mercredi 13 mai 2015

Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang - Episode pilote (Chapitres 2 & 3)

/ Une de ces histoires avec des monstres de série B qui se terminent toujours dans un bain de sang
/ Épisode Pilote : Et l’inauguration du pédiluve Diego Maradona tourna au drame
/  Chapitres 2 & 3


Chapitre 2
La farandole de l’horreur organise son carnaval de l’horreur sans autorisation préfectorale

RETOUR A LA MAISON : Béatrice Dalle venait de baiser tous les représentants de l'état dépêchés sur les lieux de l’accident. Une grosse scène de partouze en costumes sur dix pages dont je vous passe les détails : flics, gendarmes, pompiers, ambulanciers, scouts, il ne manquait plus qu’une escorte de l’Armée de l’air et un cabinet de notaire pour parfaire le tableau. Ce fut une troupe de vampires en uniformes troués qui sorti de la maison dévastée et envahit le quartier, les queues à l'air et les mains dans les poches - à la recherche du coupe blasphématoire. 
Ils chercheront par tous les moyens à briser cette histoire d'amour interdite entre une jeune vampire à peine majeure et ce loup-garou dont on ne comptait plus les heures de vol. Mais la farandole de l’horreur ne résisterait pas à violer tout ce qui se présenterait sur son chemin (sauf les enfants et les animaux domestiques, dans le but d’éviter les procès avec la SPA et la DDASS du Département de l’Aisne). 

La voisine, Sharon Stone (on monte un cran au-dessus niveau casting), n'avait rien entendu de ce remue-ménage. La belle se présenta dans sa chambre après un détour par le dressing dont tout le monde s’accordait à dire qu’il s’agissait d’un monument de simplicité apparente et d’ingéniosité conceptuelle, bricolé par son mari, et dont la renommée faisait la fierté de toute la famille. La décoration de sa grande maison n’échappait pas cette vision des choses ; avec sa pureté, sa franchise dans les courbes, sa chaleur sincère et son bonsaï artificiel, chaque détail trahissait un goût pour l’épure et le Japon.
Un plan de caméra aux alentours de la bibliothèque nous indiquait malicieusement que le Feng Shui et les médecines naturelles étaient des passions dont elle devait faire profiter son entourage. 
Sharon Stone découvrait le contenu d’un colis sous pli discret commandé sur Amazon quelques jours auparavant. Un lot de boules de geisha. Sharon, femme au foyer, délaissée par son mari routier à l’international, venait tout juste de s'enfiler la dernière boule dans l’un de ses orifices endoloris, qu'un flic vampire irruptait dans la pièce :
— POLICE NATIONALE ! FOUILLE AU CORPS !! SALOPE !!! 
Elle resta suspecte, les jambes écartées sur son canapé et se tordit de plaisir quand le flic (Vincent Lindon, la bouche de travers) lui arracha le gadget d'un coup sec - comme une grappe de raisin au premier jour des vendanges - et lui fourra le cul bien distendu par le massage expérimenté qu’elle venait de s’administrer. 
Sharon était tout simplement parfaite dans le rôle, elle l'agrippait comme une panthère blonde, elle feulait, elle râlait comme une maman lionne qui désespérait de ne pas voir pousser le bambou dans la savane après la mousson.
Elle continua à convulser bien longtemps bien après le départ du flic vampire. 
Gros plan sur l'anus béant parcouru de soubresauts qui finira par rejeter une des boules de geisha n'ayant pas résisté à l'interrogatoire et qui faillit rester coincée au bord de l’intestin. Aujourd’hui, j’annonce qu’il faudra s’attendre à une recrudescence de violences policières sur le territoire, et j’ai comme envie de vous conseiller de serrer les fesses.

Du côté de la Piscine Diego Maradona, l'excitation était à son comble. Pourquoi une piscine Diego Maradona ? Parce que l’on avait donné au stade de foot le nom de Yannick Noah et le nom de Richard Virenque au terrain de tennis, alors la municipalité souhait rester dans la thématique du chaos.
C'était le jour de l’inauguration du nouveau pédiluve, qui, comme l’indiquait le responsable Culturel de la Mairie, permettra de réduire de manière significative les rumeurs sur la prétendue épidémie de maladies infectieuses. 
Jean-Pierre Mocky - grimé en reporter du journal local - connu ici comme le loup blanc, vieux briscard à qui on ne la fait pas, lui demanda quand même si la piscine avait fait l’objet d’un traitement contre l’épidémie d’herpès qui ravageait la région du nord au sud.
Madame le Maire et le Préfet interrompirent la discussion entre les deux hommes car le protocole exigeait qu’ils se présentent pied nus pour l’inauguration (Nous ne révélerons pas quel genre d’excuse avait encore trouvé l’adjoint au Maire pour se défiler de ses responsabilités). 
Cette mécanique bien huilée ne souffrait que d'une seule entrave. Le groupe Daft Punk était indisponible pour assurer l'animation, le CCAS avait dû se rabattre sur un second couteau de la musique électronique French Touch en la personne de Bob Sinclar.
Le DJ avait pris ses quartiers dans l'Espace Détente Grégory Lemarchal avec son équipe. Il faisait actuellement bon usage du hammam et de ses quatre épouses, de somptueuses #MILF #COUGARS #BIGTITS qui se trémoussaient au son d’un beat lounge des 90’s dans une brume amoprhe teintée d'une légère odeur d'eucalyptus. 
Idéal pour se dégager les narines avec toute la cocaïne qu’ils avaient pu sniffer la veille.
Pendant que Natasha et Suzanna se frottaient l'une contre l'autre, 95D naturel contre 105C artificiel, vagin épilé contre vagin rasé, de manière à bien faire pénétrer une huile de massage portant le doux nom de  « Passage du désir », Bob Sinclar gémit la bouche entrouverte et les yeux révulsés. 
Nathalia le suçait comme une reine. 
Sa langue n’oubliait aucune partie de son sexe, descendant et remontant dans un scénario bien lubrifié. En lui agrippant les cheveux, Bob découvrit le tatouage BORN TO BE ALAVE sur la nuque de sa compagne. Pour un peu le tatoueur, se serait magnifiquement planté en écrivant BORN TO BE AVALE.
Elle releva la tête avec un grand sourire plein de bave pour constater que Bob était prêt à jouir, Anita, que nous ne voyions pas jusqu’alors - elle était cachée dans la brume épaisse d’une après-midi de paresse - lui suçait le cul depuis le début et venait de lui enfoncer un doigt style précision chirurgicale et vibration fatale sur la prostate. 
Bob jouira par le cul et par la bite sans même que l'une des filles ne le branlât. 
L’expérience dont faisaient preuve ces filles, qui se battaient chaque jour que Dieu fait contre les outrages du temps, était une source exemplaire de fierté. Le cri de Bob battit le rappel des troupes, ses quatre compagnes se regroupèrent sur son torse (attention : sortez les mouchoirs !) pour lécher la giclée de crème tiède en se roulant mutuellement des pelles.


Chapitre 3
Quartier par quartier, l’épidémie de sexe ne fait pas de quartier


Une drôle de parade s’avançait vers la piscine avec la ferme intention de gâcher la fête. Catherine Deneuve, dont nous tairons l’âge, impeccable dans son rôle de veuve pas si éplorée que ça, était planquée derrière ses rideaux (comme à son habitude, diront les mauvaises langues...). Elle avait vu toute la scène. 
La petite fenêtre de la chambre d’amis à l’étage donnait directement sur le salon de Sharon Stone. Elle se caressa it doucement de manière à emmagasiner un maximum d’influx sexuel pour son partenaire du soir qu’elle avait trouvée sur Vivastreet. 
Il s’appelait Jean-Claude. 
C’était un homme marié de quarante-cinq ans qui cherchait des dames élégantes de signe zodiacale Bélier ou Taureau ; sportif, dynamique, musclé, ne reçoit pas mais se déplace sans problème sur toute la région Picardie. Expert en cunnilingus prêt à satisfaire tout fantasme sexuel ou femme qui cherche à sortir de la routine ou dame en manque d’affection. Sexe épilé le bienvenu pour madame. Hygiène et propreté assurées pour monsieur.
Telle était la promesse de la prestation.
Mais quand elle redescendit les escaliers - parcourus de photographies de films avec Catherine Deneuve - elle découvrit la rue pleine d’hommes le sexe à l’air, la bave aux lèvres, et ne résista pas à l’envie de sortir sur le palier de sa porte. Un ambulancier s’avança vers elle et s’engouffra dans la maison à la recherche de quelque chose. 
Ses yeux se posaient partout sauf sur elle. 
Dans les toilettes, dans le garage, dans le frigo, dans le dressing ? Et non, dommage, il n’y a pas de dressing dans cette demeure, ce qui était la source d’une antique rivalité entre les deux voisines.
Quand Catherine lui montra ses seins, le visiteur lui demanda où était passé son mec. En mâchant les mots comme s’il sortait du dentiste, n’étant pas encore capable d’articuler correctement avec des crocs de vampire dans la bouche. 
Manque de bol, elle était tombée sur un ambulancier vampire homo. Pour conjurer l’affront, et en guise d’accueil, elle lui offrit plusieurs coups de pied dans les couilles, faisant rebondir au passage sa magnifique poitrine. Furieuse, elle se lança à la recherche d’un autre vampire sans même prendre le soin de fermer sa porte de maison ni de masquer ses gros seins remplis d’excitation qui continuaient à bondir au rythme de son pas décidé. 
Une énergie sexuelle rayonnait désormais sur la ville. 
Les vibrations des années soixante se rappelaient à son bon souvenir. Elle se mit à chanter un vieux tube crypto new age de la comédie musicale Hair :
— Singing our space songs / on a spider web sitar / Life is around you and in you / Answer for Timothy Leary, dearie / Let the sunshine / let the sunshine in / ad lib
Postée au milieu de la route - gros retour d’acide dans les gencives - elle se déchaussa et balança sa paire de Louboutin sur un livreur de pizza pas très clair sur la question de son assurance scooter qui venait d’échapper à un gendarme vampire et qui finira sa course dans un buisson d’ornement dont le pied portait encore une petite étiquette de Jardiland : 19€90. Le scooter continuait à rouler dans le vide - un coup à faire péter l'embrayage - lorsque Catherine Deneuve lui hurla dessus :
- TOI TU VAS ME BAISER ?! OK ??!! IL FAUT LAISSER ENTRER LE SOLEIL, TU COMPRENDS ???!!! LET THE SUNSHINE IN PUTAIN DE MERDE !!!!!!
Le livreur s’enfuit en courant sans réclamer l’addition, le casque encore sur la tête, au cas où. L’odeur de la pizza eut raison de sa conscience. Catherine s’enfila la pizza cinq fromages (maroilles, munster, roquefort, cantal, chèvre) qui gisait sur le bitume en y mettant les doigts comme à la bonne époque.


Léa et Jean débarquèrent à la piscine dans la 406 de Gérard Jugnot. C’est là où l’on se rend compte que l’histoire est particulièrement bien écrite. Si Gérard roulait en Audi ou en Lexus, c'eût été tout de suite plus voyant, mais qui ferait attention à une Peugeot 406 ?
Il y a du monde, se dit Léa. 
Beaucoup de monde, se dit Jean. 
Le parking était plein comme un slip de rugbyman. Il faudra ruser pour entrer. La société en charge de la sécurité de la piscine Diego Maradona étant mise directement en jeu par la publication de ce texte, je ne vous livrerais pas les détails de leur intrusion. Sachez simplement qu’ils réussirent à se cacher dans l’Espace Détente. Léa avait l’intuition que ce serait l’endroit le plus calme du complexe aquatique. Ce qui pose, vous le comprendrez assez vite, le débat de la validité de l’intuition féminine.
En ouvrant la porte : stupeur ! 
Ils tombèrent sur Bob Sinclar qui se détendait désormais dans le jacuzzi en profitant du spectacle d’une Madame le Maire initiée aux plaisirs du saphisme par l’entremise de Natasha, Suzanna, Anita et Nathalia. 
Elodie Gossuin, ancienne Miss France, ancienne élue régionale et nouvelle Maire de la ville, avait laissé de côté son plaisir sexuel depuis trop longtemps pour se consacrer à fond dans la gestion des affaires communales. Elle était une Maire écoresponsable, un peu terre-à-terre, certes, mais comment résister aux doigtés conjugués des quatre femmes qui l’envoyaient tutoyer les étoiles ?
Bob Sinclar avait bien vu que des intrus se baladaient dans cet Espace Détente qui lui était réservé, mais il devait “finir ce qui devait être fini” (c’était sa devise personnelle, tatouée en rond autour de son nombril) avant de se rendre dans le hammam où il avait vu le couple se cacher. 
Il prit Jean Reno pour un sosie de Jean Reno et Léa pour Adèle Exarchopoulos. 
Le quiproquo mit le couple dans l’embarras, surtout quand Bob leur proposa de rejoindre le carré VIP. Il jouait dans dix minutes chrono. Ils le suivront et se déroberont sans qu’il ne s’en aperçoive. 
Voilà un super plan !
Avec toutes les pilules de drogue qu’il s’envoyait dans le cornet, du MDMA au viagra en passant par le curcuma, il n’était plus capable que d’une seule chose : lancer une compilation de MP3, faire semblant de mixer sur ses platines et lever les bras en l’air pour attirer l’attention de la foule sur son rythme défoncé. 

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