lundi 14 janvier 2019

Prométhée

Prométhée.
Prométhée dans la mythologie grecque c'est le titan qui a volé le feu aux Dieux pour le donner à l'humanité.
Pour ce geste, il est punit par Zeus, qui l'attache au sommet du mont Caucase afin qu'un aigle viennent lui dévorer le foi. Chaque jour.
Chaque jour son foi renait.
Chaque jour l'aigle revient.
Prométhée, j'aime ce nom. On dirait comme une injonction à la promesse. Promettez !
Promettez quoi qu'il en coute !
Prométhée me réconforte. C'est la promesse d'un feu.
Prométhée en grec, cela veut dire celui qui réfléchit avant.
Et beaucoup ont pensé celui qui réfléchi avant d'agir. Mais je ne pense pas.
Je crois plutôt que c'est celui qui réfléchit la lumière avant le feu.
Et ce n'est pas tant son foi qui est dévoré, mais sa foie qui repousse chaque matin. Comme pour rappeler que toute reflète la promesse du premier incendie.



 PROMETHEE
L'enfance est remplie de mage et de démons qui vous transpercent le cœur.
Arrivé à certain moment, il ne reste plus que des cendres.
Pourquoi les gens se ressemblent ? Je veux dire de cette manière ?
Une histoire secrète, creuse nos visages vierges. J'en suis convaincu.
Elle dégouline de générations en générations, remodèle la chair au gré de ses stigmates, perfore des crevasses au contour de nos folies.

Comme ça. Paf. Sur la gueule.

La psychose

Ils ont dit que c'était la psychose.

J'ai essayé de découpé mon visage avec une paire de ciseau. C'était à l'époque. C'était le temps du chaos.
Mais je ne pense pas. Pas que la psychose.

Je voulais échapper à ça. Il y avait autre chose.

Je pensais que si j'enlevais cette histoire, étrange, étrangère, que la vie avait dessinée sur ma peau, mon visage,
Je pourrais être libre.
Je ne sais pas pourquoi je me suis mis à penser ça. Je ne pense pas que l'on puisse être libre en fait.
Je pense que l'on ne peut rien faire. Qu'on est piégé comme des rats dans cette chose qu'on appelle la vie.
Tu réalises ? Tant ce truc n'a aucune fin, et nous sommes condamnés à vivre, et à revivre, mourir et renaître pour un temps qui n'existe pas.

Pour qui ?
Pour quoi ?
Je voulais sortir de ça.
Parce que vivre. Et répéter la fin. Sans fin. Sans repos.Sans cesse. Sans répit. Tout cela me semblait être la pire torture qui soit.

Mais les gens étaient prêt à mourir pour ça. Je veux dire.
Avoir de l'argent,
faire des gosses
Et leur faire subir, à leur tour, les stigmates, le visage qui dégouline, les crevasses, la merde en plastique, tout ça quoi.

Alors j'ai commencé à marcher. J'ai fui.
Et je me suis paumé. Je ne sais pas comment.
Dans une forêt. Un truc du genre.
Et je ne sais pas si c'est la folie, mais là. Tu vois.
Là.
J'ai vu cette grotte, perdue au milieu de nulle part. Et j'y suis rentré.
Et il y avait des peintures.
Des animaux,
Des trucs fait à la main, avec de la poudre.
Et je ne sais pas si c'est la folie.
Mais là j'ai eu un flash.

J'ai vu ce gars,
Une sorte de singe dans la vie,
Au milieu de truc qui le dépasse.
Perdu dans une jungle qu'il ne comprends pas.
Et les trucs en feux dans le ciel, et les machins qui veulent te bouffer
Et tous ces autres étranges qui te regardent mais qui n'en savent pas plus que toi sur la vie.


Je l'ai vu comme je te vois,
Essayer de parler,
Mais il n'avait pas les mots. Les mots n'existait pas.

Je l'ai vu essayer de crier, mais il ne pouvait pas.
Il n'y avait rien à crier.
Je l'ai vu.
Je l'ai vu tomber, tomber à genoux, prendre de la terre,
Prendre de la terre et l'étaler sur la roche pour dessiner.
Pour dessiner quelque chose.
Quelque chose de ce chaos fumant qu'il ne comprenait pas.
Et que personne ne comprends.
Son agonie. Notre agonie.
Et que personne ne comprends.

Je l'ai vu.

Et il m'est venu un mot pour décrire ça.
Un mot qu'il n'a pas eu, qu'il n'a pas pu dire. Un mot qu'il n'a pas pu voir.
Un mot.

Profane.


Je ne pense pas que c'était la psychose.
C'était autre chose.
J'ai vu une lumière. Un feu dans la nuit. Quelque chose d'aveuglant.
Et j'ai su.

Je n'étais plus aveugle.

Je n'étais plus profane.

Je suis sorti. Dehors. Annoncer la nouvelle.
Mais les gens n'écoutaient pas.
Ils me prenaient pour un fou.
Il ne voyait pas la lumière.
Dans laquelle il baignait. Tous.
Tout autour d'eux.
Il ne voyait rien,
Rien d'autre que
La folie.

Ma folie.

Notre folie

 

Et que personne ne comprends.

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