jeudi 5 juin 2014

ARN Claude Favre [dernier extrait]



[Comment, vivre assigné à la douleur, présent et affamé ?
Prisonnier, on pense papillons.]


[D'abord, on se dit qu'on a eu de la chance, avec un petit sourire -tombante, au hasard, jeu d'osselets- avec un petit sourire, ça fait mal encore.
Ensuite on envisage un plan de sortie. D'attaque.
On est parfois fatigué, souvent lucide vilaine bête. On remet cela à plus tard, on prend des forces, ronge frein, on ne pense plus, plus qu'à, qu'à cela :
Prendre la poudre d'escampette, se débiner, décamper, détaler, se récuser.
S'évanouir...]




[On a failli.
Plombé, alourdi du corps de ceux des autres.
On a failli, le corps en retard, de tant d'horizons.
On regarde la danse des plongeurs tellement qu'on ne sait plus.
On ne sait plus le plus loin possible.
On sait juste qu'on n'est pas invité.
On cherche des mots.]



***

La vérité, c'est assez marginal.




Claude Favre, A.R.N. agencement répétitif névralgique_voyou, pp.96, 97, 101, 134
Éditions de la Revue des Ressources, 2014

Photo : Benjamin Alvarez

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