nouveau système n'est peut-être pas une régression mais une évolution possible de l’écriture. Etymologiæ n’a pas pour ambition de répertorier la totalité des émoticônes existants mais de comprendre ce nouveau langage pour l’exploiter de manière littéraire et plastique.


[Créateur machine : Cédric Micchi]

lundi 20 mai 2013

Machine CH/MR-1 : L'audioguide psychogéographique


L'audioguide psychogéographique (A-P) est un support audio (mp3, etc.) donnant des indications pour se déplacer dans un espace donné. Il est parfois accompagné d'un petit livret illustré, selon les moyens et les souhaits du concepteur.
L'A-P promet à ses utilisateurs de vivre une expérience particulière si l'on suit son parcours, ses instructions, avec le plus souvent un système de type “chasse au trésor” (devinettes, énigmes, indices...).

Il consiste en des informations et instructions précises, et une expérience auditive (avec, par exemple, des pièges, une chorale lettriste, des publicités, des chuchotements, des cris, un tourbillon stéréo, des encouragements et insultes...). A noter qu'il peut amener son auditeur à mener des actions ou gestes paraissant totalement absurdes vis-à-vis du monde extérieur.
Un des types d'A-P les plus classiques est le guide dit décalé. Il donne des instructions de déplacement (droite, gauche, tout droit) au sein d'une ville donnée, alors qu'en fait les instructions correspondent à une autre ville.


“un parcours de serial killer”
L'audioguide psychogéographique peut également adopter une forme plus commerciale : l'audioguide altertouristique.
Il propose des parcours audioguidés au sein des mondes de la pègre, du crime, du sexe, de la drogue, etc. (au choix).
Etant donné les goûts de l'époque, les audioguides les plus courus seront sans doute les parcours de serial-killers.
Ainsi, au sein des audioguides du Paris du Crime, du Sexe et de la Drogue, triomphera en fleuron de collection “La route des serial-killers, sur les pas de vos tueurs en série préférés” (il y a de quoi faire une saga, par exemple : “Dans les pas de Thierry Paulin, tueur de vieilles dames _ musique de Jean-Louis Murat”).


“audioguide Action Directe” (audioguides illégaux)
Enfin, l'audioguide psychogéographique peut prendre une forme qui risque d'être déclarée illégale en de nombreux pays : l'audioguide programmatique (ou audioguide programmatique opérationnel, A-P.o).Si l'utilisateur suit les instructions de ce type d'audioguide, il pourra être amené à effectuer une action terroriste, une action artistique, une action criminelle (braquage de banque, etc.), et cela sans le savoir précisément à l'avance.

L'audioguide altertouristique et l'audioguide programmatique sont des sous-ensembles de l'audioguide psychogéographique, car ils peuvent s'y trouver par surprise, sans prévenir. Ainsi un altertouriste débonnaire pourra se faire diriger sans s'en rendre compte pour tenter d'assassiner un chef d'état, détruire la Tour Eiffel, ou faire irruption sur un direct télé en proférant des incantations perturbantes.


Il est conseillé au concepteur de l'audio-guide d'indiquer discrètement sur son support un déni légal de toute responsabilité quant à ce qui pourrait arriver aux utilisateurs de ses œuvres  et quant aux conséquences des actes desdits utilisateurs (qui pourraient mal interpréter l'essence purement artistique et fictionnelle de l'oeuvre appelée audioguide psychogéographique).


[Créateurs machine : Caroline Hazard / Mathias Richard]

vendredi 17 mai 2013

18 et 19 mai : Caméras Animales au salon Vendetta (Marseille)


Samedi 18 mai (11h-20h) et dimanche 19 mai (11h-18h)
tiendra un stand au salon VENDETTA 
"salon de la micro-édition et du multiple"
(Friche de La Belle de Mai, Marseille)
organisé par Le Dernier Cri

Viendez nombreux pour discuter et acquérir en direct les productions Cam_An et amies !


Liste des livres et CD que l'on pourra trouver sur ce stand :

Sonopsies, CD collectif  [NEW !]
La spirale de la parole, de Guillaume Bergon
Manifeste mutantiste 1.1, de Mathias Richard et al.
Raison basse, collectif [31 auteurs]
CREVARD [baise-sollers], de Thierry Théolier
V.I.T.R.I.Ø.L., de Arnaud Pelletier
Danse-fiction, de Ly Thanh Tiên
Musiques de la révolte maudite, de Mathias Richard

Machine dans tête, de Mathias Richard (éditions Vermifuge) [NEW !]
Anaérobiose, de Mathias Richard (éditions Le Grand Souffle)
+ Mortisle Elytrion, CD de Ichtyor Tides (label Invidation)
+ Sutoria 21, de Awa Loizeaux Zag [NEW, exclu import mutantisme US !]

Les tirages de V.I.T.R.I.Ø.L. et La spirale de la parole sont presque épuisés et seront bientôt collectors ! Alors si vous voulez votre exemplaire...

L'événement sur Facebook : https://www.facebook.com/events/350526778403181/

vautrerie et corpitude

Je laisse mon corps faire. Il avance. Il sait,
il ne doute pas,
il est culotté ce corps.

ça s'arrête,

ce corps est un con,

C'est le tête à queue, c'est la migration du cul dans la tête.

C'est le tête à cul,
le tête à tête infernal.

C'est la tête sans les mains, sans les pieds,
sans trou.
C'est la tête sans trou qui tourne à vide.

C'est la tête qui vide le corps. C'est le cortex, c'est le vortex.
C'est la vautrerie et la corpitude:
Des yeux et des mains,
et des oreilles pour l'âme !
Du son pour l'âne !
(C'est ma tête qui traite mon âme comme un âne. Ma tête lui met tout le fardeau du corps dessus.)

"Mon ami, mon amie,
mon amant, mon aimant, âme aimantée à mon corps par le tête à cul. Quand tu dors tu réveilles ma tête dans le cul.
Mon âme est belle sans tête.
Coupez la tête de mon âme !"
"La tête mais pas le cul ? Le con de l'âme."

"L'âme sans tête est conne."
C'est les yeux de la tête qui le disent et c'est pas gratuit...
ça gratte jusqu'aux pieds cette histoire...

Un pas, deux pas, valent mieux que trois tu l'auras pas...


Je l'aurai à l'aurore.

Machine VN-1 : Neurofax

Dormir avec des électrodes sur la tête, connectées à un électroencéphalographe de la période pré-ordinateur, qui dessine avec des aiguilles et de l'encre sur du papier millimétré à la façon des anciens sismographes.
Le résultat obtenu est un dessin, réalisé sans les mains, et en dormant.

Trois photos du résultat obtenu avec la machine neurofax :
électroencéphalogramme de 534 pages sur papier millimétré, réalisé pendant une performance “En somme” au Syker Vorwerk Museum.




[Créateur machine : Virgile Novarina]