mercredi 6 mars 2019

Échos


Un cœur bat trop vite quand une viole déchante.
C’est la pâmoison qui tombe
qui chancelle à côté de ses rêves.

Les battements s’emportent
direction l’idéal.
Ils le bercent
au-delà du sexe, au-delà de la couche précieuse.
Ils croient savoir où ils vont.

Les battements s’estompent
et ne se taisent pas, s’effacent
derrière
la voix violante
les coups désenchanteurs.

Dans la bizarrerie
du quotidien et son inanité
il fallait être à l’écoute

à l’écoute des disproportions familiales, des schémas reproduits, des sentiments diffus, confus, qui ne résonnent plus qu’en « chéri  d’amour » et paroles si huilées.

Parfois
des clochettes surviennent
comme des bulles pétillantes dans l’air étouffant
comme des billes de joie
entre eux deux, eux trois, eux quatre.

Le parapluie désuet de l’entrée rivalise avec la machine à café.

Le redoublement du crépitement matinal lui tire enfin un sourire.

Seul à table. Sans mots-couverts.
Cent maux. Éventrés,
émiettés sur le bois de la table, usée.

Il habite son silence à lui, il savoure les bruissements d’ordinaires couverts par sa voix à elle.
Sa voix. Ses talons. Ses vêtements qui froissent.
Non.
si.
Le pépiement des perruches d’en face.
D’enfance, que lui reste-t-il ?
Une voix douce, pleine de rêves et d’endormissement.
Un débit tout aussi régulier que celui du tic-tac au réveil - qui ne sonne pas.

Jamais il sonne ce réveil ?

Comment et quand sortir du cauchemar ?

Aujourd’hui
elle ne se lèvera pas.
se dit-il. Il espère.

Suivant sa pensée désaccordée, suspendue à l’égarement de la machine à café. Ses dents ne grincent même plus la nuit. Il vit comme relâché dans l’étirement d’une relation émotionnellement terminée. Le froid du carrelage ne l’excite même plus.

Désir éculé. Il reste le souvenir des mo _ _ _ _  ts ... des vestiges . . .

PrrrouiIIIIIIIIIIIIt
une cacophonie éclate dans son cerveau. Des visions le transpercent. Encore.
Le ressort de la guimbarde lui flanque un sourire sur la face.
Y a-t-il des raisons de s’en faire ?
De s’engluer dans ce qui n’est plus ?
Pourquoi ne pas surfer sur le kazoo en écho dans son tympan ?
Pourquoi pas sautiller sur le pizzicato qui pimentera ses jours ?

S’il acceptait.
Si-il-acceptait de sortir sous la pluie
de sortir ses doigts du cul et de la nuit relationnelle.

Un coup de vent
Une porte qui claque
Son café refroidit
Il ne l’a même pas bu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire