lundi 4 septembre 2017

prenssée v


Ma joie est divisée. Contrariée. J'écris des livres imaginaires qui n'existent nulle part. A la recherche des 27 mots à la racine de tout, se perdre pour trouver ce qui est introuvable (superdition). Une nécessité de créer si forte qu'elle fait négliger les autres aspects de la vie. Je ressens comme une malédiction ce besoin de créer. Être écrivain c'est affreux, c'est comme avoir des devoirs de classe toute sa vie. L'inspiration est dangereuse car elle peut te déborder jusqu'à la paralysie. Te paralyser par les flux multiples et simultanés d'idées infinies. Pour créer, il faut se limiter, se ralentir. Titre : Possibilités. Langue : désespéranto. Musique : Cioran reggae. Je suis pas en train de faire carrière, juste en train d'essayer de pas mourir trop vite. Me demande quel chemin emprunter pour le reste de ma vie. Veux pas tourner en boucle.

Tu veux juste vivre la sensation du monde à fond. L'anomalie gagne en intensité. J'ai des ordonnances de plusieurs médecins différents. Je les mélange. Je travaille à devenir toujours plus une vibration, une vibration pure qui se propage. Tout chien fait sens. Dieu ne croit pas en nous. Le désir nous encule. Le plaisir nous baise. Camés au radar, sommes connectés à l'autre monde. Les cerveaux palpitent comme des horloges, des basses techno. Des trous, dans lesquels il y a du souffle. Le réveil va être.. il n'y aura pas de réveil. Il fera jour mais la nuit continuera. Le long chemin vers le fuck. Des chansons se feront quand il n'y aura personne pour les empêcher. Tellement bu et pris de drogues que même en s'arrêtant là on mettra 72h à absorber le choc. Nouvellement vivants, presque morts, sans respiration possible, coincés. C'est un cimetière très convivial. T'as des super veines je suis subjuguée. On vit avec une épée de Damoclès dans le cul. Les gens qui s'ennuient m'ennuient et du coup je les ennuie, c'est ennuyant. J'ai le mal du pays mais... de quel pays ? Plus de miroir depuis deux ans, aucune idée de la gueule que j'ai. Tout ce qui reste de moi, c'est le son de ma voix. Une tête sans visage se regarde dans la glace. J'arrive pas à me reconnaître, du coup je me cherche partout. Me fabrique un costume de miroirs. Rendez-vous demain, mais dans une autre vie. Trop schlagué, maintenant on serre, on ramasse. Plonger bas avant de pouvoir respirer. La pensée se mélange avec la voix et le corps. La musique remplace la nature quand nous sommes privés d'elle. De la poésie ni écrite, ni dite ni parlée, ni dessinée, ni même imaginée. Respiration trafiquée. Naissance non autorisée. Sexploser. Vivre avec l'embryon de son jumeau (avec os, dents, poils) dans le cerveau. T'es plein d'animaux qui ont disparu ou disparaîtront avant d'avoir été découverts, tu veux révéler le voyage qu'il y a en moi. Bourrés même à l'intérieur de nos rêves. Pour revenir à l'endroit, on doit se mettre la tête dans le cul. Pisser dans les épiceries. Découvrir que. Tous les alcooliques cramés qu'on voit dans les soirées et qu'on prend pour des SDF. Sont en fait dans l’Éducation Nationale. Leurs postillons d'alcool permettent de boire gratis. Pendant une heure, j'ai parlé avec ce type en croyant qu'il était une femme. Le lendemain, pendant une heure j'ai parlé avec une femme que j'ai prise pour un type. Et c'était pas des trans. Y a comme un problème dans mon logiciel de reconnaissance sexuelle. Je porte des lunettes de lune comme d'autres portent des lunettes de soleil. Ni diurne, ni nocturne, suis fait pour un entrejour qui n'existe pas. Savoir se coucher est un art. Que je ne maîtrise pas. Chaque jour où je respire encore est un don, un grand don, divin, immérité, dont il faut jouir à grands traits enivrés, comme d'un vin de prix. J'aime les effusions et les célébrations, ce qui lie les Hommes. La pluie ouvre une porte et je la franchis. Percuté par la fixité. Foudre en poudre. Ivresses par collision. Buccollisions. Horloges illégales. Temps illégal. Pazuzu Taz. Un lieu où l'on peut vivre n'importe quoi avec n'importe qui à n'importe quelle heure. Toutes les portes sont fermées, toutes les clés sont jetées, on est obligé de circuler par les fenêtres. Corps développés non pas comme unités coordonnées mais comme parties indépendantes désynchronisées. On n'est pas juste des sexes avec des corps autour (chanson). Structures d'Unités Chamaniques Minimales (SUCM). Pogomatisées. T'es dans des couleurs entre plusieurs transes à la fois. Je vois tout en vert. Tous les événements possibles se déroulent en même temps. Voir le passé, le présent et le futur, simultanément. Je pense à elle, à lui, à tous mes amis. Qui déjà me manquent de leur vivant. Tous mes amis me manquent déjà de leur vivant.


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