mercredi 26 septembre 2012

Finnegan's Wake

Tant pis.
Je suis bon. Je suis plus génial que je ne le suis réellement. Je ne supporterais pas qu'on me dise le contraire.

Je tuerais. Je fais comme je veux.
Je n'arrête pas de faire comme je veux.

Je n'aime rien que le soleil, l'étoile. Scientifiquement parlant, on partage beaucoup :

composés d'hydrogène (74%), d'hélium (24%), nous représentons 99,86 % de la masse du système solaire, constitué par notre seule présence.
Nous t'offrons l'eau, et le climat.
Le sang jaillit.
Erupte.
Forme des tâches.
Rien de reconnaissable, cependant,
à moins
que le caillou
dans ma tempe
tombe
tempe tombe
Il ne tombe pas.

samedi 22 septembre 2012

Mon père tremble et meurt, comme la saison qui voit sa fin, comme la saison qui
n'en peut plus.
Mon père tremble et meurt. Ses chats tremblent et meurent, l'or tombe dans leurs yeux, à peine ont-ils vécus. Et il les jalouse, il devient fou d'avoir peur, tout le temps, alors que le vent emporte tout dans son regard.

Aussi dois-je m'éloigner et suivre la bourrasque. Il y en avait une, elle s'appelait Suzanne et dirigeait mon père et son château, dans les bourbiers d'Ecosse, dans la tempête.
Ils avaient tout acquis en avril 1850, alors que leur amour déberluait, alors que leur amour nous mangeait tous.
Daphné, la premier née, fit les frais d'une ruine soudaine. On donnait son coeur pour trois sous, dans les cafés, à l'heure des femmes. Daphné, on donnait sa peau, pour trois sous, à l'heure des commis. Pour leur maîtres, ils s'arrachaient la douce, et ne la lâchait plus.
Daphné grandit, de sa peau ne suintait que son sang. Pour la voir, il fallait prendre rendez-vous au château. Suzanne prenait notes.
Suzanne faisait tourner son jupon toute la journée dans le château, en en prenant bien note. Elle a les dents qui se gondolent, Suzanne, et quand elle sourit, elle se prend pour une déesse. Rien à faire. Pour elle, elle n'écrit rien. Toute la journée, ses cheveux de jais lui sourit, et elle leur parle à son tour.
Henri est au grenier.
Henri, sort de là, le grenier est un lieu ou on range des affaires. Henri, sueurs, balaie la poussière. Il y a plein de vieux sommiers, de ressorts, qui, jadis, leur appartenait. Maintenant Suzanne n'en veut plus, elle les a fait tombés par terre, pendant que lui montait. Et ils ne sont jamais revenus.
Quelle joueuse cette Suzanne.
Pourquoi Daphné ?
L'homme  ne répond pas. Si ! Si, il hausse les épaules, se couche sur le flanc ; et ses jambes, et son cou, n'ont plus rien de vivant. Je renverse le lit, et le fait dévorer par ses chats, lui, l'empâté.

jeudi 20 septembre 2012


A droite, il fait noir,
à droite, la lune m'éclaire. La lune, que les herbes envahissent, dont les chats se repaissent.

Les chats ne se repaissent de rien, ils ont beau pululer.

Je respire la santé, la seconde d'après, ma tête est ensanglantée.

Ma tête ensanglantée, j'arrive à voir le monde.

Une église à côté de ruisseau fait battre à mon cœur la chamade.

Mon cœur la chamade, ma tête un étau. Mes pieds bruissent,
traversent,
et je frappe à la porte. Je ne réponds pas, déclame à voix haute :

« La crasse, au hasard. » « La crasse, au hasard. Je n'ai pas arrêté de croire. « Je n'ai pas arrêté de croire.


Du clocher, les chats meurent par centaine,
par centaine de milliers, par – disons- vingt ou trente, ils tombent sans arrêt.

Je noie les gens qui passent, je craquèle leurs os, cou, masses branlantes, cela ne fait rien.
Je brûle la prairie à l'aide d'un tison, tout plat et tout ardent, cela ne fait rien.
A mon cerveau je dis : je t'arrache l'hypophale. Cela ne fait rien.


Du clocher, les chats meurent par centaine,
par centaine de milliers, par – disons- vingt ou trente, ils tombent sans arrêt.

mercredi 19 septembre 2012

Samedi 22 septembre, 20h - Bistrot 82, Paris

Rendez-vous le samedi 22 septembre 2012
au Bistrot 82 (Paris 18e)
à 20h

pour des lectures-perfs avec
Antoine Boute
Mathias Richard
Thierry Théolier

+ une projection d'un film de Martine Doyen et Antoine Boute

Entrée libre

Dans le cadre du "Nouvel An Belge"



L’évènement sur Facebook :

Le site du Nouvel An Belge :

Je dédie ce post à Mathias Richar qui m'a vraiment beaucoup inspiré...merci de mettre des mots sur ce que certains ont toujours pensé sans pouvoir l'exprimer tout à fait....

J'offre mon oeuvre à Mathias.
http://www.nostressnetlabel.net/NN_LP003_08_11.html

Mathieu alias MutaNn aka TritoNn

mardi 18 septembre 2012

Un roseau de ses jambes

Un orage que sa tête

Rentre à perdre haleine dans ses seins
je te dis

C'est une vie, on en sortira rien
d'autre

Je peux parfois juste me taire

pour te reconnaître un million de

fois dans l'image qui va suivre.

En attendant, je t'embrasse, même

si tu n'es pas là ce soir.

samedi 15 septembre 2012

jeudi 13 septembre 2012

Scatgirls from Space

Dans le film navet « Scatgirls from Space », Saya dit à un moment qu'il n'y aurait que la mort qui pourrait détruire son amour pour la scatgirl from space. Un amour en stand-by de la mort. Alors la scatgirl from space shoot au laser Saya qui oublie tout ce qui s'est passé dans le film « Scatgirls from Space » et elle oublie tout l'amour qu'elle vouait à la jeune extraterrestre. C'est terrible parce qu'il ne reste qu'une étrange impression dans l'esprit de Saya et on voit la jeune extraterrestre pleurer dans son vaisseau qui repart aux confins de l'univers et on la voit se remémorer des moments trash de leurs étreintes forcées qui se muaient en amour malgré toutes la cruauté des mutants et malgré le froid des confins de l'univers, parce que le Japon est le pays des Mouchettes du Luxe, parce que le Japon est un terreau rêvé pour les paraphilies et parce que le Japon est le premier producteur mondial de chair paraphile. Ce n'est qu'un hasard de l'univers que les paraphilies japonaises correspondent aux catégories pornographiques des films pornographiques japonais. C'est Agnès Viard qui dit que le pays où la pornographie est considéré comme un anti-stress est aussi le pays où on réalise autant de films pornographiques par an qu'il y a d'habitants au Japon et où on réalise les films pornographiques d’une qualité supérieure et inégalée. C'est pourquoi Saya naît au Japon. C'est pourquoi dès la naissance Saya a suivi la pente du luxe pornographique. C'est pourquoi une ligne lumineuse court du maillot de bain d'écolière à l'amitié profonde pour le labrador noir. On se souvient de Saya comme d'un accroc indispensable dans le tissage luxueux de la production locale. Saya était considérée dans le métier comme la « ritournelle altermondialiste ». C'est le corps de Saya qui mettait en orbite les autres corps dans la ronde pleine et sans arrière-monde de la production du cul nippone. L'exemple de Saya est lumineux, de même qu'une phrase n'existe pas isolément. Saya naît au Japon. Saya est à peine enfant qu'on lui photographie les téguments capillaires, avec l'accord de sa mère, et on lui photographie dans la foulée les téguments pileux que son frêle maillot de bain ne dissimule plus. Saya connaît les révolutions du business de l'eau. Elle monte sur des vélos qui ont subi des sortilèges : la selle n'est plus que radio-commandée. Elle n'est pas dans Jules Verne mais un Poulpe Géant l'attaque. Elle se rend en Afrique. Elle se rend dans un taudis pour pauvres. Elle ne meurt pas de froid. L'exemple de Saya est lumineux, Saya vieillit, on la filme en train de déféquer son histoire, comme une scatqueen from space. La vie de Saya est exemplaire. Observons la vie de Saya à la loupe x10. Observons-la bien. Comme toutes les vies exemplaires, la vie de Saya est un  égocide de la forme Saya. Par exemple, Saya, à vingt-deux ans, a tourné dans un navet intitulé « Scatgirls from Space ». C'est une histoire d'amour impossible et émouvante. La trame est l'arrivée d'extraterrestres dans le ciel de Tokyo provoquant à Tokyo la fin du luxe. Une fois que le vaisseau extraterrestre des scatgirls from space s'est positionné dans le ciel de Tokyo, le luxe prend fin, les boutiques de luxe de Ginza et de Omotesando s'effondrent comme des châteaux de cartes, Chanel et autre Louis Vuitton s'embrasent dans une fin du monde du luxe. Autant dire que dans les rues de Ginza et de Omotesando c'est la panique et le bordel. On se demande même si la fin du luxe importée par les extraterrestres ne serait pas le début d'effroyables paraphilies inconnues des humains. On pense cela en regardant les premières images du navet « Scatgirls from Space ». On est doublement surpris de constater que la prédiction se réalise dans les images suivantes de l'œuvre cinématographique de Saya. Pourtant Saya, qui a officiellement vingt-deux ans, est « humaine ». Elle tombe amoureuse d'une scatgirl et devient alors une scatqueen. La magie de l'amour fonctionne. Le film Scatgirl from Space, mieux que E.T., est la preuve que l'amour entre deux scatqueens habillées en tenues fluo est impossible dans cette univers. L'égocide serait une étape obligée de la vie de Saya, et dans les grandes lignes ce serait un collage d'émotion diverses, contradictoires, exoparaphiliques. On se souvient encore du textile en crise de la culotte de Saya dans le film « Augmentation du chiffre d'affaire ». Les scènes ont été tournées dans un magasin de 2 150 m². Reprenons l'analogie de l'appareil de radio. On se souvient de Saya mimant de longues structures de dominance. Son rôle dans ce film était celui d'un orifice « multi-modal ». Dans le magasin de 2 150 m², Saya est entourée par une meute d'« organismes antérieurs ». Le film « Augmentation du chiffre d'affaire » n'est pas seulement un petit événement consumériste s'étant développé dans des conditions environnementales les plus courantes, c'est aussi un film navet de science-fiction entrant dans la catégorie « dystopies politiques ». C’est vrai, les « organismes antérieurs » ressemblent à des zombies. La différence avec les zombies traditionnels est que les organismes antérieurs entrent en résonance morphique avec le grand magasin. Ils ne déambulent pas tous azimuts. Des femmes sans noms s'offrent sur trois étages, mais là n'est pas le plus important pour décrire les organismes antérieurs. Ils ont les yeux rouges acidulés et ils sont venus sur Terre dans le grand magasin pour donner un coup de pied dans la fourmilière qui va, qu'on le veuille ou non, affecter le chiffre d'affaire des « Grands Messieurs », au moins jusqu'à la fin du film. Saya joue le rôle de la grande, malgré son âge, parmi les orifices « multi-modaux ». Elle a trente ans dans le film et elle est la fourmilière qui reçoit des coups de pieds. Il semble à première vue que l'idée voulant que les formes des organismes antérieurs soient stabilisées par la résonance morphique avec le grand magasin au niveau des escaliers où défilent en rouge acidulé les mots « sauvage », « alter », « hybride », « multi-modal », « d'ores et déjà ». Saya est une cible extrêmement large pour la meute des organismes antérieurs. Le corps de Saya est basique et décliné dans une gamme de paraphilies et de formes qui font que tout le monde va y trouver quelque chose selon ses besoins. Reprenons l'analogie de l'appareil radio. Le grand magasin de 2 150 m² est en temps normal un poste de radio qui ne capte qu'une station à la fois : la station consumériste capitaliste. Mais si la radio capte simultanément deux stations (Saya et disons un organisme antérieur fortement membré représentant des ondes consuméristes capitalistes), le « son » qui en résultera dépendra de la puissance relative de leurs signaux : si l'un est très puissant et l'autre faible, le dernier n'aura que peu d'effet ; mais s'ils sont de force égale, l'appareil radio-grand-magasin diffusera un mélange de « sons » provenant des deux sources, d'où l'embrasement final du film, l'explosion morphogénétique (car l'explosion suit exactement les contours du grand magasin), la résultante fulgurante des étreintes vicieuses des protagonistes, rendant toute idée sur les images du film éphémères. On se dit alors que l'explosion dure trop longtemps par rapport aux scènes d'amour physique. Dans les flammes rouges acidulées les corps deviennent des corps probables, on se dit « c'est l'endroit dont tout le monde parle », on voit dans les flammes les jeans à 10 euros, les pulls en cachemire à moins de 50, les coloris sont agressifs, les cris sont agressifs, Saya joue à fond la carte du désir, Saya montre qu'il n'y a pas de place pour de nouveaux acteurs sur ce segment du porno-terrorisme même si l'on nous dit depuis la nuit des temps que les chiffres des ventes baissent et remontent, puisque la dernière image du film la montre à l'arrière d'un autobus parisien. Il est évident que le film « Augmentation du chiffre d'affaire » marque un tournant dans la carrière de Saya, c'est le film-pivot de la carrière de Saya, qui a alors officiellement trente ans dans les films. Sa maîtrise rectale est à son apogée et on remarque d'emblée que son talent s'épanouit au prix d'une lutte contre son « ancien style ». Avant de tourner le film « La mauvaise réputation » (une fresque historique sur la lutte contre l'introduction de la roulette mécanique à lisser les peaux) qui la fera connaître des cinéphiles américains, on la sait fébrile quant à la tournure que prend sa carrière. Sa mère déclare à l’époque : « Ne me demandez pas d'expliquer ça. C'était l'époque où elle avait ses violences spontanées. Elle ne sortait plus de sa chambre. Elle ne sortait de sa chambre que pour aller dans une chambre de love hôtel. Quand j'ouvrais la porte de sa chambre, je la trouvais avec des bris de machines dans les mains, parfois même des bris de machines érotisées dans les mains ; parfois non. On aurait dit une petite fille de trente ans perdue dans les entrailles d'un HLM, perdue dans son quart-monde affectif de philosophe gay, et puis elle répétait toujours les mêmes phrases, on aurait dit un livre, elle avait ses terribles « remontées verbales » et elle répétait : Je suis la fille de la honte et de l'injure de classe. Ne demandez pas à une mère comment on fait un monstre. »

mardi 11 septembre 2012

GFY

"Go Fuck Yourself", nouveau morceau de R3PLYc4N


lundi 10 septembre 2012



Je tremble, j'entends la pluie, écrasée sur mon toit. C'est un bruit, entre le pas et la chute.

Je tombe du canapé, debout aussitôt, je marche vers le deuxième étage. Les chambres sont silencieuses là-haut.

La pointe de mon pied se tord contre une marche, de la tête, je tape la rampe de l'escalier. Mon bras se rattrape, mon corps se relève.

J'accélère.
Du débarras, je tire l'échelle. De l'échelle, je parviens à la trappe qui donne sur le grenier.
Si mon cœur continue à battre, mon trépas s'annonce.
J'accélère.

Des nuées de poussières s'ébattent à chacun de mes pas. J'attrape la tuile fendue, je la laisse tomber sur le côté, je sens le vent sur mes côtes.
J'accélère.

Dehors, la lune fait pâlir mon chemin, entre la gouttière et la nuit, que j'essaye d'attraper vainement, j'ai donc deux bras, deux.
J'accélère.

Le toit est mon domaine ; la campagne, au loin, m'attrape. Un vent menaçant me précipite contre la cheminée ou je m'éclate la mâchoire.
Tout tremble.

J'essaye alors de crier, de crier que ma mâchoire se décroche, elle le fait.
Tout tremble.

Un ramdam bruyante, une odeur nauséabonde s'élèvent de la cheminée pour retomber sur moi.

Les chambres.
Les chambres sans verrous.
A travers les tuiles fendues, on m'attrape et me tire.

Ma peau s'en va, je crois. Mes ongles s'en vont, je crois. Mon nez s'en va, je crois. Mon regard tombe.