mercredi 29 janvier 2014

[1.2 – alpha-test] Grappes de cerveaux

Constat liminaire
Le multiprocessing consiste à faire exécuter des calculs à plusieurs microprocesseurs informatiques afin d'améliorer les performances du traitement. Un problème est ainsi résolu plus rapidement par une configuration multi-processeurs que par une configuration mono-processeur ou, en d’autres termes, pour un même laps de temps donné, la configuration multi-proc accomplira plus de calculs que la configuration mono-proc. Mais le multiprocessing est d'autant plus intéressant dans le sens où il ne consiste pas en une simple addition des microprocesseurs qu'il met en jeu. La mise en commun des capacités de « calcul » génère une valeur ajoutée, un facteur supplémentaire qui fait que le gain global obtenu par le passage d’une configuration mono-proc à une configuration multi-proc est supérieur à la simple multiplication des performances par le nombre de processeurs.




Proposition
Le multiprocessing peut être appliqué à des cerveaux : cela est généralement appelé "travail d'équipe" ou "collaboration". L'on sait les avantages de ce type de travail pour résoudre plus efficacement, plus rapidement des problématiques techniques, lesquelles auraient même pu paraître insolutionnables (dans un laps de temps raisonnable) si elles avaient été confiées à un seul individu[1].
Le mutantisme ne recherche pas la performance productiviste d'obédience capitaliste (équation de type : temps = argent). En revanche, il lorgne sur la notion de performance pure, d'orgie créatrice (créer comme un porc). Le multiprocessing mutantiste est la mise en commun de cerveaux créateurs : création d’une grappe (cluster) de cerveaux.

Bienvenue dans le ClusterLab, laboratoire d’idées et de créations.




Clusterfuck de possibles
S’il n’est sans doute pas envisageable de quantifier le gain du multiprocessing cérébral, il est certain que l’augmentation du potentiel de création se traduit par une multiplication des possibilités (ce qui relègue de fait au second plan la notion de gain en productivité et en temps). La grappe de cerveaux permet d’atteindre des rivages que l’on ne pourrait atteindre seul. Naissance d’une solidarité créative mutantiste. Le clusterbrain met en parallèle des cerveaux créateurs, mais il provoque également l’injection dans la boucle des grains de folie inhérents aux artistes impliqués, avec le risque qu’ils se retrouvent amplifiés par la dynamique de la grappe (clusterfuck) et provoquent l’ex-/im-plosion du système entier (cf. l’histoire de nombreux groupes de musique).
Créations de super-cerveaux : attention à la sensation de manque, d’incomplétude, lors du split (programmé ou forcé) de la grappe. Perte de la capacité à embrasser certaines zones de créativité qui redeviennent inaccessibles voire inconcevables.




Mitose du cerveau
A défaut de grappes de cerveaux, mitose du cerveau en plusieurs pseudo-cerveaux. Existences multiples (en une) : 2 en 1, 3 en 1, etc. Facteur de multiplication de l'existence, hyperactivité sous un crâne. Construire des mondes, des univers de fuite (construire au lieu de subir), « j’ai 1000 mondes dans la tête », space operas dans un même cerveau.


 


[1] A noter que pour l’employeur capitaliste, le recours au travail d'équipe pour solutionner un problème technique est à double tranchant car il nécessite une mobilisation significative de ressources  (proportionnelle à la taille de l'équipe constituée) et ne garantit pas le gain supérieur à la somme (ressource bonus/fantôme). De fait, le capitaliste préfèrera l’exploitation forcenée d’une unique ressource sur des plages horaires indues.

2 commentaires:

  1. Sur la question du travail en équipe, il est vrai que le "dosage" des ressources à mettre en commun est problématique, pas assez de monde est le projet s'embourbe sous la charge de travail, trop de monde et le projet explose dans tous les sens au gré des (non)affinités de caractère et des (mauvaises) prises de décision des responsables (due à des problèmes de décentralisation/déconcertation)... la problématique est identifiée depuis longtemps dans les métiers intellectuels, particulièrement dans la gestion de projet informatique (bien plus que dans l'industrie où les process de travail à la chaîne règlent tous les problèmes en utilisant l'homme comme un outil mécanique) où la charge de travail est exprimée en "temps/hommes" avec cette variable difficile à renseigner qu'est le nombre d'hommes à mettre sur le projet... bref, tout ca pour poster de la doc sur une méthode de gestion de projet qui rejoint cette idée de "multiprocessing" en cherchant à contrôler tous les paramètres qui permettent de trouver un équilibre homéostatique dans la constitution d'un corpus de chercheurs.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Extreme_programming

    RépondreSupprimer
  2. Merci Walter pour le lien, mais il me semble que l'XP met l'accent sur la "réalisation" (gestion de projet) tandis que le module "Grappes de cerveau" porte davantage sur la création, soit, si l'on poursuit le parallèle, une phase plus en amont d'un projet industriel. Une phase de conception en quelque sorte, de R&D, où il s'agit de créer, quasi ex nihilo, un nouveau produit, une solution, etc.

    RépondreSupprimer