dimanche 30 avril 2017

23 02 - Khalid EL Morabethi



H
Vingt-trois, zéro deux. Les yeux de la daronne de quelqu’un et du hibou aux yeux bleus. Vingt-trois, zéro deux. Les yeux de H, habillé en noir et du hibou aux yeux bleus. Vingt-trois, zéro deux. Quelqu’un vit dans un carton, il respire, il n’a pas le droit de parler, il est en train de penser.
Vingt-trois, zéro deux. Mon hibou est assis dans mon propre canapé, en train d’improviser, en train de créer une image, en train de regarder mes yeux, il les trouve beaux, ça lui rappelle, ça lui rappelle, ça lui rappelle sa soif, son visage, son enfance, ça lui rappelle ses marches, son prénom, ça lui rappelle, ça lui rappelle une porte, ça lui rappelle la cuisine, ça lui rappelle un sourire, ça lui rappelle les yeux d’un ange, ça lui rappelle une tombe ou y a écrit « à Dieu mon ange ». Ça lui rappelle.
Vingt-trois, zéro deux. Un H qui brule les neurones, qui pèse des tonnes, qui dessine un Satan, qui dessine un bâton et des maudites fleurs de merde au jardin, juste pour ne pas dire que c’est beau. Un H qui brûle, H voudrait brûler le jardin, il voudrait brûler le carton, brûler l’air dans le carton, brûler ce qui est collé au crâne pour laisser vivre ce qui est à l’intérieur.
Vingt-trois, zéro deux. Mon hibou me regarde, parfois on passe une soirée tout entière à se regarder dans les yeux, sans rien dire, juste un sourire. H, aime mon sourire, ça lui rappelle un hall de gare, ça lui rappelle une phrase de sa daronne « J’aurais dû te tuer, mais c’était trop tard » H, avait un cœur blanc.
Vingt-trois, zéro deux. Ça lui rappelle les frappes, ça lui rappelle le soleil rouge, ça lui rappelle le sang rouge, ça lui rappelle, ça lui rappelle des fleurs rouges, ils en avaient partout, ça lui rappelle ses larmes, elles en avaient partout. Ça lui rappelle.
Vingt-trois, zéro deux. Ça lui rappelle la réponse de sa question « Tu es un monstre »
Vingt-trois, zéro deux. Ça lui rappelle la réponse de sa question « brûle tout »
Vingt-trois, zéro deux. Ça lui rappelle sa fatigue.
H, s’assoit, il a faim, je vais lui faire à manger.  
H, Haine, Hibou, J’aime la Haine.
Khalid EL Morabethi

Il dévie la virgule - Maëva Croissant



"Il dévie, vire la virgule, omet de virguler, bouffe la ligne blanche qui les séparent les mots. Qui séparent les mots qui sont  collés, qui séparent les deux roues + quatre, Il omet le détail, les crève, crève les roues, crève les roues, crèvent les roues  scotchées. Il attend de la manipulation qu’elle veuille bien être à bout de nerf, la veine qui se retourne pour se mettre à dos  l’origine les alphabets, qui se croisent, se froissent. Plâtré il omet le bétail, nomine et frappe l’homme grand H quand il se  trouve situé à la dix neuvième ruelle des morts. Il solitude ses samples, solitude sa rondeur, rouge gorge de la samplitude  seule, seule car c’est seule qu’elle l’a fait. C’est seule qu’elle l’a prise pour la brancher au coin fileux de l’entre-trou. Il casse  l’opium du peuple Il détourne des dés de tours en détours, crache les points noirs qui gâchent, crachats de poussières  l’inspiration des tic-tac-clic-clac du temps. Il crée du lien dans l’inexistence. Il casse pour créer l’opium du peuple, encore. Il  excepte l’Éternel, exceptionnelle l’aile apostrophe et mâche l’éther, rumine le duo du Dieu qui n’est pas nommé désormais  que l’aile s’est apostrophée de lui. Ex lui, excepté l’autre, il sectionne en 1 virgule, 4 virgule, 6 virgule, 4 virgule, 4 virgule, 5  virgule, 6 virgule, 6 virgule, 4 virgule, 3 virgule, 6 virgule, puis d’après jean il, 3 virgule, 1 virgule, 2 virgule, 2 point. Il en fait  beaucoup. Il tourne."
          
                                               Maëva Croissant

samedi 29 avril 2017

Il faut déménager.

Il faut déménager. Tout bouger. Chaque plaque, chaque bout, chaque truc, chaque chose. Chaque morceau. Chaque CD, chaque K7, chaque livre, chaque meuble, chaque étagère. Chaque casserole. Chaque récipient. Tout, il faut le bouger, le déménager, le déplacer. Chaque habit, chaque chapeau, chaque appareil, chaque machin. Chaque chose, il faut l'enlever, la retirer, la déplacer, et nettoyer derrière. Il faut tout enlever, tout déplacer, tout nettoyer derrière, pour qu'il ne reste plus aucune trace. Plus aucune trace de toi, plus aucune trace d'une vie passée ici. C'est la quinzième ou vingtième fois que tu fais ça. Il faut tout déplacer, transvaser, sortir, jeter, pour tout reposer, ailleurs. Et tout, reconstruire, ailleurs, temporairement. Jusqu'à ce qu'à nouveau, tu doives tout vider, tout jeter, tout déplacer, tout nettoyer. Et à la fin, on le fera pour toi. On te déplacera, on te rangera, et on nettoiera derrière toi.

vendredi 28 avril 2017

on peut tout construire et n'importe où - Maëva Croissant

ça y est j'ose! 

Tout d'abord, Merci à Mathias. Merci à lui pour ses conseils, son engagement et son amour des mots. Merci à lui, de prendre le temps. Merci à lui de partager pour l'Autre avec d'Autres.

Encore, merci Mathias pour ta patience ! ;)




"on peut tout construire et n'importe où
 on peut tout construire et n'importe où
 on peut tout ré-apprivoiser et re-dimensionner
 on peut re-construire
 n'importe où on peut y ré-inventer
 on peut tout contruire et n'importe où, se réinventer
 où l'on décide de construire on peut dé-construire
 se ré-approprier n'importe où
 on peut tout construire et n'importe où
 on peut tout construire et ré-apprendre
 on peut devenir ce trait d'union entre les mots
 on peut tout re-construire
 on peut tout construire et n'importe où
 tu peux devenir cette liaison entre le ré et le quelque chose
 tu peux tout construire
 et n'importe où" 

  Maëva Croissant
                              

mercredi 26 avril 2017

DAB


DAB

K.EL MORABETHI

mardi 25 avril 2017

Alu le chat ( Gaëtan Sortet & Khalid EL Morabethi )


Alu le chat 

( Gaëtan Sortet & Khalid EL Morabethi )

Alu mon chat voudrait manger mes bras, mon chat trouve que c’est normal, Alu n’est pas comme les autres chats mangeurs de souris, il trouve que c’est tout à fait normal de manger mes bras, c’est logique.

Je m’appelle Marc-Pierre Janssens. Je suis savant et fou à la fois. Je cumule. Comme je suis fou, je pourrais dire que je fais des cumulets. Comme je suis savant, je précise que cumulet est un belgicisme qui veut dire « roulade » ou « galipette ».  La précision est de rigueur.

Alu mon chat voudrait prendre ma tête. Depuis sa naissance il m’imaginait sans tête, c’est logique, Moi sans tête - chat heureux, moi avec tête - chat triste.

J’aime les femmes libres et faciles. Libres car la liberté rend belle toute femme qui la porte en elle. Et faciles pris ici dans le sens de faciles à vivre car comme a dit Boris Vian… On n’est pas là pour se faire engueuler. Tu en penses quoi, toi ?

Alu mon chat voudrait brûler mes livres qui disent que les chats sont violents, Alu mon chat est très gentil, il n’est pas violent sauf si je le regarde dans les yeux, il n’aime pas mes yeux, c’est logique.

Je suis un fervent adepte du merci matinal et du merci vespéral. Dire merci pour la journée qui s’annonce. Et dire merci pour la journée qui vient de se passer. Merci. Merci. Merci. Vespéral est un adjectif qui signifie « qui a rapport au soir ». La précision est de rigueur.

Alu mon chat voudrait manger ma langue, il me trouve horrible quand je parle, donc, moi sans langue – chat heureux, moi avec langue – chat triste. C’est logique.
Je parle le langage du cœur, des enfants et des dieux. Je parle le langage du cœur, des enfants et des dieux. Je parle le langage du cœur, des enfants et des dieux. Tu en penses quoi, toi ?

Alu mon chat voudrait cacher mon cœur dans une armoire, il ne supporte pas les battements, c’est sans sens, aucune logique et il n y ‘a pas de rythme, moi avec cœur - chat en colère, moi sans cœur - chat en paix. C’est logique.

Un jour, je suis parti en voyage à Sofia et j’y ai rencontré un elfe (c’est pour cela que l’on dit que je suis fou) drôle et empli de sagesse qui m’a raconté des blagues grivoises et emplies de sagesse. Sofia signifie en grec ancien « sagesse ». La précision est de rigueur.

Alu mon chat voudrait me faire souffrir, il n’aime absolument pas que j’appelle au secours,  c’est logique, il faut que je souffre, il faut que mon chat soit heureux.

Je pense qu’une étoile qui explique les règles de l’Amour (faut-il des règles en Amour ?) à un calamar amoureux d’une aventurière ayant le pied marin est un fait réel (c’est pour cela que l’on dit que je suis fou).  Tu en penses quoi, toi ?

Alu mon chat voudrait me mordre dans le cou, ou il faut que quelqu’un morde quelqu’un, c’est facile. C’est la logique.

Un autre jour, j’ai rencontré, à la tombée de la nuit, dans un champ de tournesols en fleur, un alien luminescent (c’est pour cela que l’on dit que je suis fou) qui m’a révélé les sept lois du bonheur sur terre. Depuis, je suis savant. Je suis fou. Et je suis heureux.  C’est logique.

Alu mon chat voudrait vivre une histoire belle, il voudrait toucher le ciel, faut-il toucher le ciel. Tu en penses quoi, toi ?

Je pense qu’Alu doit toucher le ciel. Il faut toujours toucher le ciel dès que l’on en a l’occasion. Alu…  Touche le ciel… Touche !

Alu mon chat voudrait brûler mes sentiments, le ciel n’est pas important, il est tout le temps présent, donc Alu prendra son temps de chat pour brûler mes sentiments, il ne supporte pas les vibrations de mes sentiments, c’est facile, c’est la logique, sentiments brûlés – chat heureux, sentiments présents – chat triste. C’est logique.

Je pense aussi que la logique est différente suivant que l’on soit un savant, que l’on soit fou ou que l’on soit heureux. Moi, je suis un savant fou heureux. Comme j’ai dit plus haut, je cumule. Donc, ma logique est différente mais est identique en même temps. C’est logique.

Alu mon chat fait des rêves, il note ce qu’il rêve, il me les raconte, j’écoute, il a l’habitude, j’ai l’habitude d’écouter.

Je rêve aussi. Je rêve. Je rêve que je suis un savant. Je rêve que je suis fou. Je rêve que je suis heureux. Je rêve donc, je suis. La précision est de rigueur.

Alu mon chat pense, il note ce qu’il pense sur mon ventre, il ne faut surtout pas que je bouge, Alu aime ses pensées et il faut qu’il les note sans aucune interruption. Chat heureux - chat pas triste. C’est logique. 

Un jour, j’ai rêvé que j’étais un chat et que je voulais manger les bras de mon maître. Je voulais manger ses bras et je trouvais cela tout à fait normal. Oui, je trouvais cela tout à fait normal. Et je trouvais cela aussi tout à fait logique. La précision est de rigueur.

Alu mon chat aime grignoter les doigts planté au-dessous de mon lit, il ne faut surtout pas que je le dérange, j’aime mon chat. Oui j’aime mon chat, c’est logique, tu en penses quoi, toi ? 

Je pense qu’il est doux d’être aimé. Je pense que je suis un chat. Et je pense que c’est bon de manger des doigts plantés au-dessous d’un lit.

LA GRANDE LOGIQUE, LA GRANDE LOGIQUE, LA GRANDE LOGIQUE

LA GRANDE LOGIQUE, LA GRANDE LOGIQUE, LA GRANDE LOGIQUE

LA GRANDE LOGIQUE, ALU LE CHAT LA GRANDE LOGIQUE,

LA GRANDE LOGIQUE, ALU LE CHAT LA GRANDE LOGIQUE,

LA GRANDE FOLIE, LA GRANDE FOLIE, LA GRANDE FOLIE,

LA GRANDE FOLIE, LA GRANDE FOLIE, LA GRANDE FOLIE,

LA GRANDE FOLIE, ALU LE CHAT LA GRANDE FOLIE,


LA GRANDE FOLIE, ALU LE CHAT LA GRANDE FOLIE. 

Gaëtan Sortet & Khalid EL Morabethi


lundi 24 avril 2017

Extrait concert Sexport à Bruxelles


Extrait sonore du concert de Sexport au Viaduc (Bruxelles/Ixelles) le 15 avril 2017
Antoine Herran : clavier, machines
Mathias Richard : mots, voix








samedi 22 avril 2017

On va s'en sortir. Sexport



"On va s'en sortir"
de Sexport
Mathias Richard : mots, voix
Antoine Herran : clavier, machines

Improvisé/enregistré le 12 avril 2017 au Lac 1 (Bruxelles)
Extrait de l'album à venir "Quelque chose d'autre" (2017)
https://sexport.bandcamp.com/



Entretien de Mathias Richard avec Caroline Hoctan pour D-Fiction

A l'occasion de la sortie de son livre syn-t.ext (éditions Tituli), Mathias Richard a eu un long entretien avec l'écrivain Caroline Hoctan pour le site D-FICTION.

"Mathias Richard s’entretient avec Caroline Hoctan à propos de son parcours ambitieux entre écriture, musique, édition, performance artistique et cette difficulté à tout joindre quand tout fout le camp…"



mercredi 19 avril 2017

I bark too much













poetry performance


ali thareb

iraq \ babylon

2017

email: alialthareb@yahoo.com

https://www.facebook.com/ali.althareb

samedi 15 avril 2017

Sexport à Bruxelles

Samedi 15 avril 2017
19h30-22h
Concert de Sexport
(Mathias Richard / Antoine Herran)
et amis
au Viaduc
33 rue du Viaduc à Bruxelles (Ixelles)



vendredi 14 avril 2017

Aujourd'hui LECTURE PERFORMÉE pour SPAMM POWER ( ϟℙ∀ℳℳ▁ℙϴШ€ℜ_TOUR)ツ






Lecture de l'Act II du projet 2000 WTF ce vendredi à 16 h, au sein d'une exposition "généreuse" dans sa configuration, "ouverte" comme la pratique initiale du "réseau", exposition initiée entre autres, par mon vieux pote SYSTAIME avec qui, je partageais un bureau à feu ARS LONGA en 2001. 


Merci à lui.

Lecture Gros Plan Nantais
https://www.facebook.com/events/1672002936436376/
16 h - School Parsons 45 rue Saint-Roch, 75001 Paris

 De plus, j'ai donné une interview pour LE MONDE MODERNE


« (...) auteur du "Dude Manifesto", un manuel poétique pour apprendre comment être un dandy punk en 2000 WTF à Paris. Il nous reçoit dans l'antre du Thao et nous parle de la genèse de la figure du Dude et de l'adaptation IRL de ce mode de vie ascétique et artistique. De ses débuts crevards en couv' de Technikart, à la fondation du Syndicat du Hype, vivre en Dude en 2017 est une performance, qui peut-être touche à sa fin ? Les voies du Dude sont impénétrables et la suite WTF donnera à voir un Phoenix de la contre-culture plutôt qu'un martyr de la glande céleste. »

visible ici (30 mns) : https://www.lemondemoderne.media/thierry-theolier-linvite-monde-moderne/

DUDESQUEMENT.


mercredi 12 avril 2017

SPAMM POWER (ϟℙ∀ℳℳ▁ℙϴШ€ℜ_TOUR) ツ


___04 / 14 / 2017 / 14 H 14 @ Parsons Paris📍
OPEN_HOUSE_TAAZ*_ϟℙ∀ℳℳ_POWER_AFTERNOON_PARTY X R3FRAG/TEMPORARY AUTONOMOUS ART ZONE/OPEN SHOW
http://www.refrag.paris/
http://www.spamm.fr/
♦️___LIVES & OPEN SCREENING___♦️
🔹DASHA ILINA
http://dashailina.com/
🔹YVANA SAMANDOVA
http://www.yvanasamandova.com/
🔹WINDOWS93 
http://www.windows93.net/
🔹SYSTAIME 
http://www.systaime.com/
+ Y
COM’ W!TH YOUR ART / OPEN EXH!B!TION / COM’ W!TH YOUR LAPTOP / OPEN SCREEN!ING / SHOW YOUR ART AND DR!NK WATER / BE A PART OF TH!S EXH!B!T!ON !N PROGRESS…

jeudi 6 avril 2017

dimanche 2 avril 2017

prenssée s

Un Coran et un paquet de cigarettes siouplaît. On sent encore l'odeur fumante des kamikazes. La nuit je clique. Au réveil j'écoute The End. Je me recouche. Les étrangers viennent manger les gâteaux arabes des Français. Ben Laden me manque. Il y a de quoi perdre la tête pour toi. Pour toi. Lala. On dort sur fond de bruit de personnes en train de mourir d’étouffement. C’est normal à cette période. Si on colle son oreille au sol, on entend un gargouillement. Télécharge le chemin. Ton corps pense trop. Tu perdrais ta tête. Si elle n'était pas attachée. Airs interdits sur instruments interdits. De l'italo-disco underground. Même les flaques d'eau peuvent vous trahir. Mes amis ne sont pas encore nés. Viens quand tu veux la porte est fermée.
Ma réalité est... une rêverie. 
Et mes pensées continuent...
de disparaître.
Je crache donc j'existe, semble dire ce bruit à ma droite. Être sous-estimé est une chance. Lundi, c'est dimanche. Dimanche, c'est mercredi. Mercredi, c'est vendredi. Vendredi, c'est mardi. Mardi, c'est samedi, et samedi c'est jeudi OK ? Je suis clodo, mais pro. Je suis pro, mais dans une poubelle. Je suis dans une poubelle, mais motivé. Je suis motivé, mais je pue. Je pue, mais j'ai rendez-vous. J'ai rendez-vous, mais j'ai pas de montre. J'ai pas de montre car j'ai pas le temps. J'ai pas le temps de gagner de l'argent. Mon seul futur. Est le présent. 

On rentre dans la ronde
entre des flambeaux
On rentre dans le monde
entre des tombeaux

Désolé, la lecture de ce texte est disponible. Ce message vous est adressé grâce à une technologie de reciblage. Ne laissez personne dire que quarante-deux ans est le plus bel âge de la vie. On dessine des bites abstraites. On dessine des bites hallucinatoires. Avec le temps, on devient une collection de bugs, un agglomérat de dysfonctionnements, une constellation de problèmes, un catalogue de maux physiques et de marginalités psychiques. Quand tu vois un type bizarre dans le bus, c'est qu'il va au même endroit que toi. Est-ce qu'on peut jouer sur internet jusqu'à la mort ? La réponse est oui. Je suis étranger partout. Je ne comprends que ceux qui sont étrangers partout. Ma seule famille est ceux qui sont étrangers partout. Mes seuls proches sont les étrangers partout. Le peuple de ceux qui sont étrangers partout. Celui qui ne suit pas, n'est pas compris de ceux qui suivent. Si jamais vous n'êtes pas né(e) le jour de votre naissance, appelez-moi. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre tout ce qu'on s’est laissé mettre dans la tête. 

Fermez les portes, fermez les yeux, fermez les fenêtres, fermez le monde, fermez le ciel, fermez la mer. Fermez les yeux. Fermez la tête. Fermer les pieds. Fermez le ventre. Fermez les ongles. Fermez la bouche, fermez les dents, fermez la langue. Fermez les perspectives. Fermer les espoirs. Fermer le futur. Fermer les projets. Fermer les portes. Fermer les fenêtres. Fermer les rêves. Fermez les firmes, fermez les fourmes, fermez les formes, fermez les fermes, fermez les farmes...

Le public s'en va en attendant que le public vienne. Y a personne ici, mais que des personnes motivées et intéressées. Les chômeurs font la grève du chômage. Tout le monde est pauvre. Les porte-monnaies sont des galaxies lointaines. Maintenant on compte les pièces de 1 centime. Les pièces de 2€ c'est des soleils. Instauration d'une taxe sur les hallucinations. À la recherche d'un travail fictif universel, émerveillement devant la beauté des plans sociaux et des délocalisations. Tu es belle. Exclusif : Je suis à toi. Un homme sans femme ça marche pas bien. Montre-moi ta chambre et mets les films sur ta peau. Lançons-nous avec ardeur dans l'action. Putain que c'est bon de voir les jours s'allonger et la lumière revenir. Le bar est ouvert. Le bar est gratuit. Le bar est bien fourni. J'ai envie de mettre des écussons sur mes vêtements mais je trouve jamais la volonté de le faire vraiment. Mais un jour j'y arriverai.

J'aime comment tu parles
J'aime comment tu me regardes
J'aime comment tu bouges
J'aime ce que tu fais
J'aime ce que tu es
J'aime ce que tu aimes
J'aime que tu m'aimes
J'aime tes yeux
ta bouche, tes cheveux

Tu fais partie des gens de l'être. Pas des gens de l'avoir. Instances psychiques contradictoires et tyranniques. Attrape un oiseau avec ta bouche. Je passe mon temps à engueuler tout le monde dans ma tête. Qu'est-ce qui va pas avec moi. Ce mec est plutôt flippant : il te dit des horreurs puis il les oublie. Et s'excuse. Et recommence. Et celui-là : obsédé par la hiérarchie, toute possibilité d'égalité lui est une injure. Et pour celle-ci, l'empathie c'est une blague. Pire : une arme. Certains sont meilleurs sous influence que quand ils sont eux-mêmes. Je ne comprends guère pourquoi mes attentes correspondent tellement peu à ce que les gens sont. J'ai pourtant grandi dans ce monde, parmi les autres. Arriver à faire la différence entre ses névroses personnelles et celles du monde extérieur. Pas évident. Habité par des milliers de personnalités, être accusé de viol sur soi-même. (Procès en cours.) Autopsie : ce vieux monsieur est mort de nostalgie, littéralement – décédé. Dans leur tête c'est des mecs les filles ici. Les bruits des voitures sont les voix des gens hors d'atteinte. De l'électricité sans fil nous traverse de partout. La ville nous traverse de partout. Le fleuve est déclaré un être vivant. C'est une ville qui lutte efficacement contre toute notion d'organisation, d'efficacité, d'ergonomie. L'espace n'y est absolument pas optimisé. Chercher des mots qui mènent hors des mots. Chercher des mots qui mènent hors de la pensée. J'ai supputé qu'en percevant chaque flux de données simultanément, on pourrait anticiper et déduire presque tout. Sur le marché on vend des anciens futurs. Traverser un cimetière tous les jours permet de ne pas perdre de vue deux-trois informations.

Onomatomélopées. Onomatomatismes. Le prix du café et de la bière... est une taxe sur les discussions. On peut peut-être dîner ensemble ce matin ? : *: *: * Si vous avez besoin d'un ami pour ce soir. Emmenez-moi à l'hôtel. Fvck me,: *: p: * contactez-moi ici >>> htp:/ow.ly/vQ8F38ynCp. Faut tester les crimes pour voir ceux qui marchent le mieux. Il tire sur le fleuve à coups de mitraillette. Il décapite le fleuve à la hache. Il donne des coups de feu sur le fleuve. feu-fleuve – feu-fleuve – feu-fleuve – fleur-feu-fleuve – fleur-fleuve – feu-fleur-fleuve – feu-fleuve-fleur – la baise ou : Connaissance des fluides, des influences des astres et des planètes. Qui m'a piqué mon karma ? Rapportez-le moi tout de suite ! La frite c'est la fête ! On a pensé à vous avec cette friteuse… Ça demande un sacré talent de se suicider dans un verre d'eau. Tu compliques toujours les choses, tu crois que ça te donne l'air intelligent. Réveils difficiles. Renaissances renouvelées. Nouveaux départs permanents. J'en ai marre de mourir à chaque réveil. J'aime pas ce miroir. Apporte-moi un visage s'il-te-plaît, je dois réfléchir. Une part de moi est morte. Une autre aussi. Et ce qui restait est mort. Je ne suis rien. Je remets ce rien au hasard. C'est une énigme vivante dans mon propre corps, je la sens dans mes muscles : plus ça se nourrit d'êtres vivants, plus ça apprend, plus ça s'adapte. Se nourrir de cent mille personnes, c'est se nourrir de cent mille opportunités. D'ailleurs ce ne sont pas des personnes, ce sont des pulsations. Qui s'accélèrent. C'est un compte à rebours. Ça construit. Ça construit quelque chose. Quelque chose mais quoi. On va le découvrir.







ZAPPOLOGIE 2.0 / Vous avez vraiment l'intention de transmettre le message d'un fantôme ? (9)

(...)



28
> Bonsoir,
> Oh, vous êtes là ?
> Oui,
> Impossible de se débrancher.
> Merci de votre fidélité,
> à l’époque ce n’était pas le cas…
> Vous sous-entendez l’impossible.
> Vous devrez rendre compte de tous vos pas au magistrat
> Mais alors pourquoi aurais-je oublié notre mariage ?
> Parce que vous le vouliez…
> Je vous ai épousé pour la même raison,
> mais on était où ?
> Ici et ailleurs…
> Allez, on passe maintenant
> avant que vous ne partiez.

> Il ne vous reste que quelques minutes pour sauver votre habitant préféré.

...
......
......  . . . _ _ _ . . . 




31
> Il ne s’agit pas de jouer
> surtout après qu’on ait fait l’amour,
> et que vous commenciez votre nouvelle vie.
> Je me demandais surtout quel genre de musique aiment les chevaux.
> Un amour des racines de la disco.
> Je veux pas vous déranger.
> Arrêtez de vous excuser à tout bout de champ !
> C’est un réflexe.
> Vous êtes un enfant.
> Dieu vous est-il apparu pour l’expérience amoureuse ?
> Quand l’action s’immobilise,
> tout le monde vous aide à accoucher
> et vous savez, quelqu’un qui a mis
> femme qui rit à moitié dans
> un dispositif médical,
> à cause de chamailleries diverses,
> encaisse avant de rendre
> les ingrédients de la recette.
> Nous allons donc partager toutes les beautés du monde ?
> Oui, et puis il faut le dire quand même :
> y’a accès à de nouveaux protocoles.
> Vous me parlez d’un nouvel univers.
> Je sais maintenant que le café turc n’a pas seulement un qualité : il est bon et il fait voyager.
> Je sais que c’est très joli, so amazing !
> On dirait qu’il y en a qui font pousser des trucs planants…
> Effectivement et je pense qu’il va falloir apprendre à vivre avec ça quelques années.
> Mais alors, où sont les plantations ?
> Dans le sol, ces 13 millions d’hectares permettent
> ce qu’on appelle un montage en Tour Eiffel.
> L’expérience psychédélique de fou…
> Oui et souvenez-vous que
> c’est assez rare d’avoir l’occasion de
> faire
> votre programme.
> Restez connecté.
> Je vous rappelle sans faute si j’ai des questions.
> J’espère que ça va redonner le goût à d’autres
> pour taper dans un ballon et se lancer dans une nouvelle aventure.

> La moindre erreur pourrait l’empêcher d’accéder à la victoire.


(...)